Titre : Les chroniques d’un maladroit sentimental, T2 : L’enfant à l’écharpe
Scénariste : Vincent Zabus
Dessinateur : Daniel Casanave
Parution : Août 2014
Le premier tome des « Chroniques d’un maladroit sentimental » était une bonne surprise. Doté d’une narration originale et d’un personnage attachant, on adhérait pleinement à l’ouvrage. Ce dernier aurait même pu exister en tant que one-shot. Mais voilà la suite qui arrive, intitulé « L’enfant à l’écharpe ». Après avoir passé un tome à essayer de juguler ses crises d’angoisse pour arriver à inviter une femme à aller boire un verre, voilà que notre héros se lance dans la paternité ! Le tout est publié sous forme d’album de 48 pages tout ce qu’il y a de plus classique chez Vents d’ouest.
Gérard est donc parvenu à séduire la belle Florence, mais celle-ci est déjà mère de trois enfants. Demain, Gérard emménage dans la maison familiale de sa chérie, celle qu’elle avait acheté avec son ex… Mais notre héros ne se démonte pas et propose à Florence de faire un enfant ensemble… C’est le début des problèmes !
Paternité, belle-filles et roi des Belges.
Étrange choix des auteurs de plonger Gérard dans la paternité. Surtout que lui qui avait tant de mal à faire quoi que ce soit devient initiateur du projet. Mais soit, pourquoi pas. Le début de l’ouvrage, consacré à son emménagement est parfaitement réussi. On y voit le rapport entre Gérard et ses belle-filles. On retrouve l’ambiance du premier tome et les apparitions du roi de Belgique rappellent celles, précédentes, de la mère. Mais une fois la grossesse lancée, on perd un peu le film, les hallucinations du personnage rendant le tout très confus. Clairement, la magie n’opère pas aussi bien.
Malgré tout, ces « Chroniques d’un maladroit sentimental » gardent un charme particulier avec le personnage de Gérard. Petite pique à leurs lecteurs, les auteurs en font un collectionneur de BD (un peu névrosé…).
C’est surtout le dessin de Daniel Casanave qui m’avait poussé à feuilleter le premier album. Son style semi-réaliste, très relâché, fait merveille. C’est dynamique et parfaitement adapté au propos. Les deux auteurs se sont bien trouvés et fonctionnent en pleine osmose. Les planches sont riches en cases, permettant d’instaurer de nombreux silences. Du beau travail de découpage !
J’ai été un peu déçu par ce deuxième tome. Alors que Gérard était un personnage des plus angoissés dans le premier tome, il est beaucoup plus « normal » ici. C’est finalement un homme qui, comme n’importe quel homme, stresse avant l’arrivée de son premier enfant. La multiplication des hallucinations (le roi des belges, les souvenirs, les ex, etc.) brouillent un peu le propos là où elles l’enrichissaient précédemment. Mais si vous avez apprécié le premier tome, ce second opus reste une lecture agréable en compagnie de Gérard.
Note : 12/20