Red Skin, T2 : Jacky

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Titre : Red Skin, T2 : Jacky
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Terry Dodson
Parution : Juin 2016


La couverture du premier tome de « Red Skin » attirait l’Ɠil et Ă©veillait la curiositĂ©. On y dĂ©couvrait une splendide jeune femme nue aux formes parfaites qui ne pouvait laisser indiffĂ©rent. Ses seuls accessoires Ă©taient une faucille et un marteau. La prĂ©sence de Xavier Dorison avait fini de me convaincre d’en dĂ©couvrir davantage sur cette nouvelle sĂ©rie. La lecture s’est avĂ©rĂ©e divertissante et m’a donc fait accueillir avec joie la parution du second Ă©pisode intitulĂ© « Jacky » il y a quelques semaines. Cette fois-ci l’hĂ©roĂŻne est davantage vĂȘtue. Cela ne l’empĂȘche d’ĂȘtre toujours accompagnĂ©e de ses deux armes originales en hommage Ă  l’empire soviĂ©tique. Le fond rose ajoute une touche colorĂ©e apprĂ©ciable Ă  cette jeune femme haute en couleur ! Continuer la lecture de « Red Skin, T2 : Jacky »

Ant-Man – Peyton Reed

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Titre : Ant-Man
RĂ©alisateur : Peyton Reed
Parution : Juillet 2015


Depuis toujours, je suis un spectateur fidĂšle des productions Marvel. Je guette chaque nouvelle sortie et ne tarde jamais trop pour aller en profiter au cinĂ©ma. Cet Ă©tĂ© marquait l’arrivĂ©e sur les Ă©crans d’un nouvel hĂ©ros : Ant-Man. N’ayant pas une culture comics trĂšs poussĂ©e, il m’était inconnu jusqu’aux premiĂšres rumeurs Ă©voquant le film. Cette ignorance ne m’a pas empĂȘchĂ© de m’installer avec impatience dans une salle obscure afin de faire sa rencontre.

Le professeur Hank Pym travaillait pour le S.H.I.E.D. il y a des dizaines d’annĂ©es. Il avait mis au point une particule au pouvoir immense : celui de rĂ©duire la distance entre les atomes. NĂ©anmoins, inquiet des consĂ©quences de l’utilisation d’une telle dĂ©couverte, il avait dĂ©cidĂ© de la garder pour lui. Son choix a fait qu’actuellement, il vit reclus dans sa demeure. Mais lorsque son ancien disciple est en passe de mettre la main sur la fameuse particule, le professeur dĂ©cide de prendre les choses en main. Pour cela, il compte sur un cambrioleur tout juste sorti de prison pour enfiler le costume d’Ant-Man


Une phase d’initiation.

« Ant-Man » est le premier chapitre des aventures cinĂ©matographiques des aventures de l’homme fourmi. Les codes du genre font que la premiĂšre partie du film est la phase d’initiation du nouveau hĂ©ros. Je dois vous avouer qu’il s’agit d’un aspect scĂ©naristique que j’apprĂ©cie bien souvent. Elle est souvent drĂŽle et assez rythmĂ©e. Elle permet Ă©galement de faire plus connaissance avec le personnage principal et d’acquĂ©rir une maĂźtrise globale des enjeux. Cet opus nous offre une phase d’introduction sympathique. Scott Lang est un escroc au grand cƓur touchant. De plus, sa maladresse et sa bonhommie le rendent tout de suite attachants. Le choix de Paul Rudd pour l’interprĂ©ter est un excellent choix. Son entrainement donne lieu Ă  des moments trĂšs amusants que je vous laisserai dĂ©couvrir. Le seul bĂ©mol que je dĂ©cĂšle dans cette partie du film est un lĂ©ger manque de rythme pour « lancer la machine ». Par contre, une fois sur les rails, elle ne se relĂąche plus


L’intrigue ne se construit pas uniquement autour de Scott. Tout d’abord, il est accompagnĂ© par le professeur Pym. Le fait que ce dernier soit jouĂ© par Michael Douglas lui donne une profondeur et un charisme certains. Il fait partie des atouts du film. D’ailleurs, sa prĂ©sence est tout aussi centrale que celle de son disciple super-hĂ©ros. Le troisiĂšme mousquetaire a les traits et les courbes d’Evangeline Lilly. Elle incarne Hope, la fille du professeur. Son sourire, son dynamisme et ses capacitĂ©s de combat en font un membre Ă  part entiĂšre de l’équipe. Et que dire des trois « collĂšgues » de Scott ? Ils sont hilarants ! Je dĂ©cerne une mention spĂ©ciale Ă  Luis qui un concentrĂ© de potentiel humoristique. Par contre, leur adversaire, Darren Cross, est moins intĂ©ressant. Cela n’est pas dĂ» Ă  l’acteur Corey Stoll mais Ă  l’écriture de l’action qui a dĂ©cidĂ© de le laisser en rentrait du trio principal.

Le ton du film se veut lĂ©ger. L’intrigue est simple. L’essentiel de l’histoire se construit autour des personnages. Le dĂ©roulement de la trame est linĂ©aire. Les retournements de situation sont rares. Par contre, les protagonistes sont trĂšs bien Ă©crits. Ils sont drĂŽles, attachants, surprenants. Pour des raisons propres Ă  chacun, j’ai eu beaucoup de plaisir Ă  passer du temps Ă  leurs cĂŽtĂ©s. Le casting est de qualitĂ© et le scĂ©nario d’Adam McKay et la rĂ©alisation de Peyton Reed les mettent en valeur. Ce choix dans l’écriture donne une identitĂ© propre Ă  « Ant-Man » et le dĂ©marque de ses acolytes blockbusters.

Par contre, il est un point commun Ă  tous Ă©pisodes estampillĂ© Marvel, c’est leur dimension spectaculaire. Ce nouvel Ă©pisode n’échappe pas Ă  la rĂšgle. La mise en scĂšne exploite parfaitement le pouvoir du hĂ©ros de pouvoir alterner taille rĂ©elle et taille rĂ©duite. Cela rend les combats inĂ©dits et prenants. De plus, le fait qu’Ant-Man puisse contrĂŽler les fourmis fait naĂźtre des scĂšnes impressionnantes et hilarantes par moment.

