Djinn, T2 : Les 30 Clochettes


Titre : Djinn, T2 : Les 30 Clochettes
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinatrice : Ana Mirallès
Parution : Mai 2002


« Djinn » est une série que j’ai découverte récemment. C’est le nom de son scénariste qui m’avait attiré vers elle. En effet, Jean Dufaux est un écrivain que j’apprécie depuis que j’ai lu « Murena » et « Barracuda ». Les dessins sont confiés à Miralles. Editée chez Dargaud, cette saga est composée de dix tomes. Mon avis d’aujourd’hui porte sur le deuxième d’entre eux intitulé « Les 30 clochettes ». Sa parution date presque d’une dizaine d’années. 

De grandes décisions prises dans un endroit de luxure.

Le premier tome nous plonge dans le harem du sultan Murati. On suit le quotidien de sa favorite, personnage important dans les intrigues politiques qui accompagnent son maitre dans cette époque trouble du vingtième siècle. Parallèlement, on suit les pas de la petite-fille de cette favorite qui suit un chemin initiatique censée la mener sur le passé de sa grand-mère… Dans ce deuxième opus, les deux héroïnes ont des destins proches. Alors que la plus jeune doit se faire posséder par trente hommes pour accéder à Ebu Sarki. Ce dernier a connu sa grand-mère et s’est constitué un harem digne de l’époque ottomane…

Cet album est dans la lignée du précédent. Du fait de son thème, il s’adresse à un public adulte et nous offre une grande saga dans l’histoire se veut dense. De nombreux personnages interviennent et les événements s’enchainent. On se doute que le dénouement devra se faire attendre. Cela reste de la bande dessinée classique qui répond à beaucoup de codes du franco-belge. La qualité de l’intrigue résulte de l’empathie ressentie pour le personnage principale et de la densité de la trame.

J’avais trouvé dans le précédent opus que la narration manquait de densité. Il s’agissait à mes yeux d’une introduction qui aurait pu être plus énergique. J’étais donc curieux de savoir si l’opus suivant allait se montrer plus intense. Je ne trouve que ce soit vraiment le cas. En effet, la construction de ce tome est particulière. On passe sans arrêt de la grand-mère à la petite-fille. Elles mènent des aventures parallèles. Les deux sont construites autour de trente clochettes. Pour perdre l’une d’entre-elle, une femme doit s’offrir à un homme. Une fois que toutes sont perdues, la porte du harem s’ouvre. On suit donc tout au long de l’album l’évolution du conte des clochettes. En plus, cette quête est double puisqu’elle concerne directement Kim, la plus jeune et indirectement son aînée, chacune à son époque. Alors que l’exercice apparait original au début, il semble rapidement redondant. Le sentiment de lire deux fois la même histoire est plutôt désagréable. 

Côté ambiance, le dépaysement est plus intense que dans le premier tome. Le voyage est plus aisé pour le spectateur. Le parcours de Kim chatouille notre curiosité. Son parcours dans le désert qui la mène dans l’entourage de cet homme mystérieux n’est pas sans intérêt et sans attrait. Par contre, on attend que les personnages qui gravitent autour de son enquête prennent une plus grande ampleur. Du côté de sa grand-mère Jade, la dimension politique est intéressante. Il est original de voir certaines grandes décisions se négocier dans un endroit de luxure.

 Les dessins sont évidemment dans la lignée du premier tome. Je ne vais vous cacher que je n’en suis pas un grand fan. Je les trouve froids et rigide. Je trouve que les visages sont peu expressifs. Néanmoins, cela ne gêne pas la lecture. Elle n’est pas désagréable, loin s’en faut. Par contre, le trait de Mirallès ne la transcende pas. Je trouve que les couleurs manquent d’intensité mais peut-être est-ce juste une question de goût… Malgré tout, vu la localisation géographique de l’histoire, un petit peu de chaleur chromatique m’apparaissait évidente. 

En conclusion, je reste quelque peu sceptique sur le succès de « Djinn ». En effet, je trouve cette série sympathique mais pas aussi envoutante que je l’avais lu et entendu. Cela ne m’empêchera de lire la suite de la saga. Il parait qu’elle monte en puissance, ce qui n’est pas pour me gêner. J’ai donc tendance à vous conseiller de la découvrir en bibliothèque plutôt qu’à vous l’offrir. Ce que j’en ai lu pour l’instant ne justifie pas nécessairement l’investissement. Mais je ne demande qu’à revoir mon jugement après avoir lu « Le tatouage », troisième de la série. Mais cela est une autre histoire…

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