Largo Winch, T19 : ChassĂ©-croisĂ© – Jean Van Hamme & Philippe Francq

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Titre : Largo Winch, T19 : Chassé-croisé
Scénariste : Jean Van Hamme
Dessinateur : Philippe Francq
Parution : Novembre 2014


« Largo Winch » est une des plus cĂ©lĂšbres sĂ©ries de bandes dessinĂ©es. En effet, bon nombre de lecteurs guettent la sortie annuelle de la nouvelle aventure du milliardaire en blue jeans. Je fais partie de ces adeptes qui prennent chaque fois plaisir Ă  dĂ©couvrir les pĂ©rĂ©grinations souvent dangereuses dans les arcanes du monde cruel du grand capital. Le dernier opus en date, le dix-neuviĂšme, s’intitule « ChassĂ©-croisé ». Sa sortie en librairie date du mois de novembre dernier.

La particularitĂ© de cette saga est de se composer de diptyques successifs. Cet album marque donc le dĂ©but d’une nouvelle intrigue qui se conclura l’an prochain avec la parution de « 20 secondes ». Celle-ci dĂ©bute Ă  Londres oĂč Largo se rend pour prĂ©sider le Big Board du groupe W. Comme souvent, rĂ©union de travail et moments plus dĂ©tendus se succĂšdent. Evidemment, la situation se complique avec l’apparition dans le jeu de terroristes djihadistes, d’agents troubles et d’espions vĂ©reux


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Le personnage de Largo Winch est assez unique dans son genre dans le monde du neuviĂšme art. Il est dĂ©crit avec les mots suivants sur la quatriĂšme de couverture : « Sans famille ni attaches, contestataire, coureur, vagabond, iconoclaste et bagarreur, il se retrouve, Ă  vingt-six ans Ă  la tĂȘte d’un empire de dix milliards de dollars  » Par les temps qui courent, il peut paraĂźtre de curieux de choisir comme hĂ©ros un patron milliardaire. Evidemment, le scĂ©nariste Jean Van Hamme, en a fait quelqu’un qui possĂšde une fibre sociale et humaniste plutĂŽt dĂ©veloppĂ©e. Cela Ă©vite de tomber dans la caricature du grand chef d’entreprise.

Le cÎté « superhéros » de Winch fait accepter le cÎté manichéen.

Largo est quelqu’un de sympathique. Le lecteur s’y attache rapidement et ne renie jamais l’affection ressentie Ă  l’égard de ce patron pas comme les autres. A aucun moment, on ne lui envie sa richesse ou son pouvoir. Au contraire, on se laisse fasciner par sa capacitĂ© Ă  dĂ©jouer les manipulations des mĂ©chants capitalistes qui l’entourent. L’ensemble est assez manichĂ©en mais le cĂŽtĂ© « superhĂ©ros » de Winch fait accepter cela sans mal. Comme Indiana Jones a du mal Ă  rester un professeur d’universitĂ©, le milliardaire a du mal Ă  rester dans sa tour et ses bureaux pour mener Ă  bien ses affaires.

LargoWinch19bBien souvent, la premiĂšre partie d’un diptyque a pour objectif de poser la situation, de prĂ©senter les enjeux et de mettre le hĂ©ros dans une situation complexe gĂ©nĂ©rant ainsi un suspense Ă  la fin de la lecture. « ChassĂ©-croisé » n’échappe pas Ă  cette rĂšgle. Les personnages principaux arrivent Ă  Londres, s’installent. Pendant ce temps, des inconnus font leur apparition. On les devine animĂ©s de mauvaises intentions mais les zones d’ombre restent nombreuses. Tout ce petit monde se rencontre et de ces interactions naissent des questions pour l’instant sans rĂ©ponse. La recette est efficace mais exĂ©cutĂ©e ici avec une sensation de paresse. Je n’ai pas retrouvĂ© dans cet album l’intensitĂ© dramatique habituelle. J’avais le souvenir que la lecture d’un tome de cette sĂ©rie Ă©tait toujours accompagnĂ©e du sentiment d’ĂȘtre au beau milieu d’un tourbillon d’évĂ©nements qui ne faisaient qu’aggraver la situation de Largo. Ici, le ton est plus lĂ©ger. Les amourettes des diffĂ©rents personnages tendent presque cette histoire d’espionnage vers le vaudeville.

Sur le plan graphique, j’ai retrouvĂ© avec plaisir le trait de Philippe Francq. Je trouve qu’il possĂšde un talent intĂ©ressant pour faire exister ces atmosphĂšres urbaines. Ses dĂ©cors participent au rĂ©alisme de l’ensemble. Cette sensation est indispensable au plaisir de la lecture. Son travail sur les personnages est de qualitĂ© mais plus classique. NĂ©anmoins, nous n’avons aucun mal Ă  s’approprier les personnages qu’ils nous soient familiers ou de nouvelles rencontres.

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Au final, « ChassĂ©-croisé » est un Ă©pisode honnĂȘte des aventures de Largo. J’ai retrouvĂ© cet univers et ce hĂ©ros avec plaisir et j’ai passĂ© un moment agrĂ©able Ă  dĂ©couvrir ses nouveaux soucis. MalgrĂ© tout, ce tome ne fait pas partie des meilleurs de la sĂ©rie. Le scĂ©nario est quelque peu fainĂ©ant en comparaison des meilleurs opus de la saga. Ces bĂ©mols ne m’empĂȘcheront pas de me jeter sur le vingtiĂšme acte pour connaĂźtre le dĂ©nouement de ce sĂ©jour londonien


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Note : 12/20

Les Aventures de Philip et Francis, T1 : Menace sur l’Empire – Nicolas Barral & Pierre Veys

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Titre : Les Aventures de Philip et Francis, T1 : Menace sur l’Empire
Scénariste : Pierre Veys
Dessinateur : Nicolas Barral
Parution : Mars 2005


Si je vous parle de Philip et Francis, les plus bĂ©dĂ©philes d’entre vous penserons tout de suite Ă  Blake et Mortimer, les cĂ©lĂšbres hĂ©ros nĂ©s de l’imagination d’Edgard P. Jacobs. Mon avis d’aujourd’hui va parler de leurs « cousins » nĂ©s sous les plumes de Pierre Veys et Nicolas Barral. Ces derniers ont Ă©crit chez Dargaud un tome intitulĂ© « Menaces sur l’Empire » dans la sĂ©rie nommĂ©e « Les aventures de Philippe et Francis ». D’un format classique et vendu au prix de presque quatorze euros, cette saga se prĂ©sente comme trĂšs librement inspirĂ©e des personnages crĂ©Ă©s par Jacobs. « Menaces sur l’empire » est le premier tome de cette sĂ©rie parodique qui en comporte pour l’instant deux.

