Le clan de la rivière sauvage, T1 : L’œil du serpent


Titre : Le clan de la rivière sauvage, T1 : L’œil du serpent
Scénariste : Régis Hautière
Dessinateur : Renaud Dillies
Parution : Juin 2021


J’ai récemment eu l’occasion de découvrir sur un blog la création d’une nouvelle série, Le clan de la rivière sauvage. Le premier tome L’œil du serpent est sorti récemment en librairie. La couverture était suffisamment attrayante pour que je prenne le temps de lire l’article évoquant cet album. Quelle ne fut pas ma joie en apprenant qu’il était le fruit de la collaboration entre Renaud Dillies et Régis Hautière. Je ne serai jamais suffisamment reconnaissant à ce duo d’auteurs depuis que j’ai lu Abélard né de leurs plumes. Cette histoire m’a profondément ému et je reste encore marqué par le dénouement bouleversant qui la concluait.

Une aventure à hauteur d’enfants

Régis Hautière est en charge du scénario. La seule de ses histoires que j’ai eu la joie de lire m’a profondément marqué. C’est donc avec enthousiasme que j’ai découvert l’apparition de ce nouvel ouvrage. Le dessinateur est Renaud Dillies. Je suis très sensible à son trait particulièrement reconnaissable. Il possède une identité graphique forte qui accompagne merveilleuse ces histoires animalières proches du conte et à la dimension onirique fréquente.

La couverture est un appel à l’aventure. On découvre quatre enfants en train de lire. Au second plan, se trouve la mer, une île, un bateau et un drapeau pirate qui semblent tout droit sortis de l’histoire qui passionne les quatre lecteurs. La quatrième de couverture confirme cet appel à l’imaginaire en avertissant le lecteur avec les mots suivants : « ce que vous avez sous les yeux n’est pas un livre. C’est une porte. L’un des portes d’entrée d’un monde fabuleux, un monde d’aventure et de magie, un monde d’émotions, de rires et d’épouvante : le monde des Grands Conteurs. »

La principale richesse de l’histoire est de nous faire vivre l’aventure à hauteur d’enfants. Le duo formé par Choko et Zaki est drôle et attachant. Ils rêvent de tuer un dragon, monter tout en haut d’une montagne, chercher un trésor… Mais pour cela, il faudrait traverser la rivière et ce n’est pas possible car c’est bientôt l’heure du goûter et maman a fait des crêpes à la confiture. Ce genre de raisonnement est typiquement enfantin et il est bien agréable de se plonger dans ce genre de logique en lisant cet ouvrage. Les deux amis sont rejoints par une jeune fille de caractère, Amélia. Elle finalise l’atmosphère « Club des cinq » qui me rappellent bien des souvenirs.

Ce parfum d’aventures prend une toute autre ampleur quand les héros rencontrent Anacharsis, le grand conteur. Ce dernier raconte les plus belles histoires en passant d’un village à l’autre. Choko et Zaki sont fascinés par ce voyage narratif dans des contrées mystérieuses et dangereuses. Néanmoins, la frustration de voir le vieil homme interrompre sa prestation avant le dénouement les a amenés à se mettre en danger. Cette quête de réponse et une succession d’événements les a plongés dans un monde peuplé de pirates dont il semble compliqué de s’extraire. Que se passe-t-il quand on vit les histoires au lieu de les écouter ?

Le principe de réalités parallèles entre monde réel et monde imaginaire est un thème qui a déjà été exploité en littérature ou en bandes dessinées. Je trouve que la recette a rarement été aussi bien cuisinée que cet album. La magie d’entrer dans un livre est joliment rendue. L’immersion est immédiate sans que les auteurs soient obligés d’insister lourdement sur la rupture entre les deux mondes. Les enfants gardent leur statut de « petits ». Ils se posent des questions de leur âge et cherchent à rentre chez eux avec des raisonnements cohérents et crédibles. Ce premier acte se concentre pleinement sur l’adaptation à ce nouveau monde. Il évoque évidemment l’impact qu’a leur voyage sur la réalité. Mais cela reste pour l’instant secondaire. Nul doute que cet aspect prendra une autre ampleur dans les futurs tomes.

Est-il besoin de préciser que les dessins nés de la plume de Renaud Dillies subliment cette aventure ? Le dessinateur génère dès les premières pages une jolie petite communauté attachante perdue au milieu de la forêt. On s’y sent immédiatement à l’aise et apaisé. Quand les protagonistes principaux se voient projeter sur l’Ile morte, les illustrations nous immergent immédiatement dans cet univers tropical de pirateries et de trésor. Le voyage est prenant et agréable. La splendeur de la couverture trouve son prolongement dans chaque planche de l’ouvrage.

L’œil du Serpent est une réussite. La magie née du talent et de la collaboration des deux auteurs fait encore mouche. Retrouver Choko, Zaki et Amélia dans la suite de leur quête est une agréable perspective. Je vous conseille vivement le voyage. Vous ne le regretterez pas !

2 réflexions sur « Le clan de la rivière sauvage, T1 : L’œil du serpent »

Répondre à Stéphie Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *