Uchronie(s), New Beijing, T3 – Eric Corbeyran & Aurélien Morinière

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Titre : Uchronie(s), New Beijing, T3
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Aurélien Morinière
Parution : Octobre 2014


« Uchronie(s) » est un des projets les plus ambitieux de la dernière décennie dans le l’univers fantastique du neuvième art. Eric Corbeyran a fait naître trois trilogies se rejoignant dans un dixième opus. La particularité de ces histoires est qu’elles faisaient intervenir les mêmes personnages dans trois réalités parallèles. L’idée était originale et la réalisation s’est montrée à la hauteur de la force scénaristique supposée.

Alors que l’aventure apparaissait conclue avec la sortie en librairie de « Epilogue » il y a presque quatre ans. C’était donc une surprise quand j’ai vu naître une suite il y a un petit peu plus de deux ans. Le célèbre auteur créait trois nouvelles réalités intitulées « New Beijing », « New Moscow » et « New Delhi ». La critique d’aujourd’hui porte sur la conclusion de la première citée.

UchroniesNewBeijingT3aLe troisième épisode de « New Beijing » est apparu en octobre dernier. Sa couverture était originale car elle présentait deux versions du même protagoniste, chacun étant extrait de son propre monde. Il s’agit de Zack Kosinski, personnage central, de chaque trame quelle que soit leur origine. Comme son nom l’indique, le monde est ici sous domination chinoise. Les dirigeants politiques ont emprisonné Charles et Veronika Kosinski, parents du héros. Ils sont de brillants scientifiques dont la plus belle découverte est la fusion noire. Leur création permet de transition d’une réalité à l’autre. Ce pouvoir donne libre cours à toutes les imaginations.

Pas aussi enthousiasmant que la série originelle.

Comme l’indique son titre, la série exploite pleinement le concept de l’uchronie. Très à la mode actuellement, cette mécanique narrative offre des résultats assez inégaux en termes de résultat. Autant « Block 109 » est une belle réussite à mes yeux, autant « Jour J » est moins enthousiasmant. « New Beijing » est un cru à la qualité correcte. Sans dégager le même enthousiasme que la décalogie originelle, elle présente une intrigue sérieuse et plutôt prenante.

La première réussite de l’album est de créer de manière crédible une Chine régnant sur le monde. Le fait de voir les parents Kosinski prisonniers permet de s’immerger dans les arcanes des dirigeants du Parti. L’ensemble apparaît crédible. Le réalisme facilite notre entrée dans ce monde cousin du notre. Le côté « documentaire » de la lecture est intéressant et fait partie des atouts de la trilogie.

UchroniesNewBeijingT3bLes enjeux de l’histoire sont clairement établis depuis l’épisode précédent. Nous ne pouvons pas dire qu’ils évoluent énormément dans ce nouvel album. Le déroulement du film conducteur se fait davantage à un train de sénateur car qu’au rythme d’une course effrénée. Je ne renie pas le fait que les événements avancent et que les rapports de force évoluent un petit peu. Malgré tout, je ne peux pas affirmer non plus que nous assistons à un grand chamboulement et à un feu d’artifice de révélation. La trilogie terminée, bon nombre de questions restent en suspens. Les réponses arriveront peut-être dans les réalités parallèles ou dans l’épilogue…

Sur le plan graphique, le travail de d’Aurélien Morinière est correct. Il permet une lecture aisée sans pour autant sublimer les textes. Les personnages sont aisément reconnaissables malgré une densité de casting assez importante. Par contre, que ce soit le découpage ou la mise en scène des cases, rien de révolutionnaire n’est à signaler. Les couleurs de Johann Gorgié est dans cette lignée-là. Le choix semble avoir été fait de privilégier le scénario aux illustrations. Pourquoi pas…

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Au bilan, cet album conclut honorablement « New Beijing ». Les trois tomes sont d’une qualité assez constante. J’ai retrouvé avec plaisir des personnages que j’avais appris à apprécier durant les dix tomes précédents. Je pense que cette première nouvelle trilogie à trouver son dénouement offre une suite honorable à la décalogie initiale sans néanmoins en retrouver la magie et l’originalité. Il ne me reste plus qu’à découvrir l’achèvement de « New Moscow » et « New Delhi ». Mais cela est une autre histoire…

gravatar_ericNote : 12/20

Chateaux Bordeaux, T5 : Le classement – Eric Corbeyran & Espé

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Titre : Châteaux Bordeaux, T5 : Le classement
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Septembre 2014


« Châteaux Bordeaux » est une saga familiale née de la collaboration d’Eric Corbeyran et d’Espé. Elle nous immerge dans le quotidien d’un grand domaine viticole local. Edité chez Glénat, cette aventure m’a attiré par le nom de son scénariste plutôt que par sa thématique. En effet, depuis ma rencontre avec « Le chant des Stryges », je suis avec attention les différentes parutions signées du célèbre auteur bordelais. « Uchronie(s) » ou « Le Maître de jeu », fruits du même arbre créatif, sont deux autres séries que je conseille.

Contrairement à ces dernières intrigues, « Châteaux Bordeaux » est dénué de toute trace de fantastique. Elle débute par le décès de Monsieur Baudricourt, célèbre gérant du « Chêne Courbe ». La répartition de cet héritage devenait donc un enjeu de taille. Les deux fils souhaitent vendre ce patrimoine qui n’a de grand que le nom prestigieux. Mais leur petite sœur jusqu’alors exilée aux Etats-Unis, se fixe le défi impossible de donner à nouveau ses lettres de noblesse au domaine. Alexandra devient alors logiquement l’héroïne de cette aventure.

ChateauxBordeaux5bLe dernier épisode en date est le cinquième de la série. Il s’intitule « Le classement » et est apparu dans les librairies il y a quelques mois. Depuis la reprise de l’entreprise familiale par Alex, les épreuves se sont enchainées. Pour faire simple, chaque tome nous présente un souci majeur dans la mission que s’est fixée la néo-propriétaire. Ce nouvel opus est centré autour de l’appartenance du « Chêne Courbe » à un prestigieux classement de 1855 des vins du Médoc.

Des enjeux dramatiques assez secondaires.

