Le journal d’un ingénu


Titre : Le journal d’un ingénu
Scénariste : Émile Bravo
Dessinateur : Émile Bravo
Parution : Avril 2008


Spirou est un des personnages de bandes dessinées qui a accompagné mes premières années de lecture il y a plus de trente ans. J’ai énormément d’affection pour les albums scénarisés et dessinés par Franquin. Les opus suivants nés de la plume d’autres auteurs m’ont moins conquis. Il y a quelques années, j’ai été intrigué par l’apparition dans les rayons de librairie des premiers tomes de la série Le Spirou de. Cette dernière avait pour principe de confier Spirou à une grande variété d’auteurs en leur offrant une grande liberté de narration. Je m’étais naturellement précipité sur Panique en Atlantique scénarisé par Trondheim. J’avais trouvé la lecture agréable mais elle n’avait pas généré chez moi la volonté de collectionner les différentes parutions de cette série. C’est en lisant une interview d’Émile Bravo dans la revue dBD que l’envie m’est venue de découvrir sa version du plus célèbre des grooms. C’est ainsi que je me suis offert Le journal d’un ingénu, première aventure du Spirou de l’auteur.

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Journal d’un enfant de lune


Titre : Journal d’un enfant de lune
Scénariste : Joris Chamblain
Dessinatrice : Anne-Lise Nalin
Parution : Octobre 2017


Joris Chamblain a illuminé le monde de la bande-dessinée avec « Les carnets de Cerise », une série à la sensibilité et à la narration remarquables. Le voilà qui s’associe à la dessinatrice Anne-Lise Nalin pour écrire l’histoire d’une adolescente, Morgane. En trouvant le journal intime d’un garçon « enfant de la lune », elle va découvrir une maladie rare dont elle n’avait jamais entendu parler et s’y sensibiliser. Le tout est paru aux éditions Kennes pour 54 pages.

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Le journal de Jules Renard lu par Fred – Fred

LeJournalDeJulesRenard


Titre : Le journal de Jules Renard lu par Fred
Scénariste : Fred
Dessinateur : Fred
Parution originale : Avril 1988
Réédition : Janvier 2014


Jules Renard est un écrivain français décédé il y a un petit peu plus d’un siècle. Son Journal est un de ses œuvres majeures. Rédigé entre 1887 et 1910, il a été édité à titre posthume en 1925. Je ne l’ai jamais lu. Il n’est donc pas directement le sujet de ma critique d’aujourd’hui. En effet, l’album que j’évoque aujourd’hui m’a attiré par le nom de son auteur, Fred. Cet écrivain est le créateur de Philémon, œuvre majeure à mes yeux du neuvième art. Le brillant créateur est décédé l’année dernière. Sa disparition a donné lieu à bon nombre de rééditions d’œuvres anciennes nées de sa plume.

LeJournalDeJulesRenard1« Le Journal de Jules Renard lu par Fred » date de 1988. L’opus que je me suis procuré est paru en janvier dernier chez Dargaud. Il se démarque de son prédécesseur par le fait qu’il ait été mise en couleur par Isabelle Cochet. Il s’agit d’un très bel objet. La texture de la couverture ou l’épaisseur des pages participent pleinement au plaisir de la lecture et incite fortement à s’y plonger. Il se compose de cinquante-quatre planches. François Morel préface cet ouvrage.

Chaque planche peut se lire indépendamment.

La trame se construit à travers le dialogue de Jules Renard avec un corbeau. Ils échangent au cours d’une balade qui débute à la première page et se clôt à la dernière. Malgré cette continuité narrative, chaque planche peut se lire indépendamment. Elle se conclut toute de la même manière : Renard et le corbeau s’éloignent vers l’horizon en offrant une morale ou une vérité. La force de cette construction est d’offrir une densité de lecture importante. Il n’y a aucun temps mort. Les périodes de transition sont proscrites. Ce bouquin peut se dévorer d’une traite ou au contraire se déguster par petites bouchées au hasard des pages et des moments.

LeJournalDeJulesRenard2Le texte est issu du Journal de Jules Renard. Si je ne le savais pas, je n’aurais eu aucun mal à imaginer que ces mots sont nés dans l’esprit de Fred. En effet, le ton et la profondeur des propos coïncident parfaitement avec ceux qui habitent habituellement les productions du talentueux auteur de bandes dessinées. L’heure n’est pas à la rigolade. La dépression et le fatalisme sont davantage de sortie. Malgré cela, la lecture est agréable et prenante. Je suis totalement conquis par l’atmosphère qui transpire de cette balade champêtre au milieu de nulle part. Le travail graphique permet un dépaysement qui place le lecteur dans les conditions optimales pour savourer le contenu des bavardages entre cet homme et ce corbeau. Les planches sont un plaisir pour les yeux. S’immerger à nouveau dans l’univers pictural de Fred est un vrai bonheur.

Quasiment l’intégralité de l’espace est occupée par les deux protagonistes principaux. Ils ne croisent presque personne au cours de leurs pérégrinations à la campagne. Ce sentiment d’être coupé du monde ou de voir la réalité en suspens intensifie leurs propos. La force des mots attise alors la curiosité et incite le lecteur à s’investir complètement dans sa lecture. De plus, la densité des déclarations faites par l’homme ou le volatile fait qu’une relecture est presque aussi riche qu’une première découverte.

Au final, cet opus est une belle réussite. J’ai pris énormément de plaisir à le lire et n’hésiterai pas à m’y plonger à nouveau à l’occasion. Malgré le côté linéaire de sa narration, il ne manque pas d’aspérités et ne laisse pas indifférent bon nombre de fois. Je suis ravi qu’il trouve sa place dans ma bibliothèque et ne peut que vous inciter à partir à sa rencontre…

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Note 15/20