Trois ombres

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Titre : Trois Ombres
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Septembre 2007


Après avoir découvert Cyril Pedrosa avec son autobiographique écolo « Autobio » (à laquelle je n’avais pas du tout accroché), je me devais de découvrir d’autres ouvrages de cet auteur afin d’infirmer (ou pas) cette première mauvaise impression. « Trois Ombres » est un roman graphique de 268 pages. Loin de l’humour de son autobiographie, on a affaire ici à un drame familial sur fond de fantastique.

Le livre démarre sur la présentation d’une petite famille parfaite : Louis et Lise ont un fils, Joachim. Tout va bien dans leur petite ferme isolée, rien ne semble pouvoir gêner la vie des trois personnages. Jusqu’au jour où trois ombres apparaissent au loin, des cavaliers. S’ensuit un stress lié à ces spectres. Que sont-ils ? Que veulent-ils ? Pourquoi rôdent-ils autour de la maison ?

Une fuite sans espoir sous fond de lien père-fils.

Après un début sous forme d’utopie familiale, la peur et la colère s’immiscent pour culminer jusqu’à la fuite du père et du fils. Une fuite sans réel espoir comme on le comprend tout de suite. Ainsi, « Trois Ombres » abordent avant tout le lien père-fils. Jusqu’où le père peut-il aller pour sauver son fils ? Jusqu’à son propre sacrifice ?

« Trois Ombres » est avant tout un conte. En effet, on ne croit pas une seconde à l’univers créé par Pedrosa. La famille vit ainsi dans une ferme isolée de tout dans un bonheur parfait et insouciant. De même, les aspects fantastiques sont évidemment totalement inexpliqués. Les dernières pages viennent appuyer d’autant plus la thèse d’une fable. On ne sait trop si l’histoire est une grande métaphore (sur la maladie ?) ou pas. En cela, le scénario manque un peu d’appui, hésitant entre réalisme (lors de la traversée) ou fantastique pur (notamment sur la fin). Cette indécision m’a quelque peu gêné quand j’ai refermé l’ouvrage, ne sachant trop qu’en penser.

Cependant, Pedrosa parvient avant tout à distiller un vrai charme dans « Trois Ombres ». Les ambiances, quelles qu’elles soient, sont remarquablement rendues. Tristesse, joie, colère, désespoir… Cependant, je n’ai pas été ému plus que ça. J’ai été happé par les événements, pris dans le périple des personnages. Mais les parties émotionnelles m’ont laissé un peu froid. Cela vient des procédés narratifs parfois un peu appuyés de l’ouvrage. Cyril Pedrosa en fait parfois un tout petit trop. Je chipote un peu, mais par moment, dans la lecture, je me suis fait la réflexion.

Au niveau du dessin, c’est particulièrement réussi. Le noir et blanc est bien maîtrisé, il y a une vraie texture et du volume qui se dégage des planches. Le style sait se modifier et s’adapter aux situations. Très noir pour certains passages, plus flou pour d’autres. Le travail sur les planches est réellement remarquable et vaut le coup d’œil. En revanche, je ne suis pas fan du trait que Pedrosa donne à ses personnages. C’est une question de goût.

Au final, cet ouvrage est à découvrir. Certes, il y a plusieurs éléments qui m’ont gêné ou fait tiquer pendant la lecture, mais il possède d’indéniables qualités, tant dans le dessin que dans l’ambiance particulière qu’il dégage. Il m’a réconcilié avec Cyril Pedrosa. Et c’est déjà pas mal !

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Le siècle des ombres, T6 : Le diable – Éric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siècle des ombres, T6 : Le diable
Scénariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Février 2015


« Le siècle des ombres » connait son dénouement depuis la parution de son sixième épisode en février dernier. « Le diable » clôt le croisement de l’univers des Stryges avec le siècle des Lumières. Eric Corbeyran termine ainsi un nouveau pan de sa grande saga abritant ces mystérieuses et inquiétantes créatures ailées. Pour mener à bout ce projet, le célèbre scénariste bordelais s’est associé au dessinateur Michel Suro. Le duo avait déjà travaillé ensemble lors de l’écriture de « Le clan des chimères », cycle antérieur à celui que j’évoque aujourd’hui.

