L’été en pente douce


Titre : L’été en pente douce
Scénariste : Pierre Pelot
Dessinateur : Jean-Christophe Chauzy
Parution : Juin 2017


J’aime beaucoup le dessin de Jean-Christophe Chauzy. Je le trouve beau tout en étant capable de dessiner de « vrais » personnages, pas stéréotypés. Des gens que l’on pourrait croiser dans la rue. Sur « L’été en pente douce », il accompagne Pierre Pelot qui adapte son propre roman devenu célèbre grâce à un film. Comme ce n’est pas vraiment de ma génération, j’éviterai toute comparaison avec la version cinématographie. Le tout est publié chez Fluide Glacial pour une centaine de pages.

Trop long, trop bavard, trop lourd

Fane rentre chez lui. Il vient d’hériter d’une grande maison, celle de sa mère. Il s’y installe avec Lilas, une fille de mauvaise vie qu’il vient de recueillir. Dans la maison vit déjà son frère, rendu simple d’esprit par une trépanation. Commence alors de grandes discussions sur… pas grand-chose ?

C’est un huis clos qui nous est proposé. On sort à peine du jardin. L’intrigue se met peu à peu en place. Faut-il placer le frère à l’hôpital ? Et surtout, le couple de garagiste veut à tout prix acheter la maison de Fane pour la raser… Jusqu’où sont-ils prêts à aller ?

Le livre porte bien son nom. C’est l’été et tout le monde à chaud. Il en ressort une chaleur, une moiteur qui, petit à petit, crée un malaise. L’album décrit une frange de la population pleine de misère et d’emmerdes, qui picole pour oublier sa vie de merde. Avec sa nouvelle maison et la pension de son frère, Fane s’imagine déjà mener la vie de roi à trois sur une pension d’invalidité. Il sera écrivain…

Je me suis beaucoup ennuyé en lecture. Les dialogues tournent beaucoup en rond. On accumule des pages et des pages où il ne se passe rien. Peut-être que cela fonctionnait en roman ou en film, mais en bande dessinée, c’est très lourd. C’est dommage, car il y a un beau travail sur les personnages. Ce sont tous des gueules cassées. Mais on peine à vraiment s’y attacher ou à s’y intéresser, notamment à Fane qui est un beau salopard de première. Certaines scènes m’ont paru peu vraisemblables et m’ont fait sortir de l’histoire également.

Au niveau du dessin, Chauzy rend une très belle copie. Il semblait fait pour dessiner ces victimes de la société. Ses aquarelles sont très lumineuses et rendent parfaitement honneur à l’ambiance estivale de l’ouvrage. C’est un sans-faute, pour un ouvrage pas évident à réaliser vu la longueur des scènes de dialogue.

Je suis passé complètement à côté de cet « Été en pente douce ». Trop long et trop bavard, il s’alourdit et finit pas nous ennuyer. Dommage. Reste le dessin de Chauzy, qui est toujours un régal pour les yeux.

Le reste du monde, T2 : Le monde d’après


Titre : Le reste du monde, T2 : Le monde d’après
Scénariste : Jean-Christophe Chauzy
Dessinateur : Jean-Christophe Chauzy
Parution : Octobre 2016


« Le reste du monde » de Jean-Christophe Chauzy m’avait laissé un goût amer. Présenté comme un one-shot, sa fin laissait présager une suite puisque rien n’était résolu. Mes craintes sont confirmées avec ce « Monde d’après ». Suite directe du « Reste du monde », il n’en porte aucune marque éditoriale… Que ce soit un choix de Chauzy ou de Casterman, ce genre de procédé est particulièrement gênant sur le principe… Continuer la lecture de « Le reste du monde, T2 : Le monde d’après »

Le reste du monde

LeResteDuMonde


Titre : Le reste du monde
Scénariste : Jean-Christophe Chauzy
Dessinateur : Jean-Christophe Chauzy
Parution : Mars 2015


La mode du post-apocalyptique actuelle est plutôt basée sur les zombies. Jean-Christophe Chauzy décide de l’orienter sur une catastrophe naturelle, à savoir une série de séismes. Comment une famille, coincée dans une vallée, va-t-elle survivre dans cet environnement où tout commence à manquer ? Ce one-shot d’une centaine de pages est publié chez Casterman.

Marie, enseignante, termine ses vacances avec ses deux fils. Pendant ce temps-là, son mari la trompe, l’ayant quitté quelques semaines auparavant. C’est donc aigri qu’elle s’apprête à quitter le chalet. Mais voilà que des séries de séismes viennent tout bouleverser, coupant la vallée du reste du monde. Commence alors la difficile tentative de survie en attendant d’hypothétiques secours.

Un survival franchouillard.

LeResteDuMonde1b« Le reste du monde » a tout du récit catastrophe classique. Des individus ordinaires se retrouvent perdus face à une situation inconnue et doivent se débrouiller. Certains dépérissent, d’autres s’aguerrissent. Jean-Christophe Chauzy, en prenant pour personnage principal une femme, fait preuve d’originalité. Ce n’est pas une pin-up, elle est mère de famille trompée et n’est pas préparée à ce qu’elle va vivre. Hélas, c’est la seule véritable originalité du livre. Les étapes qui s’enchaînent sont très classiques et on devine sans peine ce qu’il va se passer pour les pages suivantes. Après un premier intérêt en début de lecture, le soufflet retombe un peu dans la deuxième partie.

La grande catastrophe touchant un petit village montagnard, « Le reste du monde » prend un aspect « survival franchouillard ». En soit, ce n’est pas forcément désagréable, mais pas passionnant non plus. L’auteur ancre fortement son récit dans un lieu donné, où chaque non de ville parle aux protagonistes, chacun connaissant parfaitement la région. La fin, ouverte, laisse un goût amer au lecteur. Présenté comme un one-shot, « Le reste du monde » se laisse clairement la possibilité d’une suite. Or, après un constat assez moyen en première lecture (et globalement sans réponse), difficile d’être catégorique. Car s’il y a une suite, cela pourrait donner (un peu) plus de matière à ce premier tome. Voilà qui laisse un peu perplexe.

Le dessin de Jean-Christophe Chauzy est des plus convaincants. Optant pour une absence de noir à l’encrage, son trait fait preuve de dynamisme, dans un réalisme expressif. Il prend plaisir à réaliser de grandes cases et les scènes de séismes sont très réussies. Les couleurs se veulent tantôt vives, tantôt beaucoup plus désaturées, renforçant efficacement les ambiances. Un bilan des plus positifs concernant le dessin.

LeResteDuMonde1a

Optant pour un récit classique sans grandes surprises ni réponses, Jean-Christophe Chauzy laisse son lecteur sur sa faim. « Le reste du monde », comme one-shot, manque d’originalité pour séduire. Et sa fin ouverte, présageant une suite, laisse un peu dubitatif devant la démarche. Bref, il faudra attendre de voir si suite il y a pour avoir un avis définitif. Et c’est un peu dommage…

avatar_belz_jol

note3