Les naufragĂ©s d’Ythaq, T13 : GlĂšbe la singuliĂšre

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Titre : Les naufragĂ©s d’Ythaq, T13 : GlĂšbe la singuliĂšre
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Novembre 2015


« Les NaufragĂ©s d’Ythaq » fĂȘtent ses dix ans Ă  l’occasion de la parution de son treiziĂšme opus intitulĂ© « GlĂšbe la singuliĂšre ». En effet, la couverture nous annonce un cahier graphique inĂ©dit pour cĂ©lĂ©brer cette dĂ©cennie d’aventure. Je suis fidĂšle depuis le premier tome Ă  l’Ɠuvre nĂ©e de la collaboration du scĂ©nariste Christophe Arleston et du dessinateur Adrien Floch. AprĂšs des dĂ©buts prometteurs, la suite s’est parfois montrĂ©e inĂ©gale. NĂ©anmoins, la sympathie ressentie Ă  l’égard les personnages et le souvenir de leurs premiĂšres pĂ©rĂ©grinations suffisent Ă  me persuader de poursuivre mon immersion dans l’univers d’Ythaq. Continuer la lecture de « Les naufragĂ©s d’Ythaq, T13 : GlĂšbe la singuliĂšre »

Le feul

LeFeul


Titre : Le feul
T1 : Valnes
T2 : Les Brohms
T3 : L’hĂ©ritage
Scénariste : Jean-Charles Gaudin
Dessinateur : Frédéric Peynet
Parutions : Avril 2005 – Janvier 2007 – Janvier 2009


On m’avait offert le premier tome du « Feul ». À l’époque, je me mĂ©fie des sĂ©ries de fantasy aux dĂ©marrages sympathiques qui s’étiolent au fur et Ă  mesure et ne donne pas suite Ă  la sĂ©rie. Quelques occasions dĂ©nichĂ©es plus tard, me voilĂ  avec les trois tomes en ma possession. C’est donc une sĂ©rie relativement courte (de nos jours) qui nous est proposĂ©e par Peynet (au scĂ©nario) et Gaudin (au dessin). Le tout est publiĂ© chez Soleil.

Des tribus, des coutumes, des conflits…

LeFeul2Dans un village reculĂ©, les gens meurent de plus en plus Ă  cause d’une maladie qu’ils baptisent le feul. Il semble que le mal vienne de la riviĂšre. Et quand ils s’aperçoivent que la tribu en amont est atteinte du mĂȘme mal, ils dĂ©cident de s’unir et de remonter la riviĂšre pour trouver l’origine du mal. Une peuplade empoisonnerait-elle Ă  dessein le cours d’eau ?

Si le dĂ©but de la sĂ©rie laisse prĂ©sager un univers de fantasy assez classique, ce n’est pas vraiment le cas. Ainsi, si chaque tribu est diffĂ©rente physiquement, ce sont tous des humanoĂŻdes. Et si le monde est peuplĂ© de bestioles et de monstres effrayants, la magie est complĂštement absente. Ainsi, c’est avant tout un univers de tribus qui nous est proposĂ©. Le monde n’est pas industrialisĂ© et les gens vivent dans des huttes.

L’histoire insiste donc sur les diffĂ©rences de culture des tribus. Cela passe par les croyances, la sexualitĂ© ou la façon d’aborder les problĂšmes. Cet aspect est trĂšs rĂ©ussi et dĂ©veloppĂ©, les auteurs cherchant Ă  aborder le thĂšme de la tolĂ©rance envers la diffĂ©rence Ă  travers de nombreux dialogues entre les protagonistes. Ainsi, « Le feul » reprend un classique de la fantasy : un groupe de peuplades diffĂ©rentes qui doivent cohabiter.

La grande force du « Feul » tient dans sa case finale qui donne tout le sens Ă  l’ouvrage. C’est particuliĂšrement remarquable et j’ai mis du temps Ă  m’en remettre. En cela, la sĂ©rie est singuliĂšre et le traitement par les auteurs incroyable. À la fermeture du troisiĂšme tome, il nous prend un irrĂ©sistible besoin de reprendre l’ensemble


Le dessin assurĂ© par Gaudin est de grande qualitĂ©. De nature classique, il propose un dĂ©coupage toujours bien menĂ© qui associe longues discussions et scĂšnes d’action. La narration Ă  la premiĂšre personne, qui s’intercale dans les moments plus calmes, apporte un plus et permet Ă  Gaudin de laisser parler son dessin. Et la couleur directe, aux tons trĂšs doux, sort des codes actuels du genre qui vise plutĂŽt les couleurs vives et tape-Ă -l’Ɠil. Cela donne un petit cĂŽtĂ© rĂ©tro pas dĂ©sagrĂ©able aux ouvrages. Et vu le thĂšme traitĂ©, c’est parfaitement adaptĂ©.

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« Le feul » est une sĂ©rie qui se lit aisĂ©ment, avec des personnages forts et des tribus aux coutumes bien dĂ©veloppĂ©s. Alors que l’on prend l’acceptation de la diffĂ©rence comme thĂšme principal, les auteurs nous surprennent par une fin qui ajoute une couche supplĂ©mentaire de narration. Une belle sĂ©rie en trois tomes, bien pensĂ©e et bien rĂ©alisĂ©e. Du beau travail, Ă  la fois classique et original.

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note4

Ekhö, monde miroir, T4 : Barcelona

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Titre : Ekhö, monde miroir, T4 : Barcelona
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Alessandro Barbucci
Parution : Septembre 2015


« Ekhö » est le fruit d’un concept efficace. Cette sĂ©rie fait vivre les aventures d’une jolie demoiselle dans une rĂ©alitĂ© parallĂšle Ă  la nĂŽtre. Chaque opus fait voyager le lecteur Ă  travers le monde. New York, Paris et Los Angeles ont abritĂ© les pĂ©rĂ©grinations de Fourmille et ses acolytes. Dans le dernier tome datant du mois de septembre dernier, c’est la capitale catalane qui accueillait tout ce petit monde. IntitulĂ© Barcelona, l’album est accompagnĂ© d’une couverture prĂ©sentant un bĂątiment rappelant la lĂ©gendaire Sagrada Familia.

