Ralph Azham, T4 : Un caillou n’apprend jamais rien – Lewis Trondheim

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Titre : Ralph Azham, T4 : Un caillou enterrĂ© n’apprend jamais rien
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Octobre 2012


Le troisiĂšme tome de « Ralph Azham » annonçait la fin du premier cycle. Pourtant, Ă  la fermeture du livre, ce n’était pas bien Ă©vident. Je n’étais pas pleinement sĂ©duit par cette histoire et j’hĂ©sitais donc fortement Ă  continuer l’aventure avec ce nouveau cycle, du moins ce quatriĂšme tome intitulĂ© « Un caillou enterrĂ© n’apprend jamais rien ». Mais le tout Ă©tant dessinĂ© et scĂ©narisĂ© par Lewis Trondheim, j’ai craqué 

« Ralph Azham » reprĂ©sentera, pour toute personne connaissant l’Ɠuvre de Trondheim, comme un « Donjon bis en moins bien ». LĂ  oĂč « Donjon » se permettait tout, « Ralph Azham » est plus consensuel. Sa publication chez Dupuis (et dans le magazine Spirou) l’explique amplement. Ainsi donc, on se retrouve avec un monde de fantasy classique, mais malmenĂ© en permanence. C’est le personnage de Ralph, trĂšs cynique, qui sert de catalyseur aux clins d’Ɠil de l’auteur. Ce dernier est l’élu, poursuivi par toutes les milices de tous les pays. Il est Ă©paulĂ© de son ami magicien avec qui il se dispute souvent, Ralph ne respectant que peu les croyances des autres. Nos deux compĂšres entrent Ă  Octania afin d’essayer d’embarquer sur un bateau et se rendre sur l’üle de Vom Syrus, pour lui demander son aide.

Un lieu = un tome

On a clairement affaire Ă  un tome de transition ici. En effet, Ă  la fin du livre, Ralph quittera Ă  peine Octania. MĂȘme s’il dĂ©tourne les codes du genre, Trondheim s’y perd Ă©galement. Un lieu = un tome. On dĂ©couvre les us et coutumes du coin, le hĂ©ros perturbe l’écosystĂšme local puis s’en va.

Il serait cependant rĂ©ducteur d’aborder ce tome ainsi. Si la notion de cycle n’est pas Ă©vidente, elle se retrouve dans les personnages. Ainsi, les premiers tomes Ă©taient beaucoup basĂ©s sur la sƓur de Ralph. Ici, Ralph va rencontrer de nouveaux personnages qui changent fortement le ton de l’album. Il faut bien avouer que le tout est sacrĂ©ment prenant. Trondheim semble avoir pris son rythme et ce tome ne paraĂźt pas du tout diluĂ©. Cela m’a redonnĂ© foi dans cette sĂ©rie. MĂȘme si les enjeux rĂ©els de l’histoire semble bien mineurs ici (comme dans les premiers « Donjon » d’ailleurs), force est de constater qu’il y a beaucoup de bonnes idĂ©es et que les personnages commencent Ă  devenir vraiment sympathiques et attachants (il Ă©tait temps
).

Au niveau du dessin, on retrouve le dessin animalier de Lewis Trondheim. Le tout est maĂźtrisĂ© et certains dĂ©cors sont vraiment beaux. La mise en couleur, vive, met bien en valeur le trait de Trondheim. Il est Ă  noter qu’il y a une forte densitĂ© de cases par page, l’auteur aimant beaucoup insĂ©rer des silences lorsque les personnages dialoguent, ce qui apporte une vraie subtilitĂ© aux comportements.

Au final, ce quatriĂšme tome est une agrĂ©able surprise. Je ne regrette absolument pas d’avoir assouvi mes pulsions consumĂ©ristes. J’espĂšre juste que l’histoire prendra une ampleur un peu plus importante par la suite. Car si les dialogues, les actions accrochent le lecteur Ă  la lecture, parfois on s’arrĂȘte quelques secondes en se demandant « mais pourquoi ils sont lĂ  d’ailleurs ? ». Si vous avez apprĂ©ciĂ© un tant soit peu les premiers tomes, n’hĂ©sitez pas Ă  continuer l’aventure.

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Note : 14/20

Ralph Azham, T2 : La mort au dĂ©but du chemin – Lewis Trondheim

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Titre : Ralph Azham, T2 : La Mort au Début du Chemin
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Lewis Trondheim
Parution : Août 2011


« Ralph Azham » est une sĂ©rie de fantasy créée par Lewis Trondheim sur le mode de « Donjon ». L’univers est quasi-identique. Il est Ă©tonnant de voir Trondheim se lancer dans une sĂ©rie si proche de celle qu’il avait initiĂ©e avec Sfar. La publication chez Dupuis (et en prĂ©publication chez Spirou Magazine) explique peut-ĂȘtre cela.