Les auteurs font l’effort de greffer sur la trame familiale, une réelle présentation de l’univers viticole. Je dois vous avouer que ce milieu m’est inconnu et que la lecture de ces albums m’a appris énormément de choses dans le domaine. Si je regarde le verre à moitié plein, je dirais que le travail de recherche de Corbeyran est de grande qualité et remarquablement exploité. La vision du verre à moitié vide génère le sentiment que les enjeux dramatiques sont finalement assez secondaires en comparaison de la dimension documentaire de l’ensemble.

Le personnage d’Alexandra est attachant. Dès le début, le lecteur souhaite sa réussite et son bonheur. Les esprits chafouins lui reprocheront d’être dénué de toute zone d’ombre. Personnellement, j’ai accepté sans mal le côté parfait de l’héroïne. J’ai été touché par sa fragilité et admiré sa force face aux difficultés. Ce manichéisme est partiellement nuancé par une grande diversité de personnages secondaires. Certains d’entre eux soulèvent des interrogations quant à leurs réels objectifs et alimentent ainsi positivement l’intrigue.

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Le regret que je ressens à l’égard de ce bouquin est la faible densité narrative. Au final, une fois la lecture terminée, on ne peut pas dire que l’histoire est beaucoup avancée. Je comprends bien qu’il faut du temps pour faire un bon vin mais pour construire une belle saga, il n’est pas interdit de montrer un peu de rythme et d’intensité dans le déroulement des événements. C’était déjà le défaut des tomes précédents et je ne peux pas dire que ce « Le Classement » déroge aux habitudes. C’est d’ailleurs cette fragilité qui fait disparaître petit à petit l’aspect dramatique au profit du documentaire. Je trouve cela dommage.

Avant de conclure cette critique, je vais évoquer rapidement les dessins d’Espé. Loin de moi l’idée de négliger le travail graphique mais disons que les illustrations offrent un support solide à la narration mais ne la subliment pas. Les décors sont travaillés, les personnages sont identifiables sans difficulté. Néanmoins, je ne peux pas dire que les pages soient habités par une atmosphère qui transpire et envahit le lecteur. Je pense que le trait d’Espé est trop académique pour sublimer le propos.

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Au final, « Le classement » est un album honnête qui s’inscrit parfaitement dans la série à laquelle il appartient. La qualité de cette saga est constante et c’est un aspect appréciable car relativement rare. C’est une lecture qui se fait calmement, qui s’avère agréable mais qui ne remue pas les tripes et ne chatouillent pas les émotions. C’est dommage car je reste persuadé que le terreau scénaristique pourrait donner lieu à une lecture plus grave et intense. Peut-être pour au prochain épisode ?

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Note : 12/20

 

Châteaux Bordeaux, T4 : Les millésimes – Eric Corbeyran & Espé

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Titre : Châteaux Bordeaux, T4 : Les millésimes
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Septembre 2013


Eric Corbeyran est un de mes auteurs de bandes dessinées préférées. Il est particulièrement productif et possède une forte capacité à faire exister des univers très différents. Châteaux Bordeaux est une saga qui s’inscrit dans l’univers viticole. Il y fait exister le destin d’une jeune femme, Alexandra, qui cherche à faire exister à nouveau le domaine familial. Le quatrième tome est apparu le 4 septembre dernier dans les librairies. Edité dans la collection Grafica chez Glénat, il s’intitule Les millésimes. D’un format classique, il coûte 14 euros. Comme pour les précédents opus, la couverture est habitée par l’héroïne. On la découvre  ici dans une cave, un verre la main. Elle donne l’impression de vouloir trinquer avec le lecteur. Tout un programme…

La quatrième de couverture offre la mise en bouche suivante : « Alexandra Beaudricourt a repris en main l’exploitation familiale après la mort de son père, malgré la réticence de ses frères et surtout en dépit de son absence totale de connaissances en matière de viticulture. Une énergie et un enthousiasme hors du commun additionnés à un amour immodéré pour le bon vin sont ses principaux atouts. Suffiront-ils à lui permettre de surmonter les coups tordus du milieu et les vicissitudes du marché ? »

ChateauxBordeaux4aChâteaux Bordeaux s’inscrit dans la lignée de grandes sagas familiales telles que Les Maîtres de l’orgepar exemple. La différence est qu’elle ne traverse pas les générations et se concentre sur le destin d’un seul protagoniste. Néanmoins, à travers l’histoire, l’auteur arrive à nous faire découvrir le passé du domaine viticole et de la famille Beaudricourt. La structure narrative fait qu’il est indispensable d’avoir lu les trois premiers épisodes pour ne pas se sentir perdu en découvrant Les millésimes. L’intrigue se déroule de manière classique et s’adresse à un public large.

Un véritable panier de crabe

Quand elle décide de prendre en main l’entreprise familiale, Alexandra revient de plusieurs années aux Etats-Unis. Elle n’est pas du tout familier des us et coutumes locaux et découvre que l’univers viticole est un véritable panier de crabes. Cet aspect est habilement décrit par Corbeyran. J’ai eu le sentiment qu’un petit groupe de personnes font la pluie et le beau temps quant à la côte des crus locaux. En tant qu’étrangère au milieu, Alexandra souffre. Chaque nouvel espoir est souvent suivi par une désillusion imprévue et souvent douloureuse. Corbeyran utilise également de manière pertinente les arcanes administratives que sont la gestion d’un domaine. A aucun moment, il décide de rendre les choses plus simples pour laisser uniquement la place à une jeune fille qui arrive à faire un vin merveilleux. En ne négligeant pas les contraintes juridiques, financières et humaines, il rend la trame crédible et offre une tension dramatique plutôt réussie.

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Le tome précédent s’était conclu par une vision positive. Alors que l’héroïne était au fond du trou, elle se voit aider par son frère qui lui recrute une équipe compétente pour faire naître de ses vignes un vin de grande qualité. La conséquence est que ce nouvel opus nous fait découvrir entre autre le travail de cette nouvelle équipe et apporte au lecteur un vrai cours de viticulture et d’œnologie. Une scène de dégustation nous permet de comprendre tous les aspects qui influencent la qualité d’un vin. Il nous est listé les différentes erreurs qui ont fait des dernières cuvées des échecs. Ce moment est envoutant. Bien que personnellement je ne boive pas de vin, j’étais fasciné par le cours déroulé dans cette cave.

