Titre : Les vent dans les sables, T1 : L’invitation au voyage
Scénariste : Michel Plessix
Dessinateur : Michel Plessix
Parution : Mars 2005
La fin de « Le vent dans les saules » aura certainement peiné nombre de lecteurs tant ses qualités graphiques et narratives étaient grandes. Heureusement, il semblerait que Michel Plessix, dessinateur et scénariste de cette série, soit tombé autant que nous amoureux de cet univers imaginé à l’origine par Kenneth Grahame pour un livre jeunesse. Il redémarre donc une série, intitulée « Le vent dans les sables », où il récupère les personnages de Kenneth Grahame et les entraîne dans une aventure inédite. Vu le titre, on peut penser que nos héros vont s’échapper de leur sous-bois et de la rivière pour partir vers des contrées plus exotiques. Comme pour la série précédente, ce livre pèse une trentaine de pages et est publié chez Delcourt.
« Le vent dans les sables » fait donc intervenir des petits animaux de la forêt : Rat, Taupe, Blaireau, l’inévitable Crapeau… Chacun à son caractère bien affirmé, mais l’amitié qui les lie est très forte.
Aventure, humour, poésie et bons sentiments
C’est la fin de l’été au bois. Rat rencontre un autre rat « marin, bourlingueur et tatoué. » Malgré le récit du personnage, grand voyageur, Rat trouve que rien n’est plus beau que le chez soi, son chez soi. Hélas, comme d’habitude, les lubies de Crapeau vont le lancer sur les mers sans qu’il le veuille… On est donc en terrain connu. Michel Plessix ne bouleverse pas l’univers de Kenneth Grahame et reprend le même type de narration. Ainsi, trois chapitres d’une dizaine de pages sont là avec chacun leur thématique.
Le premier, centré sur Rat, est particulièrement poétique. L’auteur prend le temps de poser son ambiance. Le troisième, au contraire, fait intervenir plein de péripéties et beaucoup d’humour, comme à chaque fois que Crapaud fait des siennes. Cet équilibre entre aventure, humour, poésie et bons sentiments est le point fort de la série et cette suite les reprend sans peine. De même, les récitatifs accompagnent la narration avec la même poésie que les textes de Kenneth Grahame.
« L’invitation au voyage » porte très bien son nom. Car lorsque que Rat parle de son petit univers, le dessin de Michel Plessix le sublime. Et comme le petit personnage, on aimerait nous aussi flâner toute l’année au bord de la rivière tant les couleurs sont magnifiques et la végétation foisonnante. Mais derrière le dessin et les couleurs magnifiques du maître, c’est également le découpage qui nous marque par son inventivité. Plessix était déjà très fort, mais cela semble s’améliorer encore de tomes en tomes.
Une fois encore, Michel Plessix a su émerveiller son lecteur. La transition entre le livre de Kenneth Grahame et cette histoire inédite est parfaitement accomplie. Le dessin, la narration, la poésie, les personnages attachants… Il y a presque trop de qualité dans ce livre pour qu’ils soient tous énumérés. Un nouveau chef d’œuvre ?