
Titre : Le goût du chlore
Scénariste : Bastien Vivès
Dessinateur : Bastien Vivès
Parution : Mai 2008
« Le goût du chlore » est l’une des premières bande-dessinées de Bastien Vivès. Parue en 2008, elle a permis à l’auteur de prendre son envol depuis avec de nombreux projets couronnés de succès. Dans cet ouvrage paru chez KSTR, on retrouve deux jeunes gens qui se rencontrent à la piscine. Le tout pèse pas moins de 135 planches.
Dans la BD, on suit un jeune homme qui a un problème de dos. Son kiné le pousse alors à aller nager, ce qu’il n’a pas vraiment envie. Il faut dire qu’il ne nage pas bien et qu’il a bien du mal à motiver des amis pour l’accompagner. Il découvre alors le « milieu » de la piscine municipale, avec des hommes en représentation, des vieilles femmes et… Une fille.
« Le goût du chlore » est une romance. Si pudique qu’elle en perd un peu d’intérêt. Il y a très peu de dialogues dans l’ouvrage et une grande partie concerne la natation. En effet, la jeune fille enseigne au garçon comment mieux nager. L’intérêt de l’un pour l’une est évident, l’inverse semble plus long à se déterminer.
Si on enlève les scènes chez le kinĂ©, plutĂ´t anecdotiques, tout se passe dans la piscine municipale. Les personnages sont presque tout le temps en train de nager ou de barboter. Cela permet Ă Bastien Vivès de laisser parler son obsession des corps (que l’on retrouvera plus tard dans « Polina »). Un corps sportif et attirant d’un cĂ´tĂ©, plus ingrat et chĂ©tif de l’autre. L’auteur dĂ©cide d’adopter le rythme rĂ©el du lieu. Ainsi, on nage plus qu’on parle dans l’ouvrage. Et au bout d’un moment, la lassitude nous atteint Ă force de voir chaque mouvement dĂ©composĂ©, que ce soit pour la nage ou toute autre chose. Mais on n’est pas loin de l’exercice de style. Bastien Vivès fournit donc un travail intĂ©ressant qui ne plaira pas Ă tout le monde.
Au niveau dessin, on retrouve le trait dynamique de Bastien Vivès. J’ai trouvé l’ensemble assez inégal. Certaines cases sont très réussies et puissantes. D’autres sont vraiment limites, même si elles sont liées au parti pris de l’auteur. Ce dernier écrit en fin d’ouvrage avoir réalisé l’album à l’été 2007, ce qui expliquerait ce côté inégal. La colorisation en vert/bleu de les décors mais en valeur les corps couleur chair des protagonistes. Mais l’ensemble reste assez froid.

On peut souvent lire que « Le goût du chlore » retranscrit parfaitement l’ambiance d’une piscine municipale où des gens très différents vont nager et où le temps est rythmé par les longueurs. Mais c’est bien là le problème. Quand on va nager, le temps est souvent long et on s’ennuie un peu. Voilà l’effet que m’a fait cet ouvrage.
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L’histoire est découpée en plusieurs chapitres, chacun étant représenté par une couleur. Le dessin est bichromique, ce qui permet de bien définir les différentes ambiances. L’histoire commence en ville, alors que l’homme mène une vie des plus modernes : métro, boulot, dodo. Mais l’appel de la mer va briser cet enchaînement (la cassure est parfaitement représenté par la couverture). Difficile d’en dire plus sans spoiler la suite, mieux vaut laisser la surprise.

Toutes les explications démarrent par une fausse carte postale dessinée par nombre d’invités. Chacun pose une question, à laquelle répond la dessinatrice. Si certains thèmes sont très généraux, d’autres partent un peu dans tous les sens. Au final, ce n’est pas plus mal, les notes ne suivant pas non plus un schéma systématique qui ennuierait le lecteur. Car force est de constater qu’après quatre tomes bien fournis, Marion Montaigne continue à être aussi drôle et didactique à la fois. Même si ce que l’on apprend a, dans ce tome, finalement peu d’intérêt. Comme un symbole, le livre se ferme sur la sexualité des dinosaures, une façon de mixer deux grands sujets traités dans ses livres…







La force de cette série est de présenter un héros particulièrement froid et violent, doté d’une morale minimale. Pourtant, notre empathie pour lui est bien réelle puisqu’on espère qu’il s’en sortira. La violence est omniprésente, portée par une narration parfaitement maîtrisée. C’était déjà un des points forts du premier album, on le retrouve ici. Les textes sont un véritable plaisir de lecture, sublimés par la mise en image. Les cases longues et grandes donnent une vraie dimension cinématographique à l’ensemble. Mais qu’on ne s’y trompe pas : « Tyler Cross » s’inspire du cinéma, mais utilise au mieux les codes de la bande-dessinée.
Ce tome se révèle rapidement décevant par rapport au premier. Ce second opus narre une histoire de vengeance classique et donc sans surprise. Le scénario se contente donc d’une chasse à l’homme, comme l’indique si bien le titre. Le livre se lit alors avec plaisir, mais sans retenir notre attention plus que ça. Les gimmicks du genre s’accumulent sans passionner. L’ouvrage est plein de référence. Mais si le premier tome proposait son lot de surprises, il n’y en a plus ici. Dommage.