Titre : Une aventure des spectaculaires, T3 : Les spectaculaires prennent l’eau
Scénariste : Régis Hautière
Dessinateur : Arnaud Poitevin
Parution : Septembre 2018
« Les Spectaculaires », la série qui se veut jeunesse de Régis Hautière et Arnaud Poitevin revient pour son troisième tome déjà chez Rue de Sèvres. L’occasion d’asseoir cette série définitivement dans les librairies ? Après un deuxième tome réussi mais qui sortait déjà du canon initial, Hautière reprend ce qui avait fait l’essence du premier livre : une menace sur Paris par un grand méchant.
Un concentré de bonne humeur.
Début du siècle. La grande crue de la Seine. Une partie de Paris est sous les eaux. Une bande de brigands en profite pour dévaliser les bâtiments abandonnés au nez et à la barbe (la moustache ?) du préfet Lépine (celui du concours du même nom). Désespéré, il fait appel à l’équipe des Spectaculaires.
Ce sont de belles idées qu’apporte Régis Hautière dans ce bouquin. Non seulement il utilise la crue de Paris comme prétexte à nombre de gadgets (sous-marin, bateaux, scaphandres…), mais le personnage de Lépine, à la fois préfet et créateur du concours, donne beaucoup de sel au scénario. On n’oublie pas que le professeur est justement un habitué des inventions et du dit concours…
Les Spectaculaires, on le sait, sont une équipe de bras cassés utilisant des gadgets qui ne fonctionnent pas toujours… L’idée de les opposer à une équipe qui utilisent les mêmes objets, mais plus modernes et efficaces, est très intelligent. C’est devenu le principe de la série : c’est Pétronille, seule fille et seule personne intelligente, qui va permettre aux Spectaculaires de s’en sortir. En ajoutant nombre de remarques misogynes, les auteurs appuient sur cette caractéristique. Ainsi, sans avoir de gadget, Pétronille ne fait fonctionner que son cerveau.
« Les Spectaculaires » font ici la part belle à l’aventure et aux enquêtes, comme lors du premier tome. Mais ce que l’on retient, c’est la bonne humeur qui déborde de partout dans l’ouvrage. L’art du dialogue est parfaitement maîtrisé par Hautière qui lance des punchlines à tout-va. Mais c’est surtout les running-gags qui nous font rire du début à la fin. Ainsi, le méchant s’appelle le Marsouin. Nos personnages, incapables de s’en rappeler, vont balancer un nombre incalculable d’autres noms… C’est bête mais terriblement drôle vu l’inventivité des noms trouvés…
Le dessin d’Arnaud Poitevin est parfaitement adapté à l’ouvrage. Ses personnages caricaturaux, très dynamiques, conviennent au ton de l’album. Je regrette un peu quelques caricatures trop appuyées (de De Funès par exemple). Au lieu de voir un personnage, on voit les personnes réelles et ça nous sort du bouquin. Les grands anciens le faisaient, mais je ne trouve pas ça pertinent quand ça se remarque trop.
Ce troisième tome des Spectaculaires est enthousiasmant. Le côté foutraque, plein de bonne humeur, le méchant ridicule… Tous les ingrédients sont là pour faire perdurer cette série qui, malgré tout, est grand public plus que jeunesse. À lire !