Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens – Crisse & Grey

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Titre : Atalante, T7 : Le dernier des grands anciens
Scénariste : Crisse
Dessinateur : Grey
Parution : Novembre 2014


Atalante est une hĂ©roĂŻne de la mythologie grecque. La lĂ©gende veut qu’elle soit la fille du roi PĂ©loponnĂšse. AbandonnĂ©e Ă  la naissance, elle fut recueillie par une ourse dans la forĂȘt du PĂ©lion. ProtĂ©gĂ©e par des dĂ©esses, elle est la seule femme Ă  prendre part Ă  la quĂȘte des Argonautes. Le premier tome de la sĂ©rie Ă©ponyme crĂ©e par Crisse conte l’arrivĂ©e de la jeune fille dans l’équipage dirigĂ©e par Jason. Les albums suivants prĂ©sentent les diffĂ©rentes aventures vĂ©cues par tout ce petit monde sur le chemin de la Toison d’or.

Atalante7bLa sympathie gĂ©nĂ©rĂ©e par le personnage principal a fait de moi un lecteur rĂ©gulier de ses pĂ©rĂ©grinations. L’auteur arrive Ă  raconter ces lĂ©gendes en mĂȘlant de maniĂšre Ă©quilibrĂ©e narration, humour et action. L’ensemble se dĂ©roule dans un univers graphique colorĂ© et rond qui possĂšde une identitĂ© forte. Bref, je guettais toujours avec impatience la sortie de tout nouvel Ă©pisode de la saga.

Crisse délaisse son bébé.

Le sixiĂšme tome a marquĂ© une rupture dans ma relation avec la sĂ©rie « Atalante ». Crisse semblait avoir dĂ©finitivement dĂ©laissĂ© son petit. Il confie les dessins Ă  Grey et le scĂ©nario apparaĂźt bĂąclĂ©. Cet opus se lisait en quelques minutes et n’éveillait ni attrait ni intĂ©rĂȘt. J’espĂ©rais que la sortie de « La Dernier des Grands Anciens » en novembre dernier marquerait un retour Ă  la qualitĂ© initiale.

L’intrigue reprend oĂč elle s’était interrompue. Atalante vient de croiser un gĂ©ant dans les arcanes du royaume d’HadĂšs. Elle s’y Ă©tait aventurĂ©e dans l’espoir de sauver un de ses acolytes mordu par un mort-vivant. L’ĂȘtre rencontrĂ© s’avĂšre ĂȘtre Eurymedon, fils de GaĂŻa. Il nous immerge dans la bataille de PhlĂ©gra entre les Dieux et les GĂ©ants. L’essentiel de la trame se construit autour des consĂ©quences de cette guerre. Sorti de cela, il s’agit d’une balade dans un labyrinthe souterrain. Le troisiĂšme tome nous plongeait Ă©galement dans les entrailles de la terre. La comparaison entre ces deux Ă©pisodes n’est pas favorable au dernier en date.

Atalante7cJe ne suis jamais arrivĂ© Ă  entrer pleinement dans l’histoire. L’enchaĂźnement des pĂ©ripĂ©ties est, Ă  mes yeux, trop saccadĂ©. La narration manque de continuitĂ©. L’alternance entre le royaume d’HadĂšs, le navire des Argonautes et les flashbacks manque de lien. Si je regarde les choses positivement, je peux dire que la densitĂ© scĂ©naristique est plus importante que dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. Par contre, objectivement, je ne retrouve pas l’attrait des premiers tomes. J’ai peur que cette sĂ©rie n’aille pas vers le meilleur. J’apprĂ©hende le fait que « Atalante » ait atteint son firmament et que l’heure soit Ă  la descente aux enfers.

Le dernier bĂ©mol est la disparition du trait de Crisse. De mon point de vue, Grey n’a pas le talent de son prĂ©dĂ©cesseur. Je suis moins fan des traits des personnages. Son Atalante a le visage beaucoup plus dur. Ses courbes lĂ©gendaires des premiers tomes ont disparu. De plus les dĂ©cors sont bien moins travaillĂ©s. Grey semble moins soucieux des dĂ©tails et c’est regrettable. Le fait que les seconds plans soient nĂ©gligĂ©s ne facilite pas l’immersion. L’atmosphĂšre qui se dĂ©gage des Enfers est dĂ©cevante. J’en attendais bien mieux.

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Pour conclure, « Le Dernier des Grands Anciens » a tendance Ă  confirmer que l’ñge d’or de « Atalante » est passĂ©. Cela m’attriste parce que je trouvais la saga jusqu’alors trĂšs divertissante. Il devient donc urgent que les Argonautes mettent la main sur leur Toison d’or au risque de voir la descente aux enfers du neuviĂšme art se poursuivre


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Note : 9/20

WollodrĂŻn, T5 : Celui qui dort, 1/2 – David Chauvel & JĂ©rĂŽme Lereculey

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Titre : WollodrĂŻn, T5 : Celui qui dort, 1/2
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Octobre 2014


« WollodrĂŻn » ravira les adeptes d’heroĂŻc fantasy et d’univers Ă  la Tolkien. Cette sĂ©rie immerge le lecteur dans un monde peuplĂ© de nains, chevaliers, trolls, orques
 Les lĂ©gendes et la magie sont Ă©galement de sortie. Chacune de ses histoires se dĂ©roule sur deux tomes. Le premier s’intitulait « Le matin des cendres » et le second « Le convoi ». Ma critique porte sur le cinquiĂšme Ă©pisode intitulĂ© « Celui qui dort » qui marque l’entrĂ©e dans un nouveau diptyque.

La couverture prĂ©sente un jeune personnage jusqu’alors inconnu au bataillon. Il apparaĂźt sur la dĂ©fensive. Il accueille le lecteur avec une hache et une masse. Sa main gauche intrigue, elle est munie d’un gant qui illumine la planche. A l’arriĂšre-plan, nous dĂ©couvrons ce qui semble ĂȘtre un tombeau. Est-ce la quĂȘte du hĂ©ros ? Le protĂšge-t-il ?

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Pour en savoir davantage, je me suis orientĂ© vers la quatriĂšme de couverture : « TridĂŻk est un jeune nain romantique. Follement amoureux de la belle MĂ«linhh, il rĂȘve de lui offrir un four une fleur de pierre qu’on ne trouve qu’au plus profond des montagnes. Le jour oĂč l’occasion se prĂ©sente, le jeune prĂ©tendant n’hĂ©site pas une seconde. Son paquetage sur le dos, son fidĂšle petit ami ZzĂŒrk sur l’épaule, il part Ă  l’aventure, ignorant qu’en descendant dans les profondeurs du royaume interdit, il va rĂ©veiller celui qui dort et qu’on ne devrait jamais tirer de son sommeil
 »

Un enfant a priori ordinaire qui est parti pour vivre une aventure extraordinaire.

