Soda, T13 : Résurrection


Titre : Soda, T13 : Résurrection
Scénariste : Philippe Tome
Dessinateur : Dan Verlinden
Parution : Novembre 2014


Cela faisait plusieurs années que je m’étais fait une raison : Soda ne connaîtrait pas de nouvel opus. En effet, le douzième tome datait de presque une dizaine d’année lors j’ai eu l’agréable surprise de voir apparaître le treizième acte des aventures du « policier – pasteur » dans les rayons de de librairie. Philippe Tome s’était associé à un nouveau dessinateur Dan Verlinden pour faire naître cet ouvrage qui s’intitulait légitimement Résurrection.

Un retour inespéré.

Soda est un héros auquel je suis très attaché. Je trouve le personnage très réussi. Ce policier new-yorkais a une mission bien plus complexe que faire respecter la loi : cacher son métier à sa mère. Cette dernière habite avec lui et a besoin d’être préservée émotionnellement. Son fils est donc, à ses yeux, un pasteur qui part tous les mations s’occupaient des ouailles de sa communauté. Ce point de départ de la série est habilement exploité dans chaque nouvelle histoire. Cela donne toujours lieu à des moments drôles et fait naître un suspense récurrent : arrivera-t-il à cacher son secret à sa sympathique petite maman ?

Mais Résurrection ne se contente pas de nous conter le quotidien d’un fils qui ment à sa mère. Soda est un policier et le moins qu’on puisse dire et qu’il ne travaille pas dans la discrétion. Il n’hésite pas à donner de sa personne pour mener à bien ses enquêtes. La particularité de cet album est que les auteurs en construisent la trame dans l’Amérique post-11 septembre. Ils veulent nous faire décrire l’évolution sécuritaire des américains à travers les pérégrinations de leur héros. Un recueil d’une dizaine de pages conclut le bouquin dans lequel Philippe Tome évoque les attentats des deux tours et leurs conséquences. Cette dimension politique de la trame rend le dénouement un peu lourd et brouillon. D’ailleurs, on peut supposer que le quatorzième tome éclairera certaines zones d’ombre et clarifiera le message de l’auteur.

Néanmoins, une fois passée cette réserve scénaristique, cela n’empêche pas Résurrection d’offrir une aventure de Soda dans les règles de l’art. Tout débute lorsque le héros accompagne sa mère acheter des fleurs dans le métro. Par hasard, sa mère voit un homme faire tomber une enveloppe qu’elle s’empresse de lui rendre. Il se révèle que la scène a été filmée par une vidéo de surveillance et que l’homme qui a égaré l’enveloppe pourrait être mêlé à des entreprises terroriste. Un effet domino fait que Soda part dans une chasse à l’homme qui ne s’avère pas un modèle de discrétion !

Les événements s’enchainent à un rythme soutenu. On assiste à une course contre la montre. L’intensité de la lecture est intéressante et prenante. Les zones d’ombre sont nombreuses mais elles sont légitimes. Avant d’offrir une belle image, un puzzle reste un ensemble de pièces mélangées. Rapidement, on perçoit le fait que cette histoire n’est pas très claire. Le rôle joué par les autorités et l’administration apparaît complexe et nébuleux. On a le sentiment que Soda est un grain de sable dans une grande machine qui n’en avait pas besoin. Serait-on plongé dans un complot à grande ampleur ? Je me garderai de vous donner la réponse mais cette question représente assez bien la sensation qui s’est dégagé de la lecture.

Pour conclure, Résurrection est un album que j’ai pris plaisir à lire. Il m’a permis de reprendre contact avec un personnage que j’avais perdu de vue. La dimension politique voulue par le scénario rend la lecture moins légère que d’habitude. J’espère que la parution du prochain tome rendra ce choix légitime. Concernant le dessin, je trouve le travail de Dan Verlinden très réussi s’inscrivant parfaitement dans la lignée de celle de ses prédécesseurs. Cet épisode devrait ravir les adeptes de la série tout en leur offrant un aspect différent qu’ils n’avaient pas nécessairement anticipé.

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