Les Stryges sont des créatures mythologiques dont le destin est lié depuis toujours à celle des Hommes. J’ai fait leur rencontre en lisant « Le chant des Stryges ». Leur rôle apparait souvent ambigu et il est difficile de se forger une opinion tranchée à leur égard. Elles ont passé un pacte avec un certain Sandor Weltman, summum du personnage mystérieux durant de nombreux tomes. Ses « alliées » lui avaient offert l’immortalité. Il les a trahies et la lutte entre les deux camps dure depuis des siècles.

LeSiecleDesOmbres6a« Le siècle des ombres » conte donc cette bataille durant le dix-huitième siècle. La quatrième de couverture présente les enjeux avec les mots suivants : « 1751. Quelques décennies avant la Révolution française, un vent d’idées nouvelles souffle à travers l’Europe. Un vent de progrès et de liberté… Mais au cœur de ce Siècle des lumières, la découverte d’une étrange météorite à l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’Orcières, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopédiste éclairé, qu’ils soupçonnent d’être l’insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnée pour la possession de cette pierre aux mystérieux pouvoirs… »

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, je me dois de préciser qu’il me paraît impensable de découvrir l’intrigue par la lecture de cet album. Nombreux sont les prérequis indispensables à la compréhension de l’ensemble. Evidemment, une connaissance des événements se déroulant dans les cinq actes précédents est indispensable. De plus, je conseille vivement d’avoir lu « Le clan des chimères », centré sur la jeunesse de Cylinia et Abeau. Cette histoire permet de rencontrer l’être monstrueux qui habite la couverture de ce nouvel opus. Néanmoins, malgré ses remarques, je vais faire en sorte que ma critique soit accessible à un novice de cet univers.

Une collaboration entre entité religieuse et sorciers…

L’un des atouts principaux de de « Le siècle des ombres » est d’insérer sa trame dans la grande Histoire. Le baron est un être des Lumières. Il participe à la rédaction de l’Encyclopédie. Nous le voyons côtoyer Diderot ou Rousseau. La lutte idéologique avec l’Eglise est un aspect intéressant qui accompagne chacun des épisodes de l’aventure. Elle justifie l’implication du Vatican pour financer la quête de Cylinia et Abeau. D’ailleurs, la collaboration entre l’entité religieuse et deux sorciers fait aisément sourire. Cette immersion dans une dimension historique et philosophique n’est pas uniquement un gadget narratif. Elle participe activement à l’attrait du scénario.

L’existence des Stryges justifie évidemment la présence du Fantastique. Corbeyran ne tombe pas dans des excès dans ce domaine-là. On trouve des créatures monstrueuses, des sorcières, des mondes parallèles, du vaudou… Ses ingrédients bien que nombreux s’intègrent parfaitement dans la recette et trouve un équilibre agréable avec la part rationnelle et réaliste de l’ensemble. Ce dosage permet de rendre crédible la narration et alimente ainsi en permanence la curiosité du lecteur.

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Comme annoncé en introduction, « Le diable » conclue le cycle. J’appréhende toujours ces albums de clôture. Je les trouve souvent inégaux et brouillons. Ce n’est ici pas le cas. Je le trouve même meilleur que les deux précédents. Le rythme est soutenu du début à la fin. La montée en puissance est régulière jusqu’au bout et laisse le lecteur sur une conclusion qui fait un lien intéressant avec « Le chant des Stryges ». Je trouve assez admirable qu’après des dizaines d’ouvrages dans cet univers, Corbeyran arrive encore à produire un opus aussi bien construit et attrayant. Ce n’est pas la moindre des performances…

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Le siècle des ombres, T5 : La trahison – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siècle des ombres, T5 : La trahison
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Mars 2014


« Le chant des stryges » est un univers créé par Eric Corbeyran. Ce thriller fantastique s’étale sur une quinzaine d’albums décomposés en trois saisons. Je suis un grand fan de cette aventure aux arcanes complexes. Mais ce projet ne s’arrête pas à cette série. Des sagas cousines sont nées telles que « Le clan des chimères » ou « Le Maître de jeu ».  De qualité, elles ont développé l’univers de ses grands monstres ailés que sont les stryges. La dernière-née s’intitule « Le Siècle des ombres ». Elle aussi scénarisée par Eric Corbeyran, elle est dessinée par Michel Suro déjà à l’œuvre dans « Le clan des chimères ». Cette histoire vient de voir paraître son cinquième épisode il y a quelques mois. Cet album, édité chez Delcourt, s’intitule « La trahison ».

