L’épée d’Ardenois, INT


Titre : L’épée d’Ardenois, INT
Scénariste : Étienne Willem
Dessinateur : Étienne Willem
Parution : Novembre 2017
Parution originale : de 2010 à 2015


J’ai découvert Étienne Willem avec « Les ailes du singe », une série façon polar anthropomorphique dans les années 30. Séduit par son scénario, son dessin et ses couleurs, je n’ai pu que me procurer sa série précédente, « L’épée d’Ardenois », une histoire d’héroïc fantasy… Avec des animaux ! Le tout était paru auparavant en 4 tomes et est regroupé en intégrale cette année (suite au succès des « Ailes du singe » ?) chez Paquet.

De l’héroïc fantasy classique avec des animaux.

Garen est un jeune lapin dont le village s’apprête à faire la fête. Pendant ce temps-là, il s’entraîne à l’épée avec le chevalier d’Ardenois, qui trouve peu de temps pour écrire ses mémoires. Car il y aurait de quoi dire : 20 ans auparavant, la compagnie de l’aube dont il faisait parti avait défait Nuhy et dispersé son armure noire. Mais les engeances maléfiques se réveillent et cherchent à réunir l’armure pour faire revenir Nuhy…

« L’épée d’Ardenois est de l’héroïc fantasy classique. Un jeune héros se doit se sauver le monde. Pourquoi lui ? Mystère ! Au-delà des quêtes liées à l’armure, on retrouve de grandes batailles et les complots et alliances de souverains.

On pourrait vite étiqueter « L’épée d’Ardenois » comme une série jeunesse. Mais le sang coule à flot, les morts s’accumulent… Quant à l’intrigue, elle n’est pas évidente à suivre. C’est en deuxième lecture que j’ai réellement saisi toutes intrigues et les batailles qui se jouent.

Une bonne partie de l’intérêt réside, comme souvent dans ce genre de série, dans les relations entre les personnages. Ainsi, on retrouve un moine-guerrier, spécialiste des intrigues, un ours toujours prêt à foncer dans la mêlée et une fouine, adepte de la discrétion. S’ajoutent Garen, le candide et un hibou magicien. Les relations entre les personnages fonctionnent bien. Force est de constater qu’Étienne Willem sait aussi dire sans écrire. Son dessin, ses silences, apportent un vrai plus dans la psychologie des personnages.

« L’épée d’Ardenois » semble faite pour les amateurs de dessin anthropomorphe. Certains font des allusions à « Robin des Bois » de Disney, j’avoue ne pas avoir fait le lien particulièrement. Moins cartoon que sur « Les ailes du singe », son dessin est beau, dynamique et expressif. Ses personnages sont particulièrement réussis, mais les décors ou les batailles se taillent aussi la part du lion ! Au-delà du simple trait, je trouve qu’il y a de belles trouvailles au niveau de la narration. Étienne Willem sait raconter son histoire en utilisant à bon escient la mise en page. Et en seconde lecture, on voit tous les jalons posés dès les premières pages.

Un peu trop classique dans son histoire, « L’épée d’Ardenois » séduit par son dessin et ses personnages attachants. Doté d’une fin suffisamment réussie, il convainc malgré tout sur le fond. Un peu bloqué entre une série jeunesse et adulte, il ravira les adeptes de fantasy fatigués des rejetons de « Lanfeust ». Si le scénario est ici plus classique, il est dépourvu de blagues salaces. À voir selon vos goûts !

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