Cette série a nécessité une forte et dense recherche documentaire. Le monde du vin et de l’œnologie n’est pas aisé à comprendre et à maîtriser. Les auteurs se sont investis de manière sérieuse et appliquée pour offrir une narration crédible. Certes, à certains moments, cela offre des scènes au contenu magistral. Néanmoins, l’intérêt l’emporte bien souvent sur ce léger défaut de forme. A aucun moment, je n’ai eu le sentiment que Châteaux Bordeaux se contentait d’être un cours universitaire sur le vin, sa conception et son environnement. Comme toute saga, la série offre son lot de trahisons, de drames et de secrets. Tout cela reste classique mais est plutôt bien amené. L’empathie générée par l’héroïne fait que je me suis laissé prendre sans mal par cette vieille recette sérieusement cuisinée.

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Par contre, je ne suis pas totalement sous le charme du trait d’Espé. Les planches sont travaillées. Le travail sur les décors est évident. C’est important quand une histoire s’implique dans l’univers local. Les personnages sont suffisamment bien dessinés pour que le lecteur n’ait aucun mal à les différencier et à se les approprier. Néanmoins, je trouve qu’ils manquent de personnalité et que les dessins sont froids. Je trouve que les illustrations se contentent de servir de support au texte et à la narration. Je regrette que qu’ils ne subliment pas la trame. La thématique et l’héroïne se prêtent à des envolées sensorielles et émotionnelles. Hélas, le travail d’Espé reste en retrait dans le domaine.

Pour conclure, Les millésimes poursuit avec qualité les aventures d’Alexandra. L’héroïne est attachante et génère une réelle curiosité chez le lecteur quant à la réussite de son entreprise. Les personnages nous sont désormais familiers et c’est donc avec un vrai plaisir que je les ai retrouvés. La dernière page fait naître un vrai suspense pourtant imprévisible. Tout est donc fait que je sois attentif à la sortie du cinquième tome dans les mois à venir. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 14/20

Châteaux Bordeaux, T3 : L’amateur – Eric Corbeyran & Espé

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Titre : Châteaux Bordeaux, T3 : L’amateur
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Mars 2013


« Châteaux Bordeaux » est une série née il y a deux ans de la collaboration d’Eric Corbeyran et Espé. Son objectif était de faire naître une histoire dans l’univers du vin et de ses vignobles. Le premier tome m’avait plu. La dimension familiale de l’intrigue couplée à son immersion dans un milieu qui m’était inconnu avait fini de me conquérir. Ma critique d’aujourd’hui évoque le dernier épisode en date. Paru chez Glénat le treize mars dernier, « L’amateur » est le troisième opus de la saga. Sa couverture nous présente son héroïne, Alexandra, dans une cave habitée de nombreuses bouteilles qu’on suppose pleines de secrets.

La quatrième de couverture de l’album présente plutôt bien les enjeux de la trame : « Suite à la mort de son père, Alexandra Baudricourt est déterminée à reprendre en main le « Chêne Courbe », vaste propriété viti-vinicole que sa famille possède au cœur du Médoc. La belle héritière avait bien conscience de l’humilité dont il lui faudrait faire preuve pour apprendre le métier de vigneron, car la fabrication d’un grand cru ne s’improvise pas, mais elle n’imaginait pas que son domaine allait faire tant de convoitises, de jeu de dupes et de manipulations… »

L’intrigue fait du surplace.

Le premier tome nous présentait la situation. Les lieux et les personnages nous étaient décrits. La construction était rigoureuse, la curiosité attisée. Le deuxième se centrait davantage encore sur le personnage d’Alexandra qui se lançait pleinement dans son aventure entrepreneuriale. On suivait ses pas avec plaisir. Le dénouement faisait attendre avec impatience le troisième volet. J’étais donc optimiste en découvrant les premières pages de « L’amateur ».

ChateauxBordeaux3bL’histoire démarre par l’apparition d’un nouveau personnage. Il prend les traits d’un américain prénommé Logan. Il se présente comme étant photographe et rencontre l’héroïne au cours de son travail artistique. Il est intrigant. On se doute que le Bostonien ne nous dit pas tout et possède quelques secrets. Cet apport est attrayant et amène une nouvelle corde à l’arc narratif. Le nouveau venu apparaît tout au long de l’album et s’avère être un fil conducteur des pérégrinations d’Alexandra.

Si on met de côté l’arrivée de ce protagoniste, l’intrigue a tendance à faire du surplace. Le scénario distille beaucoup d’informations mais de manière, à mes yeux, trop brouillonne. On a droit à des flashbacks historiques, à des discussions familiales, à des problèmes techniques ou encore à des cadavres dans les placards. Bref, les ingrédients sont nombreux. Mais l’assaisonnement est mal dosé. C’est dommage. Au final, quand j’ai refermé le bouquin, j’ai pensé très fort : « Tout ça pour ça ! ». La conclusion de cet acte aurait pu arriver bien plus tôt dans l’histoire et cela aurait offert une lecture plus dense et prenante.

L’histoire se déroule dans le vignoble bordelais. Le fait d’être inscrit dans une réalité impose une certaine rigueur dans le travail de documentation. Le travail d’Espé sur les décors est sérieux. On n’a aucun mal à se sentir dans les rues bordelaises ou dans les vignes locales. Le dépaysement n’est pas envoutant mais il existe. Ce n’est déjà pas si mal. Les personnages sont dessinés avec précision. Je ne peux pas dire qu’ils soient attachants graphiquement mais je n’ai aucun à les différencier et me les approprier malgré leur nombre important.