Les choix narratifs des auteurs font que chaque intrigue peut ĂȘtre dĂ©couverte indĂ©pendamment. Cette nouvelle histoire est prĂ©cĂ©dĂ©e d’une page prĂ©sentant l’univers d’Ekhö et les protagonistes principaux. Fourmille est l’hĂ©roĂŻne. Elle a Ă©tĂ© catapultĂ©e dans ce monde au dĂ©but de la saga en mĂȘme temps que Yuri avec qui ils s’entendent comme chien et chat. La particularitĂ© de la demoiselle est de voir son corps accueillir bien souvent l’esprit de personnes dĂ©cĂ©dĂ©es dans des circonstances obscures. Cette « rencontre » marque toujours le dĂ©but de l’enquĂȘte qui sert de fil conducteur Ă  la trame. Dans ce quatriĂšme Ă©pisode, Fourmille est habitĂ©e par un chat. C’est une grande premiĂšre et une bonne chose a priori. La richesse naĂźt de la diversitĂ©.

Christophe Arleston est le scĂ©nariste de cette sĂ©rie. Comme beaucoup de bĂ©dĂ©phile, je le connais Ă  travers son travail sur « Lanfeust de Troy ». J’ai toujours gardĂ© un Ɠil sur son Ɠuvre et ai pris plaisir Ă  dĂ©couvrir « Leo Loden », « Le chant d’Excalibur » ou encore « Les MaĂźtres Cartographes ». Par contre, certaines de ses productions sont de qualitĂ© inĂ©gale. « Les NaufragĂ©s d’Ythaq » ou « Les ForĂȘts d’Opale » en sont des exemples marquants. Les premiers tomes sont rĂ©ussis, les suivants frĂŽlent l’imposture. Bref, cet auteur est talentueux mais n’arrive pas Ă  assumer qualitativement la frĂ©quence de parution qu’il s’impose. NĂ©anmoins, « Ekhö » possĂšde une identitĂ© agrĂ©able et divertissante qui m’a aisĂ©ment persuadĂ© de m’offrir ce voyage Ă  Barcelona.

Des mondes parallĂšles.

Ekhö4bLe concept de monde parallĂšle est un jouet idĂ©al pour l’imagination d’Arleston. Dans chacune de ses histoires, le scĂ©nariste a toujours adorĂ© offrir des allusions plus ou moins fines Ă  notre quotidien et notre sociĂ©tĂ©. Avec Ekhö, l’espace d’expression dans ce domaine est sans limite. Les dĂ©cors et le fonctionnement sociĂ©tal sont tous dĂ©tournĂ©s de notre monde. La seule frontiĂšre est celle que se fixe l’auteur. Cet aspect-lĂ  est un des attraits les plus forts de le la saga. Ce quatriĂšme tome possĂšde Ă©videmment cette richesse. Nous n’avons aucun mal Ă  nous immerger dans une Catalogne qui nous est familiĂšre tout en souriant aisĂ©ment du dĂ©tournement des codes qui est fait. Certains gags sont moins rĂ©ussis que d’autres. Mais leur densitĂ© fait qu’on accepte facilement les variations dans la finesse humoristique.

L’identitĂ© de l’album passe Ă©galement par le trait tout en rondeur d’Alessandro Barbucci. Son style entre parfaitement dans le canevas heroĂŻc fantasy chez les Ă©ditions Soleil. Il fait d’ailleurs partie du haut de gamme dans le genre. Les filles sont ravissantes, les dĂ©cors plein de dĂ©tails, l’action pleine de dynamisme. Les planches sont agrĂ©ables et raviront un public trĂšs large. Les couleurs sont vives sans ĂȘtre rĂ©volutionnaires. Elles accompagnent parfaitement la bonne humeur que dĂ©gage la lecture.

Finalement, le seul lĂ©ger bĂ©mol de l’album concerne l’intrigue en elle-mĂȘme. Je l’ai trouvĂ© un petit peu brouillonne. Les auteurs cherchent Ă  multiplier les rebondissements. Mais les enchainements manquent quelque peu de subtilitĂ©. De plus, les moments hystĂ©riques des personnages et les scĂšnes de poursuites ou de batailles gagneraient Ă  ĂȘtre entrecoupĂ©s de moments plus lĂ©gers. Cela permettrait au lecteur de reprendre son souffle plutĂŽt que de vivre le quotidien d’un diable de Tasmanie. Le rythme de lecture est un petit peu saccadĂ©. C’est dommage car cela empĂȘche la trame de prendre une plus grande ampleur.

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Pour conclure, Barcelona s’inscrit dans la continuitĂ© des opus prĂ©cĂ©dents. Une certaine routine s’installe. Elle n’est pas dĂ©sagrĂ©able mĂȘme si j’espĂšre toujours que la sĂ©rie change de braquet. J’ai toujours plaisir Ă  retrouver Fourmille et ses amis mais j’apprĂ©cierai d’ĂȘtre davantage surpris. Peut-ĂȘtre la prochaine fois ? Mais cela est une autre histoire


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note3

WollodrĂŻn, T6 : Celui qui dort, 2/2

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Titre : WollodrĂŻn, T6 : Celui qui dort, 2/2
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Mai 2015


« WollodrĂŻn » est une des bonnes sĂ©ries de fantasy apparue ces derniĂšres annĂ©es dans les rayons de libraire. Le scĂ©nario est l’Ɠuvre de David Chauvel, les dessins sont le fruit de JĂ©rĂŽme Lereculey et les couleurs sont confiĂ©es Ă  Lou. Le dernier tome en date, le sixiĂšme, clĂŽt le diptyque intitulĂ© « Celui qui dort » est sorti il y a quelques mois. En couverture, il nous prĂ©sente un elfe dĂ©couvert lors de l’opus prĂ©cĂ©dent. Il est Ă  l’origine du titre. Au second plan, est prĂ©sent un jeune nain TridĂŻk, vĂ©ritable hĂ©ros de l’aventure.

La quatriĂšme de couverture offre la mise en bouche suivante : « Parti seul dans les profondeurs du royaume interdit, le jeune TridĂŻk a involontairement rĂ©veillĂ© « celui qui dort », un jeune et effrayant guerrier elfe totalement amnĂ©sique. AprĂšs lui avoir permis de vaincre les spectres des guerriers nains, TridĂŻk, devenu hĂ©ritier du pouvoir du grand hĂ©ros nain BhaĂ€lzec, dĂ©cide de l’aider Ă  recouvrer la mĂ©moire. DĂ©sormais inĂ©luctablement liĂ©s, ils partent ensemble pour le pays des elfes
 »

Une atmosphĂšre d’isolation.