L’histoire choisit un hĂ©ros classique. TridĂŻk est un enfant a priori ordinaire qui est parti pour vivre une aventure extraordinaire. Il s’agit d’une recette souvent usitĂ©e et qui possĂšde bon nombre d’attraits. Le principal est que la nature du personnage principal gĂ©nĂšre immĂ©diatement de l’empathie Ă  son encontre. Nous l’assimilons Ă  un copain, un frĂšre ou un fils. Il en rĂ©sulte une inquiĂ©tude nĂ©e des dangers qu’il risque d’affronter. Ce sentiment alimente positivement notre curiositĂ©.

Wollodrin5bL’autre apport rĂ©sultant des caractĂ©ristiques de TridĂŻk est qu’il avance vers l’inconnu. Il n’est pas un guerrier lĂ©gendaire qui auraient survĂ©cu Ă  moult batailles, dĂ©couverts des contrĂ©es lointaines et surmontĂ©es une quantitĂ© incommensurable d’épreuves. Par consĂ©quent, il rĂ©agit aux Ă©vĂ©nements au fur et Ă  mesure qu’ils se dĂ©roulent. Il ne prĂ©voit rien car il ne sait rĂ©ellement vers oĂč il se dirige. Cet Ă©tat de fait facilite notre projection dans la quĂȘte de l’enfant. Nous partageons ses interrogations et ses apprĂ©hensions. L’implication dans la lecture n’en est que plus forte.

Concernant l’intrigue en elle-mĂȘme, elle se dĂ©roule Ă  un rythme de croisiĂšre. Elle ne prĂ©sente aucun temps mort et chaque planche apporte son lot d’informations. David Chauvel Ă©crit une trame dense mettant en place un grand nombre de personnages et d’enjeux. Il fait naĂźtre une bonne dose de mystĂšre et pose des jalons intĂ©ressant pour la suite. Nous pouvons lĂ©gitimement nous demander oĂč tout cela nous mĂšne et comment cela va terminer. Par contre, je regrette une absence d’intensitĂ© dramatique. Alors que le fil conducteur laissait croire une avancĂ©e irrĂ©mĂ©diable vers de gros soucis, je trouve qu’au final, TridĂŻk rencontre peu d’embĂ»ches. Sans vous dire que son voyage est comparable Ă  une promenade bucolique, il est moins pĂ©rilleux qu’espĂ©rĂ©. Mais peut-ĂȘtre suis-je trop exigeant


Sur le plan graphique, j’ai retrouvĂ© avec joie les dessins nĂ©s de la plume de JĂ©rĂŽme Lereculey. Ses dĂ©cors sont une petite merveille et font exister un monde fantastique et fascinant. Le dĂ©paysement est total. Les couleurs de Lou doivent Ă©galement recueillir leur lot de louanges. En effet, comment ressentir l’atmosphĂšre oppressante de ces grottes ou le cĂŽtĂ© merveilleux de ces belles forĂȘts sans la touche chromatique adĂ©quate. Je regrette jusque que l’intrigue ait empĂȘchĂ© de dĂ©couvrir de nouvelles trognes de trolls. Je dois avouer qu’il s’agissait d’un de mes petits plaisirs dans les opus prĂ©cĂ©dents.

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Pour conclure, cet album fait honneur Ă  la fantasy. Il offre une intrigue travaillĂ©e, des personnages plutĂŽt rĂ©ussis et un univers identifiable. Je regrette un petit peu une dimension Ă©pique un petit peu lĂ©gĂšre. Peut-ĂȘtre prendra-t-elle son ampleur lors du tome suivant ? Il ne reste plus qu’à attendre pour le savoir


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Note : 15/20

Ekhö, monde miroir, T3 : Hollywood boulevard – Christophe Arleston & Alessandro Barbucci

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Titre : Ekhö, monde miroir, T3 : Hollywood boulevard
Scénariste : Arleston
Dessinateur : Alessandro Barbucci
Parution : Novembre 2014


 La publication du premier tome de « Ekhö » avait redonnĂ© un peu des lettres de noblesse Ă  Christophe Arleston. Le scĂ©nariste, qui s’était essoufflĂ© depuis bien longtemps, avait crĂ©Ă© un monde parallĂšle au nĂŽtre, mais oĂč l’électricitĂ© n’existait pas et oĂč les dragons servaient de transport en commun. AidĂ© par le dessin virtuose d’Alessandro Barbucci, les critiques avaient Ă©tĂ© trĂšs positives (peut-ĂȘtre un peu excessives d’ailleurs). Maintenant que le tome 3 est de sortie, oĂč en est cette sĂ©rie de fantasy si proche de notre propre univers ?

ekho3aA chaque tome sa ville et son intrigue. AprĂšs New York et Paris, voilĂ  Hollywood. MalgrĂ© tout, mieux vaut avoir lu les prĂ©cĂ©dents tomes pour profiter pleinement de l’ouvrage. Mais le parallĂšle entre les deux univers est surtout construit autour des personnages de Fourmille et Yuri, qui sont obligĂ©s de rester groupĂ© aprĂšs avoir perturbĂ© l’équilibre entre les deux mondes. Force est de constater qu’au troisiĂšme tome, ils sont dĂ©jĂ  intĂ©grĂ© au monde et rien ne semble plus les Ă©tonner. Le dĂ©calage entre notre univers et celui de fantasy est digĂ©rĂ©. Dommage.

Un tome, une ville.

Un peu comme un cheveu sur la soupe, il arrive que Fourmille soit habitĂ©e par des fantĂŽmes et elle doit rĂ©soudre leurs problĂšmes afin de ne plus ĂȘtre habitĂ©e. Quand c’est le cas, sa coiffure change. Ce systĂšme est un peu Ă©trange et semble conçu avant tout pour crĂ©er des scĂšnes cocasses oĂč Fourmille ne rĂ©agit plus normalement, mais comme d’autres personnes, souvent hautes en couleur.

ekho3bLe principe du monde miroir permet Ă  Arleston de s’adonner Ă  son jeu prĂ©fĂ©ré : jouer avec les rĂ©fĂ©rences. HĂ©las, tout est trĂšs appuyĂ©. Alors que dans les tomes prĂ©cĂ©dents, il dĂ©tournait certains lieux (le central park sauvage, la tour Eiffel comme palais
), ici on a surtout l’impression de revoir l’histoire entre Marilyn et JFK. Et au final, le fil rouge gĂ©nĂ©ral disparaĂźt complĂštement. On n’avance pas du tout sur les mystĂ©rieux Preshauns par exemple. AprĂšs trois tomes, c’est un peu inquiĂ©tant. Arleston a trouvĂ© un bac Ă  sable oĂč il peut donner libre cours Ă  ses envies, mais il manque du coup du fond pour pouvoir nous emballer pleinement. Surtout que l’aspect « fantasy » et monde parallĂšle est peu fourni dans ce tome, comme si tout avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©puisĂ©.

