Solo, T2 : Le cƓur et le sang

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Titre : Solo, T2 : Le cƓur et le sang
Scénariste : Oscar Martin
Dessinateur : Oscar Martin
Parution : Janvier 2016


Oscar Martin avait marquĂ© nombre de lecteurs avec le premier tome de « Solo ». Cette histoire de rat mutant, dans un futur apocalyptique, Ă©tait surtout puissante par son dessin d’une grande beautĂ© et d’un sens du mouvement incroyable. HĂ©las, la redondance des combats empĂȘchait de vraiment adhĂ©rer Ă  la dĂ©marche. Avec ce tome 2, intitulĂ© « Le cƓur et le sang », l’auteur cherche Ă  dĂ©velopper la psychologie de son personnage. Le tout est publiĂ© chez Delcourt pour une centaine de pages. Continuer la lecture de « Solo, T2 : Le cƓur et le sang »

Le reste du monde

LeResteDuMonde


Titre : Le reste du monde
Scénariste : Jean-Christophe Chauzy
Dessinateur : Jean-Christophe Chauzy
Parution : Mars 2015


La mode du post-apocalyptique actuelle est plutĂŽt basĂ©e sur les zombies. Jean-Christophe Chauzy dĂ©cide de l’orienter sur une catastrophe naturelle, Ă  savoir une sĂ©rie de sĂ©ismes. Comment une famille, coincĂ©e dans une vallĂ©e, va-t-elle survivre dans cet environnement oĂč tout commence Ă  manquer ? Ce one-shot d’une centaine de pages est publiĂ© chez Casterman.

Marie, enseignante, termine ses vacances avec ses deux fils. Pendant ce temps-lĂ , son mari la trompe, l’ayant quittĂ© quelques semaines auparavant. C’est donc aigri qu’elle s’apprĂȘte Ă  quitter le chalet. Mais voilĂ  que des sĂ©ries de sĂ©ismes viennent tout bouleverser, coupant la vallĂ©e du reste du monde. Commence alors la difficile tentative de survie en attendant d’hypothĂ©tiques secours.

Un survival franchouillard.

LeResteDuMonde1b« Le reste du monde » a tout du rĂ©cit catastrophe classique. Des individus ordinaires se retrouvent perdus face Ă  une situation inconnue et doivent se dĂ©brouiller. Certains dĂ©pĂ©rissent, d’autres s’aguerrissent. Jean-Christophe Chauzy, en prenant pour personnage principal une femme, fait preuve d’originalitĂ©. Ce n’est pas une pin-up, elle est mĂšre de famille trompĂ©e et n’est pas prĂ©parĂ©e Ă  ce qu’elle va vivre. HĂ©las, c’est la seule vĂ©ritable originalitĂ© du livre. Les Ă©tapes qui s’enchaĂźnent sont trĂšs classiques et on devine sans peine ce qu’il va se passer pour les pages suivantes. AprĂšs un premier intĂ©rĂȘt en dĂ©but de lecture, le soufflet retombe un peu dans la deuxiĂšme partie.

La grande catastrophe touchant un petit village montagnard, « Le reste du monde » prend un aspect « survival franchouillard ». En soit, ce n’est pas forcĂ©ment dĂ©sagrĂ©able, mais pas passionnant non plus. L’auteur ancre fortement son rĂ©cit dans un lieu donnĂ©, oĂč chaque non de ville parle aux protagonistes, chacun connaissant parfaitement la rĂ©gion. La fin, ouverte, laisse un goĂ»t amer au lecteur. PrĂ©sentĂ© comme un one-shot, « Le reste du monde » se laisse clairement la possibilitĂ© d’une suite. Or, aprĂšs un constat assez moyen en premiĂšre lecture (et globalement sans rĂ©ponse), difficile d’ĂȘtre catĂ©gorique. Car s’il y a une suite, cela pourrait donner (un peu) plus de matiĂšre Ă  ce premier tome. VoilĂ  qui laisse un peu perplexe.

Le dessin de Jean-Christophe Chauzy est des plus convaincants. Optant pour une absence de noir Ă  l’encrage, son trait fait preuve de dynamisme, dans un rĂ©alisme expressif. Il prend plaisir Ă  rĂ©aliser de grandes cases et les scĂšnes de sĂ©ismes sont trĂšs rĂ©ussies. Les couleurs se veulent tantĂŽt vives, tantĂŽt beaucoup plus dĂ©saturĂ©es, renforçant efficacement les ambiances. Un bilan des plus positifs concernant le dessin.

