Titre : Vivons décomplexés
Scénariste : Germain Huby
Dessinateur : Germain Huby
Parution : Mars 2021
Le succès de « Zaï zaï zaï zaï » et la mise en lumière de son auteur Fabcaro a fait sortir ces dernières années toute une série de bandes dessinées d’humour absurde plus ou moins inspirées, issues d’internet ou pas. On retrouve des strips en une page, avec une dessin pseudo-réaliste et statique et une chute qui se met absurde. Le tout enrobé de critique du monde actuel. L’éditeur Pataquès, apparu à la même époque, s’en est fait une spécialité avec quelques ouvrages très réussis. Qu’en est-il de « Vivons décomplexés » de Germain Huby ?
Un humour qu’on aimerait plus décomplexé
« Vivons décomplexés » propose une cinquantaine de gags, pour la plupart en une page. Le procédé est simple : 6 cases carrées amènent à une chute ne critiquant les dérives de la société. Plus rarement, un unique dessin pour faire la même chose. Tout est donc basé sur les dialogues.
Les sujets sont très ancrés dans la réalité. Ainsi, on y trouve la covid, le complotisme, les bobos… D’autres sont plus universels (monde du travail, monde littéraire). Cependant, force est de constater que l’on n’y rit pas beaucoup. C’est à peine si certains nous font sourire. L’humour tombe un peu à plat, pas assez décalé, pas assez grinçant. Il y manque une inventivité, une folie pour nous embarquer. Clairement, on aimerait que l’auteur soit plus « décomplexé ». Car quand l’humour est plus corrosif, c’est là qu’il fonctionne dans l’ouvrage.
Le dessin est aussi léger. Il y a pire en la matière, mais il y a comme une impression de dessin décalqué assez désagréable. Les strips sont relativement statiques étant donné les situations, mais l’auteur fait l’effort de varier les visages, les poses. On a l’impression de regarder une vidéo qui aurait été filmée, puis retranscrite. Les visages des personnages, notamment, manquent d’expression. En cela, le dessin ne fait rien passer de particulier. Je trouve aussi que la façon d’intégrer les décors (encrés différemment, en couleur), est peu réussie.
« Vivons décomplexés » ne tient pas vraiment sa promesse. On sourit peu et l’art du dialogue comme de la chute n’est pas si maîtrisé que ça. Dans le genre, il y a bien mieux à lire.