Sabre


Titre : Sabre
Scénariste : Éric Feres
Dessinateur : Éric Feres
Parution : Mars 2019


J’avais entendu beaucoup de bien de « Sabre », une bande-dessinée mettant en scène un petit tigre à dents de sabre. Présenté dans un format à l’italienne, ce livre est le fruit du travail d’Éric Feres et se présente comme une histoire muette, les animaux de l’époque étant dénué de parole. Le tout est publié chez Dargaud pour un peu plus de 250 pages.

Un livre qui ne dépasse pas l’exercice de style

Après avoir lu le livre, j’ai consulté le résumé fourni par l’éditeur. Ainsi donc, Sabre serait un extraterrestre ? Première nouvelle ! L’histoire est assez confuse et si, en effet, il y a un orage avant sa naissance, la couleur rose des éclairs ne m’avait pas vraiment permis de faire le lien… C’est un peu le problème de cet ouvrage, intéressant sur le fond et la forme, mais qui peine à raconter quelque chose de pertinent. On tourne les pages sans s’attacher et sans savoir où l’on va. Et ce n’est pas la fin de l’ouvrage qui nous fournira de quoi nourrir cette attente.

« Sabre » peut être rattaché à la série « Love » où l’on suivait la vie d’animaux. Ici, Sabre nait puis passe son temps à chasser pour manger et… c’est à peu près tout. Même si la période glaciaire arrive, on peine à y trouver des enjeux, de la tension ou quoique ce soit d’autre. On reste très extérieur. Et si les liens existent peut-être dans la tête de l’auteur (éclair – extraterrestre – naissance de Sabre – période glaciaire ?), ils sont trop ténus ou implicites pour passionner.

Au niveau du dessin, c’est très beau. L’auteur se fait plaisir et nous gratifie de longs passages contemplatifs. Le trait est particulier et réussi, chargé et plein de matière. En revanche, le personnage de Sabre paraît bien propre et complètement séparé du monde. Cela est fait exprès, mais ça ne fonctionne pas vraiment. C’est trop évident, ça manque cruellement de subtilité (surtout en comparaison du reste). Bref, certains planches se regardent pour le plaisir des yeux, mais globalement, la narration pêche un peu et sur les 250 pages, on finit par s’ennuyer un peu.

« Sabre » est un ouvrage exigeant, dont l’histoire laissera beaucoup de monde sur le côté. Il ne s’y passe rien de très passionnant et le pavé proposé se lit sans beaucoup de passion. On espère de grandes révélations ou un événement marquant qui n’arrivent jamais. Intéressant exercice de style qui n’atteint pas vraiment son objectif hélas.

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