Au niveau du dessin, Barbucci fait des merveilles. On sent un dessinateur au sommet de son art, tant dans le dessin des personnages (surtout des femmes !), des dĂ©cors, du dynamisme, de la mise en scĂšne
 Bref, c’est du trĂšs lourd. HĂ©las, sa Marilyn (enfin, Norma Jean) ressemble beaucoup Ă  Fourmille et les changements de coiffure ne rendent pas ça trĂšs flagrant. De mĂȘme, sa propension Ă  tout dessiner pour faire des femmes nues ou des dĂ©colletĂ©s plongeants en permanence finit par lasser. Mais force est de constater que c’est un formidable dessinateur de pin-ups.

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J’ai Ă©tĂ© déçu par cet ouvrage. MalgrĂ© une belle idĂ©e de dĂ©part et un dessin de haute volĂ©e, difficile de se passionner par cet amoncellement de rĂ©fĂ©rences sans rĂ©elle histoire, ni dans le tome, ni dans la sĂ©rie. Le systĂšme « un tome, une ville » semble atteindre ses limites ici. Dommage.

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Note : 10/20

Ekhö, monde miroir, T2 : Paris Empire – Christophe Arleston & Alessandro Barbucci

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Titre : Ekhö, monde miroir, T2 : Paris Empire
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Alessandro Barbucci
Parution : Novembre 2013


Christophe Arleston est un scĂ©nariste que j’avais tendance Ă  ignorer ces derniĂšres annĂ©es. Pourtant, il a accompagnĂ© mon adolescence avec Lanfeust de Troy, Les MaĂźtres Cartographes,Leo Loden ou encore Le chant d’Excalibur. Mais Lanfeust des Etoiles a marquĂ© pour moi la chute du piĂ©destal sur lequel je l’avais placĂ©.  Les albums qu’il a Ă©crits ses derniĂšres annĂ©es apparaissent bien moins travaillĂ©s et chiadĂ©s. Il suffit de voir les derniers Ă©pisodes de Les ForĂȘts d’Opale ou Les naufragĂ©s d’Ythaqpour s’en persuader aisĂ©ment. Je m’étais quasiment rĂ©signĂ© quant au fait de trouver Ă  nouveau la magie qui pouvait naĂźtre de l’imagination d’Arleston.

C’est en dĂ©couvrant par hasard une critique Ă©logieuse sur le premier tome d’une nouvelle sĂ©rie dĂ©but d’annĂ©e que j’ai dĂ©cidĂ© de lui donner une nouvelle chance. Cette saga s’intitulait Ekhö monde miroir. J’avais apprĂ©ciĂ© le concept et trouvĂ© les personnages trĂšs sympathiques. Je n’ai donc pas hĂ©sitĂ© trĂšs longtemps avant de m’offrir le deuxiĂšme opus de la sĂ©rie intitulĂ©e Paris empire et sorti chez Soleil le treize novembre dernier.

La quatriĂšme de couverture pose les jalons de l’univers de la saga : « Ekhö est un monde miroir de la Terre. On y retrouve nos villes, nos pays, mais lĂ©gĂšrement diffĂ©rents : l’électricitĂ© n’existe pas, les dragons remplacent les avions de ligne, les wagons du mĂ©tro sont sur le dos d’étranges mille-pattes
 »

Réécrire le monde en répondant aux codes de la fantasy

L’idĂ©e est intĂ©ressante. RĂ©Ă©crire le monde dans une dimension parallĂšle rĂ©pondant aux codes de la fantasy m’attirait. Le premier tome avait Ă©tĂ© plutĂŽt bon dans le domaine. Ce nouvel Ă©pisode est Ă©galement rĂ©ussi. Je trouve que le Paris crĂ©Ă© par Arleston et mis en image par Barbucci possĂšde une identitĂ© propre tout en respectant les codes classiques et touristiques de la capitale française. La tour Eiffel, les bateaux mouche, Notre Dame
 Rien n’est nĂ©gligĂ©. Ce support scĂ©naristique permet Ă  Arleston d’exploiter son sens de la vanne et de la rĂ©partie.

L’histoire se construit autour d’un duo de personnages assez rĂ©ussi. Il s’agit de Fourmille et Yuri transfĂ©rĂ©s de notre rĂ©alitĂ© Ă  Ekhö au dĂ©but du premier tome. Leur couple fonctionne bien. Ils ne se supportent pas et pourtant ils ne doivent pas se quitter. Cela donne lieu Ă  des dialogues trĂšs drĂŽles et bien Ă©crits. Je regrette d’ailleurs qu’ils soient moins frĂ©quents dans cet album. Les auteurs laissent davantage de place Ă  l’intrigue et Ă  ses rebondissements au dĂ©triment du comique construit autour des hĂ©ros. C’est un choix qui se dĂ©fend mais je trouve dommage de ne pas plus privilĂ©gier l’humour dans un tel univers. Le comique de situation que peut gĂ©nĂ©rer le changement de monde est un des arguments de la sĂ©rie. Il ne faut pas le nĂ©gliger.

L’histoire connaĂźt davantage de rebondissements que dans le premier tome. En effet, les codes sont maintenant connus et les auteurs peuvent nous faire entrer plus rapidement dans l’intrigue. Cette derniĂšre est plutĂŽt bien construite. Il y a de nombreux rebondissements. Certes l’ensemble n’est pas un monument d’originalitĂ© et certains moments sont un petit peu brouillons. NĂ©anmoins, la bonne ambiance gĂ©nĂ©rale fait occulter sans trop d’efforts ces quelques dĂ©fauts. L’humeur chaleureuse rĂ©sulte aussi des dessins de Barbucci dont le trait participe pleinement au plaisir de la lecture. Son style dynamique est Ă  l’origine de la qualitĂ© graphique des personnages et des lieux.

Pour conclure, Paris empire est un Ă©pisode honnĂȘte qui offre une suite honorable au prĂ©cĂ©dent opus. Ekhö ne fera jamais partie des sĂ©ries cultes du neuviĂšme art mais en gardant cette qualitĂ©, chaque nouveau tome sera pour moi l’occasion de passer un agrĂ©able moment et ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal


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Note : 12/20

Ekhö, monde miroir, T1 : New York – Christophe Arleston & Alessandro Barbucci

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Titre : Ekhö, monde miroir, T1 : New York
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Alessandro Barbucci
Parution : Mars 2013


Ekhö est une sĂ©rie nĂ©e de la collaboration de Christophe Arleston et d’Alessandro Barbucci. Le premier, scĂ©nariste, est le premier auteur dont j’ai Ă©tĂ© fan. Lanfeust de Troy Ă©tait vraiment une rĂ©vĂ©lation vĂ©cue durant mon adolescence. J’ai Ă©galement beaucoup aimĂ© des sĂ©ries comme Le chant d’Excalibur, LĂ©o Lodenou Les MaĂźtres cartographes. HĂ©las, sa production trĂšs dense a dĂ©bouchĂ© sur une grande baisse de qualitĂ© Ă  mes yeux. Cela fait que je m’étais Ă©loignĂ© de ses ouvrages. C’est une critique Ă©logieuse lue dans un magazine qui m’a incitĂ© Ă  m’offrir New York, premier opus de cette nouvelle saga. J’espĂ©rais que cette nouvelle chance me rĂ©concilierait avec l’écrivain de mes tendres annĂ©es


