Titre : Les poilus, T1 : Frisent le burn-out
Scénariste : Bouzard
Dessinateur : Bouzard
Parution : Février 2016
Depuis 2014, les bande dessinées sur la première guerre mondiale sont légions, commémoration des 100 ans oblige. Bouzard a décidé d’y apporter sa pierre avec « Les poilus », un ouvrage humoristique sur la vie dans les tranchées. Après une publication en magazine chez Fluide Glacial, le tout sort en album pour ce qui est le premier tome d’une nouvelle série.
Bouzard en roue libre.
« Les poilus » est une série de saynètes sans grand lien entre elles qui reflètent bien la prépublication en magazine. Pas de réel « héros » récurrent également. Ce manque de fil rouge empêche de pleinement accrocher. Tout semble décousu et manque de profondeur. Ainsi, cette scène où un soldat tombe dans la fosse à caca et s’enfonce irrémédiablement m’a laissé un peu dubitatif… Il semblerait que Bouzard ne sache pas vraiment quoi raconter ici et il fonctionne à l’automatisme. Quelques répliques font mouche, mais dans l’ensemble cela reste beaucoup trop superficiel pour passionner.
Si certains événements de la Grande Guerre sont traités (comme la trêve de Noël), on reste sur de grands classiques : les soldats font caca comme ils peuvent, mangent du rat, se font tirer dessus par leurs compatriotes…
Le trait de Bouzard est parfaitement adapté à son propos. Il dessine des trognes réussies, mais hélas interchangeables. L’utilisation du beige/marron jumelé avec un bleu/gris renvoie bien l’image sale des tranchées. Mais en adoptant en plus une mise en page en damier rigide, le dessinateur s’enferme lui-même dans une routine.
Nul doute que les amateurs de Bouzard trouveront leur bonheur avec « Les poilus ». On retrouve la patte de l’auteur, avec son humour absurde. Cependant, on ne peut que s’interroger sur l’intérêt d’un tel livre, tant Bouzard semble en roue libre sur l’ouvrage. Les histoires sont bien inégales et les trouvailles trop rares. On est finalement en terrain connu. Dommage.