« 1751. Quelques décennies avant la Révolution française, un vent d’idées nouvelles souffle à travers l’Europe. Un vent de progrès et de liberté… Mais au cœur de ce Siècle des lumières, la découverte d’une étrange météorite à l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’Orcières, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopédiste éclairé, qu’ils soupçonnent d’être insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnée pour la possession de cette pierre aux mystérieux pouvoirs… »

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Prioritairement, « Le siècle des ombres » s’adresse aux lecteurs assidus de « Le chant des stryges ». L’histoire s’insère chronologiquement entre « Le clan des chimères » et la série mère. Elle permet de retrouver des personnages connus tels que Weltman, Cylinia et Abeau. Malgré, un lecteur qui découvrirait l’univers des Stryges à travers cette série ne sera pas totalement perdu. En effet, l’intrigue s’avère finalement assez indépendante.

La trame se déroule au dix-huitième siècle durant le siècle des Lumières. Les premières avaient bien exploitées la dimension historique et philosophique de l’époque. D’Holbach est un proche de Diderot ou Rousseau. Il participe à la rédaction de l’Encyclopédie. Son opposition idéologique avec les instances religieuses de l’Eglise est exploitée par le scénario. Je trouvais cet aspect très intéressant. L’immersion dans la période historique ne se réduit pas à sa dimension politique. Il est dommage que cette richesse soit moins présente dans ce dernier opus. La narration s’y centre exclusivement sur l’opposition entre Cylinia et d’Holbach. Le choix de ne pas laisser de place importante aux philosophes et aux pontes chrétiens est regrettable de mon point de vue. Leur présence et leurs échanges participaient au réalisme du voyage temporel que nous offrait « Le siècle des ombres ».

« Le déroulé des événements apparaît dilué. »

LeSiecleDesOmbres5bConcernant l’avancée de la trame, j’avais noté un ralentissement du rythme dans le tome précédent. J’espérais donc que ce nouvel acte reprenne la vitesse de croisière qui habitait les trois opus initiaux. Hélas, je dois dire que l’heure était plus à la décélération qu’à l’accélération. Le déroulé des événements m’apparaît dilué. Certaines planches auraient gagné à être raccourcies. Elles n’apportent pas grand-chose à l’atmosphère de la narration et ne font pas du tout avancer le propos. En poussant à l’extrême mon sentiment, j’ai tendance à croire que les deux derniers tomes n’auraient pu en faire qu’un sans que l’histoire soit édulcorée. Cela aurait densifié le scénario et aurait ainsi maintenu mon attention plus concentrée sur la durée.

En lisant une critique sur le site www.planetebd.com, j’ai appris que ce cycle doit se composer de six tomes. J’en déduis logiquement que « La trahison » en est donc l’avant-dernier. Cela peut expliquer le ton de cet opus. A défaut de faire vivre une succession de rebondissements et de révélations, il a tendance à remettre toutes les pièces de l’intrigue en place. Les objectifs des uns et des autres sont clarifiés et tout ce beau monde semble se préparer pour la lutte finale. Ce choix est cohérent et classique. Mon regret est qu’il y ait eu besoin de quarante-huit planches pour que la situation s’éclaire.

