Cadavre exquis

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Titre : Cadavre Exquis
Dessinateur : Pénélope Bagieu
Scénario :  Pénélope Bagieu
Parution : Avril 2010


Pénélope Bagieu, connue également sous le nom de Pénélope Jolicoeur, a accédé grâce à son blog « Ma vie est tout à fait fascinante» à une grande notoriété sur la toile. Illustratrice et auteur de BDs, elle signe également la série « Joséphine ». Rapidement, elle est catalogué « auteur pour les filles » et a influencé fortement la vague des blogs dit « girly ». Avec « Cadavre Exquis », elle sort sa première histoire longue. J’éviterai toute comparaison avec les précédents travaux de l’auteur car je ne les connais pas ou de très loin.

Un manque cruel du profondeur

C’est donc 124 pages qui nous attendent ici. Zoé une jeune fille paumée. Elle a un boulot dévalorisant et son mec est un pauvre type. Elle considère évidemment qu’elle mérite beaucoup mieux que ça. Sa rencontre avec Thomas, écrivain à succès va changer sa vie. Après un départ très consensuel, l’histoire se révèle un petit peu plus originale que l’on aurait pu le penser. Le tout se base sur trois personnages : l’écrivain, l’éditrice et Zoé, l’oie blanche. On retrouve donc les thèmes de la page blanche, de l’égo de l’auteur, de l’opportunisme de l’éditeur… Rien de bien nouveau sous les tropiques en somme.

cadavreexquis1Car « Cadavre Exquis » manque cruellement de profondeur. Sous ses 124 pages, l’histoire pourrait n’en fait que la moitié (voire moins). Pénélope Bagieu n’a pas un scénario assez fourni et dilue ostensiblement son propos. A l’image de ce passage où l’on apprend la grande révélation du livre. Le lecteur comprend de suite les tenants et les aboutissants mais se les voit exposer pendant 12 pages inutiles. De même, la fin se révèle franchement prévisible et fait qu’il n’y a pas vraiment de suspense dans cette BD qui clairement cherche à nous surprendre.

Côté dessin, on retrouve le trait bien connu de l’illustratrice. C’est simple, moderne mais un peu insuffisant par moment. Les personnages sont toujours très froids et cela fait que l’on éprouve peu d’empathie pour eux. Ce n’est pas la colorisation qui met d’ailleurs en valeur de dessin. Il faut avouer que le parti pris a le mérite d’être original et de donner une patte certaine au livre, mais il a tendance à écraser les volumes. En effet, chaque page est dessinée selon une gamme de couleurs données (souvent froides et foncées) et il n’est donc pas rare de voir des meubles roses. Ces ensembles font que le dessin manque de profondeur et de volume. De plus, le fait de représenter la peau et les cheveux de certains personnages entièrement blancs rajoute à la froideur de l’ensemble.

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Au final, ce « Cadavre Exquis » présente peu d’intérêt. Le suspense n’est pas là, on a peu de sympathie pour les personnages et le tout paraît très dilué. Il paraît évident que Pénélope Bagieu a essayé de s’élever au-dessus de ses productions habituelles, tant dans le propos que dans le dessin. Le projet était peut-être trop ambitieux, simplement.

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