Wollodrin6aL’influence de « The Lord of the Ring » est Ă©vidente. La saga a dĂ©jĂ  vu cohabiter des elfes, des nains, des humains, des trolls ou des orques. Les nains vivent sous terre. Ils sont en conflit avec les elfes
 Bref, les adeptes du genre seront ravis de s’immerger dans cet univers Ă  la fois familier et original. Les illustrations de JĂ©rĂŽme Lereculey participent activement au dĂ©paysement de la lecture. Que ce soit dans le paysage minĂ©ral des grottes souterraines des nains et dans les Ă©tendues forestiĂšres et sauvages, son trait arrive Ă  nous plonger pleinement dans cette grande aventure. Sa capacitĂ© Ă  faire transpirer l’ambiance particuliĂšre des scĂšnes nocturnes est Ă©galement Ă  signaler.

Comme je l’ai prĂ©cisĂ© en introduction, ce sixiĂšme album conclut une intrigue entamĂ© dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. La mise en place avait Ă©tĂ© intĂ©ressante. Je m’étais attachĂ© Ă  ce jeune hĂ©ros. Cet enfant nain et infirme qui part en quĂȘte par amour dans une contrĂ©e interdite et mystĂ©rieuse a toutes les qualitĂ©s pour sĂ©duire le lecteur. Ses pĂ©rĂ©grinations s’étaient conclues sur sa rencontre avec un guerrier elfe au milieu de nulle part. Leur relation commençait Ă  se construire quand un groupe de nains parti Ă  la recherche du jeune disparu avait croisĂ© le chemin. La montĂ©e en puissance Ă©tait intĂ©ressante et malgrĂ© une narration plutĂŽt linĂ©aire, la curiositĂ© Ă©tait constante tout au long du dĂ©filement des pages.

Cette seconde partie se construit uniquement autour des deux protagonistes principaux. Ils semblent entre seuls sur une route qui mĂšne on ne sait oĂč. Cette atmosphĂšre d’isolation transpire de la lecture. La relation entre les deux personnages est complexe et connaĂźt plusieurs vies. Le travail scĂ©naristique est trĂšs fin dans ce domaine-lĂ . L’intimitĂ© qui se crĂ©e entre les deux couplĂ©e Ă  des zones d’ombres qui accompagnent l’elfe est intrigante. David Chauvel Ă©crit une histoire dont le dĂ©nouement s’avĂšre imprĂ©visible. Au fur et Ă  mesure que leur marche avance, les certitudes s’effritent. L’histoire fait exister un vrai suspense. La performance est agrĂ©able et apprĂ©ciĂ©e.

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Pour conclure, cet album offre une lecture trÚs agréable. Les illustrations de Lereculey font voyager et le scénario de David captive. Les codes sont classiques mais superbement exploités par les auteurs. La derniÚre planche fait le lien avec le diptyque précédent. Voilà qui ouvre des perspectives et me fait attendre avec impatience la parution du prochain opus. Mais cela est une autre histoire


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note4

WollodrĂŻn, T4 : Le convoi 2/2

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Titre : WollodrĂŻn, T4 : Le convoi (2/2)
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Octobre 2013


WollodrĂŻn est une sĂ©rie que j’ai dĂ©couverte il y a quelques annĂ©es. J’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  me plonger dans ce monde fĂ©odal de fantasy. Les albums sont regroupĂ©s en diptyques. Le dernier tome paru, le quatriĂšme, clĂŽt donc l’histoire intitulĂ©e Le convoi. Cet opus est apparu en librairie le seize octobre dernier. Il est Ă©ditĂ© chez Delcourt. Il est scĂ©narisĂ© par David Chauvel et dessinĂ© par JĂ©rĂŽme Lereculey. Ce duo s’était fait remarquĂ© en faisant naĂźtre 7 voleurs dont WollodrĂŻn s’avĂšre ĂȘtre un spin-off. La couverture de ce nouveau bouquin est trĂšs rĂ©ussi et intrigante. On y dĂ©couvre deux personnages qui nous sont familiers. Ils sont au milieu de tĂ©nĂšbres habitĂ©s par des morts-vivants. La lumiĂšre semble venir d’une veille femme Ă  l’aura mystĂ©rieuse. Tout cela s’avĂšre bien intrigant.

La quatriĂšme de couverture prĂ©sente le synopsis suivant : « Onimaku et Hazngar sont pris au piĂšge de la ville d’Egron Hel, envahie par des hordes de morts revenus Ă  la vie. En compagnie de quelques habitants ayant Ă©chappĂ© au massacre, ils trouvent refuge dans les halles et cherchent un moyen de s’échapper. Parmi les survivants, une vieille femme aux allures de sorciĂšre semble ĂȘtre la seule capable de les faire sortir vivants de cette prison Ă  ciel ouvert. Mais ils devront en payer le prix
 »

Un intense survival.

Le premier plaisir que je ressens en lisant ces pages rĂ©side dans l’univers mĂ©diĂ©val et fantastique qui abrite l’histoire. Depuis tout petit, je suis fan de ces mondes qui abritent magie, orques, sorciĂšres et chevaliers. Celui crĂ©Ă© par le trait de Lereculey et par l’imagination de Chauvel est un excellent cru. Je n’ai eu aucune difficultĂ© Ă  emboiter le pas des hĂ©ros dans les rues lugubre de ce village envahi de morts vivants. Le fait que Hazngar soit un orque facilite le dĂ©paysement. Le travail graphique sur les dĂ©cors est remarquable. L’atmosphĂšre nocturne est bien rendue.

La premiĂšre partie du diptyque voyait nos deux hĂ©ros servir de guide Ă  une curieuse caravane. Rien ne pouvait laisser croire que la seconde ferait vivre au lecteur un vĂ©ritable et intense « survival ». J’ai apprĂ©ciĂ© d’ĂȘtre surpris et de me plonger dans cette lutte pour la survie. Les codes du genre sont tous utilisĂ©s. Le groupe de survivants est une communautĂ© hĂ©tĂ©roclite. Certains nous sont sympathiques, d’autres antipathiques. Nous nous interrogeons sur le devenir de chacun. Nous nous doutons que tous ne verront pas la lumiĂšre de l’aube. La densitĂ© narrative est certaine. Bien que la recette soit un classique du genre, bien exĂ©cutĂ©e, elle reste un gage de rĂ©ussite. C’est ici le cas. L’intrigue ne laisse pas le temps de souffler. C’est une sensation trĂšs agrĂ©able et envoutante.