La quatriĂšme de couverture s’avĂšre trĂšs pĂ©dagogique : « Ekhö est un monde miroir de la Terre. On y retrouve nos villes, nos pays, mais lĂ©gĂšrement diffĂ©rents : l’électricitĂ© n’existe pas, les dragons remplacent les avions de ligne, les wagons du mĂ©tro sont sur le dos d’étranges mille-pattes
 Mais les plus Ă©tonnants sont les Preshauns qui, sous leurs airs de peluches formalistes, semblent tenir les rĂȘnes de ce monde
 Une Ă©tudiante, Fourmille, et Yuri, son voisin de siĂšge dans le 747 qui les amĂšne Ă  New York se trouvent prospulsĂ©s sur Ekhö et doivent apprendre Ă  y trouver leur place. Ce qui se complique lorsque Fourmille se retrouve habitĂ©e par l’esprit d’une vieille tante morte
 »

Un New York au croisement du Moyen-Age et du vingt-et-uniĂšme siĂšcle

L’auteur nous annonce « une aventure fantastique, drĂŽle et dĂ©calĂ©e, qui nous entraĂźne dans un Ă©trange reflet de notre sociĂ©tĂ© ». Le programme est ambitieux mais je ne demandais qu’à partager ce point de vue une fois l’album refermĂ©. Le principe de ces rĂ©alitĂ©s parallĂšles est souvent usitĂ© dans la littĂ©rature, la bande dessinĂ©e ou le cinĂ©ma. Son attrait humoristique rĂ©side souvent dans la rĂ©interprĂ©tation des codes et des habitudes de notre sociĂ©tĂ© dans un contexte lĂ©gĂšrement diffĂ©rent. Il s’agit d’un des fondements scĂ©naristiques de Ekhö. Arleston a souvent su jouer avec ce type de dĂ©tournements dans ses sĂ©ries prĂ©cĂ©dentes. Il y arrive Ă©galement ici. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir Ă  naviguer dans ce New York au croisement du Moyen-Age et du vingt et uniĂšme siĂšcle. L’auteur arrive Ă  rendre crĂ©dible et drĂŽle beaucoup de dĂ©tails par des textes et des anecdotes bien choisis. Le travail graphique de Barbucci met bien l’ensemble en valeur et fait en sorte qu’une vraie bonne humeur se dĂ©gage de la lecture.

L’intrigue en elle-mĂȘme est classique. Des personnages se trouvent projeter dans un monde inconnu dont ils maitrisent trĂšs partiellement les us et coutumes. Leur prĂ©sence n’étant pas alĂ©atoire, ils doivent donc s’adapter Ă  une sociĂ©tĂ© nouvelle tout en menant Ă  bien une mission dont ils connaissent bien peu de choses. L’évolution de la trame est assez linĂ©aire. Elle n’est pas particuliĂšrement dense mais est se dĂ©roule de maniĂšre rĂ©guliĂšre et solide. L’histoire ne souffre d’aucun temps mort et le dĂ©nouement n’est pas particuliĂšrement abracadabrant. Aucune planche n’est inutile ou bĂąclĂ©e. Bref, Ekhö offre une lecture intĂ©ressante dont on n’attend la fin avec une rĂ©elle curiositĂ©.

La belle rĂ©ussite de ce tome est la qualitĂ© de ces personnages. Graphiquement tout d’abord, ils sont trĂšs rĂ©ussis. Chaque nouveau protagoniste ne nous laisse pas indiffĂ©rent grĂące son apparence crĂ©Ă©e par le trait de Barbucci. Il possĂšde un style assez rĂ©ussi qui ravira tous les publics. Ensuite, l’histoire laisse une grande part Ă  ses hĂ©ros. Que ce soit Fourmille ou Yuri, ils sont trĂšs attachants et drĂŽles. Leur binĂŽme fonctionne bien. Ils sont trĂšs diffĂ©rents, ne s’apprĂ©cient pas mais sont indispensables Ă  l’autre pour s’en sortir. La recette n’est pas originale mais elle est bien exĂ©cutĂ©e.

En conclusion, Ekhö m’a rĂ©conciliĂ© avec le travail d’Arleston. Je n’ai plus besoin de me plonger dans ses vieux albums pour retrouver sa capacitĂ© Ă  Ă©crire des histoires dynamiques, drĂŽle et prenantes. Je suis donc curieux de savoir comment Ă©voluera cette sĂ©rie. Restera-t-on dans ce monde miroir ou voyagera-t-on ailleurs ? Les personnages principaux resteront-ils les mĂȘmes ou non ? Pour cela il faut attendre la suite. Mais cela est une autre histoire


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Note : 13/20

Slhoka, T8 : L’Ă©pingle des Ă©phĂ©mĂšres – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T8 : L’Ă©pingle des Ă©phĂ©mĂšres
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Juin 2014


« Slhoka » est une sĂ©rie qui, de mon point de vue, se dĂ©tĂ©riore depuis que les auteurs ont dĂ©cidĂ© de lui offrir un second cycle. La premiĂšre tĂ©tralogie Ă©tait rythmĂ©e et divertissante. Elle ne rĂ©volutionnait pas le genre « space fantasy » mais offrait un moment agrĂ©able de lecture. Le scĂ©nariste Ulrig Godderidge et le dessinateur Ceyles ont dĂ©cidĂ© de poursuivre les aventures de ce hĂ©ros au puissant pouvoir. « L’Epingle des EphĂ©mĂšres » est le huitiĂšme acte de la saga et s’inscrit dans cette suite se dĂ©roulant dix ans aprĂšs l’histoire initiale. Je dois vous avouer que les trois tomes prĂ©cĂ©dents m’ont Ă©normĂ©ment déçu. NĂ©anmoins, je suis un lecteur fidĂšle et ai du mal Ă  renier une sĂ©rie que j’ai entamĂ©e. Ainsi, je suis parti Ă  la dĂ©couverte de cette nouvelle aventure avec quelques apprĂ©hensions teintĂ©es d’un lĂ©ger espoir d’amĂ©lioration


L’épisode prĂ©cĂ©dent avait laissĂ© Slhoka prisonnier du JĂ€ipurna, dimension parallĂšle habitĂ©e par les Dieux. Son retour dans la rĂ©alitĂ© s’avĂšre complexe. Le rĂ©sultat est que Shani a envahi et son enveloppe corporelle et que M’Ma Bay abrite son esprit tout en essayant de la dominer. La situation est claire et explicitĂ©e dĂšs les premiĂšres pages. Les enjeux sont simples. Il faut mettre la main sur Shani tout en empĂȘchant l’ñme de M’Ma Bay de dominer celle du hĂ©ros.