LeSiecleDesOmbres5cLes dessins sont l’œuvre de Michel Suro. Comme je l’ai dit précédemment, il avait déjà illustré « Le clan des chimères ». A l’époque, je n’étais pas tombé sous le charme de son trait auquel j’étais peu sensible. Ce sentiment peut s’expliquer par la rupture graphique qu’il offrait à l’univers par rapport au style de Richard Guérineau en charge des planches de « Le chant des stryges ». A priori, mes goûts artistiques ont évolué car son travail sur « Le siècle des ombres » et particulièrement « La trahison » ne m’a pas dérangé. Au contraire, je trouve qu’il accompagne agréablement la lecture. Je ne peux pas dire que je sois tombé sous le charme de certaines de son œuvre mais je lui reconnais un vrai talent pour créer des décors et des personnages. De plus, il est autant à l’aise dans des scènes de dialogues que d’action. C’est appréciable car cette série alterne les deux de manière équivalente.

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Au final, mon sentiment en refermant l’ouvrage est mitigé. J’ai pris plaisir à retrouver les personnages et à voir avancer la trame. Néanmoins, je suis frustré par la sensation de statu quo de la situation et par la mise en retrait des aspects philosophiques et religieux des débats. Malgré tout, cela ne m’empêchera pas de guetter la sortie du prochain et dernier tome qui devrait répondre à bon nombre de questions et éclairer les zones d’ombre qui accompagnent les Stryges. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 11/20

Le siècle des ombres, T4 : La sorcière – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siècle des ombres, T4 : La sorcière
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2013


Les Stryges sont des bestioles imaginées par Eric Corbeyran il y a un petit peu plus de dix ans. Tout a commencé par la série originale « Le chant des stryges ». Par la suite, sont apparues « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimères ». La dernière naissance dans cet univers est celle de « Le siècle des ombres » en 2009. Son quatrième opus est paru au début du mois de janvier. Son titre est « La sorcière ». Edité chez Delcourt dans la collection Machination, son prix avoisine quatorze euros. Pour cette saga, le célèbre scénariste s’est associé à Michel Suro pour les dessins et Dimitri Fogolin pour les couleurs.

lesiecledesombres4bAvant d’entrer pleinement dans la critique de cet album, je vais expliquer rapidement aux néophytes ce qu’est un stryge. Il s’agit de grandes bêtes ailées qui vivraient dans l’ombre de l’humanité depuis toujours. Elles sont le garant de toutes les connaissances de l’univers. Elles ont été amenées à confier une partie de leur savoir à Sandor Weltman. Devenu immortel, ce dernier s’exonère de leur domination. On découvre donc Cylinia et Abeau, découverts dans « Le clan des chimères » partir à sa recherche en tant qu’alliés des Stryges…

Je ne vous cache qu’il me parait plutôt intéressant d’avoir lu les différentes séries précédemment citées pour profiter pleinement de cette aventure. Postérieur à « Le clan des chimères » et antérieur à « Le chant des stryges », « Le siècle des ombres » est à un croisement intéressant pour les adeptes de cet univers. L’immersion dans l’histoire était relativement rapide dans les premiers opus. Le rythme de narration était soutenu et les événements se succéder à un rythme effréné. Néanmoins, j’étais curieux de savoir où nous menait cette série. Pour l’instant, on assiste uniquement à une course poursuite parsemée de révélation. J’aimerais voir s’éclaircir l’objectif final de tout cela.

Les scènes se succédent de manière quasiment indépendante.

lesiecledesombres4cIl s’est déroulé quinze ans depuis le dénouement du tome précédent. Weltman est obsédé par la révélation que lui a faite Cylinia. Elle attendait un enfant de lui et suite à son accouchement, elle a confié le petit au monde des fées. On découvre également davantage la jolie Donessa, dévoué à Weltman et à peine entrevue jusqu’alors. L’attrait de la narration réside également dans une quantité relativement importante de flashback. Ce n’est pas désagréable car cela désassombrit certaines choses. Cela densifie également le propos. A contrario, cela nous donne l’impression de peu voir avancer l’histoire. De plus, l’intrigue voit naître un sentiment brouillon. On voit les scènes se succéder de manière quasiment indépendante. Je regrette un certain manque de liant entre tout cela. Par contre, la quantité d’informations  contenues dans cet ouvrage laisse présager une accélération de l’histoire au cours des prochains épisodes.

