Dieu en personne

DieuEnPersonne


Titre : Dieu en personne
Scénariste : Marc-Antoine Mathieu
Dessinateur : Marc-Antoine Mathieu
Parution : Août 2009


Dieu est de retour ! Imaginez un monde gris, bétonné où personne ne croit plus en rien. Soudain, lors d’un recensement, quelqu’un déclare être Dieu. Que se passerait-il alors ? C’est ce qu’a imaginé Marc-Antoine Mathieu dans son ouvrage « Dieu en personne ». Sur plus de 120 pages, on va assister à la réaction de l’humanité face à son Créateur… Et l’humanité n’en ressortira pas grandie. 

Dieu… En procès ?

En effet, une bonne partie de l’ouvrage est consacrée au procès de Dieu. Ce dernier est accusé d’un peu de tous les maux. Avant tout, c’est l’état du monde qu’il laisse dépérir que l’on lui reproche. S’engage alors des duels d’avocats où la théologie se mêle à la philosophie. Dieu doit-il intervenir ? Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde ? Pourquoi Dieu ne répond pas aux prières ? Et Dieu répond, plus ou moins, dans le box des accusés.

Le procédé de narration utilisé par Marc-Antoine Mathieu est inventif. Il découpe l’histoire en plusieurs chapitres racontés par les médias. Le ton utilisé est donc très particulier, se voulant froid et neutre. Ainsi, si les passions se déchaînent pour l’incarnation de Dieu sur Terre, on n’en voit que peu de manifestations, mais plutôt les effets. De même, Mathieu s’amuse avec son lecteur, multipliant les fausses pistes sous formes de mises en abîmes. 

Outre le procès, qui sert à l’expression de ce qui se passe dans le monde, l’aspect mercantile de Dieu (ou du moins son exploitation par les sociétés adéquates) est ce qui ressort le plus de l’ouvrage. Parc d’attraction, livres, BD, théâtre, etc. Tout est prétexte à faire de l’argent. Par ces procédés, Mathieu montre combien notre société n’est plus spirituelle mais uniquement consommatrice. La venue de Dieu ne se résume très vite que par son pouvoir de vendre.

Le dessin de Marc-Antoine Mathieu est froid, presque glacial. Son noir et blanc, rehaussé de gris, convient parfaitement à la thématique de l’ouvrage. Il est à noter que l’auteur prend un malin plaisir à ne jamais dessiner le visage de Dieu. On le voit toujours de dos ou derrière une vitre qui déforme son visage dans le box des accusés. Cela renforce sensiblement le propos en titillant la curiosité du lecteur qui, comme les autres personnages, veut voir Dieu.

Bien que parfois un peu trop verbeux, « Dieu en personne » ravira les amateurs de propos métaphysiques, théologiques ou philosophiques. Utilisant une narration originale, nourrie par une thématique bien exploitée, il serait dommage de passer à côté de ce « Dieu en personne », dont le propos bien sombre ne saurait vous laisser indifférent.

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