Pour conclure, j’ai passĂ© un trĂšs bon moment Ă  suivre les aventures de ce nouvel hĂ©ros. J’ai apprĂ©ciĂ© les scĂšnes d’action, ai savourĂ© les premiers pas laborieux de Scott, ai bien rigolĂ© et me suis attachĂ© Ă  tout ce petit monde. J’ai Ă©galement savourĂ© les diffĂ©rents croisements faits avec l’univers Avengers et Cie. Marvel confirme ici sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des divertissements de qualitĂ©. Il ne me reste plus qu’à attendre la suite


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note4

Red Skin, T1 : Welcome to America – Xavier Dorison & Terry Dodson

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Titre : Red Skin, T1 : Welcome to America
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Terry Dodson
Parution : Septembre 2014


La premiĂšre immersion de Xavier Dorison dans l’univers des super hĂ©ros a eu lieu dans « Les Sentinelles ». Il crĂ©ait Ă  cette occasion des super-soldats durant la PremiĂšre Guerre Mondiale. Cette aventure est passionnante et les quatre premiers tomes sont autant de petits bonheurs de lecture. « Red Skin » est donc la deuxiĂšme entrĂ©e du cĂ©lĂšbre scĂ©nariste dans le monde magique des collĂšgues de Superman. Nous sommes ici trĂšs loin des tranchĂ©es. C’est en pleine Guerre Froide que gravite cette hĂ©roĂŻne qui oscille entre Moscou et Los Angeles.

Le premier tome de cette saga s’intitule « Welcome to America ». Paru en novembre dernier, il prĂ©sente une couverture attrayante. Une femme nue aux courbes parfaites nous regarde derriĂšre son Ă©paule. Elle ne laisse pas indiffĂ©rente, la faucille et le marteau qu’elle tient dans les mains non plus ! La quatriĂšme de couverture Ă©veille Ă©galement l’intĂ©rĂȘt : « Arme fatale le jour. Bombe atomique la nuit. Le plus grand super-hĂ©ros amĂ©ricain est une espionne russe. »

Un décalage entre culture soviétique et univers capitaliste.

RedSkin1aJ’ai une grande confiance en Dorison. Par consĂ©quent, c’est plein d’enthousiasme que j’ai dĂ©butĂ© ma lecture. La premiĂšre vingtaine de pages nous permet de dĂ©couvrir l’hĂ©roĂŻne. Elle est le soldat d’élite soviĂ©tique. Ses performances athlĂ©tiques couplĂ©es Ă  une plastique parfaite Ă  un sex-appeal d’une rare intensitĂ© font rapidement d’elle un personnage exceptionnel. Elle a tous les atouts pour nous faire vivre de grandes scĂšnes d’action. Mais elle possĂšde aussi un potentiel sexy et humoristique qui faisait naĂźtre de grands espoirs dans cette nouvelle aventure.

Dans un second temps, nous suivons les premiers pas de VĂ©ra Ă  Los Angeles. Le fait qu’elle travaille chez un rĂ©alisateur de films pour adultes crĂ©e une autre corde Ă  la fibre comique et lĂ©gĂšre de l’ensemble. Cela s’ajoute au dĂ©calage entre la culture soviĂ©tique de l’espionne et son inhabituel univers amĂ©ricain et capitaliste. Son nouveau quotidien s’installe. Ses nouvelles habitudes donnent lieu Ă  de nombreux gags et de scĂšnes d’action assez rythmĂ©es.

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Ce changement de braquet lors de son arrivĂ©e dans la CitĂ© des Anges marque la derniĂšre accĂ©lĂ©ration de la narration. En effet, un train-train s’installe. Les actions de justicier s’enchaĂźnent sans vraiment prendre d’ampleur particuliĂšre. L’album fait exister un grand mĂ©chant. Mais sa prĂ©sence reste au final secondaire. Son principal attrait est finalement de justifier la crĂ©ation de « Red Skin ». J’espĂšre que les tomes suivants lui offriront une place plus importante. J’ai le sentiment que ce premier Ă©pisode n’est qu’une sympathique introduction.

Cet album est l’occasion de dĂ©couvrir un nouveau dessinateur. Il est amĂ©ricain et se nomme Terry Dodson. Son trait issu du comic correspond parfaitement au style narratif. J’ai apprĂ©ciĂ© son trait. Il met facilement en valeur les courbes de l’hĂ©roĂŻne et met Ă©galement en Ɠuvre des scĂšnes d’action spectaculaires. Le travail sur les couleurs m’a beaucoup plu. Je trouve que le bouquin possĂšde une identitĂ© chromatique forte. J’ai Ă©normĂ©ment apprĂ©ciĂ© ce travail.

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Pour conclure, « Red Skin » possĂšde un potentiel divertissant certain. NĂ©anmoins, il n’est pas pleinement exploitĂ© pour l’instant. La personnalitĂ© de l’hĂ©roĂŻne est suffisamment intĂ©ressante et attrayante pour faire oublier les bĂ©mols d’un scĂ©nario auquel il manque un grand final. Je guetterai donc avec intĂ©rĂȘt la parution de la suite. J’espĂšre que cette originale Red Skin trouvera un adversaire Ă  sa taille


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Kickass 3, T2 : Le dĂ©but de la fin – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kickass 3, T2 :  Le début de la fin
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Parution : Septembre 2014


La grande saga « Kick-Ass » se termine avec la parution de « Le dĂ©but de la fin ». Cette deuxiĂšme partie conclut « Kick-Ass 3 », dernier chapitre des aventures de Dave Lizewski. Sa parution chez Panini Comics date de septembre dernier. La couverture prĂ©sente « Kick-Ass » et « Hit Girl » armĂ©s et prĂȘts Ă  mener leur ultime combat. La quatriĂšme de couverture propose le synopsis suivant : « Alors qu’on dĂ©couvre comment Mindy est devenue Hit-Girl dans un long flash-back relatant sa transformation et son premier meurtre, tout se met en place pour l’ultime confrontation entre les Genovese et nos hĂ©ros. Kick-Ass endosse son costume pour la derniĂšre fois. Y laissera-t-il la peau ou triomphera-t-il de l’adversité ? »