La lecture offre un plaisir intéressant en nous immergeant dans le siècle des Lumières. On découvre cette époque avec un plaisir certain. Le personnage de Weltman se trouve au centre de ce mouvement. Il participe à la rédaction de l’Encyclopédie, il côtoie Diderot ou Rousseau. Cet aspect fait du fugitif un personnage aux multiples facettes qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Au gré des événements, notre cœur balance entre les suiveurs et le suivi. Les dessins de Suro sont d’une qualité correcte. On n’a aucun mal à s’approprier les personnages. Les décors sont suffisamment travaillés pour qu’on n’ait aucun mal à se sentir dépaysé. Néanmoins, je ne peux pas dire que son trait transcende la narration. Elle l’accompagne avec talent, ce n’est déjà pas si mal.

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En conclusion, « La sorcière » poursuit avec honnêteté les quêtes des uns et des autres. Les stryges et le monde des fées apparaissent davantage et offre une dimension à l’ensemble. Il faudra espérer que la suite fasse pleinement pousser ces graines plantées. Pour cela, il faudra attendre la parution du cinquième tome. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 13/20

Le Siècle des Ombres, T3 : Le Fanatique – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le Siècle des Ombres, T3 : Le Fanatique
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2012


« Le Fanatique » est le troisième tome de « Le siècle des ombres ». Cette série est scénarisée par Eric Corbeyran et dessinée par Luca Malisan. Elle s’inscrit dans l’univers des Stryges comme « Le chant des Stryges », « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimères ». Je possède l’intégralité des tomes parus dans ce monde et guette chaque nouvelle arrivée dans les librairies. « Le Fanatique » est sorti récemment dans les bacs. Edité chez Delcourt, il est d’un format classique et l’histoire se déroule sur presque cinquante pages. La couverture nous présente le baron d’Olbach en train de fuir un navire en flamme. Pour cela il pénètre dans une espèce de sous-marin sphérique. Il restait donc à se plonger dans la lecture pour connaitre les mésaventures qui arrivent à ce cher baron…

La quatrième de couverture nous présente la série avec les mots suivants : « 1751. Quelques décennies avant la Révolution française, un vent d’idées nouvelles souffle à travers l’Europe. Un vent de progrès et de liberté… Mais au cœur de ce siècle des lumières, la découverte d’une étrange météorite à l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’Orcières, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopédiste éclairé, qu’ils soupçonnent d’être l’insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnée pour la possession de cette pierre aux mystérieux pouvoirs… »

lesiecledesombres3aL’histoire se déroule au dix-huitième siècle. Il s’agissait d’un des attraits de la série car j’ai rarement lu des aventures se déroulant à cette époque-là. L’originalité est d’autant plus forte que rare est l’insertion du fantastique dans cet univers. Cet apport est savamment dosé et offre une intrigue bien construite. Il me parait assez intéressant d’avoir lu au moins « Le chant des stryges » pour maîtriser les tenants et les aboutissants de la trame. Quelques prérequis m’apparaissent nécessaires pour maîtriser les sous-entendus entre certains des personnages principaux.

« La richesse du personnage prend une réelle ampleur dans cet ouvrage. »

Les deux premiers albums se déroulaient en grande partie en Amérique du Sud. On y avait trouvé une pierre aux vertus intrigantes. Les pérégrinations des protagonistes nous avaient amené à faire des découvertes qui ne laissaient pas indifférent. A la fin du précédent opus, il était l’heure de rentrer en Europe. La conséquence est que « Le fanatique » se déroule sur le Vieux Continent. Cet opus se construit essentiellement autour du personnage du baron d’Holbach. C’est assez passionnant pour le lecteur que je suis lesiecledesombres3bpour une raison simple. D’Holbach est un personnage obscur dans « Le chant des stryges ». Il existe parce qu’il est évoqué mais on ne le voit jamais. On a été frustré de ne jamais le croiser pendant des pages et des pages. Le fait de le côtoyer aussi aisément dans « Le Siècle des ombres » fait qu’on est vraiment curieux de tout ce qu’il peut nous apprendre. La richesse du personnage prend une réelle ampleur dans ce troisième ouvrage. On le découvre en bienfaiteur des sciences vivant pour un idéal humaniste. On partage bon nombre de ses pensées et de ses réflexions. On est curieux de se sentir de son côté après l’avoir considéré comme un méchant depuis des années. Ce revirement est original et subtilement dosé.