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En conclusion, mon impression est un petit peu mitigée. Ce troisième tome est de mon point de vue le moins abouti de la série. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est mauvais. Ce n’est pas le cas. Par contre, je n’ai pas retrouvé l’attrait qui se dégageait de la lecture des deux premiers opus. Cela ne m’empêchera pas d’attendre la suite avec curiosité en espérant que l’intrigue trouvera un second souffle et offrira une lecture pleine de plaisir…

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Note : 13/20

Châteaux Bordeaux, T2 : L’oenologue – Eric Corbeyran & Espé

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Titre : Châteaux Bordeaux, T2 : L’œnologue
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Mars 2012


« L’œnologue » est le deuxième tome de la série « Châteaux Bordeaux » née il y a peu de temps. Le premier album m’avait beaucoup plu. Je m’étais laissé prendre par cette histoire. Je n’ai donc eu aucun mal à m’offrir rapidement la suite apparue dans les librairies il y a un petit peu plus de deux mois. Edité chez Glénat, cet ouvrage de format classique est vendu pour environ quatorze euros. La couverture nous présente une jeune femme entrant dans une cave remplie de tonneaux. La thématique viticole présentée par le titre se confirme par l’image. Les tons marron et jaunes génèrent une atmosphère envoutante. Le travail d’Espé est donc dans la lignée de ses travaux habituels. Mais, malgré ses talents, ce n’est pas le nom du dessinateur qui m’avait attiré vers cet ouvrage. C’est le nom d’Eric Corbeyran comme scénariste qui m’avait incité à découvrir cette nouvelle histoire. Depuis « Le chant des stryges », « Uchronies » ou encore « Black Stone » plus récemment je suis très attentif aux différentes parutions nées de la plume de cet auteur prolifique…

La quatrième de couverture de l’album nous offre les mots suivants : « Déterminée à reprendre en main le « Chêne Courbe », un vaste domaine viticole situé au cœur du Médoc, Alexandra Baudricourt se retrouve rapidement au pied du mur. D’un côté, elle doit affronter l’hostilité de son entourage de l’autre, elle sait que pour réussir elle va devoir tout apprendre car la production d’un grand cru ne s’improvise pas. Tandis qu’elle tente de percer les secrets de la propriété familiale, la jeune femme s’initie à la dégustation aux côtés d’un œnologue réputé afin de pouvoir se consacrer pleinement à sa nouvelle passion… »

Une grande saga familiale.

chateaubordeaux2a« Châteaux Bordeaux » entre la catégorie de ces grandes sagas familiales. Bon nombre de séries de bandes dessinées nous ont immergés à travers les méandres de célèbres familles sur plusieurs générations. On peut citer « Les maitres de l’orge » en est un célèbre exemple. Néanmoins, la série que j’évoque aujourd’hui n’a pas fait tout à fait le même choix. On retrouve l’unité de lieu et la notion de domaine familial. Par contre, on ne navigue à travers les époques. Le premier tome démarrait par le décès du patriarche et se concluait par le choix de sa fille de reprendre le domaine malgré sa non connaissance de cet univers. Cet opus reprend donc où le précédent nous avait laissé. On retrouve donc avec plaisir cette chère Alexandra pour qui on avait ressenti très vite de l’empathie.

Cette empathie envers l’héroïne était née très vite dans l’opus précédent. Elle arrivait des Etats-Unis pour les obsèques de son père. Ses frères l’incitent à vendre le domaine qui est un gouffre financier. Mais Alexandra, dans un élan de romantisme, décide de refuser cet état de fait et se met en tête de redonner au « Chêne Courbe » son lustre d’antan. Elle n’y connait rien mais ses compétences économiques et son envie doivent être ses outils. De plus, elles comptent sur ses frères pour l’accompagner. Mais ces derniers la lâchent et la mettent devant un ultimatum. Elle souffre mais ne renonce pas. Dans ce deuxième opus, comme son nom l’indique, elle profite des conseils dans un des plus grands œnologues du monde. Ce dernier l’accompagne dans son immersion dans cet univers. Ce parcours initiatique est assez passionnant. On s’implique pleinement en suivant les pas de notre jolie néophyte. Cet aspect de sa personnalité fait que le lecteur n’est pas uniquement spectateur et a une aisance à se mettre à la place du héros. C’est un choix scénaristique très intéressant à ce niveau-là.

Ce voyage dans le monde du vin permet de mettre en valeur la qualité et l’ampleur du travail de recherche de l’auteur. Sans tomber dans la tentation d’un cours magistral, Corbeyran arrive à nous faire découvrir ce monde sous tous ses aspects. Les rencontres entre Alexandra et l’œnologue nous présentent l’axe du vin pur, de sa qualité, de ses goûts. Je suis totalement inculte dans le domaine et j’ai pris énormément de plaisir à lire leurs différentes rencontres. Mais la dimension gustative est loin d’être la seule pour maitriser ce monde. Gérer un domaine a une dimension économique évidente mais également un aspect politique certain. Tout cela offre tous les ingrédients pour offrir une intrigue dans laquelle les coups bas sont légions et dans lesquels la confiance est une valeur toute relative. Les liens sont avant tout axés sur le pouvoir de nuisance. En tant que lecteur, notre attention est ainsi totalement sollicitée. Nos repères sont remis en cause en permanence. On n’arrive pas à statuer sur le camp de chacun des protagonistes. Qui est vraiment gentil ? A quoi pense untel ? Tel autre est-il si méchant ? Bref, cela nous offre une histoire prenante dans laquelle on souhaite de tout cœur la réussite d’Alexandra.

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Les dessins d’Espé accompagnent parfaitement notre lecture. Ils participent activement à notre immersion dans le monde du Médoc. Que ce soit les domaines viticoles, les châteaux ou encore les rues de la ville, tout participe à créer à ce monde dans lequel se construit cette histoire et dans lequel gravitent les différents protagonistes. Je pense que le travail de documentation mis en œuvre pour l’écriture du scénario est également mis à profit dans la création des décors. Espé n’a pas un style révolutionnaire ou qui marquent de manière indélébile le lecteur. Par contre, son style classique correspond parfaitement à cette saga familiale. Le travail de Dimitri Gofolin sur les couleurs accompagne parfaitement cet univers graphique.