La quatriĂšme de couverture de l’ouvrage nous offre un rĂ©sumĂ© de l’intrigue particuliĂšrement clair : « Depuis quelques semaines, d’étranges phĂ©nomĂšnes secouent le cƓur de l’empire britannique. Londres vit des heures tragiques : les femmes se rebellent et entreprennent des actions spectaculaires et dĂ©lirantes pour se libĂ©rer du joug de la domination masculine
 On s’aperçoit ainsi que la stabilitĂ© de la sociĂ©tĂ© anglaise dĂ©pend entiĂšrement de la discipline stricte qu’elles respectaient jusqu’alors. Ce changement de comportement annonce-t-il une catastrophe sans prĂ©cĂ©dent ? D’oĂč vient cette terrible menace ? Qui a intĂ©rĂȘt Ă  saper les fondements de cette brillante civilisation ? » 

Il est Ă©vident que cet album prend toute son ampleur quand il est lu par des adeptes de la sĂ©rie dont ils s’inspirent. Une mĂ©connaissance des deux hĂ©ros et de l’esprit de leurs histoires empĂȘche de profiter pleinement de l’humour qui accompagne notre lecture. Du fait de son aspect parodique, il est Ă©vident que le ton de la narration est lĂ©ger. NĂ©anmoins, cela n’empĂȘche pas l’histoire d’ĂȘtre composĂ©e d’une trame structurĂ©e. Cet album se veut indĂ©pendant et dĂ©crit du dĂ©but Ă  la fin une aventure de nos deux hĂ©ros.

Une trame construite fidÚlement sur les jalons posés par Jacob.

La lecture des premiĂšres pages nous fait dĂ©couvrir des personnages familiers et pourtant plein de surprises. Ce cher Mortimer est un scientifique qui ne pense qu’à manger et qui semble avoir bien du mal Ă  se concentrer sur les problĂšmes du royaume. De son cĂŽtĂ©, Blake est loin d’ĂȘtre le membre des services secrets que nous avons l’habitude de croiser. Il est ici un homme qui habite encore chez sa mĂšre et qui ne semble pas possĂ©der un charisme remarquable. NĂ©anmoins, malgrĂ© ces diffĂ©rences, les auteurs respectent les codes de la sĂ©rie. La trame est construite plutĂŽt fidĂšlement aux jalons posĂ©s par Jacob. Les diffĂ©rents personnages y possĂšdent leur place habituelle. La surprise rĂ©side davantage Ă  la maniĂšre avec laquelle ils occupent leur place. Les auteurs arrivent Ă  manipuler avec une certaine rĂ©ussite les clichĂ©s de la sĂ©rie. Je n’ai eu aucun mal Ă  me plonger dans cette aventure et ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  voir tous ces personnages de bandes dessinĂ©es raillĂ©s et tournĂ©s en bourrique.

CĂŽtĂ© dessins, le trait est bien moins classique que celui si cĂ©lĂšbre de Jacob. Les traits des personnages sont plus arrondis. Leurs visages sont plus expressifs. Sur cet aspect-lĂ , la sĂ©rie est moins froide. NĂ©anmoins les couleurs, les dĂ©cors sont globalement fidĂšles Ă  la sĂ©rie de dĂ©part. En feuilletant rapidement l’ouvrage, on pourrait s’y mĂ©prendre. Cela rend d’ailleurs le pastiche d’autant plus rĂ©ussi. En effet, en respectant beaucoup de codes, en laissant bon nombres de repĂšres aux lecteurs, les auteurs lui permettent de rire d’autant plus facilement de cet ouvrage.

En conclusion, j’ai passĂ© un moment trĂšs agrĂ©able en lisant cet opus. Je ne regrette vraiment pas de me l’ĂȘtre fait offrir. Il est Ă©vident que les personnes non familiĂšres de l’univers de Blake et Mortimer n’ont que peu d’intĂ©rĂȘt Ă  s’y plonger. Pour les autres, je vous garantis une lecture trĂšs sympathique. Je trouve que cet album rĂ©pond parfaitement aux attentes qu’on place en lui. De plus, il ne baisse pas en qualitĂ© tout au long de l’avancĂ©e de l’histoire. C’est Ă  signaler parce que trop souvent dans les ouvrages caricaturaux, le soufflet humoristique disparaĂźt trop tĂŽt. Ce n’est pas ici le cas. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une agrĂ©able rencontre avec ces « cousins » de nos cĂ©lĂšbres serviteurs de la couronne britannique


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Note : 13/20

Les aventures de Philip et Francis, T3 : S.O.S. mĂ©tĂ©o – Pierre Veys & Nicolas Barral

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Titre : Les aventures de Philip et Francis, T3 : S.O.S. météo
Scénariste : Pierre Veys
Dessinateur : Nicolas Barral
Parution : Septembre 2014


Un des indicateurs d’une sĂ©rie appartenant Ă  l’Histoire du neuviĂšme art est le fait que ses codes ont transpirĂ© de ses albums au point de servir de support Ă  la dĂ©rision et au pastiche. « Blake & Mortimer » possĂšde cette caractĂ©ristique depuis la naissance il y a quelques annĂ©es de sa jumelle caricaturale intitulĂ©e « Les aventures de Philip et Francis ». Elle est le fruit de la collaboration du scĂ©nariste Pierre Veys et du dessinateur Nicolas Barral. Ma critique d’aujourd’hui porte sur son troisiĂšme Ă©pisode « S.O.S. MĂ©tĂ©o » paru en septembre dernier chez Dargaud.

La quatriĂšme de couverture nous offre la mise en bouche suivante : « Tout le monde la sait : le professeur Mortimer est gentil. TrĂšs gentil. Un peu trop, mĂȘme. Ce qui fait que beaucoup de ses proches en abusent largement. Le capitaine Blake s’impose chez Mortimer avec un sans-gĂȘne assumĂ©. Nasir, le fidĂšle serviteur, tient tĂȘte Ă  son maĂźtre, et ose mĂȘme Ă©voquer le hideux concept d’augmentation de ses gages. Les commerçants indĂ©licats le traitent avec mĂ©pris. Les voyous du quartier le martyrisent et l’humilient depuis des annĂ©es
 Mais cela a assez durĂ© ! GrĂące Ă  une terrible invention scientifique, notre charmant professeur va se transformer en une crĂ©ature monstrueuse ! Prisonnier de ses instincts criminels incontrĂŽlables, Mortimer va-t-il l’ennemi public numĂ©ro un ? »

Des références qui raviront les habitués de leurs aventures.

PhilipEtFrancis3b« S.O.S. MĂ©tĂ©o » est clairement un hommage Ă  « S.O.S. MĂ©tĂ©ore » un des plus opus les rĂ©ussis de la saga. Il est d’ailleurs clairement Ă©voquĂ© au cours de l’histoire. La cĂ©lĂšbre machine crĂ©Ă©e par le scientifique Miloch est prĂ©sente. Les rĂ©fĂ©rences Ă  l’univers des cĂ©lĂšbres hĂ©ros britanniques sont frĂ©quentes et raviront les habituĂ©s de leurs aventures. Une connaissance de la sĂ©rie de Jacobs me paraĂźt indispensable pour saisir l’ensemble du spectre humoristique de l’album. Il s’agit d’un pastiche de qualitĂ© dans le sens oĂč les codes originaux sont dĂ©tournĂ©s Ă  de nombreux moments et de nombreuses maniĂšres. L’idĂ©e de dĂ©part est originale et elle s’avĂšre bien exploitĂ©e.