La galerie de personnages est trĂšs rĂ©ussie. Le travail graphique de Lereculey est classique mais appliquĂ©. Je trouve d’ailleurs remarquable son sens du dĂ©tail dans les scĂšnes de bataille avec les morts vivants. Il s’agit d’un modĂšle du genre. De plus, le personnage de la vieille femme est trĂšs intĂ©ressant. Elle nous intrigue dĂšs sa premiĂšre apparition. Elle est mystĂ©rieuse. L’histoire prend du temps Ă  nous en rĂ©vĂ©ler davantage. Notre curiositĂ© n’en est que plus en plus attisĂ©e au fur Ă  mesure des interventions pertinentes et intrigante de ce curieux personnage. Je ne vous en dĂ©voilerai pas davantage pour ne pas vous gĂącher le plaisir de la dĂ©couverte.

En conclusion, Le convoi 2/2 ravira les adeptes de la sĂ©rie et de fantasy. Les codes du genre sont bien exploitĂ©s. Le classicisme du genre n’est pas Ă  regretter tant l’intrigue est bien construite. Je ne peux donc que vous conseiller de partir Ă  la dĂ©couverte de ce curieux duo que forment une jeune femme et un orque dont l’amitiĂ© est touchante. J’attends avec impatience le prochain opus tant la derniĂšre page de cet opus laisse prĂ©sager de grandes rĂ©vĂ©lations…

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note4

WollodrĂŻn, T3 : Le Convoi 1/2

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Titre : WollodrĂŻn, T3 : Le convoi (1/2)
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Septembre 2012


« WollodrĂŻn » est une sĂ©rie nĂ©e rĂ©cemment. En effet, son premier tome date d’un petit moins de deux ans. Depuis deux autres opus ont vu le jour. C’est le dernier d’entre eux dont traite ma critique. Il s’intitule « Le convoi » et est apparu dans les librairies le cinq septembre dernier. Il est Ă©ditĂ© chez Delcourt et est vendu pour environ quatorze euros. Il est l’Ɠuvre conjointe de David Chauvel et JĂ©rĂŽme Lereculey. Le premier se charge du scĂ©nario et le second des dessins. Leur duo est connu dans le milieu du neuviĂšme art pour la qualitĂ© de « Sept voleurs ». Ne l’ayant pas lu, « WollodrĂŻn » est la saga qui me permet de dĂ©couvrir leur mĂ©tier. La couverture de « Le convoi » nous prĂ©sente deux personnages rencontrĂ©s prĂ©cĂ©demment. Il s’agit d’une jeune femme et de son ami orc. Ils semblent ĂȘtre pris au piĂšge, entourĂ© par de nombreuses personnes aux intentions belliqueuses.

La quatriĂšme de couverture nous offre le synopsis suivant : « Onimaku l’humaine et Hazngar l’orc, unis depuis l’anĂ©antissement du clan de ce dernier, cherchent fortune au grĂ© de leurs errances, vivant d’expĂ©dients ou de paris clandestins
 Jusqu’à ce que leur chemin croise celui d’un convoi de pionniers, le peuple d’Ernön, en route pour le lointain pays d’Hingell. AbandonnĂ©s par leurs guides, ces derniers enrĂŽlent le duo afin qu’il les mĂšne jusqu’à la terre promise. Mais certains sont prĂȘts Ă  tout pour que le convoi n’arrive jamais Ă  bon port
 »

Plus proche de l’esprit de « Lord of the Rings » que de « Lanfeust de Troy »

Le rĂ©sumĂ© prĂ©cĂ©dent indique sans mal que cette sĂ©rie s’inscrit dans le grand monde de la « fantasy ». On y trouve nain, orc, gobelin et humain. Sur ce plan, les adeptes du genre seront ravis. Les codes sont relativement classiques. On se rapproche davantage de l’esprit de « Lord of the Rings » que de « Lanfeust de Troy ». Il ne faut pas y voir un jugement de valeur mais un Ă©tat d’esprit. J’apprĂ©cie les deux de maniĂšre Ă©gale. Mais il est vrai que le succĂšs de la grande saga d’Arleston et Tarquin a eu tendance Ă  fortement influer les parutions du genre. La particularitĂ© de WollodrĂŻn, Ă  la maniĂšre de « Largo Winch » est de dĂ©couper sa narration en diptyque. Ce troisiĂšme acte est donc le premier tome de « Le convoi ». MĂȘme si les personnages ne nous sont pas inconnus, il est relativement indĂ©pendant de l’histoire prĂ©cĂ©dente qui occupait les deux premiers albums sous le titre « Le matin des cendres ». C’est un choix agrĂ©able car il Ă©vite la dilution que connait trop souvent la trame de ces sĂ©ries au long cours.

Le fait que l’histoire se dĂ©coupe en uniquement deux parties fait que les auteurs ne perdent pas de temps en digression. Les jalons de l’intrigue sont rapidement posĂ©s et notre immersion dans les pas des hĂ©ros est immĂ©diate. Le fait de retrouver le duo formĂ© d’Onimaku et Hazgnar gĂ©nĂšre un plaisir certain. Ils sont attachants et font naitre Ă©normĂ©ment d’empathie Ă  leur Ă©gard. Leurs pĂ©rĂ©grinations les mĂšnent au cĂŽtĂ© d’une curieuse communautĂ©. Cette rencontre offre un fil conducteur simple qui donne aisĂ©ment lieu Ă  une succession d’évĂ©nements rythmant la narration. Les nombreux malheurs qui agrĂ©mentent l’avancĂ©e de la caravane attise notre curiositĂ© et suscite bon nombre de questions. D’ailleurs le dĂ©nouement nous laisse en plan avec nos questions et nous fait attendre avec une certaine impatience la parution de la suite.

Les illustrations de Lereculey participent activement Ă  la crĂ©ation de l’univers qui abrite l’histoire. Nous n’avons aucun mal Ă  nous plonger dans ces contrĂ©es au beau milieu de ses habitants. Le trait n’est pas surchargĂ© mais arrive nĂ©anmoins Ă  donner une vraie identitĂ© Ă  chaque personnage. Je trouve le personnage de Hazgnar particuliĂšrement rĂ©ussi. Ses expressions faciales sont un modĂšle du genre qui ne laissera personne indiffĂ©rent. De plus, le travail d’illustration est mis en valeur au cours de planches qui sont rĂ©guliĂšrement dĂ©pourvues quasiment de textes. Cela permet Ă  notre lecture ne voir son ambiance prendre de l’épaisseur. De plus, le travail sur les couleurs est de qualitĂ© et rend crĂ©dible l’ensemble.

