Titre : Donjon crépuscule, T111 : La fin du donjon
Scénaristes : Lewis Trondheim & Joann Sfar
Dessinateur : Mazan
Parution : Mars 2014
 « La Fin du Donjon »⊠Le titre du tome 111 de « Donjon CrĂ©puscule » est sans Ă©quivoque : câest la fin ! La grande aventure nĂ©e de lâimagination de Lewis Trondheim et Joann Sfar allait vivre Ă son dĂ©nouement. La lecture du tome prĂ©cĂ©dent « Haut Septentrion » nous prĂ©sentait un premier angle de vue sur le combat final qui concluait la saga. Mais « La Fin du Donjon » conte les Ă©vĂ©nements perçus Ă travers Marvin et Herbert, les deux hĂ©ros lĂ©gendaires. Les deux auteurs ont confiĂ© les dessins Ă Mazan, dĂ©jĂ vu sur le premier Ă©pisode de « Donjon Monsters ». Sorti chez Delcourt, en mars dernier, lâalbum Ă©tait prĂ©sentĂ© par une trĂšs jolie couverture. On y dĂ©couvrait les ruines du Donjon dans lesquelles la nature reprenait le dessus. Jâai trouvĂ© cette illustration trĂšs rĂ©ussie. JâespĂ©rais que le reste de la lecture serait Ă la hauteur et offrirait à « Donjon » une conclusion brillante.
« Plus les Ăźlots de Terra Amata montent, moins il y a dâoxygĂšne. Tandis que Marvin Rouge et Zakutu tentent de protĂ©ger les objets du Destin, Herbert et le Roi PoussiĂšre sont obligĂ©s de faire allĂ©geance Ă lâEntitĂ© noire afin dâobtenir le prĂ©cieux oxygĂšne. La fin du Donjon nâa jamais Ă©tĂ© aussi proche ! Mais la rĂ©sistance est en marche. » VoilĂ le rĂ©sumĂ© offert par le site BD Gestâ. A mes yeux, il prĂ©sente clairement les enjeux pour tout lecteur rĂ©gulier de la sĂ©rie.
Il est Ă©vident quâessayer de lire cet album sans connaĂźtre les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents est une mission impossible. Il nây a pas de piqĂ»re de rappel. Les auteurs plongent immĂ©diatement dans le dur. Lâhistoire peut ĂȘtre perçue comme un spin off de « Haut Septentrion ». Il faut au moins avoir entiĂšrement lu le cycle « Donjon CrĂ©puscule » qui relate la fin du Donjon. Il se compose actuellement dâune dizaine dâouvrages.
Un rythme effréné
Un des dĂ©fauts que ne possĂšde pas cet album est le fait de ne pas ĂȘtre habitĂ© par des temps morts. Le rythme est effrĂ©nĂ©. Les Ă©vĂ©nements sâenchainent. Lâaction est de sortie. Mazan a un gros travail dâillustration Ă faire pour faire ressentir le mouvement perpĂ©tuel qui accompagne les pĂ©rĂ©grinations dâHerbert et Marvin. Ils nâarrĂȘtent pas de courir aux quatre coins de Terra Amata. Le trait de lâauteur traduit assez bien cette sensation de course permanente contre la montre. Le lecteur nâa jamais le temps de souffler. NĂ©anmoins, jâapporterais un bĂ©mol. Lâensemble mâapparait brouillon. Jâai parfois eu la sensation que scĂ©nario Ă©tait un cousin du diable de Tasmanie. Ce nâest pas dĂ©sagrĂ©able dans lâensemble mais cela mâa essoufflĂ© par moment.
Le dĂ©nouement est connu dans les grandes lignes avant mĂȘme la dĂ©couverte de la premiĂšre page. Le fait dâavoir lu le tome 110 de « Donjon CrĂ©puscule » donne beaucoup dâinformations Ă ce propos. Cela fait que jâai eu du mal Ă me passionner pour les rebondissements qui jalonnent le trajet dâHerbert tout au long de lâhistoire. Par contre, jâĂ©tais attentif Ă tous les moments partagĂ©s entre le palmipĂšde et son ami dragon. Ils forment le duo central de la saga. Il Ă©tait donc important de savourer les derniers temps passĂ©s Ă leurs cĂŽtĂ©s. Jâai regrettĂ© que cet aspect nostalgique et Ă©motionnel soit en retrait par rapport Ă l’action pure. Je ne le reproche pas aux auteurs. Câest leur choix et leur Ćuvre. NĂ©anmoins, je regrette que le « au revoir » soit finalement aussi brutal. Seules les trois derniĂšres pages sont apaisĂ©es et closent lâaventure avec poĂ©sie. Parsemer le reste de lâalbum de ce type de pensĂ©es ou de phrases ne mâaurait pas dĂ©plu. Dans un genre trĂšs diffĂ©rent, je trouvais la fin de « Lapinot » bien plus intense et mieux amenĂ©e.
Pour conclure, jâai passĂ© un bon moment Ă assister Ă la fin du Donjon. Le plaisir que jâai eu Ă retrouver Herbert et Marvin ensemble mâa fait oublier les quelques dĂ©fauts que dĂ©gageait par moment la lecture. Il est indispensable pour tout adepte de la saga de sây plonger pour boucler la boucle. Il ne me reste plus quâĂ espĂ©rer quâun jour les auteurs trouveront le temps de combler quelques trous que possĂšde la grande Histoire du Donjon. Lâespoir nâa jamais tuĂ© personneâŠ
Note : 12/20