PhilipEtFrancis3cNĂ©anmoins, l’ouvrage peut se lire comme une histoire indĂ©pendante dĂ©nuĂ©e de toute filiation prestigieuse. L’intrigue peut se dĂ©couvrir comme une parodie d’enquĂȘte policiĂšre. Tous les aspects du genre sont tournĂ©s en dĂ©rision. Le travail d’écriture de Pierre Veys est suffisamment important pour offrir une quantitĂ© de gags apprĂ©ciable. L’avancĂ©e est rythmĂ©e et la trame ne possĂšde aucun temps mort. Le sourire guide la lecture du dĂ©but Ă  la fin. C’est un album qui se lit avec bonne humeur.

« S.O.S. MĂ©tĂ©o » est un vrai moment de divertissement. Le scĂ©nario n’est pas lutionnaire, les personnages ne possĂšdent pas une profondeur abyssale, l’atmosphĂšre n’est pas envoutante. MalgrĂ© cela le dĂ©roulement des pages se fait avec plaisir et la curiositĂ© est constante au fur et Ă  mesure que les Ă©vĂ©nements se rĂ©vĂšlent. Sur le plan graphique, le trait de Nicolas Barral accompagne parfaitement la narration. Son dessin participe Ă  l’ambiance dĂ©lurĂ©e et sympathique qui transpire de chaque planche. Son style ne bouleverse pas le neuviĂšme art mais valorise correctement le travail scĂ©naristique.

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Pour conclure, « S.O.S. MĂ©tĂ©o » est un album de qualitĂ©. En dĂ©couvrant le menu, les papilles sont Ă©veillĂ©es. AprĂšs dĂ©gustation, je me suis dit que le plat Ă©tait Ă  la hauteur des attentes. Je pense que tout adepte de « Blake & Mortimer » gagnerait Ă  se plonger dans cet hommage haut en couleur. Ce nouvel album confirme la qualitĂ© du travail collaboratif de Pierre Veys et Nicolas Barral et j’attends avec impatience la suite des pĂ©rĂ©grinations de ces deux hĂ©ros dĂ©lurĂ©s


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Note : 13/20

Kickass 3, T1 : Civil War – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kickass 3, T1 : Civil War
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Parution : Mai 2014


J’ai dĂ©couvert l’univers de « Kick Ass » lors de la sortie de son adaptation dans les salles obscures il y a quatre ans. Ce film se dĂ©marquait dans l’univers dense des super hĂ©ros pour plusieurs raisons. La premiĂšre, dĂ©noncĂ©e par bon nombre de critiques lors de sa sortie, Ă©tait la violence qui transpirait de l’écran tout au long de la sĂ©ance. L’idĂ©e de voir une gamine de treize ans trucider des mafieux Ă  tout bout de champ et sans aucun Ă©tat d’ñme avait crĂ©Ă© quelques malaises. La seconde concernait la nature mĂȘme du hĂ©ros. Il Ă©tait un ado geek et transparent. Il n’avait ni pouvoirs, ni fortunes, ni revanches Ă  assouvir. Il Ă©tait juste fan de comics et rĂȘver d’ĂȘtre un super hĂ©ros. L’opus de Matthew Vaughn m’a enthousiasmĂ© et m’a incitĂ© logiquement Ă  partir Ă  la dĂ©couverte du bouquin qui l’a inspirĂ©. Cette aventure est coĂ©crite par Mark Millar et John Romita Jr. Les parutions amĂ©ricaines des mĂ©andres de Dave Lizewski sont Ă©ditĂ©es chez Panini Comics dans la collection 100% Fusion Comics. Depuis, je m’offre les diffĂ©rentes suites pour connaĂźtre le devenir de ce super-hĂ©ros pas comme les autres et de son acolyte Hit Girl.

DerniĂšrement je me suis plongĂ© dans « Kick Ass 3 ». DĂ©coupĂ© en deux parties, ma critique d’aujourd’hui porte sur la premiĂšre d’entre elles intitulĂ©e « Civil War ». Elle est apparue dans les librairies au mois de mai dernier. A l’image des opus prĂ©cĂ©dents, elle se compose de cent vingt planches et regroupe les cinq Ă©pisodes amĂ©ricains initiaux de « Kick Ass 3 ». Le tome prĂ©cĂ©dent s’était conclu par une bataille rangĂ©e entre les gentils et les mĂ©chants costumĂ©s. Cette guerre sanglante avait Ă©videmment des consĂ©quences pour nos deux hĂ©ros. Dave avait poussĂ© son ennemi historique et l’avait laissĂ© dans la rue les os brisĂ©s. De son cĂŽtĂ©, Hit Girl avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et s’apprĂȘtait Ă  passer une grande partie des annĂ©es Ă  venir derriĂšre les barreaux. L’éditeur offre un rĂ©sumĂ© prĂ©cis et concis des Ă©vĂ©nements passĂ©s et permet ainsi de commencer la lecture avec des prĂ©requis solides.

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Une introspection s’impose.

J’étais curieux de savoir quelle voie allait prendre l’intrigue. En effet, Hit Girl est emprisonnĂ©. Le grand mĂ©chant est hospitalisĂ© pour quelques temps. La quĂȘte de Kick Ass semblait ĂȘtre terminĂ©e. La logique voulait qu’il entre dans une routine de ronde dans les rues de la ville avec ses collĂšgues super hĂ©ros pour aider la veuve et l’orphelin. Evidemment, la confrĂ©rie se fixe rapidement pour mission de dĂ©livrer leur mythique alliĂ©e en organisant son Ă©vasion. Mais le projet est de bien trop grande ampleur pour chacun d’entre eux et leur quĂȘte reste Ă  l’état de mission. Finalement, l’essentiel de la trame se construit autour du personnage de Dave et l’introspection qu’il s’impose. Ses rĂȘves de justicier existent toujours mais la dure rĂ©alitĂ© qu’il a vĂ©cue a tendance Ă  lui rappeler l’attrait d’une vie plus classique. Dave rencontre l’amour et sa nouvelle relation cohabite difficilement avec ses nuits en costume. MĂȘme si ce dilemme n’est pas novateur, il est intĂ©ressant ici tant l’identification avec le hĂ©ros est plus Ă©vident qu’avec un riche hĂ©ritier ou un Ă©tudiant piquĂ© par une araignĂ©e radioactive. Il s’agit, Ă  mes yeux, de l’aspect le plus prenant de la lecture. On erre dans les pas d’un adolescent qui a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© par les Ă©vĂ©nements et qui essaie tant bien que mal de remettre sa vie Ă  l’endroit sur des rails moins fragiles.