Le tome 2, « La mort au dĂ©but du chemin », fait suite Ă  l’introduction. On suit toujours l’histoire de Ralph, un Ă©lu puisque ses cheveux devenus bleus. On le retrouve en voyage avec ses autres jeunes acolytes. Evidemment, les problĂšmes vont se succĂ©der Ă  une vitesse vertigineuse ! Il faut dire que Ralph fait tout pour les attirer. Son personnage, sorte de double d’Herbert (dans Donjon) est cynique et blasĂ©. Peut-ĂȘtre plus courageux et plus Ă  mĂȘme Ă  rĂ©agir aux Ă©vĂšnements.

Une comparaison avec « Donjon » cruelle mais inévitable

La magie devient rĂ©ellement un fondamental de « Ralph Azham » dans ce tome. Ralph rencontre d’autres magiciens et les pouvoirs des uns et des autres s’étoffent, prennent de l’ampleur. Les combats sont plus impressionnants. Clairement, l’histoire dĂ©marre rĂ©ellement ici mĂȘme si les tenants et les aboutissants sont encore trĂšs flous. Ce qui empĂȘche quelque peu de se lancer pleinement dans la lecture. On ressent une forme de recul sur l’histoire. Les deux premiers tomes paraissent presque indĂ©pendants et Ă  la fin de celui-ci, on a l’impression que ce sera pareil pour le suivant. Il faut dire que les personnages du premier tome ne sont pas (encore ?) rĂ©utilisĂ©s. On dĂ©marre donc sur de nouvelles bases.

Certes la comparaison avec « Donjon » est peut-ĂȘtre cruelle mais elle est inĂ©vitable. Si on retrouve la qualitĂ© d’écriture de Trondheim un peu comme on retrouve un vieil ami, il n’y a cependant pas la densitĂ© et le charisme des personnages de « Donjon ». Les trouvailles sont toujours originales, bien pensĂ©es et exploitĂ©es, les dialogues toujours aussi dĂ©calĂ©s et force est de constater qu’on lit la BD d’une traite. Mais Trondheim nous a tellement habituĂ©s Ă  l’excellence que c’est difficile d’accepter de se retrouver avec « seulement » une bonne BD dans les mains !

Au niveau du dessin, on retrouve le style reconnaissable de l’auteur. Brigitte Findakly, sa femme, s’occupe des couleurs. Il faut avouer que les teintes de l’ensemble tirent vers les couleurs froides donnant par moment une ambiance particuliĂšre Ă  l’ensemble. « Donjon » Ă©tait trĂšs chaud dans ses couleurs. Ici, c’est moins le cas.

Mon avis peut paraĂźtre un peu dur et je l’attĂ©nue quelque peu. Lors de ma premiĂšre relecture, j’ai apprĂ©ciĂ© beaucoup plus l’univers de ce « Ralph Azham ». Les dialogues sont bien tournĂ©s, les idĂ©es foisonnent et l’histoire regorge de nombreux dĂ©tails. Peut-ĂȘtre que cette sĂ©rie est moins typĂ© humoristique que « Donjon ». Il s’en dĂ©gage une certaine mĂ©lancolie (notamment chez Ralph) qui peut expliquer une premiĂšre impression peu flatteuse. Cependant, aprĂšs deux tomes, on ne sait pas vraiment oĂč Trondheim veut nous emmener. Attention Ă  ne pas trop nous faire attendre !

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Note : 13/20

Comme un lundi – James

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Titre : Comme un lundi
Scénariste : James
Dessinateur : James
Parution : Novembre 2006


James est un auteur pour lequel j’ai beaucoup de sympathie. J’aime ses traits d’humour et son trait sur les planches. En tombant sur « Comme un lundi », recueil de strips muets, je n’ai pas hĂ©sitĂ© un instant Ă  me le procurer afin d’en dĂ©marrer la lecture au plus vite. Paru chez 6 pieds sous terre dans la collection Hors Collection, l’ensemble fait prĂšs de 100 pages pour un format trĂšs vertical.

« Comme un lundi » reprend une partie des strips parus sur le blog de l’auteur. Tournant autour de quatre pages, ils sont prĂ©sentĂ©s de façon verticale, avec deux dessins par pages. Et rĂ©guliĂšrement, entre chaque strip, une petite illustration reprĂ©sentant une photo de l’auteur Ă  diffĂ©rents stades de sa vie. Si bien qu’une impression de remplissage dĂ©sagrĂ©able se fait vite sentir. Le livre est Ă©pais, mais sa lecture se fait Ă  grande vitesse. C’est une tendance des recueils de blogs, puisque les ouvrages de Bastien VivĂšs donnent la mĂȘme impression. On aurait prĂ©fĂ©rĂ© un livre plus fin (et moins cher).

La qualité des strips est largement à la hauteur, mais pas leur quantité.

MalgrĂ© tout, l’humour de James fonctionne parfaitement. Faire des strips muets n’est vraiment pas Ă©vident et l’auteur s’en sort parfaitement. Il aime beaucoup comparer les Ăąges de la vie et le fait avec beaucoup de talent. Il n’est pas rare de sourire face au cynisme dĂ©gagĂ© par l’ensemble, James n’étant que rarement positif sur le sens de la vie. Mais aprĂšs, ne finissons tous pas ĂągĂ©s, puis morts ?

