Chroniques de jeunesse


Titre : Chroniques de jeunesse
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Janvier 2021


Après avoir cessé de voyager dans le monde et de nous faire profiter de son expérience, Guy Delisle avait raconté, avec « Le guide du mauvais père » son rapport à ses enfants dans des petites histoires pleines d’humour. Maintenant que le dernier « guide » s’est terminé avec l’adolescence de ses enfants, Guy Delisle est venu piocher dans ses souvenirs pour nous offrir ses « Chroniques de jeunesse ». Basée sur le même schéma narratif que ses livres de voyage, l’ensemble reste plus léger avec 140 pages au compteur, le tout dans la collection Shampooing qui l’accueille depuis de nombreuses années.

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S’enfuir


Titre : S’enfuir
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Septembre 2016


Après ses récits de voyage, auréolé d’un prix à Angoulême pour le dernier, Guy Delisle avait la délicate mission de parvenir à continuer son chemin différemment, au risque de moins plaire. Après des livres léger (et dispensables) sur son rôle de père, le voilà qui revient à l’humanitaire (et à moindre mesure au voyage) avec « S’enfuir », qui raconte le récit de Christophe André, enlevé dans le Caucase en 1997. Continuer la lecture de « S’enfuir »

Le guide du mauvais père, T3

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Titre : Le guide du mauvais père, T3
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Janvier 2015


Après avoir obtenu le fauve d’or pour ses carnets de voyage (l’aboutissement étant Les Chroniques de Jérusalem), Guy Delisle s’est lancé dans une série bien moins sérieuse retraçant son quotidien d’homme au foyer qui s’occupe de ses deux enfants. Le tout est publié chez Shampooing, au format manga noir et blanc.

Le livre reprend des saynètes entre le père et son fils ou le père et sa fille. Le tout est essentiellement basé sur des dialogues où Guy Delisle est en décalage avec la personne qu’il a en face. Soit il tente des techniques d’éducation fumeuse, soit il traite ses enfants comme des adultes. La plupart du temps, il fait preuve de beaucoup mauvaise foi, d’où le titre de l’ouvrage !

On attend avec impatience une intégrale.

LeGuideDuMauvaisPere3aDans ce troisième tome, Guy Delisle ne faiblit pas. Les scènes sont drôles, toutes réussies et les dialogues truculents. Même si la mécanique est bien huilée, c’est un véritable plaisir de lecture. Hélas, le fait que seulement deux dessins (voire un seul) soient imprimés par page fait que l’ouvrage se lit très vite et on reste immanquablement sur sa faim. Comme pour les précédents, c’est le format choisi par l’éditeur pour ces recueils de blog qui est à blâmer. Tout ça se lit trop vite. À 10 euros le livre, on préférerait une intégrale plutôt que trois petits bouquins, quitte à avoir un livre plus grand ou plus épais.

Du coup, le dessin de Guy Delisle, plutôt agréable dans ses carnets de voyage, paraît ici plus limité, presque flemmard. Très peu de décors, des personnages statiques… C’est très limité, même si c’est efficace. Alors ce qui passe sur écran passe beaucoup moins sur papier. Clairement, des petites scènes animées et dialoguées seraient l’idéal. Le passé de Guy Delisle dans l’animation peut-il nous faire rêver ?

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Comme pour beaucoup d’ouvrages de cette collection, on ne peut qu’être rebuté devant la rapidité de lecture et l’aspect des dessins vite faits, en copier-coller. Malgré tout, il ne faut pas que cela cache l’humour percutant de l’auteur et la qualité constante de ses saynètes. Bref, un livre parfait à prendre en bibliothèque ou à se faire prêter. Pour l’acheter, c’est à vous de voir.

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note3

Shenzhen

shenzhen


Titre : Shenzhen
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Avril 2000


Avec ses quatre carnets de voyage, Guy Delisle a fini par obtenir un prix à Angoulême pour « Chroniques de Jérusalem ». Mais tout a commencé à 2000 avec Shenzhen, où il relate son expérience en Chine, dans la ville de Shenzhen. Si Guy Delisle a visité des pays très différents (Chine, Corée du Nord, Birmanie, Israël), il en récupère à chaque fois tout ce qui en fait le décalage culturel. En passant plusieurs mois sur place, il s’approprie réellement la vie locale. Le tout est publié à L’Association pour 150 pages de décalage culturel.

