Titre : Billy Brouillard, T2 : Le petit garçon qui ne croyait plus au Père Noël
Scénariste : Guillaume Bianco
Dessinateur : Guillaume Bianco
Parution : Novembre 2010
Avec « Le don de trouble vue », Guillaume Bianco avait frappé fort. Son personnage Billy Brouillard, qui avait la capacité de voir au-delà des choses, vivant dans un univers à la fois sombre et enfantin parfaitement maîtrisé. Le mélange des genres (livre illustré, encyclopédie, bande-dessinée) pouvait certes déroute, mais cela faisait la force de l’ouvrage. Ce tome 2 reprendre la même formule dans la même collection Métamorphoses des éditions Soleil. Le tout pèse une centaine pages.
Si la lecture de « Billy Brouillard » ne nécessite pas forcément la lecture des tomes précédents pour apprécier le tout, une lecture préalable du tome 1 est recommandée. En effet, on retrouve Billy qui demande au Père Noël de ressusciter son chat, mort dans le précédent opus. Hélas, son chat ne revenant pas parmi les vivants, Billy va cherche d’autres moyens de parvenir à ses fins.
Mort et forces obscures
Malgré la couverture et le titre, Noël n’est pas réellement le thème central de l’ouvrage. Ici, on parle avant tout de la mort et des forces obscures. Le croque-mitaine, notamment, y tient une place non-négligeable ! Ainsi, malgré son classement parfois en bande-dessinée jeunesse, « Billy Brouillard » me semble une série fondamentalement orientée vers les adultes. Ces derniers apprécieront plus facilement l’univers noir et blanc, ainsi que les thèmes sombres traités. De même, tel Bill Watterson avec certaines scènes de « Calvin & Hobbes », Guillaume Bianco sait parfaitement capter l’essence de l’imaginaire des enfants. Et naviguant toujours entre réalité et monde fantasmé, il sème le doute dans l’esprit du lecteur.
Ainsi, à côté des pages de bande-dessinée plus ou moins classiques (on a autant des planches avec des dessins et les textes au-dessous que des planches plus communes avec phylactères), l’auteur intercale des extraits encyclopédiques qui enrichissent l’univers. Toujours en rapport direct avec ce que l’on vient de lire, cela donne une originalité certaine à ce qui est, au final, un très beau livre (en tant qu’objet également). Et malgré l’exigence de lecture, le tout se dévore sans peine.
Le graphisme de l’auteur m’a conquis depuis longtemps. Son noir et blanc est maîtrisé, avec un petit côté gravure parfaitement adapté à ce qui ressemble parfois à un livre illustré, très en vogues au XIXèmesiècle. Le dessin est plein d’invention et d’imagination.
Après un premier tome très réussi, Guillaume Bianco transforme l’essai ici avec un livre plein de personnalité. La suite (sur les sirènes) est même annoncée en fin de tome ! L’auteur a crée une belle œuvre cohérente à découvrir d’urgence !