La fille du professeur

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Titre : La fille du professeur
Scénariste : Joann Sfar
Dessinateur : Emmanuel Guibert
Parution : Octobre 1997


« La fille du professeur » est un ouvrage scénarisé par Sfar et dessiné par Guibert. Je connaissais forcément le premier, sans être un grand fan, mais pas du tout le second. C’était l’occasion de découvrir un dessinateur dont le style graphique m’avait été loué. « La fille du professeur » présente deux personnages : Liliane Bowell et Imhotep IV, le pharaon momifié qui a visiblement retrouvé de la vigueur. Le tout dans une Angleterre de la fin du XIXème siècle. 

Un patchwork d’absurde, d’action et de romance

Évidemment, avec comme postulat de départ une momie vivant, cet ouvrage va faire la part belle à l’absurde. On y retrouvera de la poésie et du romantisme, « La fille du professeur » étant avant tout une histoire d’amour. Une histoire contrariée notamment par les pères respectifs des deux personnages.

lafilleduprofesseur1Il faut bien avouer que cette histoire est prenante. Démarrant un peu lentement, elle prend un rythme effréné sur la fin, faisant la part belle à l’action. Bien qu’empreinte de sentimentalisme, l’humour est très présent et les situations cocasses ne manquent pas de nous faire rire tant elles paraissent improbables ! 

Cependant, même si on est pris par l’histoire, on reste un peu dubitatif une fois l’ouvrage refermé. Car finalement, « La fille du professeur » oscille un peu entre les gens sans parfaitement trouver son axe d’attaque. Quant à l’absurde, il peut être à la fois subtil, puis trop excessif. Il y a un problème de dosage dans tous les éléments que souhaitent intégrer Sfar à l’univers. Et surtout, les auteurs ne s’embarrassent pas de la vraisemblance ou même d’expliquer un tant soit peu les situations rencontrées. Il y a des momies vivantes (en fait que deux), immortelles et dotées d’une force surpuissante. À aucun moment, il n’y a même qu’un soupçon d’explication à tout ça. Et au final, cela paraît comme une solution de facilité. L’absurde sert ici aussi les auteurs à camoufler les facilités du scénario.

Concernant la partie graphique, je suis vraiment tombé sous le charme du trait au pinceau d’Emmanuel Guibert. Les couleurs sont magnifiques et le dessin a vraiment une personnalité et du caractère. La mise en page est souvent simple, proche du gaufrier (avec quelques rares variations). Les personnages sont aisément identifiables. Les scènes de dialogues parviennent à être dynamiques et expressives. De même, les scènes d’action sont réussies et participent au sentiment d’absurde de l’histoire.

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Au final, « La fille du professeur » est une forme de patchwork d’absurde, d’action et de romance, teinté d’humour. Sublimé par le graphisme d’Emmanuel Guibert, il n’en est pas exempt de défauts pour autant. Une œuvre originale en tout cas, comme on n’en lit pas tous les jours. 

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