Pour les adeptes de vaudou et d’esprit possĂ©dĂ©…

Le souci rencontrĂ© au cours de la lecture est que la situation finale ressemble comme deux gouttes d’eau Ă  la situation initiale. La diffĂ©rence est que l’esprit n’habite plus une vieille dame aux pouvoirs intrigants mais une jolie jeune femme Ă  l’ambition dĂ©vorante. Sorti de cela, il ne se passe rien ! Quarante-six pages pour si peu ! La trame a le droit de faire une pause mais dans ce cas, il faut compenser avec autre chose. Cela peut-ĂȘtre de l’action, de l’humour ou de l’émotion
 Il n’y a rien de tout cela. On se contente de suivre un petit groupe dĂ©ambuler dans ce qui ressemble Ă  un bayou de Louisiane
 Les seuls Ă©vĂ©nements qui agrĂ©mentent leurs pĂ©rĂ©grinations sont des crises existentielles et rĂ©pĂ©titives de deux esprits cohabitant dans un mĂȘme corps.

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Je regrette qu’une nouvelle fois SvendaĂŻ et Kraa soient absents de l’histoire. La premiĂšre est une jeune femme avec une forte personnalitĂ© dont la relation avec Slhoka est centrale dans l’univers de la saga. Le second est un soldat efficace au caractĂšre bourru qui participe activement Ă  la fibre humoristique de l’ensemble. Leurs mises en hibernation est une raison de la baisse de qualitĂ© de la sĂ©rie. De mon point de vue, les pĂ©ripĂ©ties des deux derniers tomes auraient pu aisĂ©ment tenir dans un seul opus sans ĂȘtre particuliĂšrement dense. Les auteurs diluent leur intrigue. Est-ce pour faire durer le plaisir ou parce qu’ils ne savent pas oĂč ils vont ? Dans les cas, cela donne un rĂ©sultat narratif particuliĂšrement faible.

Sur le plan graphique, il n’y a rien de rĂ©volutionnaire Ă  signaler. Je n’ai pas Ă©tĂ© un grand fan du changement de dessinateur opĂ©rĂ© aprĂšs le troisiĂšme acte. Depuis, je ne peux pas dire que le style de Ceyles m’ait conquis. Je trouve que son style manque de personnalitĂ© et que les dĂ©cors sont dĂ©nuĂ©s d’atmosphĂšres. Je n’ai ressenti ni dĂ©paysement ni oppression ni angoisse. Pourtant le dĂ©roulement du scĂ©nario laissait de la place Ă  une ambiance dense et prenante. Mais l’occasion n’a pas Ă©tĂ© saisie et c’est regrettable. NĂ©anmoins, il Ă©tait difficile de sublimer une trame manquant autant d’aspĂ©ritĂ©s.

Vous l’aurez compris, « L’Epingle des EphĂ©mĂšres » ne m’a pas enthousiasmĂ©. Cet opus confirme la dĂ©liquescence de « Slhoka ». Je trouve triste qu’une aventure initialement sympathique et divertissante traine autant en longueur qu’elle en devient horripilante et frustrante. Je doute fortement que la chute en cours puisse ĂȘtre suivie d’une remontĂ©e fut elle lĂ©gĂšre
 Mais qui sait ? L’espoir fait vivre


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Note : 4/20

Slhoka, T7 : L’autre rive – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T7 : L’autre rive
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Juin 2013


« L’autre rive » est le septiĂšme tome de »Slhoka ». Il est apparu dans les librairies en juin dernier. EditĂ© chez Soleil, il est l’Ɠuvre conjointe de Godderidge, Ceyles et Vincent. Ils s’occupent respectivement du scĂ©nario, des dessins et des couleurs. Il s’agit d’un album de format classique dont le prix avoisine quatorze euros. La couverture est dans les tons marron, orange et gris. On y dĂ©couvre le hĂ©ros Ă©ponyme une arme Ă  la main. Il y est accompagnĂ© d’un tigre ailĂ© qui ne nous est pas inconnu. Les paysages apparaissent apocalyptiques. L’atmosphĂšre qui s’en dĂ©gage est sombre et inquiĂ©tante.

La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente les mots suivants : « Ishtor, la dĂ©esse maudite libĂ©rĂ©e de sa prison Ă©ternelle, veut reprendre le pouvoir des dieux et celui de Slhoka afin de dĂ©truire Link-ArchoĂŻde. Errant dans les marais des Basboues avec Krk, le bayan des MĂ©andres, Slhoka Ă©labore un plan pour rejoindre Nagaghuli et les autres DĂ©itĂ©s emprisonnĂ©es dans le Jaipurna. Mais comment convaincre les Dieux devenus ses ennemis, de s’unir Ă  lui
 »

La lecture du synopsis met rapidement les choses au clair : il est compliquĂ© de se plonger dans cette histoire sans avoir lu les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Pour rĂ©sumer succinctement l’ensemble, je pourrais dire que « Slhoka » est une histoire classique construite autour de la notion d’élu. Le hĂ©ros est au-dessus de ses aventures un simple pilote militaire. Suite Ă  un crash, il atterrit sur une planĂšte qui lui rĂ©vĂ©lera un pouvoir dont il Ă©tait ignorant. Il devient alors un leader et un symbole Ă  la puissance unique. Le quatriĂšme tome se concluait sur un combat final Ă  grande ampleur. Le deuxiĂšme cycle se dĂ©roule dix ans plus tard. Slhoka est en pleine dĂ©pression et son pouvoir a quasiment disparu. Les deux albums prĂ©cĂ©dents le voient retrouver sa force contraint et forcĂ© devant les enjeux. En effet, une dĂ©esse maudite est dans la place et ça ne rigole pas


Une atmosphĂšre proche du chamanisme.

L’atmosphĂšre de « L’autre rive » est construite autour du chamanisme. Les premiĂšres pages nous immergent dans un univers proche des bayous de la Louisiane. Le travail graphique transcrit trĂšs justement cette ambiance. La rencontre avec une sorciĂšre locale qui arrive Ă  contacter des forces occultes accentue le phĂ©nomĂšne. Dans la deuxiĂšme partie, Slhoka passe son temps Ă  voyager entre deux mondes : sa rĂ©alitĂ© et le monde de Jaipurna. Ce dernier est un univers dans lequel vive les dieux. Sa nature onirique couplĂ©e Ă  l’apocalypse qui accompagne la lecture est dans la lignĂ©e de la dimension « shamanisme » de l’ensemble.

L’histoire se centre entiĂšrement autour du personnage de Slhoka. La fin de l’épisode prĂ©cĂ©dent concluait sur le hĂ©ros qui avait repris goĂ»t Ă  la vie. Il semblait retrouver des pensĂ©es plus positives. La premiĂšre partie le voit avancer irrĂ©mĂ©diable vers un affrontement avec son ennemie. La seconde nous fait vivre le combat. La trame est simple, un petit peu trop. J’ai le sentiment que cet album aurait pu ĂȘtre rĂ©duit de moitiĂ© sans qu’on ne perde ni intĂ©rĂȘt ni information. L’ensemble est assez diluĂ©. Le duel entre les deux combattants traine en longueur. Le fait qu’il se dĂ©roule dans un univers parallĂšle est intĂ©ressant car il ouvre des perspectives scĂ©naristiques. Par contre, sa longueur et sa construction les rapprochent trop souvent d’un combat Ă  la « Dragon Ball ». Et ce n’est pas un compliment.