Coups de pieu, dĂ©capitations et fusillades…

Ce nouvel ouvrage s’inscrit parfaitement dans la lignĂ©e des prĂ©cĂ©dents. La violence transpire de chaque planche. C’est toujours aussi sanglant. John Romita Jr s’en donne Ă  cƓur joie. Il n’hĂ©site pas Ă  faire dans le trash. Les coups de pieu dans la tĂȘte, les dĂ©capitations, les fusillades
 Rien n’est Ă©dulcorĂ©. Les auteurs restent honnĂȘtes avec leurs lecteurs. A contrario, la place occupĂ©e par ces scĂšnes de violence empĂȘche le scĂ©nario de dĂ©velopper une psychologie plus subtile chez ses personnages. Peut-ĂȘtre ne peut-on pas tout avoir


NĂ©anmoins, Mark Millar arrive Ă  offrir un dĂ©nouement plutĂŽt bien construit. Le flashback initial sur le passĂ© de Hit-Girl nous fait tout de suite entrer dans le vif du sujet. Ce personnage est incontestablement l’atout majeur de la sĂ©rie. MĂȘme si Dave est attachant et possĂšde son lot de qualitĂ©, Mindy est en tout point fascinante. Voir cette gamine ĂȘtre une reine de l’exĂ©cution sommaire sans Ă©motion est Ă  la fois transgressif, original et captivant. Nous arrivons presque Ă  mettre de cĂŽtĂ© inconsciemment sa dimension amorale et violente. Elle est d’ailleurs le personnage central de ce dernier acte et cela participe au plaisir de notre lecture.

Kickass3-2bMalgrĂ© tout, Dave n’est pas oubliĂ©. Les auteurs arrivent sans mal Ă  faire cohabiter deux hĂ©ros assez diffĂ©rents. Dave a fortement Ă©voluĂ© depuis notre premiĂšre rencontre. Il est maintenant loin du jeune geek qui rĂȘve d’ĂȘtre un vrai superhĂ©ros. Les Ă©preuves l’ont fortement endurci et en ont fait quelqu’un de diffĂ©rent. Son courage, sa rĂ©sistance, sa force se sont dĂ©veloppĂ©s. La formation qu’il a subie de la part de Hit-Girl l’a rapprochĂ© du quotidien de ses idoles de comics. L’attrait majeur de son changement est la dĂ©couverte des responsabilitĂ©s et des drames qui accompagnent le quotidien d’un gentil qui s’attaque aux gros mĂ©chants. Sur ce plan, « Le dĂ©but de la fin » montre bien l’issue irrĂ©mĂ©diable de la loi du plus fort. Toute la trame accompagne la montĂ©e en puissance vers ce qui sera le dernier combat. La saga montre l’impossibilitĂ© de Dave Ă  couper de ses dĂ©mons et de mener une vie normale sans tuer tous ses ennemis.

MalgrĂ© le fait que les ingrĂ©dients utilisĂ©s soient les mĂȘmes que lors des tomes prĂ©cĂ©dents, la recette de celui-lĂ  fait naĂźtre des saveurs un petit peu diffĂ©rentes. A l’exception du premier Ă©pisode, « Kick-Ass » se rĂ©sumait bien souvent Ă  une catharsis de violence avec une dose d’humour et quelques gouttes dramatiques pour complĂ©ter. Ce dernier acte est plus posĂ©. Il prend le temps de prĂ©parer le « au revoir » aux hĂ©ros. L’atmosphĂšre dĂ©gagĂ©e est particuliĂšre et distingue cette ultime aventure des prĂ©cĂ©dentes.

Au final, « Le dĂ©but de la fin » clĂŽt correctement la sĂ©rie. MalgrĂ© les excĂšs qui ont agrĂ©mentĂ© le quotidien de Dave et Mindy, le dĂ©nouement de leur lutte contre le crime sous leurs masques est bien amenĂ©. Nous pouvons les quitter sans sentiment de frustration ou de gĂąchis. La fin ne rĂ©volutionne pas le genre mais conclut sans bĂącler la saga. Les adeptes du genre sauront savourer le fait que les auteurs n’ont pas Ă©tirĂ© leur filon jusqu’à Ă©puisement. C’est une qualitĂ© Ă  signaler


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Note : 12/20

Les sentinelles, T4 : Avril 1915 : Les Dardanelles – Xavier Dorison & Enrique Breccia

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Titre : Les sentinelles, T4 : Avril 1915 : Les Dardanelles
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Enrique Breccia
Parution : Octobre 2014


« Les Sentinelles » marque l’entrĂ©e des superhĂ©ros Ă  la française dans la Grande Guerre. Xavier Dorison confirme l’ampleur de son imagination. D’une part, il n’hĂ©site pas Ă  s’approprier les codes de ses surhommes d’habitude associĂ©s Ă  la culture amĂ©ricaine. D’autre part, ils les insĂšrent au beau milieu de la PremiĂšre Guerre Mondiale, concept jusqu’alors improbable. Les trois premiers Ă©pisodes de cette sĂ©rie ont transformĂ© l’essai et fait naĂźtre une saga de grande qualitĂ©. Chaque opus est un petit bijou et se lit avec appĂ©tit. Chacun dĂ©livre une grande variĂ©tĂ© de saveurs pour la plus grande joie de ses lecteurs.