Kickass3bParallĂšlement, les auteurs font exister Hit Girl et Mother Fucker. La premiĂšre gĂšre de maniĂšre dictatoriale la prison et chacune de ses apparitions sont drĂŽles tant elles sont dĂ©mesurĂ©es et insensĂ©es. Une des forces de la saga est de rendre cohĂ©rent et crĂ©dible dans son univers ce personnage. On est plus choquĂ© de voir une petite fille fumer une clope ou torturer un mafieux de passage. Sa part de l’histoire est incontestablement, par ses excĂšs, la plus lĂ©gĂšre et celle qui utilise le plus l’humour. De son cĂŽtĂ©, les moments passĂ©s auprĂšs de Mother Fucker semblent avoir pour objectif de reconstruire un monstre aux abois jusqu’alors. On sent la montĂ©e en puissance vers un affrontement final. Sans tout vous dĂ©voiler, il faut savoir que le camp des mĂ©chants s’agrandit et se complexifie lĂ©gĂšrement.

Concernant les dessins, ils sont dans la lignĂ©e du reste de la sĂ©rie. Je ne suis pas un grand fan du trait qui m’apparaĂźt moins travaillĂ© que dans certaines sagas plus classiques et europĂ©ennes. NĂ©anmoins, les personnages sont aisĂ©ment assimilables et l’univers urbain dans lequel ils gravitent est crĂ©dible. La force du style de John Romita Jr est de faire gicler le sang et de montrer la violence avec Ă©clats et sans aucun tabou. De ce fait, cet ouvrage n’est pas Ă  mettre en toutes les mains. L’animalitĂ© des affrontements est montrĂ©e sans aucun filtre. Cela fait partie de l’identitĂ© de l’Ɠuvre mais pourra lĂ©gitimement en dĂ©tourner certains lecteurs.

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Pour conclure, ce nouveau tome offre une suite honnĂȘte aux pĂ©rĂ©grinations de Dave. La qualitĂ© est comparable Ă  celle qui accompagnait la lecture des prĂ©cĂ©dents albums. Nous pourrons toujours regretter que l’intrigue ne soit pas sublimĂ©e et ne prenne pas un nouvel envol plus enthousiasmant. La flamme est entretenue sans pour autant ĂȘtre ardemment alimentĂ©e. Il faudra s’en contenter


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Note : 12/20

La guerre des Sambre, Maxime & Constance, T1 : Automne 1775, la fiancĂ©e de ses nuits blanches – Yslaire & Marc-Antoine Boidin

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Titre : La guerre des Sambre, Maxime & Constance, T1 : Automne 1775, la fiancée de ses nuits blanches
Scénariste : Yslaire
Dessinateur : Marc-Antoine Boidin
Parution : Septembre 2014


« Sambre » est une Ɠuvre majeure des trente derniĂšres annĂ©es dans le neuviĂšme art. L’Ɠuvre d’Yslaire est assez unique dans son genre. Tant sur le plan graphique que scĂ©naristique, elle possĂšde une identitĂ© forte qui a su aisĂ©ment me conquĂ©rir. La naissance de la saga date de 1986. Depuis, Yslaire a offert Ă  sa trame principale des appendices qui nous Ă©clairaient sur le passĂ© de cette famille maudite. Ces dĂ©veloppements narratifs prennent la forme de trilogie centrĂ©e sur une Ă©poque et un couple d’ancĂȘtres de Bernard et Julie. « Hugo & Iris » et « Werner & Charlotte » Ă©taient les premiĂšres Ă  naĂźtre. « Maxime & Constance » est la derniĂšre en date.

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C’est le premier tome de cette nouvelle histoire que ma critique traite aujourd’hui. Il s’intitule « Automne 1775 ». MalgrĂ© son insertion dans une toile scĂ©naristique dense, cet album peut se lire sans nĂ©cessairement possĂ©der de gros prĂ©requis de l’univers de « Sambre ». NĂ©anmoins, en maĂźtriser les arcanes permet de saisir certains moments ou certaines informations avec un angle de vue plus riche.

Une famille vouée à ne connaßtre que le malheur.

Les Sambre sont une famille vouĂ©e Ă  ne connaĂźtre que le malheur. En effet, tous les membres dont j’ai eu jusqu’alors dĂ©couvert les vies n’ont connu que souffrance, douleur et dĂ©chĂ©ance. Cet album ne dĂ©roge pas Ă  la rĂšgle en offrant une introduction des plus intenses. Les rĂ©vĂ©lations faites Ă  Charlotte ne peuvent laisser personne indemnes. Le moins qu’on puisse dire est que c’est une armĂ©e de cadavres qui emplissent les armoires du passĂ© familial.

Il est intĂ©ressant de se plonger dans une histoire qui a de grandes chances de mal se terminer. En effet, il est rare d’ĂȘtre rĂ©signĂ© Ă  une issue fatale dĂšs la dĂ©couverte des premiĂšres pages. En tant que lecteur, j’ai acceptĂ© que la malĂ©diction qui domine cette famille soit telle que garder espoir est sans intĂ©rĂȘt. MalgrĂ© cela, je reste curieux de rencontrer ces nouveaux jeunes membres de la saga. Maxime-Augustin est le personnage central de cette nouvelle trilogie. Nous le dĂ©couvrons enfant puis le voyons grandir jusqu’à devenir un jeune adulte.

Son quotidien est rude. Les moments de bonheur sont rares et sont perçus par le lecteur comme des respirations entre deux scĂšnes plus difficiles. Les auteurs arrivent Ă  gĂ©nĂ©rer le malaise avec finesse et offre ainsi une lecture qui ne laisse pas indiffĂ©rent. Les Ă©preuves subies par le personnage principal devraient faire naĂźtre une empathie naturelle Ă  son Ă©gard. Ce n’est pas totalement le cas tant Maxime-Augustin inquiĂšte plus qu’il ne touche. Son dĂ©veloppement personnel en fait quelqu’un de trouble. Sur ce point, le travail d’écriture est remarquable.

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Le bĂ©mol rĂ©side davantage dans la trame gĂ©nĂ©rale. Ce premier acte se contente d’ĂȘtre une introduction Ă  la suite des Ă©vĂ©nements. Au final, il se passe peu de choses. La narration avance Ă  un rythme de sĂ©nateur. Certaines transitions auraient pu ĂȘtre traitĂ©es de maniĂšre plus courtes et densifier ainsi le propos. Une fois la lecture terminĂ©e, j’ai eu le sentiment que l’intrigue allait enfin pouvoir dĂ©marrer rĂ©ellement. Je ne dis pas que cet opus est creux. C’est loin d’ĂȘtre le cas. Mais je pense que le fil narratif aurait pu se dĂ©rouler un petit peu plus rapidement.

Une des richesses de cette grande saga est son immersion dans l’Histoire. Le travail de reconstitution apparait sĂ©rieux. Les auteurs n’hĂ©sitent pas Ă  intĂ©grer de grands moments historiques dans le quotidien de ses personnages. Cette prĂ©sence est moins forte dans cette trilogie que dans la prĂ©cĂ©dente. Ce n’est pas dĂ» Ă  une fainĂ©antise du scĂ©nario mais plutĂŽt au changement de statut social des Sambre. MalgrĂ© tout, l’atmosphĂšre de cette fin du dix-huitiĂšme siĂšcle transpire de chaque page et apporte un Ă©cot Ă  la qualitĂ© de l’ensemble.