En conclusion, « L’œnologue » est dans la lignée de la qualité du premier ouvrage. On se trouve dans une série classique mais agréable. Il s’agit d’un bon cru dans le genre. J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir à m’immerger à nouveau dans les pas d’Alexandra. J’espère que le prochain tome sera de la même trempe mais cela est une autre histoire… 

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Note : 14/20

Châteaux Bordeaux, T1 : Le Domaine – Eric Corbeyran & Espé

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Titre : Châteaux Bordeaux, T1 : Le Domaine
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Espé
Parution : Mars 2011


 « Châteaux Bordeaux » est une nouvelle série de bandes dessinées née de l’imagination d’Eric Corbeyran. Ce dernier est un scénariste particulièrement prolifique. Il faut être en effet perpétuellement aux aguets pour guetter chacune de ses nouvelles parutions. Néanmoins, l’apparition de « Le domaine », premier opus de cette nouvelle saga n’est pas passée inaperçue. Nombreux ont été les articles l’évoquant dans la presse généraliste. Il va sans dire que les médias plus habitués du neuvième art ne l’ont pas passée sous silence non plus. Etant un grand adepte de Corbeyran depuis ma découverte de « Le chant des stryges », je me suis donc empressé de m’offrir ce nouvel ouvrage. Paru le mois dernier, il est édité chez Glénat dans un format classique d’une cinquantaine de pages. Son prix est également sans grande surprise. Il est possible de se le procurer pour un petit peu plus de treize euros. Le scénariste s’est associé à un dessinateur que je ne connaissais que de nom jusqu’à maintenant nommé Espé. Cette lecture était donc l’occasion de découvrir son style. Le premier contact eu lieu en regardant la couverture nous présentant une ravissante jeune femme appréciant un verre de vin au beau milieu des vignes, le tout sous un ciel orangé.

chateauxbordeaux1a« Le domaine » étant le premier tome de la série, il ne nécessite donc aucun pré-requis avant de s’y plonger. Comme on pouvait s’en douter, l’histoire nous immerge dans la région bordelaise. On y suit les pas d’Alexandra, venue assister à l’enterrement de son père. Mais à peine la cérémonie terminée, les guerres de succession se déclenchent. Ses deux frères veulent vendre le domaine viticole dont ils héritent. La propriété est criblée de dettes et un acheteur est intéressé. Le souci apparaît quand Alexandra, pas œnologue pour deux sous, décide de reprendre en main l’affaire et de lui donner à nouveau le prestige qu’elle possédait jadis. Mais tout n’est pas si simple et beaucoup de gens ne semblent pas se satisfaire de sa décision…

Une découverte de l’univers viticole.

L’attrait premier de l’album réside dans la découverte de l’univers viticole qu’il nous offre. Tout au long de la lecture, on navigue dans les vignes mais également dans les bureaux qui régulent cet univers a priori particuliers. En plus de cet aspect documentaire, « Le domaine » nous fait découvrir une histoire familiale avec les secrets, les non dits et les manipulations qui l’accompagnent nécessairement. On rencontre des personnages ambigus et on se doute que chacun n’est pas forcément celui qu’il parait être. Ensuite, on suit la mission que se fixe une jeune femme à la mort de son père. Novice en la manière, elle se fixe comme quête de redonner ses lettres de noblesse au domaine familiale. Tout cela rend la lecture de cet album intéressante et offre une lecture s’adressant à un public large.

Comme je le sous-entends précédemment, j’ai trouvé le scénario plutôt réussi. Bien qu’introductif, cet album nous amène un certain nombre d’informations. Quelques retournements de situation apparaissent, les personnages prennent place. Les dialogues sont riches. Etant personnellement étranger à l’univers du Bordelais, je goûte avec plaisir les informations sur ce milieu qui parsèment notre lecture. Elles concernent autant la fabrication pure et simple du breuvage que ses aspects économiques. Sans être magistral, l’auteur arrive à mettre en avant le côté documenté de son travail. Cela donne une dimension très réaliste à l’ensemble.

chateauxbordeaux1bDu fait de la trame scénaristique, on découvre une grande galerie de personnages. Le protagoniste principal est donc Alexandra. Exilée jusqu’alors aux Etats-Unis, elle décide changer de vie en s’installant au domaine. Très rapidement, on ressent de l’empathie pour elle. On sent une jeune femme accompagnée d’un idéal se plonger dans un milieu difficile dans lequel les règles paraissent rares et obscures. Son côté « chevalier blanc » et « seule contre tous » déclenche forcément la sympathie du lecteur. Je ne vais pas lister les autres intervenants de la trame car ce serait alors bien trop vous la divulguer. Mais sachez qu’ils sont nombreux et plutôt bien amenés.

La lecture est prenante. Dès les premières pages, on prend plaisir à naviguer dans les pas d’Alexandra. Sur ce plan-là, l’ambiance est très réussie. Notre lecture n’est pas neutre. On n’est pas indifférent à ce que l’on découvre. La narration n’est pas monotone. Bien au contraire, notre curiosité est souvent alimentée par une nouvelle information ou un nouvel événement. Le dépaysement est certain est c’est une avec une légère frustration qu’on découvre la dernière page et que notre voyage doit s’arrêter là.

Il va sans dire que l’apport des dessins est certain. Dans un premier temps, je trouve que les décors et les paysages sont très réussis. Qu’ils soient champêtres ou urbains, on n’a aucun mal à ressentir ou reconnaître les endroits dans lesquels on se trouve. Qu’on se balade dans des vignes ou sur une barque, qu’on découvre des caves ou des bureaux d’avocats, tout est réaliste et tout participe à développer le plaisir de la lecture. De plus, je trouve les personnages bien dessinés. On n’a aucune difficulté ni à les reconnaître ni à sentir les caractères. Chacun dégage une impression personnelle qui densifie l’histoire.

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Pour conclure, cette découverte de « Le domaine » a été un moment très agréable. Je me suis très vite passionné pour l’histoire et je ne vous cache pas que je guetterai l’apparition de la suite avec une grande attention. J’espère que cette saga familiale prendra l’ampleur que semble lui offrir son premier opus et qu’elle ne tombera pas à la manière d’un soufflet. C’est toujours la crainte que je ressens après un tome initial réussi et prometteur. De plus, le fait que l’intrigue se déroule dans le milieu viticole est quelque chose qui m’a beaucoup plu, il est toujours intéressant de découvrir un univers jusqu’alors inconnu. Il ne me reste plus qu’à vous conseiller d’aller à sa rencontre à votre tour.