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Optant pour un rĂ©cit classique sans grandes surprises ni rĂ©ponses, Jean-Christophe Chauzy laisse son lecteur sur sa faim. « Le reste du monde », comme one-shot, manque d’originalitĂ© pour sĂ©duire. Et sa fin ouverte, prĂ©sageant une suite, laisse un peu dubitatif devant la dĂ©marche. Bref, il faudra attendre de voir si suite il y a pour avoir un avis dĂ©finitif. Et c’est un peu dommage


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note3

Solo, T1 : Les survivants au chaos – Oscar Martin

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Titre : Solo, T1 : Les survivants du chaos
Scénariste : Oscar Martin
Dessinateur : Oscar Martin
Parution : Septembre 2014


Un auteur espagnol venu de l’animation qui fait de la bande-dessinĂ©e
 Cela vous dit quelque chose ? On pense Ă  Guarnido bien sĂ»r. Il faudra dĂ©sormais ajouter le nom d’Oscar Martin. AprĂšs un passage dans le dessin-animĂ©, l’auteur se lance dans la bande-dessinĂ©e. « Solo » est l’une de ses histoires, qui paraĂźt en 2014 chez Delcourt dans la collection Contrebande. Le dessin anthropomorphe rappelle immanquablement Disney, mĂȘme si l’univers en est bien Ă©loigné  Le tout semble ĂȘtre une Ă©dition regroupant deux premiers tomes parus prĂ©cĂ©demment. L’ensemble pĂšse une centaine de pages et se nomme « Les survivants du chaos ».

Solo1d« Solo » s’intĂšgre dans une logique post-apocalyptique. La vie est rude, le gibier est rare tout comme la technologie. Fils aĂźnĂ© d’une famille de rats, Solo dĂ©cide de quitter le foyer pour permettre Ă  ses petits frĂšres et sƓurs de survivre. Son pĂšre a forgĂ© en lui un formidable guerrier prĂȘt Ă  abattre n’importe quelle bestiole, fut-elle trois fois plus grande.

Le monde de « Solo » mĂ©lange de nombreux style. Les factions sont humaines ou animales, voire fantastiques. Il y a relativement peu d’explications sur le monde et l’univers, si ce n’est en version texte dans les derniĂšres pages de l’ouvrage, une fois l’histoire terminĂ©e. Le scĂ©nario se concentre sur l’action et les combats, trĂšs nombreux et, finalement, peu dĂ©crits.

Ultra-violent sans ĂȘtre gore.

« Solo », outre l’action, joue sur l’ambiance. La narration est menĂ©e par le personnage principal. Bien qu’auto-centrĂ©e, elle apporte une empathie vĂ©ritable pour le personnage et son Ă©volution. Car Solo devient ultra-violent et y perd le sens de la vie. L’auteur ne fait cependant pas dans le gore pour tant. MalgrĂ© tout, le scĂ©nario est assez rĂ©pĂ©titif et peu original. Il plaira aux amateurs de mondes violents et dĂ©sespĂ©rĂ©s. L’auteur a cependant posĂ© des jalons qui mĂ©riteraient d’ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s dans la suite. « Solo » peut cependant se lire comme un one-shot tant on a l’impression que la boucle est bouclĂ©e Ă  la fin du livre.

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L’ambiance et l’action sont magnifiĂ©es par le dessin splendide de l’auteur. Oscar Martin vient de l’animation et cela se voit. Il n’hĂ©site pas Ă  utiliser des dessins chronophotographiques, dĂ©composant les mouvements de ses personnages. Ses paysages sont du mĂȘme niveau et nous plonge dans l’univers en rien de temps. Les couleurs sont bien pensĂ©es et renforcent d’autant plus l’immersion et l’ambiance. Il est Ă  noter que le dĂ©coupage est parfaitement maĂźtrisĂ©, avec de belles trouvailles graphiques. Du grand art ! Clairement, Oscar Martin a tout pour devenir un grand de la bande-dessinĂ©e.

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MalgrĂ© un scĂ©nario finalement peu original, on se prend au jeu de ce « Solo ». La voix off nous implique et le dessin met magistralement en scĂšne cette histoire. Difficile de rester indiffĂ©rent devant tant de maĂźtrise. Il ne reste plus qu’à espĂ©rer que la suite proposera un scĂ©nario plus touffu. Car aprĂšs cent pages de lecture, on est finalement pas loin d’une fable post-apocalyptique, plus que d’une grande histoire.

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note4