En conclusion, cet album est de grande qualitĂ©. Il est dans la lignĂ©e des deux premiers opus. « WollodrĂŻn » est vraiment une sĂ©rie de « fantasy » agrĂ©able. Elle s’adresse Ă  un public relativement large par son trait et son propos. Je pense que les adeptes du genre se doivent de faire un dĂ©tour par l’univers crĂ©Ă© par Chauvel et Lereculey. De mon cĂŽtĂ©, il ne reste plus qu’à attendre la sortie de la seconde partie de « Le convoi ». Mais cela est une autre histoire


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note4

Atalante, T4 : L’Envol des BorĂ©ales – Crisse

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Titre : Atalante, T4 : L’Envol des BorĂ©ales
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Crisse
Parution : Juin 2009


« J’aimerais m’excuser auprĂšs des lecteurs d’avoir Ă©tĂ© aussi long ». VoilĂ  une partie de la dĂ©dicace qu’écrit Crisse en prĂ©ambule du quatriĂšme opus de la sĂ©rie « Atalante » dont il est le scĂ©nariste et le dessinateur. En effet, le tome prĂ©cĂ©dent Ă©tait paru en 2003. Il a donc fallu attendre environ six ans pour voir apparaĂźtre dans nos bacs « L’Envol des BorĂ©ales ». EditĂ© chez Soleil, cet ouvrage d’une cinquantaine de pages est vendu au prix de 12,90 euros.

La sĂ©rie est construite autour de son personnage Ă©ponyme, Atalante. Elle fait partie de la mythologie grecque. Fille de roi, elle est abandonnĂ©e par son pĂšre qui espĂ©rait un fils. Elle est recueillie et Ă©levĂ©e par une ourse. DĂ©couverte par des chasseurs, elle devient une guerriĂšre exceptionnelle pourvue de capacitĂ©s uniques offertes par les Dieux. Elle est la seule femme Ă  faire partie des Argonautes qui accompagnĂšrent la quĂȘte de Jason. Le premier opus de la sĂ©rie conte cette partie de sa vie. Son abandon bĂ©bĂ©, sa vie dans la forĂȘt, son Ă©ducation par les hommes puis se conclue par son acceptation par les Argonautes et le dĂ©but de cette aventure. Les deux tomes suivants racontent deux des aventures rencontrĂ©es par les Argonautes. Ce quatriĂšme album n’échappe pas Ă  la rĂšgle.

En effet, l’histoire se dĂ©roule dans la citĂ© de Salmy. Les Argonautes s’y sont arrĂȘtĂ©s afin de faire le plein de vivres. Mais la dĂ©ception est au rendez-vous. Le dirigeant local leur apprend que ses concitoyens et lui sont victimes d’une malĂ©diction. Une horde de harpyes dĂ©truit leurs champs et saignent leurs troupeaux. Depuis, elles terrorisent les habitants Ă  chacun de leur repas afin d’affamer la citĂ©. Jason et ses amis dĂ©cident alors d’affrontent ces adversaires ailĂ©es d’apaiser le climat de la citĂ©. Au cours de l’affrontement, CalaĂŻs et ZĂ©tĂ©e, fils de BorĂ©e sont faits prisonniers. Le repĂšre des harpies Ă©tant dans la citĂ© des nuages, il faut qu’Atalante trouve un moyen de capturer des chevaux ailĂ©s afin d’atteindre la citĂ© et libĂ©rer ses amis


Dieux, légendes et magie.

Comme essaie de vous le montrer mon rĂ©sumĂ©, « Atalante » nous conte les aventures mythologiques d’une des femmes les plus cĂ©lĂšbres de cet univers. Toute la narration est construite autour de son personnage. Cette dimension « historique » avait fait partie des attraits qui m’avaient incitĂ© Ă  dĂ©couvrir cette sĂ©rie. Depuis, je guette l’apparition d’un nouvel album. Il est donc Ă©vident qu’il faut ĂȘtre sensible Ă  ce genre de thĂ©matique. Il est ici histoire de dieux, de lĂ©gendes, de magie
 Les personnes qui y sont rĂ©fractaires doivent tout de suite passer leur chemin. Par contre, les adeptes du genre qui ont toujours Ă©tĂ© captivĂ©s par les aventures d’Ulysse ou par la guerre de Troie ont trouvĂ© une sĂ©rie pour eux. Je me garderai de faire une critique sur la rigueur de la narration et sa fidĂ©litĂ© Ă  la mythologie grecque. NĂ©anmoins, j’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir tous ces hĂ©ros haut en couleur.

Ce quatriĂšme opus est peu liĂ© aux prĂ©cĂ©dents. En effet, ils se dĂ©roulent sur une nouvelle Ăźle et Ă  aucun moment, les aventures prĂ©cĂ©dentes sont rĂ©ellement Ă©voquĂ©es. A priori, lorsqu’on est Argonaute on passe vite d’une quĂȘte Ă  l’autre. Le seul intĂ©rĂȘt de dĂ©couvrir les albums dans l’ordre est dans le fait qu’on maĂźtrise mieux les personnages, leurs caractĂšres, leurs passĂ©s, leurs rapports entre eux. Pour les mĂȘmes raisons, il est trĂšs utile de lire au moins le premier tome. Il montre les origines d’Atalante et explique beaucoup de choses qui sont succinctement Ă©voquĂ©s dans les tomes suivants.

Dans cet album, la trame ne perd pas de temps Ă  se mettre en place. En effet, dĂšs la premiĂšre page, le problĂšme est posĂ© : la malĂ©diction des harpies nous ait contĂ©e. DĂšs la page six, la bataille se met en place. Trois pages plus tard, les BorĂ©ades sont enlevĂ©s. On se doute alors que les rĂ©cupĂ©rer sera l’objectif de l’album. Il faut dire que le titre de l’album est un bel indice. L’histoire est construite en escalier. Pour atteindre la citĂ© des nuages, il faut capturer les chevaux ailĂ©s. Pour capturer les chevaux ailĂ©s, il faudrait convaincre Andros. Pour cela, il faut l’aide d’une chimĂšre qu’on ne pourra pas rencontrer sans l’intervention des griffons. Bref, on a parfois l’impression qu’on n’y arrivera jamais ! Heureusement, Atalante gĂšre la situation. Ne croyez pas pour autant que l’histoire est rĂ©pĂ©titive. Comme dans toutes les lĂ©gendes, chaque Ă©preuve a sa mĂ©thode et sa solution. RĂ©sultat, Ă  aucun moment, l’ennui ne guette. On se demande uniquement comment l’auteur va-t-il arriver Ă  sauver nos prisonniers en si peu de pages. La solution est simple, cet opus est conclu par un « Ă  suivre » ! EspĂ©rons qu’il ne faudra pas attendre la suite pendant plus de six ans.