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Note : 16/20

Le siècle des ombres, T5 : La trahison – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siècle des ombres, T5 : La trahison
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Mars 2014


« Le chant des stryges » est un univers créé par Eric Corbeyran. Ce thriller fantastique s’étale sur une quinzaine d’albums décomposés en trois saisons. Je suis un grand fan de cette aventure aux arcanes complexes. Mais ce projet ne s’arrête pas à cette série. Des sagas cousines sont nées telles que « Le clan des chimères » ou « Le Maître de jeu ».  De qualité, elles ont développé l’univers de ses grands monstres ailés que sont les stryges. La dernière-née s’intitule « Le Siècle des ombres ». Elle aussi scénarisée par Eric Corbeyran, elle est dessinée par Michel Suro déjà à l’œuvre dans « Le clan des chimères ». Cette histoire vient de voir paraître son cinquième épisode il y a quelques mois. Cet album, édité chez Delcourt, s’intitule « La trahison ».

« 1751. Quelques décennies avant la Révolution française, un vent d’idées nouvelles souffle à travers l’Europe. Un vent de progrès et de liberté… Mais au cœur de ce Siècle des lumières, la découverte d’une étrange météorite à l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’Orcières, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopédiste éclairé, qu’ils soupçonnent d’être insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnée pour la possession de cette pierre aux mystérieux pouvoirs… »

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Prioritairement, « Le siècle des ombres » s’adresse aux lecteurs assidus de « Le chant des stryges ». L’histoire s’insère chronologiquement entre « Le clan des chimères » et la série mère. Elle permet de retrouver des personnages connus tels que Weltman, Cylinia et Abeau. Malgré, un lecteur qui découvrirait l’univers des Stryges à travers cette série ne sera pas totalement perdu. En effet, l’intrigue s’avère finalement assez indépendante.

La trame se déroule au dix-huitième siècle durant le siècle des Lumières. Les premières avaient bien exploitées la dimension historique et philosophique de l’époque. D’Holbach est un proche de Diderot ou Rousseau. Il participe à la rédaction de l’Encyclopédie. Son opposition idéologique avec les instances religieuses de l’Eglise est exploitée par le scénario. Je trouvais cet aspect très intéressant. L’immersion dans la période historique ne se réduit pas à sa dimension politique. Il est dommage que cette richesse soit moins présente dans ce dernier opus. La narration s’y centre exclusivement sur l’opposition entre Cylinia et d’Holbach. Le choix de ne pas laisser de place importante aux philosophes et aux pontes chrétiens est regrettable de mon point de vue. Leur présence et leurs échanges participaient au réalisme du voyage temporel que nous offrait « Le siècle des ombres ».

« Le déroulé des événements apparaît dilué. »

LeSiecleDesOmbres5bConcernant l’avancée de la trame, j’avais noté un ralentissement du rythme dans le tome précédent. J’espérais donc que ce nouvel acte reprenne la vitesse de croisière qui habitait les trois opus initiaux. Hélas, je dois dire que l’heure était plus à la décélération qu’à l’accélération. Le déroulé des événements m’apparaît dilué. Certaines planches auraient gagné à être raccourcies. Elles n’apportent pas grand-chose à l’atmosphère de la narration et ne font pas du tout avancer le propos. En poussant à l’extrême mon sentiment, j’ai tendance à croire que les deux derniers tomes n’auraient pu en faire qu’un sans que l’histoire soit édulcorée. Cela aurait densifié le scénario et aurait ainsi maintenu mon attention plus concentrée sur la durée.

En lisant une critique sur le site www.planetebd.com, j’ai appris que ce cycle doit se composer de six tomes. J’en déduis logiquement que « La trahison » en est donc l’avant-dernier. Cela peut expliquer le ton de cet opus. A défaut de faire vivre une succession de rebondissements et de révélations, il a tendance à remettre toutes les pièces de l’intrigue en place. Les objectifs des uns et des autres sont clarifiés et tout ce beau monde semble se préparer pour la lutte finale. Ce choix est cohérent et classique. Mon regret est qu’il y ait eu besoin de quarante-huit planches pour que la situation s’éclaire.

LeSiecleDesOmbres5cLes dessins sont l’œuvre de Michel Suro. Comme je l’ai dit précédemment, il avait déjà illustré « Le clan des chimères ». A l’époque, je n’étais pas tombé sous le charme de son trait auquel j’étais peu sensible. Ce sentiment peut s’expliquer par la rupture graphique qu’il offrait à l’univers par rapport au style de Richard Guérineau en charge des planches de « Le chant des stryges ». A priori, mes goûts artistiques ont évolué car son travail sur « Le siècle des ombres » et particulièrement « La trahison » ne m’a pas dérangé. Au contraire, je trouve qu’il accompagne agréablement la lecture. Je ne peux pas dire que je sois tombé sous le charme de certaines de son œuvre mais je lui reconnais un vrai talent pour créer des décors et des personnages. De plus, il est autant à l’aise dans des scènes de dialogues que d’action. C’est appréciable car cette série alterne les deux de manière équivalente.

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Au final, mon sentiment en refermant l’ouvrage est mitigé. J’ai pris plaisir à retrouver les personnages et à voir avancer la trame. Néanmoins, je suis frustré par la sensation de statu quo de la situation et par la mise en retrait des aspects philosophiques et religieux des débats. Malgré tout, cela ne m’empêchera pas de guetter la sortie du prochain et dernier tome qui devrait répondre à bon nombre de questions et éclairer les zones d’ombre qui accompagnent les Stryges. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 11/20

Le siècle des ombres, T4 : La sorcière – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siècle des ombres, T4 : La sorcière
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2013


Les Stryges sont des bestioles imaginées par Eric Corbeyran il y a un petit peu plus de dix ans. Tout a commencé par la série originale « Le chant des stryges ». Par la suite, sont apparues « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimères ». La dernière naissance dans cet univers est celle de « Le siècle des ombres » en 2009. Son quatrième opus est paru au début du mois de janvier. Son titre est « La sorcière ». Edité chez Delcourt dans la collection Machination, son prix avoisine quatorze euros. Pour cette saga, le célèbre scénariste s’est associé à Michel Suro pour les dessins et Dimitri Fogolin pour les couleurs.

lesiecledesombres4bAvant d’entrer pleinement dans la critique de cet album, je vais expliquer rapidement aux néophytes ce qu’est un stryge. Il s’agit de grandes bêtes ailées qui vivraient dans l’ombre de l’humanité depuis toujours. Elles sont le garant de toutes les connaissances de l’univers. Elles ont été amenées à confier une partie de leur savoir à Sandor Weltman. Devenu immortel, ce dernier s’exonère de leur domination. On découvre donc Cylinia et Abeau, découverts dans « Le clan des chimères » partir à sa recherche en tant qu’alliés des Stryges…

Je ne vous cache qu’il me parait plutôt intéressant d’avoir lu les différentes séries précédemment citées pour profiter pleinement de cette aventure. Postérieur à « Le clan des chimères » et antérieur à « Le chant des stryges », « Le siècle des ombres » est à un croisement intéressant pour les adeptes de cet univers. L’immersion dans l’histoire était relativement rapide dans les premiers opus. Le rythme de narration était soutenu et les événements se succéder à un rythme effréné. Néanmoins, j’étais curieux de savoir où nous menait cette série. Pour l’instant, on assiste uniquement à une course poursuite parsemée de révélation. J’aimerais voir s’éclaircir l’objectif final de tout cela.