Tout cela est sublimĂ© par le trait de Marc-Antoine Boidin. Il Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l’Ɠuvre dans la trilogie prĂ©cĂ©dente et confirme ici son talent d’illustrateur. Que ce soit les dessins ou les couleurs, tout est splendide. Il arrive Ă  respecter le style original d’Yslaire tout en y apportant sa touche personnelle. La couverture est rĂ©ussie et dĂšs la premiĂšre page, le charme agit. Chapeau !

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Pour conclure, « Maxime & Constance – Automne 1775 » prĂ©sente une mise en bouche agrĂ©able au palais mĂȘme si la quantitĂ© apparait un petit peu lĂ©gĂšre. NĂ©anmoins, ce premier acte m’incite Ă  dĂ©guster la suite avec appĂ©tit et curiositĂ©. Ce n’est pas si mal, me semble-t-il


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Note : 13/20

Ekhö, monde miroir, T2 : Paris Empire – Christophe Arleston & Alessandro Barbucci

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Titre : Ekhö, monde miroir, T2 : Paris Empire
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Alessandro Barbucci
Parution : Novembre 2013


Christophe Arleston est un scĂ©nariste que j’avais tendance Ă  ignorer ces derniĂšres annĂ©es. Pourtant, il a accompagnĂ© mon adolescence avec Lanfeust de Troy, Les MaĂźtres Cartographes,Leo Loden ou encore Le chant d’Excalibur. Mais Lanfeust des Etoiles a marquĂ© pour moi la chute du piĂ©destal sur lequel je l’avais placĂ©.  Les albums qu’il a Ă©crits ses derniĂšres annĂ©es apparaissent bien moins travaillĂ©s et chiadĂ©s. Il suffit de voir les derniers Ă©pisodes de Les ForĂȘts d’Opale ou Les naufragĂ©s d’Ythaqpour s’en persuader aisĂ©ment. Je m’étais quasiment rĂ©signĂ© quant au fait de trouver Ă  nouveau la magie qui pouvait naĂźtre de l’imagination d’Arleston.

C’est en dĂ©couvrant par hasard une critique Ă©logieuse sur le premier tome d’une nouvelle sĂ©rie dĂ©but d’annĂ©e que j’ai dĂ©cidĂ© de lui donner une nouvelle chance. Cette saga s’intitulait Ekhö monde miroir. J’avais apprĂ©ciĂ© le concept et trouvĂ© les personnages trĂšs sympathiques. Je n’ai donc pas hĂ©sitĂ© trĂšs longtemps avant de m’offrir le deuxiĂšme opus de la sĂ©rie intitulĂ©e Paris empire et sorti chez Soleil le treize novembre dernier.

La quatriĂšme de couverture pose les jalons de l’univers de la saga : « Ekhö est un monde miroir de la Terre. On y retrouve nos villes, nos pays, mais lĂ©gĂšrement diffĂ©rents : l’électricitĂ© n’existe pas, les dragons remplacent les avions de ligne, les wagons du mĂ©tro sont sur le dos d’étranges mille-pattes
 »

Réécrire le monde en répondant aux codes de la fantasy

L’idĂ©e est intĂ©ressante. RĂ©Ă©crire le monde dans une dimension parallĂšle rĂ©pondant aux codes de la fantasy m’attirait. Le premier tome avait Ă©tĂ© plutĂŽt bon dans le domaine. Ce nouvel Ă©pisode est Ă©galement rĂ©ussi. Je trouve que le Paris crĂ©Ă© par Arleston et mis en image par Barbucci possĂšde une identitĂ© propre tout en respectant les codes classiques et touristiques de la capitale française. La tour Eiffel, les bateaux mouche, Notre Dame
 Rien n’est nĂ©gligĂ©. Ce support scĂ©naristique permet Ă  Arleston d’exploiter son sens de la vanne et de la rĂ©partie.

L’histoire se construit autour d’un duo de personnages assez rĂ©ussi. Il s’agit de Fourmille et Yuri transfĂ©rĂ©s de notre rĂ©alitĂ© Ă  Ekhö au dĂ©but du premier tome. Leur couple fonctionne bien. Ils ne se supportent pas et pourtant ils ne doivent pas se quitter. Cela donne lieu Ă  des dialogues trĂšs drĂŽles et bien Ă©crits. Je regrette d’ailleurs qu’ils soient moins frĂ©quents dans cet album. Les auteurs laissent davantage de place Ă  l’intrigue et Ă  ses rebondissements au dĂ©triment du comique construit autour des hĂ©ros. C’est un choix qui se dĂ©fend mais je trouve dommage de ne pas plus privilĂ©gier l’humour dans un tel univers. Le comique de situation que peut gĂ©nĂ©rer le changement de monde est un des arguments de la sĂ©rie. Il ne faut pas le nĂ©gliger.

L’histoire connaĂźt davantage de rebondissements que dans le premier tome. En effet, les codes sont maintenant connus et les auteurs peuvent nous faire entrer plus rapidement dans l’intrigue. Cette derniĂšre est plutĂŽt bien construite. Il y a de nombreux rebondissements. Certes l’ensemble n’est pas un monument d’originalitĂ© et certains moments sont un petit peu brouillons. NĂ©anmoins, la bonne ambiance gĂ©nĂ©rale fait occulter sans trop d’efforts ces quelques dĂ©fauts. L’humeur chaleureuse rĂ©sulte aussi des dessins de Barbucci dont le trait participe pleinement au plaisir de la lecture. Son style dynamique est Ă  l’origine de la qualitĂ© graphique des personnages et des lieux.

Pour conclure, Paris empire est un Ă©pisode honnĂȘte qui offre une suite honorable au prĂ©cĂ©dent opus. Ekhö ne fera jamais partie des sĂ©ries cultes du neuviĂšme art mais en gardant cette qualitĂ©, chaque nouveau tome sera pour moi l’occasion de passer un agrĂ©able moment et ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal


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Note : 12/20

Ekhö, monde miroir, T1 : New York – Christophe Arleston & Alessandro Barbucci

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Titre : Ekhö, monde miroir, T1 : New York
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Alessandro Barbucci
Parution : Mars 2013


Ekhö est une sĂ©rie nĂ©e de la collaboration de Christophe Arleston et d’Alessandro Barbucci. Le premier, scĂ©nariste, est le premier auteur dont j’ai Ă©tĂ© fan. Lanfeust de Troy Ă©tait vraiment une rĂ©vĂ©lation vĂ©cue durant mon adolescence. J’ai Ă©galement beaucoup aimĂ© des sĂ©ries comme Le chant d’Excalibur, LĂ©o Lodenou Les MaĂźtres cartographes. HĂ©las, sa production trĂšs dense a dĂ©bouchĂ© sur une grande baisse de qualitĂ© Ă  mes yeux. Cela fait que je m’étais Ă©loignĂ© de ses ouvrages. C’est une critique Ă©logieuse lue dans un magazine qui m’a incitĂ© Ă  m’offrir New York, premier opus de cette nouvelle saga. J’espĂ©rais que cette nouvelle chance me rĂ©concilierait avec l’écrivain de mes tendres annĂ©es


