Titre : 109, rue des soupirs, T1 : Fantômes à Domicile
Scénariste : Mr Tan
Dessinatrice : Yomgui Dumont
Parution : Septembre 2019
Très fan de BD comme « Migali », « La Cantoche » ou « Mortelle Adele », mon grand avait tout de même du mal à décrocher de ces ouvrages plutôt classiques dans le dessin et l’humour. Toujours de bon conseil, mon Libraire a conseillé « 109 rue des Soupirs » qui, au premier abord, n’est pas le plus sexy avec un style gothique. Par ailleurs, on y retrouve une couverture qui interpelle avec des valises, une ombre hantée et des fantômes au dessus mais un détail va faire tilter mon grand : c’est le même auteur que Mortelle Adèle, Mr Tan.
Des fantômes pas très orthodoxes, mais tellement sympathiques.
Pour planter le décor, nous sommes donc à Belle-en-Joie, une ville paisible où il fait bon vivre (c’est d’ailleurs la première phrase de l’opus !), où règne un esprit de vie de quartier qui ravirait bon nombre de familles. Cependant, un endroit fait tâche dans l’histoire… au 109 rue des Soupirs.
Maison hantée inhabitée, faisant trembler de peur enfants… et parents. Qui voudrait y vivre ? Aurais-je parlé trop vite ? La Famille Biglow, pas vraiment renseigné sur l’endroit, décide de poser ses valises au 109 rue des Soupirs.
On y découvre alors Elliott, garçon de 9 ans, et ses parents, débordés par leur travail et dont leur absence est plus monnaie courante que leur présence à la maison. Face à ces multiples excursions parentales, Elliott se voit obligé de gérer une maison gothique et aux allures de maison hantée, tout seul… enfin pas vraiment. Il y découvre ainsi des fantômes pas très orthodoxes mais tellement sympathiques. Après plusieurs semaines, les parents d’Elliott engagent une baby-sitter qui ne semble pas avoir être là pour garder les enfants… Frida von Schloss.
C’est ainsi que le décor est planté et que démarrera l’aventure d’Elliott. A titre personnel, cet ouvrage est une réussite totale. D’un point de vue personnage, le petit garçon est évidemment la star et sa relation adorable vis à vis des fantômes n’y est pas anodin là-dedans. Nous pourrions aussi donner du crédit aux auteurs de réussir à nous offrir des réactions si personnelles du personnage ainsi que sa capacité à gérer les situations alors que ses parents le laissent tout le temps seul chez lui.
Ne pas évoquer les fantômes serait un affront au bouquin. Chaque fantôme possède un trait de caractère qui les rend uniques et n’apporte que de la sympathie envers eux. Leur développement au fil des ouvrages est un fil conducteur des plus agréables tout comme la baby-sitter. Frida von Schloss, qui n’est pas du tout orthodoxe, nous garantit quelques frissons pour cette troupe du 109 rue des Soupirs et la manière dont elle est traitée est une belle réussite. Pour terminer sur ce volet des personnages, les parents du petit Elliott sont malheureusement plus qu’une fiction et nous permettent de comprendre la vision des enfants face à des parents très peu présents pour s’en occupe.
Comme évoqué plus haut, les réactions du petit Elliott nous interpellent tout de suite. Ce détail là, nous le retrouvons aussi avec le personnage secondaire, mais récurrent, de la Baby-Sitter dont la personnalité méritait d’être creusée et qui évoluera au fil des tomes.
Comme évoqué plus haut, l’auteur Mr Tan n’est pas inconnu au bataillon après avoir mis en valeur la célèbre Mortelle Adèle. A l’inverse de la petite fille qui est sur un créneau explosif avec des couleurs qui donnent du pep’s au bouquin a vu son dessinateur basculer sur un ton beaucoup plus clair avec des couleurs plus pastel. Le dessin n’est vraiment pas séducteur pour un enfant qui feuilletterait quelques pages mais il est en cohérence totale avec l’histoire et l’univers.
Au moment de l’écriture de cette critique, c’est 5 tomes que vous aurez l’occasion de lire si vous plongez dans l’aventure d’Elliott. Comme vous l’aurez compris, je conseille très vivement aux enfants de pouvoir le découvrir car il permet de changer de style de dessin et d’histoire. Mr Tan a réussi à nous offrir une histoire plus travaillée en profondeur sur le personnage tout en restant sur un ton humoristique plus subtil.
