Homo erectus


Titre : Homo erectus
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Janvier 2021


Je suis un grand amateur de Ralf König. Mais depuis quelques années, il a développé toute une série d’ouvrages à thèse où il perd sa légèreté. Voulant démontrer ses propos, il se fait lourd pour des idées pas forcément si intéressantes que cela. Ainsi, sa trilogie Prototype-Archétype-Antitype m’avait déçu. Avec « Homo erectus », il en remet pourtant une couche en écrivant une fable sur l’évolution de l’Homme. Le tout est publié chez Glénat pour près de 200 pages.

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Les onze mille vierges


Titre : Les onze mille vierges
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Mars 2016


Après avoir passé une grande partie de sa carrière à parler du milieu gay, Ralf König s’intéresse de plus en plus aux mythes religieux. Après la trilogie des « Types » (« Prototype », « Archétype », « Antitype »), voilà qu’il s’attarde sur le mythe de la sainte Ursule, protectrice de Cologne. L’occasion de se moquer du mythe et, au passage, des ecclésiastiques catholiques. Continuer la lecture de « Les onze mille vierges »

Archétype

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Titre : Archétype
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Juillet 2012


Après un « Prototype » consacré à Adam et Ève, Ralf König continue sa réécriture de la bible avec « Archétype », une version nouvelle de l’épisode de l’Arche de Noé. En délaissant (un peu) les thématiques gays, l’auteur allemand prend des risques. Surtout que les adaptations humoristiques de la Bible sont nombreuses et il n’est pas évident de faire du neuf. Le tout pèse 140 pages et est publié chez Glénat. Continuer la lecture de « Archétype »

Et en plus il est gaucher – Ralf König

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Titre : Et en plus il est gaucher
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Septembre 2006


 Ralf König a créé tout au long de sa carrière une œuvre majeure sur la communauté homosexuelle. Parvenu à la célébrité, touchant même un lectorat hétéro, il a été alors beaucoup décrié aussi bien par les homos (qui l’accusent de les caricaturer, mais aussi de trahir leurs secrets) que par les femmes (qui l’accusent de misogynie aigue). Afin de répondre aux questions que l’on peut se poser sur le personnage, il écrit « Et en plus il est gaucher ».

Dans cet ouvrage, König se dessine se faisant interviewer par un certain Bernhard Seifert. Il répond alors aux questions de l’homme, racontant aussi bien sa jeunesse que ses complexes, en passant par le milieu homo et ses fantasmes. Il paraît évident que cette BD est réservée avant tout aux adeptes de l’auteur. En effet, certains passages parlent d’autres ouvrages de König et font référence à certains personnages. De même, son obsession pour les torses velus est un grand classique de ses personnages.

Interview et flashbacks.

Le tout est raconté sous la forme d’une interview. Les deux personnages dialoguent, lançant des flashbacks ou des histoires afin d’illustrer ses propos. La dernière histoire, pourtant indépendante, est ainsi lancée comme un film à la fin de l’interview. König parvient ainsi à éviter un côté purement narratif et autobiographique par ce procédé. De même, cela lui permet d’utiliser au mieux ses talents de dialoguistes.

Loin d’être rébarbative, cette BD est très drôle. Tout est présenté avec beaucoup d’humour et König fait preuve de l’autodérision indispensable à ce genre d’ouvrage. Il n’hésite pas à se représenter bavant devant l’image d’un torse poilu, une énorme érection sous son jean… 

Le dessin est toujours très réussi, surtout avec le souci posé par l’immobilité forcée des personnages pendant l’interview. Tout se passe dans les expressions du visage, dans un noir et blanc toujours maîtrisé. L’importante quantité de textes n’est pas gênant étant donné la grande qualité de narration de l’auteur. 

La dernière histoire, indépendante, mérite un petit mot. « 3 heures et demi » présente deux homos amoureux qui se retrouvent pendant trois heures et demi, souhaitant s’accoupler au plus vite. Evidemment, rien ne se passe comme prévu. Très crue, cette histoire est à mourir de rire. On est pris d’une vraie empathie avec les personnages que l’on voudrait aider à assouvir enfin leurs envies. Le tout est bien sûr rempli d’hétéros insupportables qui gênent sans cesse les deux hommes. 

« Et en plus il est gaucher » est venu d’une envie de König de s’expliquer suite aux attaques et aux demandes dont il était assailli. En cela, le but est atteint, l’auteur n’hésitant pas à nous faire part de détails intimes qui explique beaucoup. Heureusement, le tout est toujours drôle et léger, rendant la lecture des plus agréables. A réserver aux fans de König.

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Note : 14/20

La Capote qui Tue – Ralf König

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Titre : La Capote qui Tue
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Mai 1999


Ralf König est un auteur de bandes-dessinées humoristiques allemand dont les protagonistes sont pour la plupart homosexuels. Dans le recueil « La capote qui tue », on trouve deux histoires : « La capote qui tue » et « le retour de la capote qui tue ». Tout de suite on comprend combien il va falloir faire preuve de second degré pour avaler la pilule ! Je connaissais déjà Ralf König par « Les nouveaux mecs » qui tenait plus de l’analyse sociologique des rapports hétéro/homo.

Car ici, c’est de série B qu’il s’agit (voire de série Z). C’est complètement barré mais parfaitement assumé. Le tout est présenté comme un film, avec nom d’acteurs, de réalisateur… Rapidement, on voit que c’est les milieux les plus mal famés de l’homosexualité que l’on va explorer. Hôtels de passe avec travestis, milieu du cuir… König ne fait pas dans la dentelle.