La quatriĂšme de couverture s’avĂšre trĂšs pĂ©dagogique : « Ekhö est un monde miroir de la Terre. On y retrouve nos villes, nos pays, mais lĂ©gĂšrement diffĂ©rents : l’électricitĂ© n’existe pas, les dragons remplacent les avions de ligne, les wagons du mĂ©tro sont sur le dos d’étranges mille-pattes
 Mais les plus Ă©tonnants sont les Preshauns qui, sous leurs airs de peluches formalistes, semblent tenir les rĂȘnes de ce monde
 Une Ă©tudiante, Fourmille, et Yuri, son voisin de siĂšge dans le 747 qui les amĂšne Ă  New York se trouvent prospulsĂ©s sur Ekhö et doivent apprendre Ă  y trouver leur place. Ce qui se complique lorsque Fourmille se retrouve habitĂ©e par l’esprit d’une vieille tante morte
 »

Un New York au croisement du Moyen-Age et du vingt-et-uniĂšme siĂšcle

L’auteur nous annonce « une aventure fantastique, drĂŽle et dĂ©calĂ©e, qui nous entraĂźne dans un Ă©trange reflet de notre sociĂ©tĂ© ». Le programme est ambitieux mais je ne demandais qu’à partager ce point de vue une fois l’album refermĂ©. Le principe de ces rĂ©alitĂ©s parallĂšles est souvent usitĂ© dans la littĂ©rature, la bande dessinĂ©e ou le cinĂ©ma. Son attrait humoristique rĂ©side souvent dans la rĂ©interprĂ©tation des codes et des habitudes de notre sociĂ©tĂ© dans un contexte lĂ©gĂšrement diffĂ©rent. Il s’agit d’un des fondements scĂ©naristiques de Ekhö. Arleston a souvent su jouer avec ce type de dĂ©tournements dans ses sĂ©ries prĂ©cĂ©dentes. Il y arrive Ă©galement ici. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir Ă  naviguer dans ce New York au croisement du Moyen-Age et du vingt et uniĂšme siĂšcle. L’auteur arrive Ă  rendre crĂ©dible et drĂŽle beaucoup de dĂ©tails par des textes et des anecdotes bien choisis. Le travail graphique de Barbucci met bien l’ensemble en valeur et fait en sorte qu’une vraie bonne humeur se dĂ©gage de la lecture.

L’intrigue en elle-mĂȘme est classique. Des personnages se trouvent projeter dans un monde inconnu dont ils maitrisent trĂšs partiellement les us et coutumes. Leur prĂ©sence n’étant pas alĂ©atoire, ils doivent donc s’adapter Ă  une sociĂ©tĂ© nouvelle tout en menant Ă  bien une mission dont ils connaissent bien peu de choses. L’évolution de la trame est assez linĂ©aire. Elle n’est pas particuliĂšrement dense mais est se dĂ©roule de maniĂšre rĂ©guliĂšre et solide. L’histoire ne souffre d’aucun temps mort et le dĂ©nouement n’est pas particuliĂšrement abracadabrant. Aucune planche n’est inutile ou bĂąclĂ©e. Bref, Ekhö offre une lecture intĂ©ressante dont on n’attend la fin avec une rĂ©elle curiositĂ©.

La belle rĂ©ussite de ce tome est la qualitĂ© de ces personnages. Graphiquement tout d’abord, ils sont trĂšs rĂ©ussis. Chaque nouveau protagoniste ne nous laisse pas indiffĂ©rent grĂące son apparence crĂ©Ă©e par le trait de Barbucci. Il possĂšde un style assez rĂ©ussi qui ravira tous les publics. Ensuite, l’histoire laisse une grande part Ă  ses hĂ©ros. Que ce soit Fourmille ou Yuri, ils sont trĂšs attachants et drĂŽles. Leur binĂŽme fonctionne bien. Ils sont trĂšs diffĂ©rents, ne s’apprĂ©cient pas mais sont indispensables Ă  l’autre pour s’en sortir. La recette n’est pas originale mais elle est bien exĂ©cutĂ©e.

En conclusion, Ekhö m’a rĂ©conciliĂ© avec le travail d’Arleston. Je n’ai plus besoin de me plonger dans ses vieux albums pour retrouver sa capacitĂ© Ă  Ă©crire des histoires dynamiques, drĂŽle et prenantes. Je suis donc curieux de savoir comment Ă©voluera cette sĂ©rie. Restera-t-on dans ce monde miroir ou voyagera-t-on ailleurs ? Les personnages principaux resteront-ils les mĂȘmes ou non ? Pour cela il faut attendre la suite. Mais cela est une autre histoire


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Note : 13/20

L’atelier mastodonte, T2 : Alfred, Guillaume Bianco, BenoĂźt Feroumont, Keramidas, Julien Neel, Nob, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann

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Titre : L’atelier Mastodonte, T2
Scénaristes : Alfred, Guillaume Bianco, Benoßt Feroumont, Keramidas, Julien Neel, Nob, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Dessinateurs : Alfred, Guillaume Bianco, Benoßt Feroumont, Keramidas, Julien Neel, Nob, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Parution : Juin 2014


« L’atelier Mastodonte » est un projet original nĂ© dans les pages de Spirou. Il est l’Ɠuvre conjointe de neuf auteurs : Alfred, Bianco, Feroumont, Keramidas, Neel, Nob, Tebo, Trondheim et Yoann. Certains me sont familiers depuis longtemps, d’autres sont entrĂ©s rĂ©cemment dans mon univers. Chaque planche de cet ouvrage au format Ă  l’italienne est dessinĂ© avec un trait diffĂ©rent, le tout format un ensemble cohĂ©rent et drĂŽle.

Une diversité des personnalités.

L'atelierMastodonte2bLe bouquin se compose de cent vingt-six planches. Chacune peut ĂȘtre lue indĂ©pendamment tout en Ă©tant liĂ©e Ă  la prĂ©cĂ©dente ou Ă  la suivante. L’originalitĂ© de la structure du propos possĂšde un rĂ©el potentiel. La diversitĂ© des personnalitĂ©s doit relancer en permanence l’attrait du lecteur. De plus, le principe du strip booste l’intensitĂ© de la lecture. A l’opposĂ©, il faut veiller Ă  ne pas diffuser une impression de fouillis brouillon.