Le dessin développé par James est particuliÚrement plaisant. Ses personnages anthropomorphes possÚdent leur propre style. Contrairement à des séries comme « Amour, Passion & CX Diesel », James varie les angles de vue et les décors pour notre plus grand plaisir. Son trait au feutre est dynamique et fouillé. Le noir et blanc est maitrisé et fait la part belle aux textures. Avec un dessin qui paraßt simple de premier abord, James montre vraiment sa maßtrise du dessin ici.

Un avis mitigĂ© sur ce livre. MalgrĂ© l’impression de densitĂ© (les pages sont Ă©paisses qui plus est !), l’ensemble est particuliĂšrement lĂ©ger. Et si la qualitĂ© des strips est vraiment au rendez-vous, la quantitĂ© est trop lĂ©gĂšre pour ce prix-lĂ . J’ai Ă©tĂ© trĂšs content de l’emprunter en bibliothĂšque. A l’achat, un goĂ»t amer me serait restĂ© dans la bouche.

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Note : 14/20

Poulet aux prunes – Marjane Satrapi

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Titre : Poulet aux prunes
Scénariste : Marjane Satrapi
Dessinatrice : Marjane Satrapi
Parution : Octobre 2004


AprĂšs la lecture de PersĂ©polis, j’Ă©tais restĂ© un peu dubitatif. Si cette oeuvre possĂ©dait des qualitĂ©s indĂ©niables, je la trouvais un peu sur-cĂŽtĂ©e. Du coup, cela m’avait passĂ© l’envie de lire d’autres livres de Marjane Satrapi. Le temps passant, je dĂ©cidais de rĂ©viser mon jugement en lisant « Poulet aux prunes », son autre livre adaptĂ© (par l’auteure) sur le grand Ă©cran. Ce one-shot est paru dans la collection Ciboulette de l’Association.

TĂ©hĂ©ran, 1958. Nasser Ali cherche un tar. Son instrument a Ă©tĂ© cassĂ© et sans sa musique, il n’est plus rien. Mais malgrĂ© toutes ses tentatives, impossible de trouver un tar correct dans le pays, car il possĂ©dait le meilleur de tous. Incapable de jouer une quelconque mĂ©lodie, Nasser Ali perd sa raison de vivre et dĂ©cide de se laisser mourir.

Le portrait d’un homme dĂ©sespĂ©rĂ©

« Poulet au prunes » est construit sur une sĂ©rie de chapitres articulĂ©s sur les journĂ©es que Nasser Ali passe Ă  attendre la mort. Des flashbacks viennent complĂ©ter l’ensemble afin d’expliquer la vie de cet homme et ce qui l’a amenĂ© aujourd’hui Ă  de telles extrĂ©mitĂ©s. La narration est plaisante et facile Ă  suivre. Les zones d’ombres s’éclaircissent rĂ©guliĂšrement et tracent le portrait d’un homme. Comme pour « PersĂ©polis », Satrapi dĂ©crit quelque peu l’Iran, mĂȘme si ici la personne de Nasser Ali reste centrale. MalgrĂ© tout, le livre fait de multiples digressions sur la famille de l’homme. Parfois, on s’égare un peu, Satrapi s’inspirant avant tout une nouvelle fois de sa propre famille pour Ă©crire.

Beaucoup de lecteurs citent l’humour comme force de Marjane Satrapi. J’avoue ne pas y voir de quoi sourire. C’est avant tout la capacitĂ© de traiter de sujets graves sans pathos inutile et avec une sorte de lĂ©gĂšretĂ© qui fait la force de l’ouvrage. Il y a beaucoup de sensibilitĂ© dans ce « Poulet aux prunes ».

Au niveau du dessin, je ne suis pas vraiment fan du trait de Marjane Strapi. Son noir et blanc pur est un peu inĂ©gal, capable de trĂšs belles choses et parfois un peu lĂ©ger. MalgrĂ© tout, cela suffit Ă  faire passer les Ă©motions et c’est tout ce qui compte !

Marjane Satrapi nous propose ici un conte triste et sensible, oĂč la lĂ©gĂšretĂ© de la narration attĂ©nue quelque peu le drame. On s’attache beaucoup Ă  Nasser Ali et on le pleure comme la perte d’un vieil ami. Une belle histoire.

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Note : 15/20

Universal War One, T1 : La gĂ©nĂšse – Denis Barjam

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Titre : Universal War One, T1 : La génÚse
Scénariste : Denis Barjam
Dessinateur : Denis Barjam
Parution : Décembre 1998


Grand amateur de science-fiction en littĂ©rature, force est de constater qu’elle n’y tient pas une place aussi prĂ©pondĂ©rante dans ma bibliothĂšque. J’ai relativement peu accrochĂ© aux univers proposĂ©s par les auteurs de BD. Peut-ĂȘtre que la reprĂ©sentation de ces mondes fantasmĂ©s me gĂȘnait. Pourtant, « Universal War One » (ou UW1 pour les intimes) a su me passionner. Comment Denis Barjam a-t-il rĂ©ussi Ă  me faire entrer dans on univers ? Le tout a Ă©tĂ© publiĂ© chez Soleil dans un format classique.