LesSentinelles4bCela faisait trois ans et demi que la parution d’une nouvelle mission des Sentinelles Ă©taient attendue. L’espoir Ă©tait assouvi en octobre dernier avec la sortie du quatriĂšme chapitre intitulĂ© « Avril 1915 Les Dardanelles ». Wikipedia m’a appris que les Dardanelles fut un « affrontement [
] qui opposa l’Empire Ottoman aux troupes britanniques et françaises dans la pĂ©ninsule de Gallipoli dans l’actuelle Turquie du 25 avril 1915 au 9 janvier 1916 ». Cela confirme la volontĂ© de Dorison d’intĂ©grer ses hĂ©ros dans la rĂ©alitĂ© du conflit.

Intégrer les héros dans la réalité du conflit.

« Cette bataille-lĂ  devait ĂȘtre gagnĂ©e d’avance
 Le dĂ©barquement du Commonwealth sur les plages truques des Dardanelles devait assurer une victoire aussi rapide qu’indiscutable. Face aux Ottomans, la France n’avait-elle pas dĂ©ployĂ© ses plus glorieux soldats ? Les Sentinelles ! C’était sans compter l’aide des allemands Ă  leur alliĂ© turc, sans compter la chaleur, les fiĂšvres, les maladies et les falaises imprenables
 Sans compter la nouvelle arme du gĂ©nie germanique : Cimeterre. Cette fois-ci, les plus grands hĂ©ros français vont devoir renoncer Ă  la victoire pour apprendre la dure leçon de la dĂ©faite
 » VoilĂ  le synopsis prĂ©sentĂ© par la quatriĂšme de couverture de l’album. Je dois vous dire que j’y ai perçu un menu appĂ©tissant.

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La premiĂšre force du bouquin est la profondeur de ses personnages. Que ce soit Taillefer, le Merle ou Djibouti, chacune des trois Sentinelles possĂšde une personnalitĂ© passionnante. Le rĂ©alisme de chacun d’entre eux est remarquable. Ils sont attachants. Leurs faiblesses sont centrales malgrĂ© leurs superpouvoirs. Leur sens des valeurs ne laisse pas indiffĂ©rent. Une bonne histoire est avant un bon hĂ©ros. « Les Sentinelles » ont la chance d’en avoir trois.

Les Dardanelles imposent une unitĂ© de lieu. Nous ne quittons pas cette plage turque qui ressemble au fur et Ă  mesure des pages Ă  un cimetiĂšre en plein dĂ©veloppement. Cette sensation d’attente, cette disparition de tout espoir, ce fatalisme grandissant
 Tout est sublimĂ© par la narration de Dorison. Il arrive Ă  faire Ă©voluer ses personnages au grĂ© des Ă©vĂ©nements sans marquer de rupture trop forte. La rĂ©alitĂ© de la guerre transpire des planches. Elle ne nous laisse pas indemne. Le travail graphique d’Enrique Breccia sublime le dĂ©sespoir de cette bataille qui ne peut pas ĂȘtre gagnĂ©e mais que les autoritĂ©s refusent de perdre


L’intrigue en elle-mĂȘme est habilement construite. Les enjeux sont rapidement posĂ©s. Tout ce petit monde est rĂ©uni pour gagner plus qu’une bataille : une guerre. Dorison ne fait pas uniquement exister ses Sentinelles. Il laisse une place intĂ©ressante aux soldats britanniques ou australiens. L’immersion dans l’époque apparaĂźt crĂ©dible. Nous sommes touchĂ©s par bon nombre de protagonistes. L’auteur ne choisit pas son camp. Il nous fait dĂ©couvrir des horreurs. Certains passages sont quasiment muets pour laisse totalement la place au trait de Breccia. Il peut ainsi faire passer des sentiments forts par ses seules illustrations. Cet album marque un Ă©quilibre entre le texte et le dessin d’une rare finesse.

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Vous l’aurez compris, cet ouvrage m’a conquis. Je le trouve d’une grande qualitĂ©. Avant de m’y plonger, j’ai relu ses trois prĂ©dĂ©cesseurs. J’ai Ă©tĂ© impressionnĂ© par la force et l’intensitĂ© qui s’en dĂ©gage. « Avril 1915 Les Dardanelles » ne dĂ©roge pas Ă  cette rĂšgle. Il confirme que « Les Sentinelles » est une sĂ©rie unique dans son genre qui arrive Ă  sublimer un concept de dĂ©part original et novateur. Il ne reste plus maintenant qu’à attendre la suite. Mais cela est une autre histoire


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Note : 18/20

Kickass 3, T1 : Civil War – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kickass 3, T1 : Civil War
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Parution : Mai 2014


J’ai dĂ©couvert l’univers de « Kick Ass » lors de la sortie de son adaptation dans les salles obscures il y a quatre ans. Ce film se dĂ©marquait dans l’univers dense des super hĂ©ros pour plusieurs raisons. La premiĂšre, dĂ©noncĂ©e par bon nombre de critiques lors de sa sortie, Ă©tait la violence qui transpirait de l’écran tout au long de la sĂ©ance. L’idĂ©e de voir une gamine de treize ans trucider des mafieux Ă  tout bout de champ et sans aucun Ă©tat d’ñme avait crĂ©Ă© quelques malaises. La seconde concernait la nature mĂȘme du hĂ©ros. Il Ă©tait un ado geek et transparent. Il n’avait ni pouvoirs, ni fortunes, ni revanches Ă  assouvir. Il Ă©tait juste fan de comics et rĂȘver d’ĂȘtre un super hĂ©ros. L’opus de Matthew Vaughn m’a enthousiasmĂ© et m’a incitĂ© logiquement Ă  partir Ă  la dĂ©couverte du bouquin qui l’a inspirĂ©. Cette aventure est coĂ©crite par Mark Millar et John Romita Jr. Les parutions amĂ©ricaines des mĂ©andres de Dave Lizewski sont Ă©ditĂ©es chez Panini Comics dans la collection 100% Fusion Comics. Depuis, je m’offre les diffĂ©rentes suites pour connaĂźtre le devenir de ce super-hĂ©ros pas comme les autres et de son acolyte Hit Girl.