Le point de dĂ©part de l’histoire est le suivant : Trondheim crĂ©e un atelier regroupant ses collĂšgues prĂ©cĂ©demment citĂ©s. Cet album nous plonge dans le quotidien crĂ©atif de cette troupe de joyeux lurons. La dimension despotique de Lewis est moins mise en avant que dans le premier tome. MalgrĂ© tout, cela reste un fil conducteur efficace sur le plan humoristique. Chaque apparition du chef  fait sourire sans difficulté ! Certains lecteurs reprochaient Ă  l’opus prĂ©cĂ©dent les blagues trop systĂ©matiquement scatologiques mettant en scĂšne Tebo. Cet aspect est toujours prĂ©sent mais peut-ĂȘtre dissĂ©minĂ© avec davantage de parcimonie.

Mais cette suite ne se rĂ©sume pas Ă  une redondance des mĂ©canismes comiques dĂ©jĂ  utilisĂ©s. Les protagonistes dĂ©cident de dĂ©placer leur lieu de travail dans un superbe chĂąteau. Cela donne lieu Ă  des histoires de chevaliers, de fantĂŽmes et de siestes en forĂȘt. Cela offre un second souffle intĂ©ressant Ă  l’histoire et chatouille aisĂ©ment les zygomatiques. Les auteurs alternent ces vacances studieuses Ă  la campagne avec d’autres scĂšnes dans l’atelier parisien. Elles mettent en scĂšne deux auteurs qui se font passer pour Trondheim. Cela permet Ă  la narration de ne pas ronronner.

La grande diversitĂ© d’auteurs est une force narrative importante. Chacun possĂšde son trait, son ton et sa corde humoristique. L’ensemble s’harmonise plutĂŽt bien et offre une lecture pleine de surprises et de rebondissements. Je connaissais la majoritĂ© d’entre eux de noms mais j’ai pris plaisir Ă  dĂ©couvrir leur style et une petite partie de leur univers. Tous rĂ©unis opĂšrent sur un spectre suffisamment large pour attiser notre curiositĂ© de maniĂšre constante.

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Le bilan est trĂšs positif. Ce second opus donne la banane. Il peut se lire d’une traite dans son lit ou se feuilleter dans les transports en commun. Sa construction scĂ©naristique couplĂ©e Ă  sa petite taille en fait un compagnon en toute circonstance. Le dĂ©nouement laisse croire qu’il n’y aura pas de suite. J’espĂšre l’avoir mal compris et m’ĂȘtre trompĂ© car je regretterai de ne pas suivre les nouvelles aventures de ces joyeux lurons


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Note : 14/20

Slhoka, T8 : L’Ă©pingle des Ă©phĂ©mĂšres – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T8 : L’Ă©pingle des Ă©phĂ©mĂšres
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Juin 2014


« Slhoka » est une sĂ©rie qui, de mon point de vue, se dĂ©tĂ©riore depuis que les auteurs ont dĂ©cidĂ© de lui offrir un second cycle. La premiĂšre tĂ©tralogie Ă©tait rythmĂ©e et divertissante. Elle ne rĂ©volutionnait pas le genre « space fantasy » mais offrait un moment agrĂ©able de lecture. Le scĂ©nariste Ulrig Godderidge et le dessinateur Ceyles ont dĂ©cidĂ© de poursuivre les aventures de ce hĂ©ros au puissant pouvoir. « L’Epingle des EphĂ©mĂšres » est le huitiĂšme acte de la saga et s’inscrit dans cette suite se dĂ©roulant dix ans aprĂšs l’histoire initiale. Je dois vous avouer que les trois tomes prĂ©cĂ©dents m’ont Ă©normĂ©ment déçu. NĂ©anmoins, je suis un lecteur fidĂšle et ai du mal Ă  renier une sĂ©rie que j’ai entamĂ©e. Ainsi, je suis parti Ă  la dĂ©couverte de cette nouvelle aventure avec quelques apprĂ©hensions teintĂ©es d’un lĂ©ger espoir d’amĂ©lioration


L’épisode prĂ©cĂ©dent avait laissĂ© Slhoka prisonnier du JĂ€ipurna, dimension parallĂšle habitĂ©e par les Dieux. Son retour dans la rĂ©alitĂ© s’avĂšre complexe. Le rĂ©sultat est que Shani a envahi et son enveloppe corporelle et que M’Ma Bay abrite son esprit tout en essayant de la dominer. La situation est claire et explicitĂ©e dĂšs les premiĂšres pages. Les enjeux sont simples. Il faut mettre la main sur Shani tout en empĂȘchant l’ñme de M’Ma Bay de dominer celle du hĂ©ros.

Pour les adeptes de vaudou et d’esprit possĂ©dĂ©…

Le souci rencontrĂ© au cours de la lecture est que la situation finale ressemble comme deux gouttes d’eau Ă  la situation initiale. La diffĂ©rence est que l’esprit n’habite plus une vieille dame aux pouvoirs intrigants mais une jolie jeune femme Ă  l’ambition dĂ©vorante. Sorti de cela, il ne se passe rien ! Quarante-six pages pour si peu ! La trame a le droit de faire une pause mais dans ce cas, il faut compenser avec autre chose. Cela peut-ĂȘtre de l’action, de l’humour ou de l’émotion
 Il n’y a rien de tout cela. On se contente de suivre un petit groupe dĂ©ambuler dans ce qui ressemble Ă  un bayou de Louisiane
 Les seuls Ă©vĂ©nements qui agrĂ©mentent leurs pĂ©rĂ©grinations sont des crises existentielles et rĂ©pĂ©titives de deux esprits cohabitant dans un mĂȘme corps.

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Je regrette qu’une nouvelle fois SvendaĂŻ et Kraa soient absents de l’histoire. La premiĂšre est une jeune femme avec une forte personnalitĂ© dont la relation avec Slhoka est centrale dans l’univers de la saga. Le second est un soldat efficace au caractĂšre bourru qui participe activement Ă  la fibre humoristique de l’ensemble. Leurs mises en hibernation est une raison de la baisse de qualitĂ© de la sĂ©rie. De mon point de vue, les pĂ©ripĂ©ties des deux derniers tomes auraient pu aisĂ©ment tenir dans un seul opus sans ĂȘtre particuliĂšrement dense. Les auteurs diluent leur intrigue. Est-ce pour faire durer le plaisir ou parce qu’ils ne savent pas oĂč ils vont ? Dans les cas, cela donne un rĂ©sultat narratif particuliĂšrement faible.

Sur le plan graphique, il n’y a rien de rĂ©volutionnaire Ă  signaler. Je n’ai pas Ă©tĂ© un grand fan du changement de dessinateur opĂ©rĂ© aprĂšs le troisiĂšme acte. Depuis, je ne peux pas dire que le style de Ceyles m’ait conquis. Je trouve que son style manque de personnalitĂ© et que les dĂ©cors sont dĂ©nuĂ©s d’atmosphĂšres. Je n’ai ressenti ni dĂ©paysement ni oppression ni angoisse. Pourtant le dĂ©roulement du scĂ©nario laissait de la place Ă  une ambiance dense et prenante. Mais l’occasion n’a pas Ă©tĂ© saisie et c’est regrettable. NĂ©anmoins, il Ă©tait difficile de sublimer une trame manquant autant d’aspĂ©ritĂ©s.