Denis Barjam dĂ©veloppe une SF relativement proche de nous, dans le sens oĂč l’homme ne s’extirpe pas du systĂšme solaire. MalgrĂ© tout, il a dĂ©veloppĂ© des techniques qui lui permettent de voyager simplement dans l’espace. C’est ici que nous retrouvons l’escadron Purgatory. ConstituĂ© d’officiers passĂ©s par la cour martial, cette unitĂ© est donc remplie de bras cassĂ©s dangereux, que ce soit par leur orgueil, leur tĂ©mĂ©ritĂ© ou… leur lĂąchetĂ© ! Et pourtant, ces gens que tout le monde mĂ©prise sont partis pour sauver l’univers !

Un phénomÚne inexplicable

Un mur s’est Ă©levĂ© dans le systĂšme solaire. Personne ne sait d’oĂč il sort. L’escadron est donc chargĂ© d’enquĂȘter sur le phĂ©nomĂšne en envoyant des sondes dans le phĂ©nomĂšne. Le danger est Ă©videmment trĂšs prĂ©sent puisque ce mur reste inexpliquĂ©. Denis Barjam distille ses infos au compte-goutte, mais le suspense et la densitĂ© du rĂ©cit sont rĂ©els. On n’est pas bien plus avancĂ© Ă  la fin du tome mais pourtant dĂ©jĂ  captivĂ©. Les questions sont nombreuses et les rebondissements dĂ©jĂ  prĂ©sents.

On pourra reprocher Ă  ce tome de prĂ©senter des personnages stĂ©rĂ©otypĂ©s. Chacun tient son rĂŽle. C’est l’introduction et les nuances arriveront bien Ă©videmment par la suite.

Concernant le dessin, j’ai ressenti comme un frein Ă  la lecture de l’ouvrage. Les couleurs (notamment) dans l’espace ont l’air assez artificielles. Quant aux personnages, ils sont identifiĂ©s sans peine et expressif. On ressent une influence comics dans le dessin. Mais sans ĂȘtre convaincu par le trait de ce premier album, force est de constater un vrai sens de la mise en scĂšne. Certaines cases sont puissantes par leur force Ă©motionnelle et permettent à UW1 de passer dans le rang des bande-dessinĂ©es de haut niveau.

Ce premier tome apporte avant tout des questions plus que des rĂ©ponses. Dense dans ses informations, il nous introduit aux (nombreux) personnages et nous captive avec cette histoire de mur. Le premier volet d’une des meilleures sĂ©ries de cette Ă©poque.

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Note : 17/20

 

Top BD des blogueurs – AoĂ»t 2014

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Le Top BD des blogueurs est un collectif rassemblant des blogs de critiques de bande-dessinĂ©es. DĂšs qu’un titre possĂšde au moins trois notes, il entre dans le top. Vous pouvez dĂ©couvrir chaque mois les cinquante titres les mieux notĂ©s.

1- (=) Le journal de mon pÚre 18.67
Jiro Taniguchi, Casterman

2- (=) Asterios Polyp     18.65
David Mazzuchelli, Casterman

3- (=) Persépolis    18.64
Marjanne Satrapi, L’Association

4- (=) Le loup des mers 18.55
Riff Reb, Soleil

5- (=) Idées Noires       18.5
Franquin, Fluide Glacial

6- (=) NonNonBù         18.5
Shigeru Mizuki, Cornélius

7- (=) Maus        18.49
Art Spiegelmann, Flammarion

8- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici   18.41
Tome 1, Tome 2,

9- (=) Tout seul            18.38
Christophe ChaboutĂ©, Vents d’Ouest

10- (=) Le sommet des dieux       18.33
Yumemuka Bura, JirĂŽ Taniguchi, Casterman
Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.

11- (=) Universal War One   18.33
Denis Bajram, Soleil
 Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.

12- (-) Un printemps à Tchernobyl  18.28
Emmanuel Lepage, Futuropolis

13- (+) Les vieux fourneaux tome 1   18.28
Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud

14- (=) Daytripper           18.27
Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics

15- (=) V pour Vendetta  18.22
Alan Moore, David Lloyd, Delcourt

16- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel   18.19
Van Hamme, Rosinski, Casterman

17- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes?  18.13
BenoĂźt Zidrou, Roger, Dargaud

18- (=) Les derniers jours de Stefan Zweig   18.06
L. Seksik, G. Sorel, Casterman

19- (=) Herakles   18.05
Tome 1, Tome 2,
Edouard Cour, Akiléos

20- (=) Abélard     18.04
Régis HautiÚre, Renaud Dillies, Dargaud
Tome 1, Tome 2.

21- (=) Universal War Two tome 1    18
Denis Bajram, Casterman

22- (=) La fille maudite du capitaine pirate  18
Jérémy Bastian, Editions de la Cerise

23- (N) Le muret    18
Pierre Bailly, Céline Fraipont, Casterman

24- (=) Il était une fois en France    17.98
Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.

