Titre : Zizi, Chauve-Souris, T1 : Cheveux rester
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Guillaume Bianco
Parution : Septembre 2012
Ma découverte de « Billy Brouillard » avait mené Guillaume Bianco au panthéon de mes influences. J’étais passé à côté de « Zizi, chauve-souris », série dont il parle dans « L’atelier Mastodonte » ! Comme quoi, cet ouvrage collectif sert aussi à faire un peu de publicité aux auteurs ! De plus, « Zizi » est scénarisé par Lewis Trondheim, dont la réputation n’est plus à faire. Le tout est (logiquement) publié chez Dupuis et lorgne vers la jeunesse. Mais qui n’a pas gardé son âme d’enfant ?
Une petite fille, une chauve-souris, la nuit, les monstres…
On ne va pas se mentir, cette série a un petit goût de « Calvin & Hobbes ». Une petite fille turbulente qui raconte sa vie avec sa chauve-souris… Le tout en strips… Difficile de ne pas faire le lien. Mais si l’impression revient par moments, « Zizi » possède sa propre ambiance axée avant tout sur la nuit et les monstres.
Pour ceux qui avaient du mal avec « Billy Brouillard » pour son côté glauque (et le manque de BD pure aussi !), « Zizi » est un pendant édulcorée. On a une petite fille qui s’intéresse aux monstres et sort la nuit pour les combattre, mais toujours sous le trait de l’humour. Rien ne paraît malsain ou dérangeant. On retrouve la patte de Lewis Trondheim dans l’humour, avec des côtés absurdes et ce décalage entre les répliques dont il a le secret.
On sent qu’avec ce premier tome, le duo cherche encore son identité. D’abord axé monstres, d’autres facettes s’ajoutent au fur et à mesure : la maman (qui cherche à rencontrer quelqu’un), la prof de combat… Le livre se lit quand même avec plaisir, la petite fille étant vite très attachante. Contrairement à un Calvin qui cherche à torturer ses parents (et ses proches en général), Zizi est moins négative, plus innocente en quelque sorte. Et c’est ce qui base sa relation avec sa chauve-souris, qui a une cruauté toute animale. Leur relation est plutôt bien équilibrée.
Concernant le dessin, on est loin des hachures et du noir et blanc exigeant de « Billy Brouillard ». Les couleurs en lavis de Guillaume Bianco apportent beaucoup de chaleur et d’ambiance à l’ensemble. Je suis un grand fan de son trait, parfaitement adapté aux univers enfantins et fantastiques. Un beau choix de techniques qui donne un plus indéniable à cette bande dessinée.
« Zizi » est un ouvrage sympathique. Si on ne s’esclaffera jamais à la lecture des strips, la lecture est plaisante et l’univers suffisamment original pour nous captiver. Le dessin de Guillaume Bianco et les textes de Lewis Trondheim fonctionnent très bien ensemble. À l’image de ces professeurs qui ont tous la tête de Trondheim…