À l’époque, Guy Delisle travaille dans l’animation. Cette dernière étant délocalisée en Asie (en Chine donc, puis en Corée du Nord), il part superviser les équipes locales et vérifier que les plans sont correctement faits. C’est l’occasion d’un premier choc culturel sur la façon de travailler des Chinois…

Le Lost in translation de la bande-dessinée

shenzhen1L’autre partie est bien évidemment le choc culturel avec le pays. La Chine n’est pas le pays le plus ouvert du monde et les problèmes de passages dans certaines zones le montre bien. Mais surtout, la langue est un vrai souci. Peu de chinois parlent anglais et beaucoup le parlent très mal. Guy Delisle est donc souvent dans l’incapacité de communiquer et passent des week-ends seuls… Sur ce point, on ressent parfaitement le côté « Lost in translation ». Seul membre occidental à être venu sur place, il est très isolé. De plus, la Chine ne propose pas réellement de moyen de se réunir entre expats.

La force des carnets de voyage de Guy Delisle est de ne pas chercher à écrire un documentaire détaillé sur son expérience. Il dit ce qu’il voit, ce qui le choque, sans chercher à appuyer sur l’aspect politique des choses. C’est le lecteur qui, guide subtilement, se fait son opinion. L’auteur exprime un ressenti et ne cherche pas à nous le présenter comme une vérité objective.

Concernant le dessin, l’auteur opte pour un dessin plus fouillé que ce qu’il produira par la suite. Le trait reste simple, mais la colorisation en niveaux de gris apporte de la matière. C’est expressif et plutôt réussi comme choix graphique. Et plutôt adapté à la saleté de la Chine décrite par le livre.

« Shenzhen » est une réussite. Guy Delisle trouve vite son ton. Son carnet de voyage, sous forme d’anecdotes, passionne. On s’intéresse autant aux péripéties de Guy qu’au pays en lui-même. Un subtil équilibre que l’auteur saura garder à chacun de ses bouquins.

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note4

Le guide du mauvais père, T1

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Titre : Le guide du mauvais père, T1
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Janvier 2013


Guy Delisle est un auteur canadien qui s’est fait connaître dans le petit monde de la bande-dessinée par ses récits de voyage dans des pays tous plus intéressants les uns que les autres. Il a atteint la consécration avec « Chroniques de Jérusalem », auréolé d’un Fauve d’Or au Festival International de la Bande-Dessinée d’Angoulême en 2012. Fort de cette reconnaissance, il décide alors de mettre en pause ses récits de voyages pour proposer « Le guide du mauvais père », un ouvrage autobiographique bien plus léger. Le tout paraît chez Shampooing, dans un format manga. Cela pèse quand même 190 pages pour une dizaine d’euros.

Ce qui marque d’emblée est l’aspect bloguesque de l’ensemble. On est dans la pure anecdote père/enfant dessiné avec un trait simple et sans fioritures. Ainsi, les « cases » sont nombreuses, les blancs importants. Tout se passe donc essentiellement dans le dialogue (et les silences qui en font partie). Le tout en lien avec son fils (l’aîné) et sa fille (plus jeune).

Un auteur attendu au tournant

J’avoue que j’attendais un peu Delisle au tournant. Ses livres ayant une part d’intérêt non-négligeable liée au côté documentaire, j’étais un peu curieux de voir ce que pouvait donner un ouvrage purement humoristique. Force est de constater que c’est plutôt réussi. Même si le thème du père indigne et cynique n’est pas nouveau, l’auteur possède un vrai talent dans les réparties et les situations. Quant à savoir où est la part de vrai là-dedans… Les anecdotes font donc mouche, les chutes sont drôles et, chose à signaler, les dialogues aussi. Les situations sont souvent assez longues, même si le format du livre donne des impressions de longueur un peu biaisées.

Cependant, force est de constater que le livre se lit un peu vite, et ce malgré les 190 pages. Le dessin très simple, les nombreux silences, le fait qu’il n’y ait en moyenne que deux dessins par page donnent un rythme de lecture bien trop soutenu. Et la frustration guette à la fin de l’ouvrage. Pas étonnant qu’un tome deux soit sorti depuis. On atteint un peu la limite de ces livres typés blog. En recueil, ce n’est pas forcément toujours adapté. Le même sentiment m’avait touché lorsque j’avais découvert les recueils de Bastien Vivès dans la même collection. Certes, chaque livre n’est pas bien cher, mais l’ensemble est excessif.

Au final, ce « Guide du mauvais père » montre que Guy Delisle est tout à fait capable de séduire sans le background d’un pays exotique. Son humour fait mouche et la lecture est un vrai plaisir. Cependant, à 10 euros le bouquin, vous risquez de rester un peu sur votre faim à la fermeture de l’ouvrage. A vous de voir.

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Chroniques de Jérusalem

ChroniquesDeJerusalem


Titre : Chroniques de Jérusalem
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Novembre 2011


Guy Delisle a imposé son style dans ses livres de voyage. Après la Chine, la Corée du Nord et la Birmanie, le voilà qui arrive en Israël, à Jérusalem. Publié comme le précédent aux éditions Delcourt, dans la collection Shampooing, l’auteur canadien a su bonifier son trait et sa narration au point que ce « Chroniques de Jérusalem » obtienne le prix du meilleur album au Festival International de Bande-Dessinée d’Angoulême en 2012 ! Alors, qu’en est-il ? Ce prix est-il mérité ?