25- (=) Habibi       17.95
Craig Thompson, Casterman

26- (=) Les derniers jours d’un immortel     17.92
Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis

27- (=) Gaza 1956     17.92
Joe Sacco, Futuropolis

28- (=) Les ombres     17.88
Zabus, Hippolyte, Phébus

29- (=) Scalped            17.86
Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7,

30- (=) Manabé Shima 17.83
Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier

31- (=) Trois Ombres       17.78
Cyril Pedrosa, Delcourt

32- (=) Anjin-san    17.75
Georges Akiyama, Le Lézard Noir

33- (=) Joker                17.75
Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics

34- (=) Mon arbre     17.75
Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt

35- (=) L’histoire des trois Adolf,              17.75
Osamu Tezuka, Tonkam

36- (=) Blankets  17.73
Craig Thompson, Casterman

37- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1  17.73
L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis

38- (=) Holmes               17.7
Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis
Tome 1, Tome 2, Tome 3.

39- (=) Calvin et Hobbes,              17.7
Bill Watterson, Hors Collection
Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,

40- (=) Les seigneurs de Bagdad  17.7
Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics

41- (=) Urban              17.69
Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis
Tome 1, Tome 2,

42- (=) Washita     17.69
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.

43- (=) Lorenzaccio              17.67
Régis Peynet, 12 Bis

44- (=) Match!   17.67
Grégory Panaccione, Editions Delcourt

45- (=) Tokyo Home  17.67
Thierry Gloris, Cyrielle, Kana

46- (=) Les Carnets de Cerise
Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil
Tome 1, Tome 2,

47- (=) L’Orchestre des doigts      17.65
Osamu Yamamoto, Editions Milan
Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.

48- (=)Melvile     17.64
Romain Renard, Le Lombard

49- (=) Les ignorants             17.63
Etienne Davodeau, Futuropolis

50- (=) Rouge Tagada   17.63
Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur

Feuille de chou, T3 : journal d’un journal – Mathieu Sapin

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Titre : Feuille de chou, T3 : Journal d’un journal
Scénariste : Mathieu Sapin
Dessinateur : Mathieu Sapin
Parution : Septembre 2011


AprĂšs avoir Ă©crit deux premiers « Feuille de chou » consacrĂ©s Ă  des tournages, c’est cette fois-ci au journal LibĂ©ration que Mathieu Sapin a dĂ©cidĂ© de s’attaquer. ImmergĂ© pendant des mois au sein de la direction, il va pouvoir croquer et nous montrer comment fonctionne ce quotidien qui alimente bien des fantasmes. Le tout pĂšse une centaine de pages et est publiĂ© chez Shampooing.

Mathieu Sapin a dĂ©cidĂ© de traiter le sujet de façon trĂšs libre, tant dans le fond que dans la forme. Le tout s’articule donc autour de saynĂštes, qui commencent par l’arrivĂ©e du dessinateur dans les locaux et ses diffĂ©rentes rencontres. Autour de ces anecdotes plus ou moins longues (et intĂ©ressantes), on retrouve aussi des « hors contexte », Ă  savoir un dessin avec une citation (hors contexte, donc !). Le tout donne un vĂ©ritable aspect bordĂ©lique Ă  l’ensemble. Mathieu Sapin fait le choix de rester en surface et d’Ă©viter de trop analyser ce qu’il voit et entend. Bien Ă©videmment, son travail consiste notamment Ă  choisir ce qu’il montre (et comment il le fait), mais il n’y a pas vraiment de travail de construction et de synthĂšse. Dommage.

Un quotidien au quotidien

MalgrĂ© tout, la particularitĂ© de LibĂ©ration se retrouve bien dans l’ouvrage, que ce soit dans l’idĂ©ologie (« La passion de raconter l’actualitĂ© et la volontĂ© de lui donner un sens » nous dit son ancien directeur) ou mĂȘme dans ses locaux. On peut y lire Ă©galement des rĂ©flexions sur l’évolution de la presse Ă©crite (notamment quotidienne). Je dois avouer que tout n’est pas passionnant et ce que l’on retient, c’est avant tout les anecdotes (comme ce photographe qui reste des heures devant en bĂątiment pour prendre une photo d’un homme qui en sort
 Et la photo n’est pas retenue ! Tout ça pour ça ?).

Mathieu Sapin s’efforce le plus possible de retranscrire avec fidĂ©litĂ© ce qu’il voit/entend. Ainsi, les scĂšnes sont parfois confuses, mais cela donne une idĂ©e du bouillonnement qu’il doit rĂ©gner au journal. On sent une forme de fidĂ©litĂ© et d’authenticitĂ© dans le travail du dessinateur.

DĂ©faut ou qualitĂ©, l’ouvrage est ancrĂ© dans son Ă©poque. Ainsi, de vieilles histoires ressortent. Certains trouveront cela amusant de retrouver l’actu de l’époque, d’autres trouveront que cela fait vieillir le livre
 Mais comment parler d’un quotidien sans parler du quotidien ?

La façon dont illustre son livre Mathieu Sapin est des plus plaisantes. Avec un trait relĂąchĂ© et de belles couleurs Ă  l’aquarelle, l’auteur tient un style parfaitement adaptĂ©. Il est cependant dommage que certaines pages soient aussi chargĂ©es. Son personnage, petit avec une tĂȘte toute ronde, le rend encore plus candide face Ă  son sujet.