On suit l’histoire de Mécaroni, un inspecteur homosexuel et un peu rustre sur les bords. Sa particularité est d’avoir un sexe énorme (40 cm) et d’arriver à se taper à chaque histoire un bel étalon. Son côté blasé et homo le met en complet décalage avec ses collègues qui lui reprochent sa vie de débauche. Essentiellement, Mécaroni est l’homme qui permet de montrer la vision du monde consensuel sur l’homosexualité.

Concernant l’histoire, cette capote tueuse apporte un vrai suspense : Mécaroni va-t-il se faire manger le sexe après s’être fait mangé une première couille ? La tension est palpable de bout en bout. La première histoire fait appel aux hôtels de passe, la seconde (qui voit le retour de la capote) est encore plus barrée et part dans des histoires de savants fous. Elle a le mérite d’expliquer l’existence de cette fameuse capote.

Homo refoulé, bars gay et vie d’hétéro chiante à mourir

Remise dans le contexte, il faut signaler que ces histoires sont parues en pleine campagne de prévention contre le SIDA (première publication en 1988 et 1990). C’est donc en pleine peur du sexe et apprentissage du préservatif que se situe l’intrigue. Il y a donc une forme de message dans cette histoire. Ainsi, un flic déclare : « Cette putain de campagne anti-SIDA coûte au gouvernement des millions de dollars, rien que pour que les gens mettent des capotes avant de baiser. Maintenant, ils ont tous peur que ces trucs les bouffent !!! » Cela n’est évidemment pas anodin et permet de voir plus loin que la simple série B dans cet ouvrage. On retrouve également des thèmes récurrents dans les ouvrages de König : l’homosexuel refoulé, les bars gay, la vie de l’hétéro chiante à mourir…

Le graphisme de König, très reconnaissable avec ses gros nez, fait mouche. Un soin particulier a été apporté aux ambiances pour coller à l’esprit cinématographique. Les premières pages sont simplement magnifiques. Les scènes de nuit et de bars sont également très réussies. Le tout est dessiné dans un noir et blanc très maîtrisé.

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Je préfère prévenir que König n’hésite pas à montrer des scènes d’accouplement entre hommes à de multiples reprises. Si certains sont gênés par ce genre de choses, mieux vaut éviter « La capote qui tue »qui a tendance à être bien plus explicite que dans d’autres des ouvrages de l’auteur. Si je ne trouve pas ça particulièrement choquant (ce n’est pas trash en soit), cela dépend de la sensibilité de chacun.

« La capote qui tue » est donc une BD complètement déjantée et menée avec brio. Il y a un vrai suspense, des personnages secondaires réussis, un humour omniprésent… Le tout se lit avec plaisir, même s’il vaut mieux ne pas lire les deux histoires à la suite, à cause d’une certaine redondance entre elles. A lire d’urgence pour les moins coincés d’entre vous !

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Note : 15/20

Prototype – Ralf König

Prototype


Titre : Prototype
Scénariste : Ralf König
Dessinateur : Ralf König
Parution : Septembre 2011


Ralf König est un auteur que j’aime beaucoup. Spécialisé dans la description du milieu gay, l’allemand produit ici « Prototype », sortant de son sujet habituel. Le prototype est Adam, le premier homme. Alors, que donne ce livre hors des sentiers battus ? Ralf König est-il aussi pertinent et drôle lorsqu’il aborde des sujets théologiques ?

Le livre s’articule essentiellement sur les dialogues entre Dieu et le serpent Lucky (alias Lucifer). Dieu crée sa nouvelle créature, mais Lucky est plutôt critique dessus, poussant Dieu a de nombreux changements. La suite, on la connaît : Eve, la pomme, l’exil, etc.

Un relecture du mythe sympathique.

prototype2Dans « Prototype », König se moque donc de la création de l’Homme en la prenant au pied de la lettre. Dieu ajoute et supprime des fonctionnalités au fur et à mesure. Capricieux et visiblement irascible, notre Père en prend pour son grade… Comme dans tout livre un tant soit plus blasphématoire qui se respecte, l’esprit malin paraît bien plus sympathique et plein de bon sens ! Ainsi, la relecture du mythe est finalement assez légère, malgré une grosse entorse à l’histoire officielle sur le fruit défendu !

Ralf König base tout son livre sur les dialogues, souvent absurdes au vue de la situation. C’est son point fort et l’ironie inonde les pages de l’ouvrage. Si on sourit souvent, on ne peut constater que le manque d’originalité de l’ensemble. Les ouvrages reprenant la Génèse sont très nombreux et force et de constater que celui-ci n’apporte rien de neuf. Reste des dialogues sympathiques et quelques passages bien sentis ! La thèse du livre en soit est plus originale, bien qu’un peu tirée par les cheveux.

Au niveau du dessin, on retrouve le trait tout en rondeur de l’auteur. Le sujet n’apporte pas forcément un maestria graphique, mais les expressions des personnages restent un vrai délice. On notera des couleurs assez criardes. Est-ce l’impression ou un choix esthétique ? Difficile de le savoir. En tout cas, Ralf König possède un trait parfaitement adapté à son propos.

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« Prototype » ne révolutionne rien. Malgré tout, la lecture est plaisante et l’humour fait mouche. Une lecture sympathique pour les amateurs de relecture biblique. Ni plus, ni moins.

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Note : 13/20