DerniĂšrement je me suis plongĂ© dans « Kick Ass 3 ». DĂ©coupĂ© en deux parties, ma critique d’aujourd’hui porte sur la premiĂšre d’entre elles intitulĂ©e « Civil War ». Elle est apparue dans les librairies au mois de mai dernier. A l’image des opus prĂ©cĂ©dents, elle se compose de cent vingt planches et regroupe les cinq Ă©pisodes amĂ©ricains initiaux de « Kick Ass 3 ». Le tome prĂ©cĂ©dent s’était conclu par une bataille rangĂ©e entre les gentils et les mĂ©chants costumĂ©s. Cette guerre sanglante avait Ă©videmment des consĂ©quences pour nos deux hĂ©ros. Dave avait poussĂ© son ennemi historique et l’avait laissĂ© dans la rue les os brisĂ©s. De son cĂŽtĂ©, Hit Girl avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et s’apprĂȘtait Ă  passer une grande partie des annĂ©es Ă  venir derriĂšre les barreaux. L’éditeur offre un rĂ©sumĂ© prĂ©cis et concis des Ă©vĂ©nements passĂ©s et permet ainsi de commencer la lecture avec des prĂ©requis solides.

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Une introspection s’impose.

J’étais curieux de savoir quelle voie allait prendre l’intrigue. En effet, Hit Girl est emprisonnĂ©. Le grand mĂ©chant est hospitalisĂ© pour quelques temps. La quĂȘte de Kick Ass semblait ĂȘtre terminĂ©e. La logique voulait qu’il entre dans une routine de ronde dans les rues de la ville avec ses collĂšgues super hĂ©ros pour aider la veuve et l’orphelin. Evidemment, la confrĂ©rie se fixe rapidement pour mission de dĂ©livrer leur mythique alliĂ©e en organisant son Ă©vasion. Mais le projet est de bien trop grande ampleur pour chacun d’entre eux et leur quĂȘte reste Ă  l’état de mission. Finalement, l’essentiel de la trame se construit autour du personnage de Dave et l’introspection qu’il s’impose. Ses rĂȘves de justicier existent toujours mais la dure rĂ©alitĂ© qu’il a vĂ©cue a tendance Ă  lui rappeler l’attrait d’une vie plus classique. Dave rencontre l’amour et sa nouvelle relation cohabite difficilement avec ses nuits en costume. MĂȘme si ce dilemme n’est pas novateur, il est intĂ©ressant ici tant l’identification avec le hĂ©ros est plus Ă©vident qu’avec un riche hĂ©ritier ou un Ă©tudiant piquĂ© par une araignĂ©e radioactive. Il s’agit, Ă  mes yeux, de l’aspect le plus prenant de la lecture. On erre dans les pas d’un adolescent qui a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© par les Ă©vĂ©nements et qui essaie tant bien que mal de remettre sa vie Ă  l’endroit sur des rails moins fragiles.

Kickass3bParallĂšlement, les auteurs font exister Hit Girl et Mother Fucker. La premiĂšre gĂšre de maniĂšre dictatoriale la prison et chacune de ses apparitions sont drĂŽles tant elles sont dĂ©mesurĂ©es et insensĂ©es. Une des forces de la saga est de rendre cohĂ©rent et crĂ©dible dans son univers ce personnage. On est plus choquĂ© de voir une petite fille fumer une clope ou torturer un mafieux de passage. Sa part de l’histoire est incontestablement, par ses excĂšs, la plus lĂ©gĂšre et celle qui utilise le plus l’humour. De son cĂŽtĂ©, les moments passĂ©s auprĂšs de Mother Fucker semblent avoir pour objectif de reconstruire un monstre aux abois jusqu’alors. On sent la montĂ©e en puissance vers un affrontement final. Sans tout vous dĂ©voiler, il faut savoir que le camp des mĂ©chants s’agrandit et se complexifie lĂ©gĂšrement.

Concernant les dessins, ils sont dans la lignĂ©e du reste de la sĂ©rie. Je ne suis pas un grand fan du trait qui m’apparaĂźt moins travaillĂ© que dans certaines sagas plus classiques et europĂ©ennes. NĂ©anmoins, les personnages sont aisĂ©ment assimilables et l’univers urbain dans lequel ils gravitent est crĂ©dible. La force du style de John Romita Jr est de faire gicler le sang et de montrer la violence avec Ă©clats et sans aucun tabou. De ce fait, cet ouvrage n’est pas Ă  mettre en toutes les mains. L’animalitĂ© des affrontements est montrĂ©e sans aucun filtre. Cela fait partie de l’identitĂ© de l’Ɠuvre mais pourra lĂ©gitimement en dĂ©tourner certains lecteurs.

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Pour conclure, ce nouveau tome offre une suite honnĂȘte aux pĂ©rĂ©grinations de Dave. La qualitĂ© est comparable Ă  celle qui accompagnait la lecture des prĂ©cĂ©dents albums. Nous pourrons toujours regretter que l’intrigue ne soit pas sublimĂ©e et ne prenne pas un nouvel envol plus enthousiasmant. La flamme est entretenue sans pour autant ĂȘtre ardemment alimentĂ©e. Il faudra s’en contenter


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Note : 12/20

Kick-Ass 2, T1 : Restez groupĂ©s ! – Mark Millar & John Romita Jr.

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TItre : Kick-Ass 2, T1 : Restez groupés !
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr.
Parution : Juin 2012


« Kick-Ass 2 » est, comme son nom l’indique, la suite de « Kick-Ass ». J’avais dĂ©couvert cet univers par son adaptation cinĂ©matographique. J’avais trouvĂ© le film vraiment excellent et m’étais donc intĂ©ressant au comic qui l’avait inspirĂ©. MĂȘme si le bouquin n’atteignait pas la qualitĂ© de son passage sur grand Ă©cran, j’étais suffisamment curieux pour m’intĂ©resser aux nouvelles aventures du hĂ©ros. L’ouvrage que je me suis offert regroupe les quatre premiers chapitres Ă©ditĂ©s aux Etats-Unis. ComposĂ© d’une centaine de pages, le bouquin est Ă©ditĂ© chez Panini Comics dans la collection 100% Fusion Comics. D’un format comics classique, il est vendu pour un petit peu plus de onze euros et est apparu dans les rayons en juin dernier. Le scĂ©nario est l’Ɠuvre de Mark Millar et les dessins de John Romita Jr.