Les illustrations de Michel Suro sont de bonne qualité. J’ai découvert ce dessinateur dans cette série et je ne le regrette pas. Les personnages sont assez classiques mais ils s’avèrent assez dynamiques. Je trouve que le trait n’est pas figé et cela correspond parfaitement à cette quête ésotérique. Les différents décors sont bien construits et on n’a aucun mal à différencier les différentes destinations que nous font découvrir ces aventures. Chaque lieu est habité d’une ambiance et d’une atmosphère et c’est toujours agréable. Les couleurs sont appliquées par Luca Malisan qui offrent une lecture agréable et divertissante.

En conclusion, « Le Fanatique » offre une suite de qualité à l’histoire qu’on suit depuis quelques temps maintenant. Le scénario n’est pas dilué. En effet, on apprend toute une série d’informations intéressantes. Cela donne une dimension plus bavarde et moins active que dans l’opus précédent. Ce changement de rythme n’est pas gênant du fait de l’attrait des discours qu’on découvre. Je suis donc curieux de connaitre la suite pour savoir jusqu’où ira le jeu du chat et la souris entre d’Holbach et ses chasseurs. Mais cela est une autre histoire…  

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Note : 14/20

Le Siècle des Ombres, T2 : L’Antre – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le Siècle des Ombres, T2 : L’Antre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Octobre 2010


« L’antre » est le deuxième tome de la série de bandes dessinées intitulées « Le siècle des ombres ». Cet album a été édité chez Delcourt en octobre deux mille dix. L’histoire se déroule sur une cinquantaine de pages. Cette saga s’inscrit dans l’univers des Stryges créé par Eric Corbeyran. Ce dernier est le scénariste de toutes les séries s’y déroulant : « Le chant des stryges », « Le maître de jeu », « Le clan des chimères » et donc « Le siècle des ombres ». Pour la réalisation de cette dernière, il s’est associé à Michel Suro pour les dessins et à Luca Malisan pour les couleurs. La couverture nous présente un groupe d’hommes en train de rejoindre la plage à pied avec au second plan un navire en flamme. Le ton rouge de la couverture est original et attire l’œil.

La quatrième de couverture présente la série avec les mots suivants : « 1751. Quelques décennies avant la Révolution française, un vent d’idées nouvelles souffle à travers l’Europe. Un vent de progrès et de liberté… Mais au cœur de ce Siècle des lumières, la découverte d’une étrange météorite à l’autre bout du monde ravive les vieux antagonismes. Au service du cardinal d’Orcières, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopédiste éclairé, qu’ils soupçonnent d’être insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnée pour la possession de cette pierre aux mystérieux pouvoirs…»

lesiecledesombres2aComme dit précédemment, cet ouvrage s’inscrit dans une œuvre assez importante tournant autour de personnage ailés mystérieux : les Stryges. Pour ceux qui voudraient découvrir cet univers, je vous conseille de commencer vos lectures par « Le chant des stryges » qui est la série au centre de tout l’ensemble. Cela vous permettra de profiter pleinement de « Le siècle des ombres ». Ce prérequis n’est pas indispensable mais néanmoins recommandé pour maitriser tous les tenants et les aboutissants de certains personnages. Cylinia et Abeau naissent dans « Le clan des chimères » et réapparaissent dans « Le chant des stryges ». D’Holbach est un personnage central bien que longtemps mystérieux de « Le chant des stryges ».

« L’aspect mystique et ésotérique intègre le courant philosophique des Lumières. »

Le fait que des personnages apparaissent dans trois séries qui s’étalent sur plusieurs siècles ou que des créatures ailées soient au centre des histoires font que la dimension fantastique de la trame ne vous a pas échappé. Je trouve d’ailleurs intéressant de voir apparaitre cette dimension dans une trame qui se déroule au dix-huitième siècle. La cohabitation entre ce genre et cette époque est rare et donc attise la curiosité. De plus, les auteurs intègrent l’aspect mystique et ésotérique dans le courant philosophique apparu à l’époque des Lumières. Je trouve cet aspect très intéressant. Cette série possède ainsi une identité propre et arrive à se démarquer des autres pendants de l’univers des Stryges.