Le terme de « chroniques » est parfaitement adapté car nous allons avoir droit ici à de nombreuses anecdotes et morceaux de vie. Pas question de créer une longue narration. Si bien que malgré le nombre de pages importants (plus de 300 !), le livre se lit très agréablement, la lecture pouvant s’arrêter à tout moment sans problème. Guy Delisle suit donc sa femme, qui travaille à Médecins Sans Frontières, en Israël. Ils s’installent à Jérusalem Est (côté arabe) et l’auteur reprend son activité de père au foyer. Pendant que sa femme s’active, il s’occupe de son enfant. L’idée est de trouver de quoi tromper l’ennui. Le jardin d’enfant est, entre autres, une des grandes quêtes du canadien.

Un regard plus affûté

Évidemment, l’aspect touristique est vite présent. Guy Delisle visite le pays (ou du moins les environs) avec sa candeur habituelle. Il évite tout jugement (même si celui-ci transparaît) et note avant tous les incohérences et ce qui le choque de visu. Ainsi, voir des fusils d’assaut régulièrement le laisse perplexe… L’appel à la prière le fait sursauter…  Tout est raconté de façon chronologique. Ainsi, dans la seconde moitié, la surprise est moins présente chez l’auteur. Le regard se fait plus affûté, bien que toujours sans présenter ses opinions.

Si Delisle avait l’habitude des pays assez fermés, ce n’est pas le cas ici. Israël est une démocratie et il est donc beaucoup plus libre de ses mouvements. Du coup, il pénètre bien plus dans l’esprit du pays que dans les autres livres. Son autonomie lui permet de toucher du doigt plus d’incohérences. Car c’est le véritable sujet du livre : Israël est présenté comme un pays complètement absurde. C’en est souvent risible, mais malheureusement aussi inquiétant. L’auteur met le doigt sur des comportements et des usages complètement improbables. Il y présente un pays où des populations vivent ensemble sans se croiser ou se parler. C’est un véritable apartheid en pleine démocratie. A cela s’ajoute les communautés religieuses les plus orthodoxes du monde… On devine alors une Jérusalem multiple, mais surtout divisée.

Au niveau du dessin, Guy Delisle a affiné son trait. C’est simple mais efficace et la narration se fait avec beaucoup de fluidité. Cette fois-ci, la couleur a plus d’importance. Le tout est souvent colorisé de façon monochrome, mais chaque couleur a un sens. Cela facilite la lecture. Quelques touches de couleurs sont ajoutés afin d’enrichir le tout (souvent en renforçant un effet, comme une explosion par exemple). Clairement, graphiquement, l’auteur progresse et propose un résultat de plus en plus abouti. 

« Chroniques de Jérusalem » est une grande réussite. Difficile d’être indifférent à ce qui y est raconté. Et en présentant le tout de façon factuel, Guy Delisle donne à son ouvrage une certaine universalité, si bien que l’on dévore le livre, allant de surprise en surprise. Un must du carnet de voyage !

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note5

Chroniques birmanes

ChroniquesBirmanes


Titre : Chroniques birmanes
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Octobre 2007


Après « Shenzen » et « Pyongyang », Guy Delisle s’attaque à la Birmanie (ou le Myanmar) dans ces « Chroniques Birmanes ». Voilà donc le troisième opus des reportages si particuliers de l’auteur canadien. Alors qu’il s’était retrouvé en Asie pour superviser des studios d’animation, le voilà désormais dans l’une des pires dictatures du monde afin de suivre sa femme qui travaille chez Médecins Sans Frontières. Exit l’animateur, voilà le père au foyer ! Delisle passe sa journée à faire de la bande-dessinée et, surtout, à s’occuper de Louis, son fils. Nouveau pavé à dévorer, ce livre pèse 263 pages et est publié chez Delcourt, dans la collection Shampooing (et non plus chez L’Association).

Si ses précédents opus possédaient une continuité relative de la narration, ce n’est pas le cas ici. Le titre prend tout son sens. C’est bien de chroniques dont il s’agit, les anecdotes étant empilées les unes aux autres. Alors bien sûr, il y a quand même une certaine chronologie, mais la lecture est ainsi un peu différente. Vu le pavé représenté, cela permet de faire des pauses plus facilement et de picorer dans l’ouvrage. Le fait que l’auteur ait passé un an et demi dans le pays justifie évidemment ce choix.

