L’âge d’or, T2


Titre : L’âge d’or, T2
Scénario : Roxanne Moreil
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Novembre 2020


Le premier tome de « L’âge d’or » avait impressionné par son dessin, notamment par ses grandes illustrations façon tapisseries médiévales. Racontant un récit initiatique somme toute classique, ce deuxième opus est là pour (déjà) clore l’histoire. D’une pagination légèrement moins grande que son prédécesseur, ce volume pèse quand bien même 180 pages. Pour quel résultat ? Le tout est publié chez Dupuis dans la collection Aire Libre.

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L’âge d’or, T1


Titre : L’âge d’or, T1
Scénario : Roxanne Moreil
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Septembre 2018


Cyril Pedrosa m’a toujours frustré. J’aime beaucoup de choses dans son dessin, tout en étant rebuté par d’autres. De plus, ses scénarios ne m’ont jamais emballé, voire ennuyé. « L’âge d’or » était l’occasion de me réconcilier avec l’auteur, puisqu’il ne signait pas l’histoire de cette saga. Pensée en deux tomes de plus de 200 pages par Roxanne Moreil, c’est une série de fantasy parue chez Dupuis dans la collection Aire Libre. Alors, que vaut ce pavé ? Donnera-t-il envie de lire la suite du diptyque ?

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Les équinoxes


Titre : Les équinoxes
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Septembre 2015


Le succès de Cyril Pedrosa reste pour moi un mystère. Si « Trois ombres » était intéressant, le reste de sa production m’a toujours laissé indifférent. L’apologie qui est faite de son travail par les critiques me laisse perplexe. Heureusement, il me reste les bibliothèques pour continuer à chercher en quoi ses œuvres touchent autant leur public. « Les équinoxes » est un pavé de 300 pages qui fait suite à la parution de « Portugal » et entend bien emprunter le même chemin. Continuer la lecture de « Les équinoxes »

Trois ombres

troisombres


Titre : Trois Ombres
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Septembre 2007


Après avoir découvert Cyril Pedrosa avec son autobiographique écolo « Autobio » (à laquelle je n’avais pas du tout accroché), je me devais de découvrir d’autres ouvrages de cet auteur afin d’infirmer (ou pas) cette première mauvaise impression. « Trois Ombres » est un roman graphique de 268 pages. Loin de l’humour de son autobiographie, on a affaire ici à un drame familial sur fond de fantastique.

Le livre démarre sur la présentation d’une petite famille parfaite : Louis et Lise ont un fils, Joachim. Tout va bien dans leur petite ferme isolée, rien ne semble pouvoir gêner la vie des trois personnages. Jusqu’au jour où trois ombres apparaissent au loin, des cavaliers. S’ensuit un stress lié à ces spectres. Que sont-ils ? Que veulent-ils ? Pourquoi rôdent-ils autour de la maison ?

Une fuite sans espoir sous fond de lien père-fils.

Après un début sous forme d’utopie familiale, la peur et la colère s’immiscent pour culminer jusqu’à la fuite du père et du fils. Une fuite sans réel espoir comme on le comprend tout de suite. Ainsi, « Trois Ombres » abordent avant tout le lien père-fils. Jusqu’où le père peut-il aller pour sauver son fils ? Jusqu’à son propre sacrifice ?

« Trois Ombres » est avant tout un conte. En effet, on ne croit pas une seconde à l’univers créé par Pedrosa. La famille vit ainsi dans une ferme isolée de tout dans un bonheur parfait et insouciant. De même, les aspects fantastiques sont évidemment totalement inexpliqués. Les dernières pages viennent appuyer d’autant plus la thèse d’une fable. On ne sait trop si l’histoire est une grande métaphore (sur la maladie ?) ou pas. En cela, le scénario manque un peu d’appui, hésitant entre réalisme (lors de la traversée) ou fantastique pur (notamment sur la fin). Cette indécision m’a quelque peu gêné quand j’ai refermé l’ouvrage, ne sachant trop qu’en penser.

