Animal social club


Titre : Animal social club
Scénariste : Hervé Bourhis
Dessinateur : Hervé Bourhis
Parution : Août 2021


Suite à une rencontre avec Hervé Bourhis, je me suis aperçu que je ne connaissais pas grand-chose de son œuvre prolifique et variée. J’essaie de rattraper mon retard aujourd’hui avec « Animal social club », un ouvrage sorti en 2021 sur le milieu du cinéma. Ce livre est publié chez Dargaud pour 120 pages.

Une critique acide du milieu du cinéma

« Animal social club » suit les aventures d’un couple de scénaristes/producteurs dans leur tentative de monter un projet de film. C’est l’occasion de présenter tout un microcosme : les réalisateurs, les acteurs, les responsables culturels en régions… Le ton y est forcément acide, le milieu étant particulièrement ouvert à l’hypocrisie et aux caprices. Bien que l’ensemble soit ainsi sans surprise sur la présentation des stars, le fait de suivre les négociations d’un bout à l’autre fait le sel de l’ouvrage. Ainsi, les 120 pages sont pertinentes pour développer les allers-retours, les changements d’avis, etc.

Le livre se concentre cependant sur ses deux personnages principaux. La santé du couple semble branchée sur leur succès. On les découvre en pleine déliquescence, comme si ce film était leur seule façon de sauver leur mariage et leur carrière. Cela fonctionne bien et on se prendrait presque d’affection pour Monsieur, traité comme une serpillière par Madame.

Au-delà des coulisses du cinéma, il y a quelques surprises qui amènent une pincée de sel à l’ouvrage. Hervé Bourhis semble vraiment s’amuser dans cette histoire, c’est assez communicatif. Il inscrit également le tout dans son époque : l’industrie du cinéma sort des années covid et doit se relancer. Cela est exploité intelligemment, sans misérabilisme, mais avec humour. Ainsi, quand on parle d’une vieille légende dans le livre, la première remarque qui fuse est « il n’est pas mort du covid lui ? Il faudrait vérifier. »

Côté dessin, je ne suis pas très fan du style employé, mais il a le mérite de vraiment dessiner des gueules. Il y a un côté assez pop parfois dans le couleur et force est de constater que le trait de Bourhis convient plutôt bien au propos. Il retranscrit bien les urgences, l’hypocrisie, les colères, l’arrogance… Finalement, n’est-ce pas le plus important ?

« Animal social club » est une lecture plaisante. Trempée dans l’acide, son humour marche bien même si l’univers du cinéma décrit est finalement assez convenu. Malgré tout, l’ensemble est agréable à lire, même si forcément verbeux et propose quelques surprises inattendues.

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