J’y vais mais j’ai peur


Titre : J’y vais mais j’ai peur, journal d’une navigatrice
Scénariste : Clarisse Cremer
Dessinatrice : Maud Benezit
Parution : Janvier 2024


Clarisse Crémer participe au Vendée Globe en 2020. C’est cette expérience qu’elle se propose de nous raconter en bande-dessinée en s’associant à la dessinatrice Maud Bénézit. De ses débuts à la voile jusqu’à son arrivée aux Sables d’Olonne, vous saurez tout (ou presque de son aventure). Le tout est publié chez Delcourt et pèse plus de 200 pages.

Quelques longueurs pour une longue traversée.

Difficile de ne pas penser à « Dans la combi de Thomas Pesquet » de Marion Montaigne en lisant cet ouvrage. Il s’en inspire clairement et le type d’exploit, ce côté explorateur fou, l’entraînement, tout concorde. Hélas, tout le monde n’est pas Marion Montaigne, Clarisse Crémer n’est pas autrice de bande-dessinée et le résultat est un cran en-dessous.

Clarisse Crémer nous raconte d’abord son parcours de jeunesse, rapidement expédié, pour essayer de comprendre comment elle s’est retrouvée à faire de la voile en solitaire. Ensuite, une première course et la proposition complètement folle qui lui est faite de participer au Vendée Globe. Le livre est sur des rails, la construction narrative est simple et pleine d’évidences. On regrettera que l’entraînement en lui-même est expédié en des pleines pages non-détaillées alors que ça aurait été passionnant de découvrir comment on se prépare à une course pareille. Comparaison oblige : la partie entraînement chez Thomas Pesquet correspondait à plus de la moitié du bouquin…

L’essentiel des pages est donc consacré à la course du Vendée Globe en elle-même. Entre réflexions sur la course, coup de pompe et moments magiques, la course est une montagne russe d’émotions. Le récit est forcément intéressant tant ce principe de course en solitaire est complètement dingue. Cependant, le bouquin n’est pas exempt de longueurs, de redites que la partie narration n’arrive pas à limiter. En effet, il manque d’humour, d’un ton, d’un quelque chose pour éviter que certaines scènes soient poussives. De même, le dessin assez naïf et léger manque d’ampleur pour complètement nous emporter. Certes, il est adapté dans le sens où il y a beaucoup de cases et de pages à dessiner. Mais il est trop sage. Quand Maud Bénézit se lâche un peu, elle est tout à fait capable de nous proposer de belles planches (en pleine page souvent) marquantes, mais sur 200 pages, ça reste léger.

« J’y vais mais j’ai peur » est un ouvrage intéressant, mais non-exempt de longueur. En termes de bande-dessinée pur, ce n’est pas toujours maîtrisé, tant dans le dessin ou la narration. Il manque un ingrédient pour que la sauce prenne complètement. Par exemple, les dernières pages expédient un peu rapidement le problème d’être une femme dans le milieu (alors qu’il n’est pas abordé avant). Il aurait fallu un angle plus fort à l’ensemble. Reste donc un témoignage, assez premier degré, à prendre comme il est. Mais si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à vous jeter dessus.

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