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Au-delà de cet aspect scénaristique original et attrayant, la richesse de l’album réside dans son exil en Amérique du Sud. Nos héros sont à la recherche d’une mystérieuse pierre trouvée au fond d’une mine exploitée. Suite à un concours de circonstance, Cylinia, Abeau et d’Holbach se trouvent tous à partir en quête de ce mystérieux rocher. Mais, il a disparu et voilà tout ce beau monde en train de s’aventurer au beau milieu de la jungle locale en quête de cette curieuse météorite. On découvre alors bon nombre d’autochtones qui apportent chacun une part non négligeable à l’intérêt de la lecture. On voit se présenter devant nous un grand nombre de pièces et le puzzle n’est pour l’instant pas encore prêt d’être complètement assemblée. La trame est donc dense et passionnante. On se laisse porter avec une joie certaine d’une page à l’autre. Le dénouement est réussi et alimente notre curiosité en attendant de se plonger dans le troisième opus.

Le dépaysement passe aussi par les dessins de Suro. Je découvre ce dessinateur par cette série. J’ai un sentiment plutôt positif à son égard. Je trouve qu’il arrive vraiment à créer des ambiances très différentes dans un même ouvrage. Les longues marches dans la jungle amazonienne sont bien retranscrites. On ressent la moiteur et le côté oppressant de ses territoires inconnus. A d’autres moments, on se retrouve aux plus profondeurs de la Terre dans des grottes lesiecledesombres2cimmenses et angoissantes. On ressent sincèrement l’impression de ne pas être où on devrait être. La peur générée par ses lieux obscurs dont chaque recoin semble cacher un gros problème est bien transmise et participe à notre plaisir de lecture.

En conclusion, « L’antre » est un ouvrage de qualité qui est dans la ligné du premier tome et qui fait de « Le siècle des ombres » une série de qualité. Elle possède un vrai attrait et apporte quelque chose à l’univers des Stryges. Ce n’est pas un spin off sans intérêt comme le présente de temps en temps les auteurs quand il possède une série à succès. J’ai donc hâte de me plonger dans le troisième tome paru récemment et intitulé « Le fanatique ». J’espère qu’il possèdera le même rythme et la même ambiance que ses deux prédécesseurs. Mais cela est une autre histoire…

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Note : 15/20

Le Siècle des Ombres, T1 : La Pierre – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le Siècle des Ombres, T1 : La Pierre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Mai 2009


Mon avis d’aujourd’hui porte sur le premier opus d’une nouvelle série de bandes dessinées intitulée « Le siècle des ombres ». Le premier tome, édité chez Delcourt, se nomme « La pierre ». Il est scénarisé par Eric Corbeyran et dessiné par Michel Suro. Les couleurs sont l’œuvre de Luca Malisan. Il est vendu au prix de 12,90 euros. Mon intérêt éveillé pour cette série est né de son lien avec les l’univers des Stryges. Je m’explique. Corbeyran est à l’origine de cet univers fantastique dans lequel notre réalité se voit confrontée à des créatures ailées, angoissantes et mystérieuses. Trois séries s’y déroulent déjà. « Le clan des chimères » et « Le maitre de jeu » se sont clos à la fin de leur sixième opus. Quant à « Le chant des stryges », son douzième album est sorti. Je suis un grand adepte de ce monde. Je guette depuis des années chacune des sorties d’album y étant lié. Ceci expliquait mon agréable surprise en tombant sur « Le siècle des ombres » dans les rayons.