Le premier tome nous avait permis de dĂ©couvrir Dave, adolescent geek des plus classiques. NĂ©anmoins, il dĂ©cide de devenir superhĂ©ros sans pouvoir ni structure derriĂšre lui. Il erre donc dans la rue costumĂ© dans le but d’aider qui en aurait besoin. Mais quand on est un nerd et qu’on croise les mĂ©chants, on ramasse. NĂ©anmoins, il obtient une popularitĂ© Ă©norme quand une de ses interventions fait la une sur Youtube. Sa cĂ©lĂ©britĂ© le met en contact avec Hit Girl et Big Daddy, deux superhĂ©ros qui ne rigolent pas. La premiĂšre dĂ©mantĂšlera dans le sang la mafia locale pendant que son pĂšre meurt de tortures. Mais Red Mist, ennemi jurĂ© de Kick-Ass rĂȘve de vengeance


La violence habite toutes les pages.

Cette suite dĂ©bute de maniĂšre plutĂŽt calme. Hit Girl essaie de devenir une fille de dix ans comme les autres. Kick-Ass rĂȘve de voir une association de superhĂ©ros se former. Son souhait se rĂ©alise quand il est contactĂ© par un groupe de vengeurs masquĂ©s. Ils sont prof, employĂ© ou Ă©tudiant le jour. Mais la nuit ils deviennent Night-Bitch, Insect-Man ou le Colonel. Mais leur idĂ©al prend du plomb dans l’aile quand rĂ©apparait Red Mist et sa clique. Je dois tout de suite vous prĂ©ciser que ce bouquin ne s’adresse pas Ă  tous les publics. La violence habite quasiment toutes les pages et le dessin se fait le devoir d’ĂȘtre particuliĂšrement explicite. Il faut le savoir avant de s’y plonger. Les auteurs ne se fixent pas vraiment de limites dans le domaine.

Mais « Kick-Ass 2 » n’est pas uniquement un amas de trash, de gore et de violence. Je trouve que l’histoire est plutĂŽt intĂ©ressante. Il n’est jamais Ă©vident d’offrir une suite Ă  une intrigue qui n’en nĂ©cessitait pas forcĂ©ment. On se laisse prendre par les diffĂ©rentes voies choisies par le scĂ©nariste. L’arrivĂ© de Kick-Ass dans une guilde de superhĂ©ros, la difficultĂ© pour Hit Girl pour ĂȘtre « normale », les rapports entre Dave et son pĂšre, le retour de Red Mist
 Tout cela offre une lecture plutĂŽt prenante. J’ai dĂ©couvert la centaine de pages avec curiositĂ© et empressement. La derniĂšre page attise notre volontĂ© de dĂ©couvrir la suite au plus vite. La montĂ©e en intensitĂ© ne cesse tout au long de la narration. Les premiĂšres pages sont le calme qui prĂ©cĂšde une tempĂȘte qui ne cesse de grandir.

L’intĂ©rĂȘt de Kick-Ass rĂ©side dans le fait qu’il est super hĂ©ros qui n’est ni super ni hĂ©ros. Il est un adolescent avec un costume. Il n’a que sa bonne volontĂ© comme arme. Cela gĂ©nĂšre logiquement une empathie pour Dave. On s’identifie facilement Ă  son quotidien puisqu’il n’a finalement rien qu’on ne peut avoir. Le fait qu’il traine tous les codes du loser le rend profondĂ©ment sympathique. Contrairement Ă  la version cinĂ©matographique, la jolie fille du lycĂ©e le dĂ©teste et ne lui parle pas. « Tout est bien qui finit bien » semble ĂȘtre bien peu adaptĂ© aux aventures de notre hĂ©ros. Cela participe au plaisir de la lecture.

N’étant ni adepte ni connaisseur des comics, les dessins de John Romita Jr sont d’un genre diffĂ©rent de celui de mes lectures habituelles. La dĂ©couverte n’est pas dĂ©sagrĂ©able. Je trouve les pages trĂšs denses sur le plan des couleurs et des illustrations. On est loin du style Ă©purĂ© de certains auteurs. Les personnages sont trĂšs expressifs et excessifs. L’auteur se fait Ă©galement plaisir dĂšs que l’action est de sortie. Sa reprĂ©sentation de la violence ne laisse pas indemne. Je trouve que cela participe Ă  l’atmosphĂšre de la lecture quitte Ă  gĂ©nĂ©rer un malaise Ă  certains moments.

En conclusion, cet ouvrage offre une suite honorable Ă  l’Ɠuvre de dĂ©part. Je me suis laissĂ© prendre dans l’histoire sans chercher pour autant Ă  me montrer trĂšs exigeant avec une sĂ©rie que je trouve divertissante sans ĂȘtre mĂ©morable. Il rĂ©pondra aux adeptes des lecteurs curieux de connaitre la suite des aventures de Dave. Je suis d’ailleurs curieux de dĂ©couvrir le second tome de « Kick-Ass 2 » pour connaitre le dĂ©nouement de cette histoire aux tendances apocalyptiques


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Note 12/20

Kick Ass, T1 : Le Premier Vrai Super-HĂ©ros – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kick Ass, T1 : Le Premier Vrai Super HĂ©ros
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr.
Parution : Mars 2010


En 2010 sortait le film « Kick Ass ». A force d’entendre des critiques Ă©logieuses sur le film, puis sur le comics, j’ai dĂ©cidĂ© de lire l’Ɠuvre de Mark Millar et John Romita Jr. Kick-Ass est le « premier vrai super hĂ©ros » au sens oĂč il pourrait vraiment exister. Pas de super pouvoir, de batmobile ou autre gadgets. Alors Ă©videmment, quand on est un « vrai » super-hĂ©ros, ça fait mal


