Djinn, T13 : Kim Nelson


Titre : Djinn, T13 : Kim Nelson
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : Ana Mirallès
Parution : Octobre 2016


« Djinn » est une série possédant une image sensuelle et érotique. En effet, le scénario de Jean Dufaux mis en illustration par le trait d’Ana Miralles conte les aventures d’une héroïne qui a le pouvoir de soumettre chacun à sa volonté par les plaisirs de la chair. Les auteurs ne se contentaient pas d’enchainer des scènes d’amour comme nous pourrions le trouver dans un album écrit par Manara. Dufaux et Miralles ont l’ambition de construire une intrigue dans laquelle s’entremêlent pouvoir, politique, ambition ou encore jalousie. Tous ses sentiments sont étroitement liés aux activités charnelles de la Djinn. Cette histoire se décompose en trois cycles : ottoman, africain et indien. Le dernier en date était supposé se conclure dans le douzième tome de la saga. Je fus donc surpris d’apprendre la parution d’un treizième tome intitulé « Kim Nelson ». Quelle place dans cette grande aventure, ce nouvel opus pouvait-il occuper ?

Un dénouement définitif.

La couverture nous annonce la fin du cycle indien. Je dois vous avouer que je trouve cette annonce partiellement mensongère. En effet, de mon point de vue, ce sont les trois cycles qui trouvent ici leur dénouement définitif. La rencontre avec Kim date des premières pages du premier tome. Elle marchait sur les traces de cette légendaire djinn dont elle serait une des descendantes. Il était donc logique qu’elle soit présente pour finir cette quête. Les allusions aux différents cycles sont nombreuses et supposent d’avoir lu l’intégralité des pérégrinations sensorielles de la djinn. Cela confirme que ce « Kim Nelson » boucle de nombreuses boucles !

Il faut bien avouer que cette lecture a un goût d’épilogue. Les principaux enjeux ont déjà été résolus en amont et il ne s’agit maintenant que de s’intéresser à l’issue d’une quête secondaire. En ce sens, l’intensité dramatique est ici réduite au minimum syndical. La narration est pépère. Les rebondissements sont quasiment inexistants. Je dois bien dire que j’ai du mal à comprendre l’intérêt de cet album. Je pense que cette épilogue aurait pu se résumer à trois pages à la fin du tome précédent sans qu’on perde grand-chose.

Le scénario est donc un enchainement d’événements clairement explicités. Les auteurs ferment tous les tiroirs narratifs encore ouverts. Le souci est que j’avais oublié l’existence de certains d’entre eux ! Ce n’est pas donc pas désagréable de voir ce que devient cette charmante Kim mais j’avais aisément appris à vivre sans le savoir. L’absence d’attrait pour les enjeux couplée à un suspense en charentaise font de la lecture un moment sans réelles émotions.

La promotion de la saga s’est souvent axée sur la capacité possédée par la trait d’Ana Mirallès  pour générer une atmosphère érotique et sensuelle. Depuis le début, je suis complètement insensible à cet univers graphique. Je n’ai été ému par aucune scènes d’ébats de la série. Évidemment, ce treizième opus qui est le plus chaste n’échappe pas à la règle. Je trouve le style de la dessinatrice plutôt froid. Les illustrations servent de support à l’histoire sans jamais lui ajouter une grandeur d’âme supplémentaire.

Pour conclure, vous l’aurez compris, je ne suis pas tombé sous le charme de ce « Kim Nelson ». Je trouve que cet album confirme qu’il était temps que « Djinn » se conclut. Néanmoins, le fait que je n’ai jamais réellement succombé à ses charmes me rend peut-être plus dur dans ma critique. Je suis curieux de connaître l’avis d’un aficionado de la série sur ce treizième et dernier acte. Son point de vue serait à coup sûr intéressant et peut-être plus nuancé que le mien…

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