Business is business


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Titre : Business is Business
Scénariste : Yan Lindingre
Dessinateur : Julien/CDM
Parution : Septembre 2011


En cette année d’élections présidentielles, la satire politique prend de l’importance… Il n’est donc pas étonnant de retrouver des ouvrages ouvertement critiques, tel que « Business is business » de Lindingre (au scénario) et Julien/CDM (au dessin). Car si le titre renvoie plutôt au monde de l’entreprise, c’est avant tout de politique dont il s’agit dans cet ouvrage. 

businessisbusiness2Les protagonistes principaux sont la famille Blanchard et leur entreprise Blanchard & Blanchard. Mouillés dans toutes les affaires douteuses, liés à tous les partis politiques et prêts à tout pour garder leur pouvoir économique, on suit leurs manœuvres pour conquérir encore et toujours de nouveaux marchés et faire plus de profits. Pour cela, ils vont organiser une fête délirante sur un bateau afin de que leur ami président de la république puisse rencontrer une petite journaliste sur laquelle il avait flashé… Evidemment, tout cela n’est pas sans contrepartie…

Un ouvrage militant parodiant les élites.

Si techniquement, aucun personnage n’existe vraiment (les noms ayant été changés), c’est une véritable critique du microcosme français qui se joue là. On retrouve les liens entre les politiques, les artistes, les journalistes et les patrons. Cette connivence est traitée avec beaucoup de cynisme, la partie sur l’avatar de Kouchner étant la pire : on le voit accepter de passer à droite en plongeant dans une piscine… Et ce sont les Blanchard qui lui proposent le poste !

On pourra tiquer sur l’antisarkozysme évidemment de l’ouvrage. C’est avant tout ce quinquennat qui est attaqué. Mais il faut dire que ces dernières années ont été une forme d’apogée de la connivence entre tous ces mondes, le bling-bling en étant le symbole le plus fragrant. Evidemment, la crise financière donne un parfum d’autant plus amer au propos…

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Heureusement, Lindingre ne s’arrête pas à une simple critique du système. Il construit un véritable récit avec ses enjeux et ses retournements de situation. Dans ce genre de bande-dessinée, on risque toujours d’avoir un dessin de presse étendu sur plusieurs dizaines de pages. Ce n’est pas le cas ici.

Au niveau du dessin, c’est une réussite. Le dessin est riche et coloré et on reconnaît sans peine les différents personnages de monde médiatique français. C’est aussi une des limites de ce genre d’ouvrages. A force de mettre des références à des personnages partout, cela devient un jeu de les repérer. Et cela pose aussi la question de la pérennité de l’œuvre. En l’accent très fortement sur une époque, les auteurs prennent le risque de voir leur humour s’étioler avec le temps. Peut-être qu’une histoire plus fictionnelle aurait permis de mieux servir le propos des auteurs.

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Au final, « Business is Business » est un ouvrage sympathique. Bien réalisé, drôle, il plaira à ceux qui n’apprécient que guère les manœuvres douteuses de nos politiciens. Le monde médiatique s’en remettra sans peine, mais il est bon de voir parfois tous ces gens montrés tels qu’ils le sont : ridicules et pourtant si dangereux pour la société. Un ouvrage militant, mais qui se veut d’humour avant tout.

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