« Journal d’un journal » ne m’a pas transcendĂ©. J’y ai trouvĂ© de l’intĂ©rĂȘt, mais sans avoir l’impression de dĂ©couvrir autre chose qu’une sorte « d’esprit Libé ». Mais l’ensemble se lit bien, malgrĂ© un contenu un peu fouillis. A lire si vous aimez les documentaires dessinĂ©s.

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Note : 12/20

Blast, T1 : Grasse carcasse – Manu Larcenet

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Titre : Blast, T1 : Grasse Carcasse
Scénariste : Manu Larcenet
Dessinateur : Manu Larcenet
Parution : Novembre 2009


Manu Larcenet est un auteur que j’apprĂ©cie Ă©normĂ©ment. La principale qualitĂ© que je lui trouve est de ne pas s’enfermer dans une case scĂ©naristique. Autant son « Le retour Ă  la terre » est lĂ©ger et drĂŽle, autant son « Le combat ordinaire » est nostalgique et Ă©mouvant. Ses deux sĂ©ries dĂ©montrent plutĂŽt bien le grand spectre d’atmosphĂšre dans lequel peut nous plonger cet Ă©crivain. Mais ce n’est pas de ses sĂ©ries dont je veux vous parler. Je me contente de vous les conseiller vivement. L’album dont je veux vous parler aujourd’hui se nomme « Blast ». Il s’agit d’un ouvrage au format original. EditĂ© chez Dargaud, il est d’un format plus « carrĂ© » qu’un album de bandes dessinĂ©es classique. De plus, il est particuliĂšrement Ă©pais. En effet, l’histoire se dĂ©roule sur environ deux cents pages. Il est vendu au prix de vingt-deux euros. « Blast » est une nouvelle sĂ©rie nĂ©e de l’imagination de Larcenet. Il s’occupe Ă  la fois du scĂ©nario et des dessins. Le premier opus s’intitule « Grasse carcasse ». Il est apparu dans les librairies en novembre dernier.

Un homme obĂšse et sans domicile fixe

L’histoire est construite autour d’un personnage imposant nommĂ© Polza Mancini. On le dĂ©couvre en garde Ă  vue. AgĂ© de trente-huit ans et sans domicile connu, il est accusĂ© d’avoir agressĂ©e une femme maintenant plongĂ©e dans un coma artificiel. Deux policiers l’interrogent et cherchent Ă  connaĂźtre son mobil et Ă  savoir prĂ©cisĂ©ment d’oĂč vient un tel dĂ©chainement de violence. Mais pour Polza, tout n’est pas si simple. Sa quĂȘte consiste Ă  sentir Ă  nouveau le Blast, moment oĂč la vie atteint la perfection. Et cette recherche est permanente et vient de loin. Et pour cela, il faut en revenir au tout dĂ©but. Et voilĂ  cet homme obĂšse et sans domicile fixe qui commence Ă  nous raconter sa vie dans la petite salle d’un commissariat


Le hĂ©ros est particulier. Si on l’avait croisĂ© dans la rue, il ne nous aurait inspirĂ© aucune affection ou empathie particuliĂšre. Voir cet homme errer dans la rue ne nous aurait pas touchĂ©s. On aurait Ă©ventuellement ressenti de la pitiĂ© pour son physique difforme et sa vie apparemment pas facile. Mais Larcenet en a dĂ©cidĂ© d’en faire son personnage central. Pour arranger le tout, cet homme a agressĂ© violemment une femme et se trouve arrĂȘtĂ© dans un commissariat. Comment peut-on s’intĂ©resser Ă  lui ? Peut-ĂȘtre est-ce du au talent de son crĂ©ateur mais dĂšs les premiĂšres pages de lecture, Mancini nous devient sympathique. On s’attache Ă  lui trĂšs vite. On oublie la raison de sa prĂ©sence dans ces lieux. On s’immerge pleinement dans son univers et dans son histoire. Sa narration nous passionne.

L’intĂ©rĂȘt que j’ai ressenti pour cette histoire est d’autant plus surprenant qu’elle n’est a priori pas forcĂ©ment passionnante. Mancini est un Ă©crivain qui voit son pĂšre mourir Ă  l’hĂŽpital. Cet Ă©vĂ©nement marque une rupture. Il dĂ©cide de partir Ă  l’aventure. La rue devient son nouvel univers et sa nouvelle maison. On a donc l’impression de suivre un clochard dans son quotidien. Il ne tĂ©moigne pas de rĂ©elle volontĂ© d’amĂ©liorer sa situation, on ne ressent pas de quĂȘte particuliĂšre sortie de celle de ressentir le Blast. Bref, tout cela manque d’idĂ©al classique. Et pourtant malgrĂ© tout cela, on se prend d’affection pour cette personne et on a Ă©normĂ©ment de curiositĂ© pour son avenir.