Vous l’aurez compris, « L’Epingle des EphĂ©mĂšres » ne m’a pas enthousiasmĂ©. Cet opus confirme la dĂ©liquescence de « Slhoka ». Je trouve triste qu’une aventure initialement sympathique et divertissante traine autant en longueur qu’elle en devient horripilante et frustrante. Je doute fortement que la chute en cours puisse ĂȘtre suivie d’une remontĂ©e fut elle lĂ©gĂšre
 Mais qui sait ? L’espoir fait vivre


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Note : 4/20

Slhoka, T7 : L’autre rive – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T7 : L’autre rive
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Juin 2013


« L’autre rive » est le septiĂšme tome de »Slhoka ». Il est apparu dans les librairies en juin dernier. EditĂ© chez Soleil, il est l’Ɠuvre conjointe de Godderidge, Ceyles et Vincent. Ils s’occupent respectivement du scĂ©nario, des dessins et des couleurs. Il s’agit d’un album de format classique dont le prix avoisine quatorze euros. La couverture est dans les tons marron, orange et gris. On y dĂ©couvre le hĂ©ros Ă©ponyme une arme Ă  la main. Il y est accompagnĂ© d’un tigre ailĂ© qui ne nous est pas inconnu. Les paysages apparaissent apocalyptiques. L’atmosphĂšre qui s’en dĂ©gage est sombre et inquiĂ©tante.

La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente les mots suivants : « Ishtor, la dĂ©esse maudite libĂ©rĂ©e de sa prison Ă©ternelle, veut reprendre le pouvoir des dieux et celui de Slhoka afin de dĂ©truire Link-ArchoĂŻde. Errant dans les marais des Basboues avec Krk, le bayan des MĂ©andres, Slhoka Ă©labore un plan pour rejoindre Nagaghuli et les autres DĂ©itĂ©s emprisonnĂ©es dans le Jaipurna. Mais comment convaincre les Dieux devenus ses ennemis, de s’unir Ă  lui
 »

La lecture du synopsis met rapidement les choses au clair : il est compliquĂ© de se plonger dans cette histoire sans avoir lu les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Pour rĂ©sumer succinctement l’ensemble, je pourrais dire que « Slhoka » est une histoire classique construite autour de la notion d’élu. Le hĂ©ros est au-dessus de ses aventures un simple pilote militaire. Suite Ă  un crash, il atterrit sur une planĂšte qui lui rĂ©vĂ©lera un pouvoir dont il Ă©tait ignorant. Il devient alors un leader et un symbole Ă  la puissance unique. Le quatriĂšme tome se concluait sur un combat final Ă  grande ampleur. Le deuxiĂšme cycle se dĂ©roule dix ans plus tard. Slhoka est en pleine dĂ©pression et son pouvoir a quasiment disparu. Les deux albums prĂ©cĂ©dents le voient retrouver sa force contraint et forcĂ© devant les enjeux. En effet, une dĂ©esse maudite est dans la place et ça ne rigole pas


Une atmosphĂšre proche du chamanisme.

L’atmosphĂšre de « L’autre rive » est construite autour du chamanisme. Les premiĂšres pages nous immergent dans un univers proche des bayous de la Louisiane. Le travail graphique transcrit trĂšs justement cette ambiance. La rencontre avec une sorciĂšre locale qui arrive Ă  contacter des forces occultes accentue le phĂ©nomĂšne. Dans la deuxiĂšme partie, Slhoka passe son temps Ă  voyager entre deux mondes : sa rĂ©alitĂ© et le monde de Jaipurna. Ce dernier est un univers dans lequel vive les dieux. Sa nature onirique couplĂ©e Ă  l’apocalypse qui accompagne la lecture est dans la lignĂ©e de la dimension « shamanisme » de l’ensemble.

L’histoire se centre entiĂšrement autour du personnage de Slhoka. La fin de l’épisode prĂ©cĂ©dent concluait sur le hĂ©ros qui avait repris goĂ»t Ă  la vie. Il semblait retrouver des pensĂ©es plus positives. La premiĂšre partie le voit avancer irrĂ©mĂ©diable vers un affrontement avec son ennemie. La seconde nous fait vivre le combat. La trame est simple, un petit peu trop. J’ai le sentiment que cet album aurait pu ĂȘtre rĂ©duit de moitiĂ© sans qu’on ne perde ni intĂ©rĂȘt ni information. L’ensemble est assez diluĂ©. Le duel entre les deux combattants traine en longueur. Le fait qu’il se dĂ©roule dans un univers parallĂšle est intĂ©ressant car il ouvre des perspectives scĂ©naristiques. Par contre, sa longueur et sa construction les rapprochent trop souvent d’un combat Ă  la « Dragon Ball ». Et ce n’est pas un compliment.

L’une des consĂ©quences de ce choix narratif est de faire totalement disparaitre du dĂ©cor les personnages secondaires. Le plaisir que je trouvais en dĂ©couvrant le dĂ©but de la saga Ă©tait la galerie de protagonistes qui gravitaient autour de Slhoka. Ces derniers offraient un ton dĂ©calĂ© et drĂŽle qui faisait naitre un vrai plaisir de lecture. Tout cela a disparu petit Ă  petit. Le paroxysme est atteint dans cet Ă©pisode. Les doigts d’une main suffisent quasiment Ă  compter les intervenants dans cet album. C’est dommage. De plus, le fil conducteur global de la sĂ©rie est de plus en plus dur Ă  suivre. Les trois derniers albums manquent cruellement de liens entre eux. On a la sensation que l’auteur ne sait pas oĂč il va et ce sentiment n’est pas des plus agrĂ©ables.

Ceyles se charge des dessins depuis le dĂ©but du second cycle. Je vous avoue que je suis moins sensible Ă  son trait que je ne l’étais Ă  celui du dessinateur des premiers opus. Je ne suis pas un grand de son style qui manque, Ă  mes yeux, de dĂ©tails. J’aimerai que les personnages possĂšdent une identitĂ© graphique plus forte. De plus, leurs expressions manquent trop souvent de finesse. Par contre, son travail sur les dĂ©cors est de qualitĂ©. Que ce soit dans les marais ou dans le monde des dieux, il arrive Ă  faire naĂźtre une vraie ambiance qui nous porte sans mal. Il s’agit incontestablement d’un des points positifs de l’album.

Au final, ce tome est trĂšs moyen. Il confirme la difficultĂ© rencontrĂ©e par l’auteur Ă  offrir un second souffle Ă  sa saga. La conclure aprĂšs la fin du premier cycle m’apparait de plus en plus comme la solution qui aurait dĂ» ĂȘtre choisie. NĂ©anmoins, je suis fidĂšle en lecteur et attendrais avec curiositĂ© le prochain tome avec toujours le mĂȘme espoir d’y retrouver le plaisir simple que me procurait les premiĂšres Ă©tapes des aventures de Slhoka. Mais cela est une autre histoire


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Note : 6/20