Mais cet album ne se veut pas uniquement narratif. Il ne s’agit d’un extrait de « La mythologie pour les nuls ». Il s’agit avant tout d’un album de bandes dessinĂ©es particuliĂšrement rythmĂ©. Entre les poursuites, les batailles, les Ă©preuves, on ne peut pas dire qu’on s’ennuie. L’histoire est dense. On ne souffle jamais. Il faut dire que c’est rare que les hĂ©ros mythologiques connaissent un temps de pause. Crisse arrive Ă  donner un genre majestueux aux diffĂ©rents intervenants. Le cĂŽtĂ© grandiose de l’univers est bien transcrit par l’auteur. J’aime beaucoup le style de Crisse. Il est grand public, trĂšs rond. La gente masculine sera pleinement satisfait par les courbes de toutes les dames qui traversent l’histoire, la parme revenant nĂ©anmoins Ă  notre chĂšre chasseresse Atalante dont le physique est sans dĂ©faut !

Pour conclure, malgrĂ© l’attente, je n’ai pas Ă©tĂ© déçu par cet opus. J’avais trouvĂ© le troisiĂšme un peu brouillon. J’ai trouvĂ© celui-ci bien meilleur. J’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  le lire. AprĂšs l’avoir dĂ©vorĂ© une premiĂšre fois, je l’ai redĂ©couvert lors de ma deuxiĂšme lecture. J’ai pris le temps de m’imprĂ©gner davantage des personnages et mon plaisir en a Ă©tĂ© exacerbĂ©. C’est donc une sĂ©rie que je conseille aux adeptes de mythologie. On ressent bien cette atmosphĂšre lĂ©gendaire. Cela donne envie d’en dĂ©couvrir davantage sur les diffĂ©rents intervenants. Souvent, Ă  la fin de ma lecture d’un des albums, je me jette sur wikipedia pour en dĂ©couvrir davantage sur les diffĂ©rents intervenants. Je ne peux donc que vous incitez Ă  dĂ©couvrir cet univers. Le dĂ©paysement est garanti.

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Atalante, T6 : Le labyrinthe d’HadĂšs – Crisse & Grey

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Titre : Atalante, T6 : Le labyrinthe d’HadĂšs
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Grey
Parution : Novembre 2013


« Atalante » est une des plus anciennes sĂ©ries dont je m’offre les Ă©pisodes avec mes propres deniers. En effet, l’essentiel de ma culture bĂ©dĂ©phile a Ă©tĂ© alimentĂ©e par la bibliothĂšque de mes parents. C’est en dĂ©couvrant « Lanfeust de Troy » dans mon adolescence que j’ai commencĂ© Ă  me construire ma propre collection. Ma dĂ©couverte de « Atalante » est dans cette lignĂ©e. Depuis, je guette rĂ©guliĂšrement la parution des nouvelles pĂ©rĂ©grinations de l’hĂ©roĂŻne. Il faut dire que son histoire dans les arcanes de la mythologie est toujours haute en couleur. MĂȘme si la saga est loin de rĂ©volutionner le neuviĂšme art, elle ne se gĂȘne pas pour autant pour nous faire voyager et nous faire vivre de belles et lĂ©gendaires aventures.

Le dernier opus en date s’intitule « Le Labyrinthe d’HadĂšs ». Toujours Ă©ditĂ© chez Soleil, il est apparu dans les librairies le vingt-sept novembre dernier. La couverture nous prĂ©sente l’hĂ©roĂŻne une torche Ă  la main dans une posture guerriĂšre. Au second plan, apparaissent quatre de ses acolytes au visage quelque peu inquiet. Ce sentiment est peut-ĂȘtre nĂ© de la vision du visage inquiĂ©tant et inconnu qui occupe la partie supĂ©rieure de l’illustration.

Pour les novices de la sĂ©rie, je vous prĂ©sente les mots offerts par la quatriĂšme de couverture : « Les Âges sombres. La GrĂšce baigne en pleine mythologie. Les lĂ©gendes contĂ©es sont toutes plus envoĂ»tantes les unes que les autres. Voici l’une d’elle : la fabuleuse histoire d’Atalante. AbandonnĂ©e dĂšs la naissance par son pĂšre, puis condamnĂ©e Ă  vivre sans amour par la dĂ©esse HĂ©ra, elle est recueillie par les ĂȘtres de la forĂȘt. Nymphes, satyres et dryades lui apprennent le langage des animaux. Devenue une belle aventuriĂšre, elle se joint aux Argonautes dans leur quĂȘte de la Toison d’or, seule femme autorisĂ©e Ă  suivre les plus grands hĂ©ros grecs dans cette fabuleuse aventure ! »

PremiĂšre mauvaise surprise…

En dĂ©couvrant les premiĂšres pages de l’ouvrage, la premiĂšre (mauvaise) surprise est le changement de style graphique. Je ne reconnais plus le trait si particulier et sympathique de Crisse. Pourtant son seul nom apparaĂźt sur la couverture. C’est en dĂ©couvrant la page la garde que je rĂ©alise que les dessins sont dĂ©sormais l’Ɠuvre de Grey. Ce dernier que je ne connaissais pas jusqu’alors essaie bien de coller au trait de son prĂ©dĂ©cesseur mais le succĂšs est loin d’ĂȘtre tout le temps au rendez-vous. Les personnages sont plus anguleux. Ils apparaissent moins travaillĂ©s. En tant que lecteur, je me sens m’éloigner d’eux. Le souci est que c’est avec Atalante que la rupture est la plus dure. J’ai presque eu l’impression qu’il s’agissait d’un nouveau personnage principal. Bref, mon immersion dans ce labyrinthe me rendait un petit peu chafouin.