L’une des consĂ©quences de ce choix narratif est de faire totalement disparaitre du dĂ©cor les personnages secondaires. Le plaisir que je trouvais en dĂ©couvrant le dĂ©but de la saga Ă©tait la galerie de protagonistes qui gravitaient autour de Slhoka. Ces derniers offraient un ton dĂ©calĂ© et drĂŽle qui faisait naitre un vrai plaisir de lecture. Tout cela a disparu petit Ă  petit. Le paroxysme est atteint dans cet Ă©pisode. Les doigts d’une main suffisent quasiment Ă  compter les intervenants dans cet album. C’est dommage. De plus, le fil conducteur global de la sĂ©rie est de plus en plus dur Ă  suivre. Les trois derniers albums manquent cruellement de liens entre eux. On a la sensation que l’auteur ne sait pas oĂč il va et ce sentiment n’est pas des plus agrĂ©ables.

Ceyles se charge des dessins depuis le dĂ©but du second cycle. Je vous avoue que je suis moins sensible Ă  son trait que je ne l’étais Ă  celui du dessinateur des premiers opus. Je ne suis pas un grand de son style qui manque, Ă  mes yeux, de dĂ©tails. J’aimerai que les personnages possĂšdent une identitĂ© graphique plus forte. De plus, leurs expressions manquent trop souvent de finesse. Par contre, son travail sur les dĂ©cors est de qualitĂ©. Que ce soit dans les marais ou dans le monde des dieux, il arrive Ă  faire naĂźtre une vraie ambiance qui nous porte sans mal. Il s’agit incontestablement d’un des points positifs de l’album.

Au final, ce tome est trĂšs moyen. Il confirme la difficultĂ© rencontrĂ©e par l’auteur Ă  offrir un second souffle Ă  sa saga. La conclure aprĂšs la fin du premier cycle m’apparait de plus en plus comme la solution qui aurait dĂ» ĂȘtre choisie. NĂ©anmoins, je suis fidĂšle en lecteur et attendrais avec curiositĂ© le prochain tome avec toujours le mĂȘme espoir d’y retrouver le plaisir simple que me procurait les premiĂšres Ă©tapes des aventures de Slhoka. Mais cela est une autre histoire


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Note : 6/20

Slhoka, T6 : Les mĂ©andres – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T6 : Les méandres
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Août 2012


« Les mĂ©andres » est le sixiĂšme tome de « Slhoka ». Il est apparu dans les librairies au mois d’aoĂ»t dernier. Toujours Ă©ditĂ© chez Soleil, il prolonge le second cycle de la saga nĂ© dans l’opus prĂ©cĂ©dent. Je suis les aventures du hĂ©ros Ă©ponyme depuis ses premiĂšres aventures datant d’un petit peu plus de dix ans. Je trouve ses pĂ©rĂ©grinations sympathiques. Elles se dĂ©roulent au croisement de la fantasy et de la science-fiction. Le scĂ©nariste de cette sĂ©rie est Ulrig Godderidge. Je ne connais son travail qu’à travers cette histoire-lĂ . Au cours des trois premiers actes, les dessins sont l’Ɠuvre d’Adrien Floch. Depuis le dĂ©part de ce dernier vers « Les naufragĂ©s d’Ythaq », les illustrations sont l’Ɠuvre de Ceyles. La rupture graphique a Ă©tĂ© rude et m’a Ă©tĂ© difficile. NĂ©anmoins, mis devant le fait accompli, il a fallu s’y faire et prendre de nouvelles habitudes.

L’album prĂ©cĂ©dent se dĂ©roulait dix ans aprĂšs le dĂ©nouement du prĂ©cĂ©dent. Slhoka, grĂące Ă  ses pouvoirs, avait sauvĂ© le monde et avait vu parallĂšlement sa vie tomber dans le dĂ©sespoir et l’alcool. C’est globalement cet Ă©tat de fait que nous prĂ©sentait le cinquiĂšme Ă©pisode. On voyait la fine Ă©quipe se reformer bon grĂ© mal grĂ©. Le synopsis proposĂ© sur la quatriĂšme de couverture de « Les mĂ©andres » prĂ©sente la situation avec les mots suivants : « La ZeĂŻde a Ă©vitĂ© le pire grĂące au pouvoir de Slhoka. Mais une question reste sans rĂ©ponse : qui se cache derriĂšre les indestructibles rhoukes et les chimĂšres volantes ? C’est la nouvelle mission de Slhoka et ses compagnons d’armes, envoyĂ©s en reconnaissance dans la capitale rhouke. Avec l’aide de la Ghuilde des Marchandises. Mais Slhoka n’est pas au bout de ses peines car ShanĂŻ, qui habite son corps, semble n’en faire qu’à sa tĂȘte. »

Une intrigue sans grand intĂ©rĂȘt.

Le scĂ©nariste ne perd pas de temps Ă  nous exposer les prĂ©requis nĂ©cessaires Ă  la comprĂ©hension complĂšte des tenants et des aboutissants de l’intrigue. Ayant lu une nouvelle fois l’intĂ©gralitĂ© des tomes de la sĂ©rie avant de me plonger dans « Les mĂ©andres », je n’ai pas souffert de choix. Je ne peux que vous conseiller de faire de mĂȘme au risque d’ĂȘtre perdu au beau milieu d’un sac de nƓuds qui ne brille dĂ©jĂ  pas par son cadre rigoureux. On reprend l’histoire oĂč elle nous avait laissĂ©. Il n’y a pas de rupture narrative. J’ai pris plaisir Ă  retrouver ces personnages familiers rĂ©unis Ă  nouveau. La maladresse et le pouvoir de Slhoka, le caractĂšre et les qualitĂ©s guerriĂšres de la charmante SvendaĂŻ, la rudesse et la force du Kraal Ă©taient donc de retour. La rĂ©ussite de ce type d’histoire rĂ©side en partie dans la qualitĂ© de son casting. Ces groupes hĂ©tĂ©rogĂšnes doivent donner lieu Ă  des moments drĂŽles et touchants qui permettent Ă  la trame de se montrer plus Ă©paisse et rythmĂ©e. Le plaisir de ce genre de lecture rĂ©side avant tout dans l’empathie ressentie pour les protagonistes plus que tout autre chose.