Dave est un ado trĂšs ordinaire. Si ce n’est la mort de sa mĂšre quand il avait 14 ans. Mais cette mort n’est mĂȘme pas due Ă  un baron du crime, mais Ă  des raisons mĂ©dicales. Pendant les premiĂšres pages, on apprend finalement que Dave est tellement normal qu’il n’a aucune raison d’ĂȘtre un super hĂ©ros. Mais il va quand bien mĂȘme dĂ©cider de s’habiller d’une combinaison de plongĂ©e et d’arpenter les rues la nuit pour combattre le crime


« Kick-Ass » se base sur le fait que Dave n’étant pas extraordinaire, il souffre Ă©normĂ©ment de ses blessures. MĂȘme psychologiquement, il a peur de se retrouver enfermĂ© en prison pour meurtres. A chacune de ses sorties, il se convainc donc de ne plus recommencer, mais l’appel de la rue est plus fort. Si bien que pour bien appuyer son propos, « Kick-Ass » est particuliĂšrement violent et gore. La premiĂšre scĂšne oĂč apparaĂźt Dave, il est soumis Ă  la gĂ©gĂšne. Des gerbes de sang Ă©claboussent toutes les scĂšnes d’action. Cette surabondance de gore est assez impressionnante, mĂȘme pour un comics. Il y en a tant que ça en devient presque complaisant.

Un super-héros sans pouvoir.

Le thĂšme de dĂ©part est plutĂŽt intĂ©ressant : que serait un super-hĂ©ros sans pouvoir ? Cependant, rapidement, une fois le constat de dĂ©part posĂ©, on tourne un peu en rond. Sans surprise, il faut l’arrivĂ©e d’autres personnages (Hit Girl et Big Daddy, beaucoup plus efficaces que Kick-Ass) pour relancer l’intĂ©rĂȘt de l’histoire et donner envie de lire le deuxiĂšme tome.

Au niveau du dessin, il n’y a pas grand chose Ă  redire. Le trait est dynamique, fluide et trĂšs lisible. Les cases sont souvent trĂšs grandes, si bien que le tout se lit assez vite. Le sang est rapidement omniprĂ©sent dans les scĂšnes d’action et la violence trĂšs visible (un homme se voit couper le crĂąne dans le sens de la longueur, un autre est broyĂ© dans sa voiture
). Le dessin est vraiment dans son Ă©poque : on ne suggĂšre pas, on montre.

J’ai Ă©tĂ© trĂšs gĂȘnĂ© sur un point de « Kick Ass » : la façon dont les auteurs appuient sur la banalitĂ© de Dave au dĂ©but m’ont vraiment fait tiquer. Ils s’arrangent pour le rendre le plus « normal » possible. Il dĂ©clare mĂȘme qu’il n’a « rien de particulier ». L’ajout ensuite de rĂ©fĂ©rences qui parleront aux ados (il regarde Scrubs, Heroes, Ă©coute Stereophonics
) me font penser que les auteurs ont voulu vraiment pousser le processus d’identification Ă  fond pour cette tranche d’ñge. Le fait que Dave « pirate les sĂ©ries sur internet et regarde des sites porno » vont Ă©galement dans ce sens. N’étant pas dans la cible, j’ai eu l’impression de ne pas ĂȘtre prĂ©vu pour ce comics.

J’ai Ă©tĂ© assez déçu par cette BD. Elle a tout selon moi du pĂ©tard mouillé : une bonne idĂ©e de base qui tombe bien dans de la violence gratuite et dĂ©monstrative. Je pense qu’il y avait matiĂšre Ă  faire mieux. Kick-Ass se lit donc plutĂŽt bien mais il lui manque peut-ĂȘtre un peu plus d’humour (ou de noirceur) pour passer au niveau supĂ©rieur.

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Note : 10/20

Punk rock Jesus – Sean Murphy

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Titre : Punk rock Jesus
Scénariste : Sean Murphy
Dessinateur : Sean Murphy
Parution : Septembre 2013


J’avais lu beaucoup de bien de « Punk rock Jesus » et c’est avec joie que j’ai pu me le procurer dans ma bibliothĂšque. Il faut dire que le titre est particuliĂšrement accrocheur (voir racoleur, puisqu’il ne correspond que peu au contenu de l’album) et la couverture, toute en noir et blanc, puissante. Le tout est dessinĂ© et scĂ©narisĂ© par Sean Murphy, dans la tradition du comics indĂ©pendant. Le tout est publiĂ© chez Urban Comics pour plus de deux cents pages de lecture.

Le pitch de cet ouvrage est le suivant : une sociĂ©tĂ© de production tĂ©lĂ©visuelle crĂ©e un (supposé ?) clone de Jesus Christ Ă  partir d’ADN prĂ©levĂ© sur le Saint Suaire. Elle construit une Ă©mission de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©, baptisĂ© J2, autour de cette naissance et de ce nouveau messie. Ce dernier est isolĂ© sur une Ăźle en compagnie de sa mĂšre, de la scientifique qui a permis sa naissance et d’un garde du corps ancien de l’IRA.

Religion, puritanisme & punk rock

PunkRockJesus2Sean Murphy s’attaque essentiellement Ă  trois sujets : le premier est une critique de la religion et du fondamentalisme. Plus prĂ©cisĂ©ment, il attaque les Ă©vangĂ©listes amĂ©ricains. Sa deuxiĂšme victime est donc le puritanisme amĂ©ricain, que Chris (et pas Jesus !) fera exploser en chantant dans un groupe de punk rock. Enfin, le dernier thĂšme est bien Ă©videmment la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© en tant que tel, avec isolement des personnes et toute puissance de la production sur leurs vies.