Il faut dire que la suite n’allait pas arranger les choses. En plus de s’ĂȘtre dĂ©chargĂ© du dessin, Crisse semble avoir bĂąclĂ© son scĂ©nario. La trame ne semble suivre aucun fil conducteur solide. Elle ne prĂ©sente aucun rebondissement. Les pages dĂ©filent Ă  un rythme effrĂ©nĂ© tant elles semblent vides et creuses. La comparaison avec les tomes prĂ©cĂ©dents est douloureuse. Je suis arrivĂ© Ă  la fin de celui-ci avec l’impression que rien n’avait dĂ©marrĂ©. Des planches illustratives immenses nous sont proposĂ©es rĂ©guliĂšrement pour remplir difficilement la quarantaine de pages de l’album. HĂ©las, Grey ne dĂ©montre pas assez de talent pour nous subjuguer et nous transporter avec son trait. Ils offrent des cases assez dĂ©cevantes tant les dĂ©cors sont peu travaillĂ©s et dĂ©veloppĂ©s. A aucun moment, il n’arrive Ă  faire naĂźtre une atmosphĂšre pourtant indispensable quand on se balade dans un labyrinthe menant aux Enfers.

De plus, les personnages sont complĂštement nĂ©gligĂ©s. Un des aspects sympathiques de la sĂ©rie rĂ©side dans les dialogues souvent drĂŽles et dĂ©calĂ©s qui accompagnent les aventures dangereuses de tout ce petit monde. Ici, tout a disparu. Les traits humoristiques ont disparu. La densitĂ© des propos est d’une rare faiblesse. C’est vraiment dommage parce que « Atalante » mĂ©lange bien souvent aventures, mythologie et rigolades, le tout sous le trait de Crisse. Il s’agit d’un cocktail qui fonctionne bien et qui permet aisĂ©ment de passer outre les quelques dĂ©fauts qui pouvaient de temps en temps parsemer les premiers Ă©pisodes. « Le Labyrinthe d’HadĂšs » ne possĂšde plus cette touche et c’est bien triste.

Pour conclure, vous l’aurez compris, cet album est une grande dĂ©sillusion Ă  mes yeux. Je ne sais vraiment pas ce que Crisse a voulu faire en Ă©crivant cet opus. Une chose est sĂ»re, il ne m’a pas conquis. NĂ©anmoins, je ne renie pas pour autant l’affection que je porte Ă  son hĂ©roĂŻne et espĂšre que la suite saura retrouver les standards de la saga


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Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens – Crisse & Grey

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Titre : Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Grey
Parution : Novembre 2014


Atalante est une hĂ©roĂŻne de la mythologie grecque. La lĂ©gende veut qu’elle soit la fille du roi PĂ©loponnĂšse. AbandonnĂ©e Ă  la naissance, elle fut recueillie par une ourse dans la forĂȘt du PĂ©lion. ProtĂ©gĂ©e par des dĂ©esses, elle est la seule femme Ă  prendre part Ă  la quĂȘte des Argonautes. Le premier tome de la sĂ©rie Ă©ponyme crĂ©e par Crisse conte l’arrivĂ©e de la jeune fille dans l’équipage dirigĂ©e par Jason. Les albums suivants prĂ©sentent les diffĂ©rentes aventures vĂ©cues par tout ce petit monde sur le chemin de la Toison d’or.

Atalante7bLa sympathie gĂ©nĂ©rĂ©e par le personnage principal a fait de moi un lecteur rĂ©gulier de ses pĂ©rĂ©grinations. L’auteur arrive Ă  raconter ces lĂ©gendes en mĂȘlant de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e narration, humour et action. L’ensemble se dĂ©roule dans un univers graphique colorĂ© et rond qui possĂšde une identitĂ© forte. Bref, je guettais toujours avec impatience la sortie de tout nouvel Ă©pisode de la saga.

Crisse délaisse son bébé.

Le sixiĂšme tome a marquĂ© une rupture dans ma relation avec la sĂ©rie « Atalante ». Crisse semblait avoir dĂ©finitivement dĂ©laissĂ© son petit. Il confie les dessins Ă  Grey et le scĂ©nario apparaĂźt bĂąclĂ©. Cet opus se lisait en quelques minutes et n’éveillait ni attrait ni intĂ©rĂȘt. J’espĂ©rais que la sortie de « La Dernier des Grands Anciens » en novembre dernier marquerait un retour Ă  la qualitĂ© initiale.

L’intrigue reprend oĂč elle s’était interrompue. Atalante vient de croiser un gĂ©ant dans les arcanes du royaume d’HadĂšs. Elle s’y Ă©tait aventurĂ©e dans l’espoir de sauver un de ses acolytes mordu par un mort-vivant. L’ĂȘtre rencontrĂ© s’avĂšre ĂȘtre Eurymedon, fils de GaĂŻa. Il nous immerge dans la bataille de PhlĂ©gra entre les Dieux et les GĂ©ants. L’essentiel de la trame se construit autour des consĂ©quences de cette guerre. Sorti de cela, il s’agit d’une balade dans un labyrinthe souterrain. Le troisiĂšme tome nous plongeait Ă©galement dans les entrailles de la terre. La comparaison entre ces deux Ă©pisodes n’est pas favorable au dernier en date.

Atalante7cJe ne suis jamais arrivĂ© Ă  entrer pleinement dans l’histoire. L’enchaĂźnement des pĂ©ripĂ©ties est, Ă  mes yeux, trop saccadĂ©. La narration manque de continuitĂ©. L’alternance entre le royaume d’HadĂšs, le navire des Argonautes et les flashbacks manque de lien. Si je regarde les choses positivement, je peux dire que la densitĂ© scĂ©naristique est plus importante que dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. Par contre, objectivement, je ne retrouve pas l’attrait des premiers tomes. J’ai peur que cette sĂ©rie n’aille pas vers le meilleur. J’apprĂ©hende le fait que « Atalante » ait atteint son firmament et que l’heure soit Ă  la descente aux enfers.

Le dernier bĂ©mol est la disparition du trait de Crisse. De mon point de vue, Grey n’a pas le talent de son prĂ©dĂ©cesseur. Je suis moins fan des traits des personnages. Son Atalante a le visage beaucoup plus dur. Ses courbes lĂ©gendaires des premiers tomes ont disparu. De plus les dĂ©cors sont bien moins travaillĂ©s. Grey semble moins soucieux des dĂ©tails et c’est regrettable. Le fait que les seconds plans soient nĂ©gligĂ©s ne facilite pas l’immersion. L’atmosphĂšre qui se dĂ©gage des Enfers est dĂ©cevante. J’en attendais bien mieux.