Cependant, Pedrosa parvient avant tout à distiller un vrai charme dans « Trois Ombres ». Les ambiances, quelles qu’elles soient, sont remarquablement rendues. Tristesse, joie, colère, désespoir… Cependant, je n’ai pas été ému plus que ça. J’ai été happé par les événements, pris dans le périple des personnages. Mais les parties émotionnelles m’ont laissé un peu froid. Cela vient des procédés narratifs parfois un peu appuyés de l’ouvrage. Cyril Pedrosa en fait parfois un tout petit trop. Je chipote un peu, mais par moment, dans la lecture, je me suis fait la réflexion.

Au niveau du dessin, c’est particulièrement réussi. Le noir et blanc est bien maîtrisé, il y a une vraie texture et du volume qui se dégage des planches. Le style sait se modifier et s’adapter aux situations. Très noir pour certains passages, plus flou pour d’autres. Le travail sur les planches est réellement remarquable et vaut le coup d’œil. En revanche, je ne suis pas fan du trait que Pedrosa donne à ses personnages. C’est une question de goût.

Au final, cet ouvrage est à découvrir. Certes, il y a plusieurs éléments qui m’ont gêné ou fait tiquer pendant la lecture, mais il possède d’indéniables qualités, tant dans le dessin que dans l’ambiance particulière qu’il dégage. Il m’a réconcilié avec Cyril Pedrosa. Et c’est déjà pas mal !

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note3

Portugal

Portugal


Titre : Portugal
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Septembre 2011


J’ai une relation compliquée avec Cyril Pedrosa. L’homme a une côte énorme et pourtant, je n’accroche pas. Il faut dire que « Autobio » m’avait laissé dubitatif et que « Trois ombres » m’avait laissé sur ma faim. Mais vu le succès critique de « Portugal », un roman graphique de 264 pages, il m’était difficile de ne pas tenter une nouvelle fois ma chance. Surtout que j’avais eu la chance d’aller à une exposition de planches originales du livre à la galerie 9e Art à Paris et que j’avais pu admirer les magnifiques couleurs de ses pages. Le tout est publié dans la bien nommée collection Aire Libre de chez Dupuis.

Simon Muchat est un auteur de bande-dessinée en panne d’inspiration. Il accumule alors des boulots d’animateur scolaire et sa copine s’impatiente. Il faut acheter une maison, grandir en quelque sorte. Mais Simon existe. De là à y voir une touche autobiographique, il n’y a qu’un pas ! Et c’est à l’occasion d’un festival de BD au Portugal que l’auteur va se redécouvrir ses origines et retrouver un bien-être.

Retour au pays

Grand classique dans l’art, Cyril Pedrosa nous concocte donc une bande-dessinée sur un auteur de bande-dessinée en plein doute. Ce dernier va alors creuser le passé de sa famille et dépasser les silences et les non-dits avant de partir quelques temps au pays. La première partie est donc consacrée à Simon en France. Sa vie est d’une grande fadeur. Il s’ennuie, ne veut pas faire un bouquin, ne veut pas acheter de maison, est vaguement dépressif… Bref, ça ne va pas du tout. Ce quotidien morne est rendu par des couleurs grisâtres pleine d’à propos. Mais déjà, l’ennui pointe également chez le lecteur. Il ne se passe rien, il n’y a aucune originalité dans les situations et tout est plutôt prévisible. On sent que l’auteur se fait plaisir. Il prend son temps, accumule les silences, mais sans réellement nous toucher. Il faut dire que les ouvrages sur le trentenaire qui a du mal à grandir sont légion depuis quelques années et qu’il n’y a pas beaucoup d’originalité de ce côté-là.

C’est donc sur la partie familiale que l’on se rabat en espérant plus d’action. Mais encore une fois, c’est un pétard mouillé. Beaucoup de discussions, de dialogues qui se veulent drôles ou émouvants. Mais je ne suis vraiment pas sensible aux univers de Cyril Pedrosa. Je trouve que tout sonne creux. Je ne suis jamais ému ou touché, je ne souris pas. Je sens bien que l’intention est là, mais j’ai l’impression d’avancer dans l’ouvrage en étant totalement extérieur à ce qui s’y passe. Quant au personnage de Simon, il ne me touche pas du tout. Je le trouve finalement très passif et à la personnalité peu intéressante. Certes, il a un problème de créativité. Mais quel manque de charisme !

