
Titre : Prototype
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Septembre 2011
Ralf König est un auteur que j’aime beaucoup. Spécialisé dans la description du milieu gay, l’allemand produit ici « Prototype », sortant de son sujet habituel. Le prototype est Adam, le premier homme. Alors, que donne ce livre hors des sentiers battus ? Ralf König est-il aussi pertinent et drôle lorsqu’il aborde des sujets théologiques ?
Le livre s’articule essentiellement sur les dialogues entre Dieu et le serpent Lucky (alias Lucifer). Dieu crée sa nouvelle créature, mais Lucky est plutôt critique dessus, poussant Dieu a de nombreux changements. La suite, on la connaît : Eve, la pomme, l’exil, etc.
Un relecture du mythe sympathique.
Dans « Prototype », König se moque donc de la création de l’Homme en la prenant au pied de la lettre. Dieu ajoute et supprime des fonctionnalités au fur et à mesure. Capricieux et visiblement irascible, notre Père en prend pour son grade… Comme dans tout livre un tant soit plus blasphématoire qui se respecte, l’esprit malin paraît bien plus sympathique et plein de bon sens ! Ainsi, la relecture du mythe est finalement assez légère, malgré une grosse entorse à l’histoire officielle sur le fruit défendu !
Ralf König base tout son livre sur les dialogues, souvent absurdes au vue de la situation. C’est son point fort et l’ironie inonde les pages de l’ouvrage. Si on sourit souvent, on ne peut constater que le manque d’originalité de l’ensemble. Les ouvrages reprenant la Génèse sont très nombreux et force et de constater que celui-ci n’apporte rien de neuf. Reste des dialogues sympathiques et quelques passages bien sentis ! La thèse du livre en soit est plus originale, bien qu’un peu tirée par les cheveux.
Au niveau du dessin, on retrouve le trait tout en rondeur de l’auteur. Le sujet n’apporte pas forcément un maestria graphique, mais les expressions des personnages restent un vrai délice. On notera des couleurs assez criardes. Est-ce l’impression ou un choix esthétique ? Difficile de le savoir. En tout cas, Ralf König possède un trait parfaitement adapté à son propos.

« Prototype » ne révolutionne rien. Malgré tout, la lecture est plaisante et l’humour fait mouche. Une lecture sympathique pour les amateurs de relecture biblique. Ni plus, ni moins.
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Note : 13/20

Du coup, l’ensemble manque de rythme et la conclusion n’apportera aucun message supplémentaire (et donnera même une impression encore plus négative). Tout est convenu et cliché, un comble ! Car il y a une volonté de montrer que le féminisme a fait son œuvre ! Le tout est bien évidemment baigné dans un parisianisme de tous les instants. Difficile d’imaginer ce genre de situations autre part qu’à Paris. Plus qu’une étude du « Mâle occidental contemporain », le livre est plutôt une étude des Parisiennes.
La quatrième de couverture présente les mots suivants : « Les Chevaliers du Temple. Vénérés pour leur noblesse, leur férocité dans la bataille, et leur dévotion religieuse, les Templiers étaient des chevaliers de Dieu, exempts de tout péché et à l’âme pure. Du moins la plupart d’entre eux. Martin n’est pas exactement la plus opiniâtre ou le plus pieux des chevaliers, mais il parvient à s’échapper quand le roi de France décide d’abattre l’Ordre des Templiers afin de mettre la main sur leur légendaire trésor. Après un temps de souffrance et d’errance, il retrouve d’anciens compagnons et met au point un plan des plus audacieux… voler le plus grand trésor du monde au nez du roi. »





« Le Journal de Jules Renard lu par Fred » date de 1988. L’opus que je me suis procuré est paru en janvier dernier chez Dargaud. Il se démarque de son prédécesseur par le fait qu’il ait été mise en couleur par Isabelle Cochet. Il s’agit d’un très bel objet. La texture de la couverture ou l’épaisseur des pages participent pleinement au plaisir de la lecture et incite fortement à s’y plonger. Il se compose de cinquante-quatre planches. François Morel préface cet ouvrage.
Le texte est issu du Journal de Jules Renard. Si je ne le savais pas, je n’aurais eu aucun mal à imaginer que ces mots sont nés dans l’esprit de Fred. En effet, le ton et la profondeur des propos coïncident parfaitement avec ceux qui habitent habituellement les productions du talentueux auteur de bandes dessinées. L’heure n’est pas à la rigolade. La dépression et le fatalisme sont davantage de sortie. Malgré cela, la lecture est agréable et prenante. Je suis totalement conquis par l’atmosphère qui transpire de cette balade champêtre au milieu de nulle part. Le travail graphique permet un dépaysement qui place le lecteur dans les conditions optimales pour savourer le contenu des bavardages entre cet homme et ce corbeau. Les planches sont un plaisir pour les yeux. S’immerger à nouveau dans l’univers pictural de Fred est un vrai bonheur.
« Solo » s’intègre dans une logique post-apocalyptique. La vie est rude, le gibier est rare tout comme la technologie. Fils aîné d’une famille de rats, Solo décide de quitter le foyer pour permettre à ses petits frères et sœurs de survivre. Son père a forgé en lui un formidable guerrier prêt à abattre n’importe quelle bestiole, fut-elle trois fois plus grande.