Je pense que ce plaisir de lecture vient en grande partie de l’atmosphĂšre assez particuliĂšre dans laquelle navigue Mancini. L’ambiance est assez envahissante je trouve. On s’y immerge de maniĂšre assez intense. Larcenet nous offre des moments de silence et contemplatif qui apportent une dimension assez intense Ă  la narration. Peut-ĂȘtre que le fait que les dessins soient en noir et blancs participent Ă  tout cela. Ce qui est Ă©galement trĂšs particulier est le fait que malgrĂ© ce grand nombre de pages, on croise relativement peu de personnages. La narration est construite davantage sur l’introspection du hĂ©ros plutĂŽt que sur ses rencontres. De plus, le style de Larcenet, bien que particulier, me touche Ă©normĂ©ment. Je trouve les visages de ses personnages trĂšs expressifs.

Donc au final j’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir ce nouvel univers. La lecture a Ă©tĂ© trĂšs agrĂ©able, le dĂ©paysement total. Par contre, je comprendrais aisĂ©ment que tout le monde n’y soit pas sensible. L’ambiance, le thĂšme ou encore le dessin sont particuliers. Je vous conseille donc de le feuilleter dans les rayons avant de vous l’offrir. Par contre, si vous y ĂȘtes sensibles, je vous garantis un moment assez intense et je ne doute pas que vous partagerez avec moi l’impatience de devoir attendre la parution du deuxiĂšme opus de « Blast ». Bonne lecture


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Note : 17/20

Bone, T2 : La grande course – Jeff Smith

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Titre : Bone, T2 : La grande courses
Scénariste : Jeff Smith
Dessinateur : Jeff Smith
Parution : Avril 1996


 « Bone » est certainement l’une des sĂ©ries que j’ai le plus apprĂ©ciĂ©es. De part son cĂŽtĂ© transatlantique, c’est aussi l’un des rares comics qui peuple ma bibliothĂšque. Le premier tome nous avait prĂ©sentĂ© les trois Bone : Fone, le rĂȘveur sentimental, Smiley qui sourit tout le temps mais fait preuve d’un QI limitĂ© et Phoney, irascible et toujours prĂȘt Ă  arnaquer le monde. Perdus en plein dĂ©sert, ils avaient dĂ©couvert la vallĂ©e et ses habitants. Le deuxiĂšme tome fait honneur Ă  la grande course de vaches
 Le tout est publiĂ© chez Delcourt.

Nous retrouvons donc Thorn, la jolie fille et Fone, son soupirant en plein marchĂ©. C’est la foire et leurs aventures semblent terminĂ©es. Les Bone doivent retourner Ă  Boneville dans deux jours. C’était sans compter sur Phoney qui espĂšre truquer les paris de la course avec une vache mystĂšre. Cette vache serait capable de concurrencer Mamie Ben (qui court avec les vaches
). On voit tout de suite que l’humour est bien prĂ©sent dans cette sĂ©rie. Cette derniĂšre a le mĂ©rite de mĂ©langer plein de styles : aventure, hĂ©roĂŻc-fantasy et humour. Ce deuxiĂšme tome est certainement l’un des plus lĂ©gers de la sĂ©rie. Tous les personnages sont prĂ©sents au mĂȘme endroit, ce qui laisse la place Ă  de succulentes situations. Et bien Ă©videmment, Ă  la fin de l’ouvrage, les Bone ne sont toujours pas rentrĂ©s


Un mélange improbable

« Bone » est un mĂ©lange assez improbable qui permet Ă  l’auteur de crĂ©er une Ɠuvre originale et pleine de personnalitĂ©. Ainsi, nous ne savons pas vraiment ce que sont ces Bone, aux traits ronds et au nez Ă©norme. Et visiblement, ça ne choque personne. Ces derniers discutent avec les animaux ou les humains indiffĂ©remment. Et au milieu de tout cela, un dragon apparaĂźt rĂ©guliĂšrement
 C’est la magie de « Bone » ! Les personnages sont vraiment bien Ă©crits, Ă  l’image de ces deux rat-garous qui se disputent pour savoir s’il faut manger Fone Bone en ragoĂ»t ou
 en quiche !

Ce tome est certainement l’un des plus brillants que Jeff Smith ait Ă©crit. Il se situe Ă  un moment critique. Le ton reste lĂ©ger, mais dĂ©jĂ  les zones d’ombres commencent Ă  se dĂ©gager. Les piĂšces du puzzle s’emboĂźtent sans que l’on sache vraiment vers oĂč tout cela va nous mener.

Concernant le dessin, je mets un point d’honneur Ă  lire la version en noir et blanc (colorisĂ©e depuis). Le trait tout en rondeur de Jeff Smith est une vraie splendeur. On ressent le pinceau glisser sur la feuille ! Le traitement du noir et blanc est splendide et le mĂ©lange des styles (rĂ©aliste et cartoon) fonctionne parfaitement. Du grand art !

Ce tome est une vĂ©ritable merveille. Difficile de ne pas tomber amoureux de cet univers, tant il nous rappelle notre enfance sans nous traiter pour autant comme des enfants. A ce stade, Jeff Smith tient dĂ©jĂ  son chef d’Ɠuvre et il confirmera pas la suite tout son talent.