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Pour conclure, « Le Dernier des Grands Anciens » a tendance Ă  confirmer que l’ñge d’or de « Atalante » est passĂ©. Cela m’attriste parce que je trouvais la saga jusqu’alors trĂšs divertissante. Il devient donc urgent que les Argonautes mettent la main sur leur Toison d’or au risque de voir la descente aux enfers du neuviĂšme art se poursuivre


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Note : 9/20

WollodrĂŻn, T5 : Celui qui dort, 1/2 – David Chauvel & JĂ©rĂŽme Lereculey

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Titre : WollodrĂŻn, T5 : Celui qui dort, 1/2
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Octobre 2014


« WollodrĂŻn » ravira les adeptes d’heroĂŻc fantasy et d’univers Ă  la Tolkien. Cette sĂ©rie immerge le lecteur dans un monde peuplĂ© de nains, chevaliers, trolls, orques
 Les lĂ©gendes et la magie sont Ă©galement de sortie. Chacune de ses histoires se dĂ©roule sur deux tomes. Le premier s’intitulait « Le matin des cendres » et le second « Le convoi ». Ma critique porte sur le cinquiĂšme Ă©pisode intitulĂ© « Celui qui dort » qui marque l’entrĂ©e dans un nouveau diptyque.

La couverture prĂ©sente un jeune personnage jusqu’alors inconnu au bataillon. Il apparaĂźt sur la dĂ©fensive. Il accueille le lecteur avec une hache et une masse. Sa main gauche intrigue, elle est munie d’un gant qui illumine la planche. A l’arriĂšre-plan, nous dĂ©couvrons ce qui semble ĂȘtre un tombeau. Est-ce la quĂȘte du hĂ©ros ? Le protĂšge-t-il ?

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Pour en savoir davantage, je me suis orientĂ© vers la quatriĂšme de couverture : « TridĂŻk est un jeune nain romantique. Follement amoureux de la belle MĂ«linhh, il rĂȘve de lui offrir un four une fleur de pierre qu’on ne trouve qu’au plus profond des montagnes. Le jour oĂč l’occasion se prĂ©sente, le jeune prĂ©tendant n’hĂ©site pas une seconde. Son paquetage sur le dos, son fidĂšle petit ami ZzĂŒrk sur l’épaule, il part Ă  l’aventure, ignorant qu’en descendant dans les profondeurs du royaume interdit, il va rĂ©veiller celui qui dort et qu’on ne devrait jamais tirer de son sommeil
 »

Un enfant a priori ordinaire qui est parti pour vivre une aventure extraordinaire.

L’histoire choisit un hĂ©ros classique. TridĂŻk est un enfant a priori ordinaire qui est parti pour vivre une aventure extraordinaire. Il s’agit d’une recette souvent usitĂ©e et qui possĂšde bon nombre d’attraits. Le principal est que la nature du personnage principal gĂ©nĂšre immĂ©diatement de l’empathie Ă  son encontre. Nous l’assimilons Ă  un copain, un frĂšre ou un fils. Il en rĂ©sulte une inquiĂ©tude nĂ©e des dangers qu’il risque d’affronter. Ce sentiment alimente positivement notre curiositĂ©.

Wollodrin5bL’autre apport rĂ©sultant des caractĂ©ristiques de TridĂŻk est qu’il avance vers l’inconnu. Il n’est pas un guerrier lĂ©gendaire qui auraient survĂ©cu Ă  moult batailles, dĂ©couverts des contrĂ©es lointaines et surmontĂ©es une quantitĂ© incommensurable d’épreuves. Par consĂ©quent, il rĂ©agit aux Ă©vĂ©nements au fur et Ă  mesure qu’ils se dĂ©roulent. Il ne prĂ©voit rien car il ne sait rĂ©ellement vers oĂč il se dirige. Cet Ă©tat de fait facilite notre projection dans la quĂȘte de l’enfant. Nous partageons ses interrogations et ses apprĂ©hensions. L’implication dans la lecture n’en est que plus forte.

Concernant l’intrigue en elle-mĂȘme, elle se dĂ©roule Ă  un rythme de croisiĂšre. Elle ne prĂ©sente aucun temps mort et chaque planche apporte son lot d’informations. David Chauvel Ă©crit une trame dense mettant en place un grand nombre de personnages et d’enjeux. Il fait naĂźtre une bonne dose de mystĂšre et pose des jalons intĂ©ressant pour la suite. Nous pouvons lĂ©gitimement nous demander oĂč tout cela nous mĂšne et comment cela va terminer. Par contre, je regrette une absence d’intensitĂ© dramatique. Alors que le fil conducteur laissait croire une avancĂ©e irrĂ©mĂ©diable vers de gros soucis, je trouve qu’au final, TridĂŻk rencontre peu d’embĂ»ches. Sans vous dire que son voyage est comparable Ă  une promenade bucolique, il est moins pĂ©rilleux qu’espĂ©rĂ©. Mais peut-ĂȘtre suis-je trop exigeant


Sur le plan graphique, j’ai retrouvĂ© avec joie les dessins nĂ©s de la plume de JĂ©rĂŽme Lereculey. Ses dĂ©cors sont une petite merveille et font exister un monde fantastique et fascinant. Le dĂ©paysement est total. Les couleurs de Lou doivent Ă©galement recueillir leur lot de louanges. En effet, comment ressentir l’atmosphĂšre oppressante de ces grottes ou le cĂŽtĂ© merveilleux de ces belles forĂȘts sans la touche chromatique adĂ©quate. Je regrette jusque que l’intrigue ait empĂȘchĂ© de dĂ©couvrir de nouvelles trognes de trolls. Je dois avouer qu’il s’agissait d’un de mes petits plaisirs dans les opus prĂ©cĂ©dents.

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Pour conclure, cet album fait honneur Ă  la fantasy. Il offre une intrigue travaillĂ©e, des personnages plutĂŽt rĂ©ussis et un univers identifiable. Je regrette un petit peu une dimension Ă©pique un petit peu lĂ©gĂšre. Peut-ĂȘtre prendra-t-elle son ampleur lors du tome suivant ? Il ne reste plus qu’à attendre pour le savoir


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Note : 15/20