NĂ©anmoins, le listing des participants ne suffit pas Ă  garantir la rĂ©ussite d’un album. « Les mĂ©andres » en est la preuve mais, hĂ©las, nĂ©gativement. L’intrigue y est sans grand intĂ©rĂȘt. On ne fait que suivre les diffĂ©rentes crises de colĂšre du hĂ©ros. Toutes les quatre pages, il s’énerve et exploite donc son pouvoir destructeur. C’est rĂ©pĂ©titif et donc assez vite lassant. On a l’impression que l’histoire n’en aurait pas Ă©tĂ© pĂ©nalisĂ©e en divisant le nombre de pages par deux. Aucune information n’aurait Ă©tĂ© Ă©garĂ©e. Par contre, notre attrait n’aurait peut-ĂȘtre disparu. De plus, les personnages principaux sont rapidement sĂ©parĂ©s. La place de SvendaĂŻ et du Kraal devient trĂšs secondaire et cela m’a déçu. Ils sont bien moins fades que Slhoka. Construire tout l’épisode autour de ce dernier fait que l’humour disparait totalement de la lecture. Cela fait qu’on se concentre davantage sur le dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements. Ce dernier s’avĂšre confus et sans grand intĂ©rĂȘt. Tout ne tourne pas en rond mais avance bien lentement. Le sentiment de dilution toujours dĂ©sagrĂ©able commence Ă  naitre. C’est dommage.

J’évoquais en introduction la rupture graphique nĂ©e du changement de dessinateur Ă  partir du quatriĂšme tome. Je vous avoue que je prĂ©fĂ©rai le travail de Floch. Ce n’est pas nĂ©cessairement une question de qualitĂ© pure mais de style. Je ne maitrise pas le vocabulaire spĂ©cifique du dessin et aurai du mal Ă  argumenter mon opinion. Je trouve que les personnages apparaissent moins travaillĂ©s. Ils sont moins attachants graphiquement. De plus, ils apparaissent tout le temps dans l’excĂšs sans forcĂ©ment que l’histoire ne le justifie tout le temps. Dans la mĂȘme logique, je trouve que le travail sur les couleurs est trop simple et souffre de la comparaison avec la qualitĂ© des sĂ©ries du mĂȘme genre. Il est possible que d’autres lecteurs soient sĂ©duits par les illustrations de Ceyles. Je me contenterai de dire que son trait et moi ne nous sommes pas trouvĂ©s.

Pour conclure et ma critique ne s’en cache pas, je suis sorti déçu de ma lecture. « Les mĂ©andres » a tendance Ă  donner corps Ă  l’idĂ©e comme quoi ce second cycle est de trop. La graine de ce sentiment avait Ă©tĂ© plantĂ©e dans le tome prĂ©cĂ©dent. Ma dĂ©couverte de ce dernier opus a tendance Ă  l’arroser de maniĂšre soutenue. J’ai du mal Ă  voir comment Godderidge veut prolonger les aventures de son hĂ©ros. Mais mon affection pour les premiĂšres aventures de Slhoka me fait croire que le prochain Ă©pisode sera meilleur. Mais l’espoir ne sera pas Ă©ternel
 

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Note : 8/20

Slhoka, T5 : L’Eveil – Ulrig Godderidge & Ceyles

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Titre : Slhoka, T5 : L’Eveil
Scénariste : Ulrig Godderidge
Dessinateur : Ceyles
Parution : Juin 2011


« Slhoka » est une sĂ©rie que je suis depuis la parution de son tome initial. Sans ĂȘtre un chef d’Ɠuvre du genre, il s’agit d’une saga qui se lit avec plaisir mĂȘlant magie, dĂ©cors futuristes et quĂȘte plus classique. L’opus prĂ©cĂ©dent marquait la fin d’un cycle dans l’histoire. Il est composĂ© de quatre bouquins. Le dernier livre marque donc en quelque sort un nouveau dĂ©part. Son titre est d’ailleurs sans ambiguitĂ© dans ce domaine puisqu’il s’intitule« L’éveil ». EditĂ© chez Soleil, cet album est d’un format classique et se compose d’une cinquantaine de pages. Son prix est de 13,50 euros. Toute la sĂ©rie est scĂ©narisĂ©e par Godderidge. « Slhoka »est d’ailleurs la seule immersion de ma part dans l’univers de cet auteur. Les dessins, comme dans le tome prĂ©cĂ©dent sont l’Ɠuvre de Ceyles.

Le quatriĂšme tome de la sĂ©rie marquait la fin d’une guerre interplanĂ©taire entre deux empires : la ZeĂŻde et l’Okrane. Shloka a jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif dans ce conflit. En effet, il possĂ©dait un pouvoir immense confiĂ© par les Dieux. Ce nouvel ouvrage se dĂ©roule dix ans plus tard. Shloka et son ami Ar’n vivent reclus sur une plage perdue. Notre hĂ©ros a perdu de sa splendeur. Il semble baigner dans l’alcool. Son pouvoir semble un lointain souvenir. Mais leur quotidien va ĂȘtre bouleversĂ© par la ravissante Sven, qui en souvenir du temps passĂ©, a envie de constituer Ă  nouveau la fine Ă©quipe. En effet, parallĂšlement, les Rhoukes, anciennement paisibles et nomades, sont devenus de fĂ©roces guerriers qui ont tendance Ă  basculer trop rĂ©guliĂšrement du mauvais cĂŽtĂ© de la frontiĂšre


HĂ©roĂŻc fantasy & science-fiction

« Slhoka » est une sĂ©rie qui rĂ©pond aux codes de l’heroĂŻc-fantasy tout en Ă©voluant dans un monde futuriste. On retrouve la notion de pouvoir absolu et d’élu. On suit Ă©galement l’évolution d’un groupe d’apparence hĂ©tĂ©roclite mais auquel du sein chacun est important. Les conflits sont interplanĂ©taires et ont Ă©videmment des consĂ©quences irrĂ©mĂ©diables sur l’avenir du monde. Tout cela est du classique. La trame globale de la sĂ©rie est relativement cousue de fil blanc mais cela n’empĂȘche pas la lecture d’ĂȘtre agrĂ©able.

Dans cet opus qui dĂ©bute un nouveau cycle, l’auteur doit faire rebondir la sĂ©rie. C’est un nouveau dĂ©but et il est important de marquer une rupture avec le prĂ©cĂ©dent. Cette rupture est ici temporelle. Dix ans se sont dĂ©roulĂ©s. Chacun a Ă©voluĂ© et a fait sa vie de son cĂŽtĂ©. « L’éveil » marque donc quelque part des retrouvailles. Suite Ă  un Ă©vĂ©nement, tout ce beau monde va se retrouver. Il est Ă©vident qu’avoir lu les prĂ©cĂ©dents tomes est primordial pour saisir tous les sous-entendus de la narration. D’ailleurs une des richesses de cet album est son cĂŽtĂ© moins sĂ©rieux. Les dialogues entre les personnages sont plus drĂŽles. Les gags sont plus frĂ©quents. Autant le premier cycle Ă©tait assez narratif et offrait des personnages finalement tiĂšdes, ce nouveau tome assume davantage ses protagonistes. Cela permet Ă©galement une lecture plus agrĂ©able et distrayante.