Si les sujets de ce comics sont des plus intĂ©ressants, le traitement laisse Ă  dĂ©sirer. Le tout est souvent manichĂ©en (seul le personnage Thomas possĂšde une vraie profondeur) et excessif. Ainsi, la sociĂ©tĂ© de production est isolĂ©e sur une Ăźle oĂč elle contrĂŽle tout, les fondamentalistes chrĂ©tiens font des actions commandos
 Bref, c’est une analyse proche de la crise d’adolescence que fait Chris pendant la BD. Il se rebelle et rejette tout, sans analyse vraiment poussĂ©e. Si bien qu’on est un peu déçu devant le traitement de l’histoire. Surtout, le passage de Chris dans le punk rock paraĂźt complĂštement forcĂ© et est amenĂ© par : « Thomas a laissĂ© des disques de punk, tiens je vais les Ă©couter. »

Ainsi, le message est trop appuyĂ©, soit par les discours, soit par une violence excessive. De mĂȘme, la durĂ©e du bouquin est inutile. On finit par s’ennuyer un peu devant les multiples tentatives d’évasion de la prison. Une impression de redondance s’installe et, au final, en fermant l’ouvrage, on reste sur un goĂ»t d’inachevĂ©. MalgrĂ© tout, le livre rĂ©serve son lot de surprise et de coups de thĂ©Ăątre. Dommage que cela ne soit pas amenĂ© de façon plus subtil, encore une fois. Finalement, l’ouvrage vaut pour son personne de Thomas, le garde du corps. On ouvrait d’ailleurs le livre sur lui. Son histoire nous est pleinement racontĂ©e, en commençant par son enfance et sa jeunesse Ă  l’IRA. Du coup, ses rĂ©actions sont moins prĂ©visibles et ses ressentis bien plus intĂ©ressants. Spectateur avant tout de l’expĂ©rience, il en deviendra un acteur essentiel par la force des choses.

Au niveau graphique, Sean Murphy impressionne par son dessin en noir et blanc magnifique. C’est expressif, bourrĂ© d’influences diverses et variĂ©es et c’est maĂźtrisĂ© de bout en bout. C’est vraiment le gros point fort du bouquin. Les cases sont souvent chargĂ©es, mais dans les scĂšnes d’action, les planches font preuve d’un dynamisme incroyable. Bref, c’est beau et stylisé !

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« Punk rock Jesus » m’a vraiment laissĂ© sur ma faim. Le pitch de dĂ©marre en fait immanquablement un ouvrage intĂ©ressant, mais le traitement ne m’a pas paru Ă  la hauteur. Trop centrĂ© sur les Etats-Unis d’AmĂ©rique (prĂ©sentĂ© comme LE pays chrĂ©tien par excellence), il se perd un peu Ă  enlever le caractĂšre Ă©minemment universel d’un nouveau Messie. Dommage.

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Note : 11/20

 

Bone, T4 : La nuit des rats-garous – Jeff Smith

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Titre : Bone, T4 : La nuit des rats-garous
Scénariste : Jeff Smith
Dessinateur : Jeff Smith
Parution : Mars 1997


« Bone » est le seul comics Ă  trĂŽner dans ma bibliothĂšque, mĂȘme si un tome de « Sin City » s’est discrĂštement glissĂ© entre deux bande-dessinĂ©es franco-belge. DĂ©couverte par hasard dans la mĂ©diathĂšque du quartier, ce mĂ©lange d’aventure et d’humour m’a pleinement sĂ©duit. AprĂšs trois premiers tomes exceptionnels, le propos se corse. « La nuit des rats-garous » annoncent de sombres Ă©vĂšnements, comme l’indique parfaitement la couverture. Le tout est toujours Ă©ditĂ© chez Delcourt pour 88 pages. C’est l’un des tomes les plus lĂ©gers en termes de pagination.

Clairement, on sent un petit problĂšme de dĂ©coupage dans cette Ă©dition. On reprend l’histoire en pleine forĂȘt, sous le dĂ©luge
 Qu’importe, le plaisir reste le mĂȘme. Mamie Ben fuit et est rattrapĂ©e par Thorn et Fone Bone. Qu’a-t-elle donc Ă  cacher ? CernĂ©s par les rats-garous qui Ă©cument la forĂȘt, le trio tente de survivre.

Le tome des révélations

Ce tome est LE tome des rĂ©vĂ©lations. AprĂšs un dĂ©but plutĂŽt lĂ©ger, le propos se durcit. On apprend enfin qu’est-ce que la vallĂ©e, les forces en prĂ©sence, son passĂ©, etc. Le rĂ©cit prend une autre tournure. Mais la deuxiĂšme partie du tome est elle pleinement humoristique. Lucius et Phoney se lancent dans le concours Ă  la taverne. Chacun son cĂŽtĂ© et les gens consomment oĂč ils le veulent. MĂȘme si la compĂ©tition semble lĂ  pour montrer le caractĂšre de Phoney, cela aura Ă©videmment bien plus d’importance


Jeff Smith continue ici son mĂ©lange savoureux. De l’humour, du romantisme, de l’aventure, de l’hĂ©roĂŻc fantasy
 Le travail sur les ambiances est remarquable notamment pour cette fameuse « Nuit des rats-garous ». Son dĂ©coupage donne une vraie puissance Ă  l’ouvrage. InspirĂ© de l’animation, de nombreuses cases se suivent avec le mĂȘme cadrage, changeant juste un petit dĂ©tail de l’une Ă  l’autre. Ce travail proche du dessin-animĂ© par moment donne une fluiditĂ© Ă  la lecture et permet de jouer aussi bien sur la peur que sur le rire !

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Au niveau du dessin, Jeff Smith produit des noirs et blancs particuliĂšrement beaux dans ce tome nocturne. La reprĂ©sentation de la foudre, de la pluie est formidable ! Je suis conquis depuis bien longtemps par le trait rond et expressif de l’auteur. Sa capacitĂ© Ă  mĂ©langer cartoon et dessin rĂ©aliste est un modĂšle du genre !

« La nuit des rats-garous » est un tome charniĂšre dans la sĂ©rie « Bone ». Il pose (en partie) les enjeux, ce qui n’était pas vraiment le cas auparavant. On passe de quĂȘtes immĂ©diates Ă  une quĂȘte plus gĂ©nĂ©rale, ce qui change fortement la donne pour les personnages.

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Note : 19/20