Les scènes se succédent de manière quasiment indépendante.

lesiecledesombres4cIl s’est déroulé quinze ans depuis le dénouement du tome précédent. Weltman est obsédé par la révélation que lui a faite Cylinia. Elle attendait un enfant de lui et suite à son accouchement, elle a confié le petit au monde des fées. On découvre également davantage la jolie Donessa, dévoué à Weltman et à peine entrevue jusqu’alors. L’attrait de la narration réside également dans une quantité relativement importante de flashback. Ce n’est pas désagréable car cela désassombrit certaines choses. Cela densifie également le propos. A contrario, cela nous donne l’impression de peu voir avancer l’histoire. De plus, l’intrigue voit naître un sentiment brouillon. On voit les scènes se succéder de manière quasiment indépendante. Je regrette un certain manque de liant entre tout cela. Par contre, la quantité d’informations  contenues dans cet ouvrage laisse présager une accélération de l’histoire au cours des prochains épisodes.

La lecture offre un plaisir intéressant en nous immergeant dans le siècle des Lumières. On découvre cette époque avec un plaisir certain. Le personnage de Weltman se trouve au centre de ce mouvement. Il participe à la rédaction de l’Encyclopédie, il côtoie Diderot ou Rousseau. Cet aspect fait du fugitif un personnage aux multiples facettes qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Au gré des événements, notre cœur balance entre les suiveurs et le suivi. Les dessins de Suro sont d’une qualité correcte. On n’a aucun mal à s’approprier les personnages. Les décors sont suffisamment travaillés pour qu’on n’ait aucun mal à se sentir dépaysé. Néanmoins, je ne peux pas dire que son trait transcende la narration. Elle l’accompagne avec talent, ce n’est déjà pas si mal.

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En conclusion, « La sorcière » poursuit avec honnêteté les quêtes des uns et des autres. Les stryges et le monde des fées apparaissent davantage et offre une dimension à l’ensemble. Il faudra espérer que la suite fasse pleinement pousser ces graines plantées. Pour cela, il faudra attendre la parution du cinquième tome. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 13/20

Le Siècle des Ombres, T3 : Le Fanatique – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le Siècle des Ombres, T3 : Le Fanatique
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2012


« Le Fanatique » est le troisième tome de « Le siècle des ombres ». Cette série est scénarisée par Eric Corbeyran et dessinée par Luca Malisan. Elle s’inscrit dans l’univers des Stryges comme « Le chant des Stryges », « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimères ». Je possède l’intégralité des tomes parus dans ce monde et guette chaque nouvelle arrivée dans les librairies. « Le Fanatique » est sorti récemment dans les bacs. Edité chez Delcourt, il est d’un format classique et l’histoire se déroule sur presque cinquante pages. La couverture nous présente le baron d’Olbach en train de fuir un navire en flamme. Pour cela il pénètre dans une espèce de sous-marin sphérique. Il restait donc à se plonger dans la lecture pour connaitre les mésaventures qui arrivent à ce cher baron…

La quatrième de couverture nous présente la série avec les mots suivants : « 1751. Quelques décennies avant la Révolution française, un vent d’idées nouvelles souffle à travers l’Europe. Un vent de progrès et de liberté… Mais au cœur de ce siècle des lumières, la découverte d’une étrange météorite à l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’Orcières, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopédiste éclairé, qu’ils soupçonnent d’être l’insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnée pour la possession de cette pierre aux mystérieux pouvoirs… »

lesiecledesombres3aL’histoire se déroule au dix-huitième siècle. Il s’agissait d’un des attraits de la série car j’ai rarement lu des aventures se déroulant à cette époque-là. L’originalité est d’autant plus forte que rare est l’insertion du fantastique dans cet univers. Cet apport est savamment dosé et offre une intrigue bien construite. Il me parait assez intéressant d’avoir lu au moins « Le chant des stryges » pour maîtriser les tenants et les aboutissants de la trame. Quelques prérequis m’apparaissent nécessaires pour maîtriser les sous-entendus entre certains des personnages principaux.

« La richesse du personnage prend une réelle ampleur dans cet ouvrage. »

Les deux premiers albums se déroulaient en grande partie en Amérique du Sud. On y avait trouvé une pierre aux vertus intrigantes. Les pérégrinations des protagonistes nous avaient amené à faire des découvertes qui ne laissaient pas indifférent. A la fin du précédent opus, il était l’heure de rentrer en Europe. La conséquence est que « Le fanatique » se déroule sur le Vieux Continent. Cet opus se construit essentiellement autour du personnage du baron d’Holbach. C’est assez passionnant pour le lecteur que je suis lesiecledesombres3bpour une raison simple. D’Holbach est un personnage obscur dans « Le chant des stryges ». Il existe parce qu’il est évoqué mais on ne le voit jamais. On a été frustré de ne jamais le croiser pendant des pages et des pages. Le fait de le côtoyer aussi aisément dans « Le Siècle des ombres » fait qu’on est vraiment curieux de tout ce qu’il peut nous apprendre. La richesse du personnage prend une réelle ampleur dans ce troisième ouvrage. On le découvre en bienfaiteur des sciences vivant pour un idéal humaniste. On partage bon nombre de ses pensées et de ses réflexions. On est curieux de se sentir de son côté après l’avoir considéré comme un méchant depuis des années. Ce revirement est original et subtilement dosé.