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Note : 19/20

MĂ©tronom’, T4 : Virus psychique – Éric Corbeyran & Grun

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Titre : Metronom’, T4 : Virus psychique
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Grun
Parution : Janvier 2014


 « Metronom’ » est une sĂ©rie nĂ©e il y a quatre ans. Elle est le fruit du scĂ©nariste Eric Corbeyran et du dessinateur Grun. Le premier est un auteur qui m’est familier et le second une dĂ©couverte pour moi. C’est donc le nom de Corbeyran qui m’a attirĂ© vers le premier Ă©pisode de cette nouvelle aventure. En feuilletant quelques pages, j’ai Ă©tĂ© intriguĂ© par les enjeux posĂ©s et l’univers dans lequel s’inscrivait la trame. Sans rĂ©volutionner le neuviĂšme art, les trois premiers actes montraient une intrigue solide qui se laissait dĂ©couvrir avec plaisir. C’est donc avec joie que j’ai accueilli le quatriĂšme tome « Virus psychique » dans les librairies en janvier dernier.

La quatriĂšme de couverture nous expose le rĂ©sumĂ© suivant : « Dans un avenir proche, au sein d’une sociĂ©tĂ© totalitaire qui Ă©crase l’individu au profit de la toute-puissance et du mensonge Ă©tatiques, une femme mĂšne un combat pour dĂ©couvrir les raisons de la disparition mystĂ©rieuse de son mari parti en mission spatiale
 »

Une société totalitaire, des invidualités vouées à disparaßtre

Ce qui m’a attirĂ© en premier dans cette saga, est la sociĂ©tĂ© qu’elle dĂ©crit. Elle apparait totalitaire. Les individualitĂ©s sont vouĂ©es Ă  disparaitre. La description qui en est faite est relativement fine. Il n’y a pas de grands exposĂ©s pour magistraux pour prĂ©senter les codes politiques, sociaux et Ă©conomiques. Au fur et Ă  mesure que la pelote narrative se dĂ©roule, les informations se succĂšdent et densifient notre connaissance de la situation. Ce nouveau tome n’échappe Ă  la rĂšgle et participe activement Ă  notre maĂźtrise de l’univers de la sĂ©rie.

L’histoire se construit autour d’un personnage central prĂ©nommĂ© Lynn. Tout est construit autour de son destin et de son parcours. Le personnage est plutĂŽt bien construit. On s’y attache rapidement. Les Ă©preuves qu’elle subit couplĂ©es Ă  son caractĂšre fort et dĂ©terminĂ© forment un cocktail classique et efficace. Son identitĂ© graphique la dĂ©marque Ă©galement du reste du casting. Bref, l’hĂ©roĂŻne n’est pas un modĂšle d’originalitĂ© mais possĂšde suffisamment de qualitĂ©s pour rendre la lecture interactive. En effet, on peut aisĂ©ment s’identifier Ă  elle et s’approprier ses craintes et ses interrogations.

Concernant l’intrigue en elle-mĂȘme, elle avance Ă  un rythme rĂ©gulier. Les auteurs ne tombent pas dans le dĂ©faut de beaucoup de sĂ©ries qu’est une trop grande dilution des Ă©vĂ©nements. Ce nouvel opus conserve cette qualitĂ© en faisant Ă©voluer de maniĂšre relativement importante les aventures de Lynn et des autres protagonistes. Le scĂ©nario donne autant de rĂ©ponses qu’il fait naĂźtre de questions. Bref, tout cela est plutĂŽt bien rythmĂ©. Je ne peux pas vous dire que je sois complĂštement enthousiasmĂ© et possĂ©dĂ© quand je vois les pages dĂ©filer. Par contre, je n’ai aucun mal Ă  affirmer que je dĂ©couvre tout cela avec une vraie curiositĂ©.

Un des attraits de cette sĂ©rie concerne ses dessins. Le trait de Grun et son travail trĂšs intĂ©ressant sur les couleurs offre une vraie particularitĂ© Ă  l’univers de la sĂ©rie. MĂȘme si je suis moins fan de leurs Ă©motions graphiques, je trouve que les protagonistes possĂšdent suffisamment d’épaisseur pour ĂȘtre aisĂ©ment identifiĂ©s et appropriĂ©s. Mais le gros point fort concerne les dĂ©cors que je trouve superbes qu’ils soient urbains ou dĂ©sertiques. De plus, les tons chromatiques gris, bleus et marron dĂ©gagent une atmosphĂšre trĂšs rĂ©ussie.

Pour conclure, ce quatriĂšme tome est dans la lignĂ©e des trois prĂ©cĂ©dents. Il possĂšde les mĂȘmes qualitĂ©s et les mĂȘmes dĂ©fauts. La trame reste globalement assez classique mais sa construction narrative est suffisamment rigoureuse pour permettre une lecture agrĂ©able et divertissante. Je m’offrirai donc avec plaisir le prochain opus. Les aventures de Lynn ne sont pas terminĂ©es et je suis curieux d’en connaitre la suite


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Note : 13/20