Ce que l’on pouvait regretter dans « Pyongyang », c’est que Guy Delisle ne pouvait pas atteindre l’envers du décor de la société nord-coréenne. C’est un peu la même chose ici puisque les zones les plus sensibles lui sont interdites. D’ailleurs, il n’hésite pas à le rappeler régulièrement. Cependant, la population est ici plus disserte et ses conversations avec les Birmans lui permettent de mieux saisir leur façon de vivre. On découvre ainsi la vie dans son quartier et les inévitables rencontres d’ONG.

Un rôle de candide

La force de Guy Delisle est de se donner un rôle de candide. Faussement naïf, il aborde un ton léger qui permet à l’ouvrage de se lire avec plaisir. Pas de cynisme, de propos sombres, l’auteur ne cherche pas à politiser son livre. Seuls les passages didactiques (assez rares finalement) apportent un peu sur ce plan-là. Et quand le personnage Guy Delisle décide de devenir militant pour la Dame de Rangoon, c’est pour mieux oublier ses engagements dans la case d’après… Mais derrière ce vernis non-politisé, les messages passent à foison de part les faits.

Beaucoup de personnes n’arrivent pas à se lancer dans un livre de Guy Delisle à cause du dessin. Ce serait une erreur tant le contenu vaut le coup. Surtout que le trait est simple, mais très efficace. Il est parfaitement adapté au propos et lisible. Le tout est rehaussé de gris de façon pertinente. L’auteur utilise un gaufrier de six cases, réservant la première pour le titre de l’anecdote. Il y a une certaine routine qui s’installe, plutôt confortable pour le coup. Bref, si vous n’aimez pas le trait de Guy Delisle, cela vaut le coup d’essayer de passer le cap.

Ces « Chroniques Birmanes » confirment le talent de Guy Delisle pour des récits de voyage tout en légèreté. Même si ses observations sont évidemment limitées par sa vie et qu’il n’est pas au plus près des exactions, on apprend beaucoup de choses dans cet ouvrage et l’on sourit à de multiples reprises. A lire !

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note4

Pyongyang

Pyongyang


Titre : Pyongyang
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Mai 2003


Guy Delisle s’est spécialisé dans la bande-dessinée façon carnet de voyage. En 2003, après avoir décrit Shenzen, il s’attaque à la Corée du Nord dans « Pyongyang ». Son travail d’animateur d’alors le pousse à aller superviser la production sur place. C’est donc parti pour plusieurs mois dans l’un des pays les plus fermés du monde. Son livre « 1984 » d’Orwell en poche, Delisle va découvrir la vie dans la capitale de la Corée du Nord. Le tout est publié en noir et blanc à l’Association et pèse pas moins de 176 pages.

Cela faisait longtemps que je voulais me lancer dans la lecture des ouvrages de Guy Delisle tant on m’en a dit du bien. Et son prix à Angoulême pour « Chroniques de Jérusalem » m’avait d’autant plus incité à m’y intéresser. J’ai donc choisi de démarrer avec le pays qui me fascine le plus, la Corée du Nord. A cette époque-là, Guy Delisle est célibataire et ne part donc que quelques mois. Il arrive seul en Corée du Nord où les activités ne sont pas légion… On découvre alors son quotidien avec les autres travailleurs de l’animation et les ONG.

Un ton léger, un sujet grave

Si l’auteur nous fait découvrir la Corée du Nord, c’est par son œil averti. Ainsi, les analyses profondes du régime ne sont pas d’actualité. Ce que vit et voit Delisle suffit amplement à nous renseigner sur ce régime. On découvre une population asservie, presque robotisée et de grands espaces vides (à l’image des hôtels). Le régime est à l’agonie. Il tente de le cacher, mais c’est beaucoup trop flagrant pour passer inaperçu. Surtout que l’auteur est quelqu’un de curieux qui ne ménage pas son guide (qui l’accompagne en permanence). Il aime rentrer à pied et visiter… Et en adoptant un ton léger, Delisle parvient à nous distraire en parlant d’un pays ultra-répressif… 

Au fond, en lisant l’ouvrage, on a l’impression de revivre l’expérience de Delisle. On découvre ce pays comme il l’a lui-même découvert : les incohérences, les violences, la peur, etc. Delisle n’est pas un idéologue. A aucun moment, il ne cherche à nous asséner un message politique. Bien sûr, cela transparait quand même au fur et à mesurer de la lecture, mais l’ensemble reste très factuel.

Concernant le dessin, Delisle a un trait simple, façon « nouvelle bande-dessinée ». C’est parfaitement adapté à l’ouvrage. Le tout est rehaussé d’une colorisation en niveaux de gris qui densifie un peu l’ensemble. C’est lisible et très efficace.

Au final, on ressort un peu sonné de « Pyongyang ». Devant tant d’absurdité, on ne peut qu’être révolté. Mais en choisissant un ton léger, Guy Delisle évite l’écueil d’un ouvrage trop politisé et orienté. Du coup, on sourit souvent avec un thème bien grave pourtant. Du beau travail !

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