Côté dessin, c’est très beau et dynamique et les choix de couleurs sont plein de pertinence. Personnellement, je ne suis pas fan du style de Cyril Pedrosa, notamment des expressions de ses personnages mais c’est une question de goût. Force est de constater que l’auteur a abattu un travail colossal. Et pour avoir vu ses planches originales, l’édition papier écrase sacrément ses couleurs… Bref, difficile de ne pas être admiratif devant le dessin de ce « Portugal ».

Il est toujours compliqué de ne pas aimer un ouvrage qui a tant été encensé. Pour ma part, j’ai refermé ce livre en me disant « tout ça pour ça ? » Malgré toutes les qualités objectives de « Portugal », je me suis ennuyé du début à la fin, sans jamais arriver à être touché par l’histoire ou les personnages. Une grande déception.

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note2

L’atelier Mastodonte – Lewis Trondheim, Yoann, Cyril Pedrosa, Alfred, Julien Neel, Tébo & Guillaume Bianco

L-AtelierMastodonte


Titre : L’atelier Mastodonte
Scénaristes : Alfred, Guillaume Bianco, Julien Neel, Cyril Pedrosa, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Dessinateurs : Alfred, Guillaume Bianco, Julien Neel, Cyril Pedrosa, Tebo, Lewis Trondheim & Yoann
Parution : Juin 2013


Lorsque je tombe sur un ouvrage de Lewis Trondheim, je suis bien incapable de résister à la pulsion de l’achat. Alors lorsqu’il s’associe à d’autres auteurs que j’apprécie (Neel, Bianco, Yoann, Alfred…), il m’est impossible de ne pas passer à la caisse… « L’atelier Mastodonte » raconte le quotidien de quelques auteurs de bande-dessinée réunis en atelier. Ils dessinent tous des strips sur les anecdotes de l’atelier. Ainsi, il n’est pas rare qu’ils se répondent… Publiés dans le journal de Spirou, ceux-ci se voient regroupés dans un ouvrage au format paysage de belle facture. L’écrin est même dessiné par Bilal… Mais alors que donne cet ouvrage réunissant une véritable dream team de la BD ?

Tout démarre par la volonté de Trondheim d’ouvrir un atelier. Les premiers strips font donc part de cette envie et nous présente les auteurs. Ainsi, Guillaume Bianco est intimidé par Lewis Trondheim, Julien Neel se balade avec une marionnette, Cyril Pedrosa souhaite que les auteurs se syndiquent… Et rapidement s’instaure ce qui fera la force de l’ouvrage : la réponse du berger à la bergère ! Ainsi, lorsqu’un auteur se moque d’un autre dans son strip, celui-ci lui répond dans le strip suivant. Cela instaure une vraie dynamique. Il me semble d’ailleurs que dans le journal de Spirou, les strips étaient publiés par deux sur une page. Ceux-ci font chacun une demi-page de huit cases.

Une vraie diversité dans les humours.

La diversité des humours fait la force de l’ouvrage. Même si chacun sera plus ou moins sensible à tel ou tel auteur, globalement il y a une ligne directrice qui se dégage. Comme les auteurs se répondent, on reste souvent dans les mêmes humours au final. Et après des débuts plus classiques, les délires se développent et chaque personnage prend une ampleur intéressante, car son caractère est vu par différents auteurs. Et l’atelier parvient à dégager de vrais délires collectifs (on pense au collectionneur par exemple) qui donne l’impression d’une vraie cohésion de groupe.

L’autre intérêt est évidemment la diversité des graphismes. Tout est assez différent puisque l’on passe de dessins d’humains à de l’animalier… Là encore, c’est un plaisir de découvrir les différentes visions de chacun. Pour ma part, j’aime beaucoup les styles graphiques de beaucoup d’auteurs de cet ouvrage. On notera que de nombreux guests viennent enrichir l’ensemble et pas des moindres : Bouzard, Buchet, Delaf, Feroumont, Frantico, Keramidas, Libon, Nob, Plessix, Sapin, Stan & Vince et Vivès. Rien que ça !

Cet « Atelier Mastodonte » est une véritable réussite. Voilà un exemple à suivre en termes d’ouvrage collectif. Tout est entremêlé et c’est cela qui fait toute la force de ce livre. Plein d’humours différents, du scatologique au plus subtil, il est aussi une source de blagues sur les auteurs et leurs différences. A lire absolument.

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Note : 16/20