La fille de l’exposition universelle, T1 : Paris 1855


Titre : La fille de l’exposition universelle, T1 : Paris 1855
Scénariste : Jack Manini
Dessinateur : Étienne Willem
Parution : Juin 2018


Je suis un grand fan du dessinateur Étienne Willem depuis que j’ai découvert ses séries « Les Ailes du Singe » et « L’Épée d’Ardennois ». Le voilà ici qui laisse le scénario à Jack Manini le temps d’un album, « La Fille de l’Exposition Universelle ». Comme le tome est indiqué « Paris 1855 », on sent qu’il y a une série derrière… Cette période de l’histoire a le vent en poupe actuellement, voyons ce que vont en faire nos deux auteurs.

Le Second Empire et ses intrigues.

La fille de l’exposition, c’est Julie Petit-Clou, une petite gitane de 12 ans. Si sa mère est une fausse voyante, la petite fille a elle un don. Et lorsque des meurtres ont lieu, le lieutenant-colonel Ferrand décide d’utiliser la gamine pour retrouver sa belle. Tout cela, sur fond d’exposition universelle.

La BD s’inscrit pleinement dans l’époque. Ainsi, le Second Empire règne en France, l’occasion de rappeler quelques faits et personnages historiques. La scission entre riches et pauvres est évidemment centrale, puisque Ferrand est noble et Julie gitane.

Côté scénario, l’enquête révèle ses surprises, mais les rebondissements paraissent un peu trop forts. L’envie d’ancrer l’histoire dans l’Histoire semble alourdir le propos, tout en enlevant de la cohérence (une petite gitane invitée à un bal avec l’Empereur ??). D’ailleurs, le cahier final sur l’exposition universelle va dans ce sens. La BD devient un prétexte à parler de l’événement. J’ai horreur de ces pages explicatives en fin d’album qui sous-entende que la bande-dessinée ne suffisait pas à tout dire…

L’histoire tient surtout à ses personnages. Que ce soit Julie, son frère ou leur mère, la petite famille gitane est très réussie et participe à l’humour de l’ouvrage. Vu le format que semble prendre la série, pas sûr qu’on les retrouve un jour !

Le dessin d’Étienne Willem est toujours aussi dynamique. Sa représentation de Paris de l’époque est agréable et nous plonge parfaitement dans le Second Empire. Cependant, même si ses personnages sont réussis, je lui préfère de loin son dessin animalier. Pour la circonstance, il utilise aussi une mise en page plus variée, avec l’utilisation de cases rondes et ovales pleine d’à-propos.

« La fille de l’exposition universelle » est un polar historique avec un peu d’humour. Assez dense dans sa narration, ancrée dans son époque, il se lit plutôt bien. Dommage que la partie politique alourdisse un peu le propos, mais c’est sans doute la volonté de cette nouvelle série.

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