Wanted Lucky Luke


Titre : Wanted Lucky Luke
Scénariste : Matthieu Bonhomme
Dessinateur : Matthieu Bonhomme
Parution : Avril 2021


En 2016, Matthieu Bonhomme avait inauguré la nouvelle série « Lucky Luke, vu par… » inspirée par la démarche identique réalisée pour les Spirou. Une façon supplémentaire de traire la vache à lait ? Après deux albums coup sur coup, on aurait pu croire que cette initiative éditoriale s’était éteinte. Que nenni ! Voilà deux nouveaux albums qui pointent le bout de leur nez cinq ans plus tard. Matthieu Bonhomme reprend du service et nous propose ce « Wanted Lucky Luke ».

Un travail de commande bien visible

Il est d’abord à noter que cet album est totalement indépendant du précédent tome réalisé par Bonhomme. Lucky Luke se retrouve dans ce nouvel opus pourchassé par tous car des affiches le présentent comme un hors la loi avec une prime conséquente à la clé. Les premières qui lui mettront la main dessus sont trois sœurs. Luke va alors négocier sa reddition en les aidant à traverser le territoire indien. Bien évidemment, elles seront sous son charme.

Si « On a tué Lucky Luke » était un peu bloqué dans son carcan, il possédait quand bien même quelques qualités scénaristiques ou graphiques. Ici, tout semble avoir été revu à la baisse. On passe d’un Lucky Luke qui se voulait plus noir à un Lucky Luke 100% clin d’œil. Le scénario n’a aucun intérêt et ne sert qu’à deux choses : mettre des femmes dans un « Lucky Luke » et lâcher des noms d’antagonistes à tout-va pour faire plaisir au lecteur assidu. C’est un ouvrage en forme de fan-service qui n’arrive jamais à aller plus loin.

Le précédent ouvrage avait quand même droit à un twist sympa. Ici, ce n’est pas le cas. Les péripéties s’accumulent sans que l’on s’y intéresse. À l’image de cette scène où Luke aperçoit d’un coup la ville qu’ils cherchaient, presque par hasard. Quant à la pseudo idylle, elle n’a aucun intérêt. On passera sur le fait de présenter trois sœurs avec une blonde, une rousse et une brune, ce qui devient un peu limite de nos jours.

Au niveau du dessin, j’aime toujours autant le trait de Matthieu Bonhomme. Il est dynamique et élégant à la fois. Cependant, il semble en pilotage automatique ici. On manque de planches marquantes, de cases fortes. Sans doute que le manque de réel tension dans l’histoire empêche aussi le dessin de présenter quelque chose de vraiment intéressant. Bref, c’est joli, mais ça ne va pas plus loin.

Le précédent tome de Matthieu Bonhomme était un peu bloqué dans ses carcans, mais il cherchait à proposer autre chose. Ce « Wanted Lucky Luke » ressemble à une commande de trop. Se rapprochant de l’univers original, tout en le plombant de références façon fan service, il en résulte un ouvrage bancal, à l’intérêt discutable. On le referme en se disant que l’on préfèrerait que l’auteur nous propose autre chose qu’un « Lucky Luke » à l’avenir, car ce n’est pas dans cette série qu’il est le plus brillant.

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