Il faut que sur le plan de la trame, c’est plutĂŽt lĂ©ger. « L’éveil » n’est une longue mise en place de quelque chose qu’on ne maitrise pas totalement. Alors que le fait d’ĂȘtre le cinquiĂšme tome d’une sĂ©rie devrait lui permettre d’entrer rapidement dans le vif du sujet, ce n’est ici pas le cas. Le temps de redĂ©couverte des personnages fait que pendant ce temps il ne se passe pas grand-chose. On va Ă  la rencontre de chaque peuple, de chaque protagoniste mais on sent bien que les choses sĂ©rieuses n’ont pas rĂ©ellement commencĂ©es. C’est finalement assez frustrant car une fois la lecture terminĂ©e, on ressent une certaine frustration. Il ne se passe finalement pas grand-chose.

L’autre nouveautĂ© de cet album est la rupture drastique au niveau du dessin. Le style est totalement diffĂ©rent. J’ai mĂȘme eu du mal Ă  accepter les nouveaux traits de certains protagonistes. NĂ©anmoins, cela ne pose pas de rĂ©els soucis une fois l’accoutumance faite. AstĂ©rix a bien Ă©voluĂ© entre le premier tome et les suivants. Pourquoi Slhoka ne pourrait-il pas lui aussi changer de look ? CĂŽtĂ© style, il est plutĂŽt jeune et dynamique. Les couleurs, Ɠuvre de Torta, sont vives et simples. Tout cela rend la lecture agrĂ©able et lĂ©gĂšre.

En conclusion, cet album, malgrĂ© ses quelques changements, restent dans la lignĂ©e des prĂ©cĂ©dents. J’ai eu plaisir Ă  retrouver les personnages qui sont pour l’ensemble bien sympathiques. MalgrĂ© tout, je trouve l’intrigue un petit peu lĂ©gĂšre. Je pense que par son esprit et son dessin, cet album conviendra davantage Ă  un public adolescent. C’est rythmĂ©, il y a de l’action et la plume du dessinateur sont autant d’arguments qui vont dans ce sens. Par contre, je doute qu’un grand adepte de ce type de bandes dessinĂ©es soit comblĂ© par cet album. Ce dernier n’arrive pas Ă  dĂ©velopper un petit quelque chose qui le dĂ©marque de tous ses cousins qui alimentent les rayons de librairie. Finalement, cet album se lit avec plaisir mais laisse finalement peu de souvenirs une fois refermé  

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Note : 11/20 

Saga Valta, T2 – Jean Dufaux & Mohamed Aouamri

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Titre : Saga Valta, T2
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Mohamed Aouamri
Parution : Juin 2014


 Jean Dufaux est un scĂ©nariste reconnu. « Murena », « Barracuda » ou « Conquistador » sont ses derniĂšres sĂ©ries dans lesquelles j’ai pris plaisir Ă  me plonger. L’auteur possĂšde une capacitĂ© remarquable Ă  insĂ©rer les arcanes de ses intrigues dans un univers dense et envoutant. Le Rome de « Murena » ou les pirates de « Barracuda » m’ont complĂštement happĂ©. « Saga Valta », sujet de ma critique, s’inscrit dans un monde nordique et rude. En prĂ©lude de l’album, Jean Dufaux Ă©voque sa fascination pour ces lĂ©gendes islandaises du treiziĂšme siĂšcle et indique que cette nouvelle aventure n’est que le premier chapitre de son immersion dans cette mythologie.

SagaValta2aL’album Ă©voquĂ© aujourd’hui est le second tome de l’aventure. Sa parution chez « Le Lombard » date du mois de juin dernier. Il ne clĂŽt pas l’histoire comme j’avais cru le comprendre. Le dĂ©nouement est annoncĂ© pour le troisiĂšme acte. « Elle aimait, oui. Mais dans le dĂ©shonneur et la trahison. Jusqu’à mettre le pays Ă  fleur et Ă  sang. Alors, les dieux dĂ©cidĂšrent d’intervenir
 VoilĂ  ce que raconte la Saga. » Tels sont les mots qui habillent la quatriĂšme de couverture de l’ouvrage. La recette semble ĂȘtre un classique de la cuisine du neuviĂšme. Le fait que la trame s’inscrive dans les mythes nordiques sous-entendait l’aspect conventionnel des enjeux. Cette absence supposĂ©e d’originalitĂ© ne me dĂ©rangeait dans le sens oĂč toute vieille recette cuisinĂ©e avec talent se dĂ©guste toujours avec appĂ©tit.

Un héros légendaire en devenir.

L’épisode initial m’avait plu. Le chemin jalonnĂ© m’intriguait. L’empathie Ă  l’égard du personnage principal Ă©tait immĂ©diate. Voir son amour pur ĂȘtre interdit pour des histoires de code social est une maniĂšre efficace de conquĂ©rir l’affection du lecteur. La mĂ©thode reste toujours aussi efficace. Valgar dĂ©veloppe son aura Ă  travers ses valeurs de noblesse et de courage. Il ne semble possĂ©der aucun dĂ©faut mais n’est pas pour autant dĂ©nuĂ© de faiblesses. Ces fissures consolident son statut de hĂ©ros lĂ©gendaire en devenir.

SagaValta2bUne des forces, Ă  mes yeux, de cet album est sa densitĂ© scĂ©naristique. La lecture ne souffre d’aucun temps mort. Les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent avec une cadence soutenue et attise avec constance le feu de la curiositĂ©. Mais le dĂ©roulement de l’histoire n’est pas assimilable Ă  un tourbillon effrĂ©nĂ©. La narration  alterne des scĂšnes de bataille ou de combat avec des moments plus intimistes et calmes. Sur un principe proche, l’auteur arrive Ă  faire exister Ă  la fois des moments rudes avec des instants plus doux et positifs. Cette grande variĂ©tĂ© enrichit indĂ©niablement le propos et alimente l’attrait du lecteur pour les aventures de Valgar.

Les dessins participent Ă©galement activement au plaisir ressenti en dĂ©couvrant les planches. J’ai dĂ©couvert le travail de Mohamed Aouamri Ă  travers cette sĂ©rie et ne regrette pas la rencontre. Son trait arrive Ă  dĂ©velopper une atmosphĂšre envoutante. Le dĂ©paysement est immĂ©diat. DĂšs les premiĂšres pages, l’immersion dans ce monde nordique est intense. Que ce soit la nuit ou le jour, que nous nous trouvions en forĂȘt, dans une grotte ou une hutte, chaque moment transpire de cette ambiance de guerriers vikings. C’est avec joie que j’ai retrouvĂ© ce climat ensorcelant.

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Pour conclure, je dirai que ce second tome de « Saga Valta » est de bonne facture. Il offre une intrigue dense et captivante. Il pourrait lĂ©gitimement lui ĂȘtre reprochĂ© de manquer d’originalitĂ© ou de ne pas rĂ©volutionner le genre. NĂ©anmoins, cela ne m’a pas dĂ©rangĂ© car le travail fourni conjointement par le scĂ©nariste et le dessinateur gĂ©nĂšre une lecture agrĂ©able. N’est-ce pas lĂ  l’essentiel ? Je pense que les adeptes d’aventures nordiques et mĂ©diĂ©vales devraient y trouver leur compte. Ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal


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Note : 14/20