Les illustrations de Michel Suro sont de bonne qualité. J’ai découvert ce dessinateur dans cette série et je ne le regrette pas. Les personnages sont assez classiques mais ils s’avèrent assez dynamiques. Je trouve que le trait n’est pas figé et cela correspond parfaitement à cette quête ésotérique. Les différents décors sont bien construits et on n’a aucun mal à différencier les différentes destinations que nous font découvrir ces aventures. Chaque lieu est habité d’une ambiance et d’une atmosphère et c’est toujours agréable. Les couleurs sont appliquées par Luca Malisan qui offrent une lecture agréable et divertissante.

En conclusion, « Le Fanatique » offre une suite de qualité à l’histoire qu’on suit depuis quelques temps maintenant. Le scénario n’est pas dilué. En effet, on apprend toute une série d’informations intéressantes. Cela donne une dimension plus bavarde et moins active que dans l’opus précédent. Ce changement de rythme n’est pas gênant du fait de l’attrait des discours qu’on découvre. Je suis donc curieux de connaitre la suite pour savoir jusqu’où ira le jeu du chat et la souris entre d’Holbach et ses chasseurs. Mais cela est une autre histoire…  

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Note : 14/20

Le Siècle des Ombres, T2 : L’Antre – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le Siècle des Ombres, T2 : L’Antre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Octobre 2010


« L’antre » est le deuxième tome de la série de bandes dessinées intitulées « Le siècle des ombres ». Cet album a été édité chez Delcourt en octobre deux mille dix. L’histoire se déroule sur une cinquantaine de pages. Cette saga s’inscrit dans l’univers des Stryges créé par Eric Corbeyran. Ce dernier est le scénariste de toutes les séries s’y déroulant : « Le chant des stryges », « Le maître de jeu », « Le clan des chimères » et donc « Le siècle des ombres ». Pour la réalisation de cette dernière, il s’est associé à Michel Suro pour les dessins et à Luca Malisan pour les couleurs. La couverture nous présente un groupe d’hommes en train de rejoindre la plage à pied avec au second plan un navire en flamme. Le ton rouge de la couverture est original et attire l’œil.

La quatrième de couverture présente la série avec les mots suivants : « 1751. Quelques décennies avant la Révolution française, un vent d’idées nouvelles souffle à travers l’Europe. Un vent de progrès et de liberté… Mais au cœur de ce Siècle des lumières, la découverte d’une étrange météorite à l’autre bout du monde ravive les vieux antagonismes. Au service du cardinal d’Orcières, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopédiste éclairé, qu’ils soupçonnent d’être insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnée pour la possession de cette pierre aux mystérieux pouvoirs…»

lesiecledesombres2aComme dit précédemment, cet ouvrage s’inscrit dans une œuvre assez importante tournant autour de personnage ailés mystérieux : les Stryges. Pour ceux qui voudraient découvrir cet univers, je vous conseille de commencer vos lectures par « Le chant des stryges » qui est la série au centre de tout l’ensemble. Cela vous permettra de profiter pleinement de « Le siècle des ombres ». Ce prérequis n’est pas indispensable mais néanmoins recommandé pour maitriser tous les tenants et les aboutissants de certains personnages. Cylinia et Abeau naissent dans « Le clan des chimères » et réapparaissent dans « Le chant des stryges ». D’Holbach est un personnage central bien que longtemps mystérieux de « Le chant des stryges ».

« L’aspect mystique et ésotérique intègre le courant philosophique des Lumières. »

Le fait que des personnages apparaissent dans trois séries qui s’étalent sur plusieurs siècles ou que des créatures ailées soient au centre des histoires font que la dimension fantastique de la trame ne vous a pas échappé. Je trouve d’ailleurs intéressant de voir apparaitre cette dimension dans une trame qui se déroule au dix-huitième siècle. La cohabitation entre ce genre et cette époque est rare et donc attise la curiosité. De plus, les auteurs intègrent l’aspect mystique et ésotérique dans le courant philosophique apparu à l’époque des Lumières. Je trouve cet aspect très intéressant. Cette série possède ainsi une identité propre et arrive à se démarquer des autres pendants de l’univers des Stryges.

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Au-delà de cet aspect scénaristique original et attrayant, la richesse de l’album réside dans son exil en Amérique du Sud. Nos héros sont à la recherche d’une mystérieuse pierre trouvée au fond d’une mine exploitée. Suite à un concours de circonstance, Cylinia, Abeau et d’Holbach se trouvent tous à partir en quête de ce mystérieux rocher. Mais, il a disparu et voilà tout ce beau monde en train de s’aventurer au beau milieu de la jungle locale en quête de cette curieuse météorite. On découvre alors bon nombre d’autochtones qui apportent chacun une part non négligeable à l’intérêt de la lecture. On voit se présenter devant nous un grand nombre de pièces et le puzzle n’est pour l’instant pas encore prêt d’être complètement assemblée. La trame est donc dense et passionnante. On se laisse porter avec une joie certaine d’une page à l’autre. Le dénouement est réussi et alimente notre curiosité en attendant de se plonger dans le troisième opus.

Le dépaysement passe aussi par les dessins de Suro. Je découvre ce dessinateur par cette série. J’ai un sentiment plutôt positif à son égard. Je trouve qu’il arrive vraiment à créer des ambiances très différentes dans un même ouvrage. Les longues marches dans la jungle amazonienne sont bien retranscrites. On ressent la moiteur et le côté oppressant de ses territoires inconnus. A d’autres moments, on se retrouve aux plus profondeurs de la Terre dans des grottes lesiecledesombres2cimmenses et angoissantes. On ressent sincèrement l’impression de ne pas être où on devrait être. La peur générée par ses lieux obscurs dont chaque recoin semble cacher un gros problème est bien transmise et participe à notre plaisir de lecture.

En conclusion, « L’antre » est un ouvrage de qualité qui est dans la ligné du premier tome et qui fait de « Le siècle des ombres » une série de qualité. Elle possède un vrai attrait et apporte quelque chose à l’univers des Stryges. Ce n’est pas un spin off sans intérêt comme le présente de temps en temps les auteurs quand il possède une série à succès. J’ai donc hâte de me plonger dans le troisième tome paru récemment et intitulé « Le fanatique ». J’espère qu’il possèdera le même rythme et la même ambiance que ses deux prédécesseurs. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 15/20