« Le chant des stryges » et « Le maitre de jeu » ont lieu dans notre monde contemporain. « Le clan des chimères » se déroulait au Moyen-âge. « Le siècle des ombres » coupe la poire en deux en voyant son histoire éclore en 1751 aux confins du Brésil comme l’annonce la première case de l’album. On y découvre des esclaves travailler dans une mine sous des ordres de deux officiers. Mais leur travail est interrompu par la découverte d’un énorme rocher qui semble intriguer au plus haut point l’un des deux protagonistes qui décident de rentrer immédiatement en France pour évoquer cette découverte avec qui de droit…

lesiecledesombres_1aL’intérêt d’un premier tome est de chercher à nous faire pénétrer un nouvel univers. C’est un sentiment agréable de découvrir de nouveaux personnages, de nouveaux mondes, de nouvelles questions… On est toujours plein d’espoirs en découvrant de nouvelles pages. Est-on tombé sur une nouvelle pépite ? Attendra-t-on avec impatience la suite ? Comme je vous l’ai expliqué précédemment, cette série possédait à mes yeux un a priori très favorable. Néanmoins, cet état de fait était à double tranchant. La déception pouvait n’en être que plus grande. Ce n’est pas le cas. J’ai pris énormément de plaisir à découvrir cette nouvelle histoire. Le fait qu’il se trouve à l’intersection chronologique de tout ce qui était paru avant fait qu’on essaie inconsciemment de faire le lien avec ce qu’on sait déjà. On a même un sentiment assez original. On a l’impression d’en connaître bien plus que les personnages dans le sens où un pan de leur avenir lointain nous a déjà été conté. C’est assez anachronique comme aspect mais pas inintéressant.

« Fantastique, manipulation et quête en tout genre. »

Au-delà de son côté informatif sur l’univers des Stryges, « La pierre » est avant tout un album dans lequel se mêle fantastique, manipulation et quête en tout genre. On sent que les luttes vont être nombreuses, les découvertes pleine de surprises et les combats entre les protagonistes âpres. De plus, l’époque à laquelle se déroule l’histoire ajoute un aspect intéressant et dépaysant à l’ensemble. Le dépaysement est d’ailleurs approfondi par le voyage fait par les personnages dans la forêt amazonienne pour comprendre les secrets recelés par ce fameux rocher. On a l’impression d’assister à une quête archéologique et spirituelle dont les conséquences sur le monde semble être immense. C’est un domaine littéraire qui m’a toujours beaucoup plu.

lesiecledesombres_1bDe manière volontaire, je ne cherche pas à vous dévoiler de manière trop précise la trame. En effet, la grande partie du plaisir de la lecture réside dans l’excitation de découvrir la page suivante. Néanmoins, sachez que les jalons d’une histoire passionnante sont posés. De nombreuses questions sont posées, peu de réponses sont données. Bref, l’attente du deuxième opus est intense quand vous refermez l’album. Le problème que vous pourriez appréhender et le lien de cette série avec les autres précédemment citées. Il est évident que le fait de maitriser l’univers des Stryges vous offre une double lecture sur certaines scènes ou certaines révélations. Malgré cela, je pense que « La pierre » peut être lu de manière indépendante sans vous empêcher pour autant de maitriser sa trame.

Il est temps de vous parler des dessins. Michel Suro a déjà travaillé avec Eric Corbeyran dans l’univers des Stryges. C’est en effet sa plume qui avait dessiné les planches de « Le clan des chimères ». De la même manière que lors de la lecture de cette dernière série, je n’ai eu aucun mal à m’habituer à son style. Je le trouve assez agréable et facile d’accès. De plus, l’ensemble est assez coloré et agréable au regard. L’expression des personnages est plutôt bien rendue. Quant aux mouvements lors des batailles ou des poursuites sont joliment construits. Je trouve que les dessins se mettent complètement au service d’un scénario et de la narration. Sur ce plan-là, la réussite est au rendez-vous.

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Pour conclure, j’ai pris énormément de plaisir à découvrir cet album. La joie de retrouver cet univers est un de ses attraits principal pour moi. J’attends néanmoins la suite pour savoir si la richesse scénaristiques sera à la hauteur des autres sagas. En attendant, je guette avec attention la sortie du prochain opus. Pour ceux qui voudraient connaître l’univers des Stryges sans forcément commencer par « Le siècle des ombres », je vous conseille de commencer par « Le chant des Stryges ». Il s’agit de la trame centrale de l’ensemble. Elle vous permettra d’en apprendre beaucoup sur ces créatures mystérieuses. Bonne lecture…

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Note : 14/20