Un été sans maman


Titre : Un été sans maman
Scénariste : Grégory Panaccione
Dessinateur : Grégory Panaccione
Parution : Janvier 2019


Qui a lu des bande-dessinées de Grégory Panaccione sait combien il aime décomposer le mouvement, souvent jusqu’à l’excès. Quoi de plus normal finalement que de le revoir proposer, après « Un océan d’amour », un roman graphique sans texte ou presque ? « Un été sans maman » est l’occasion pour lui de ne faire parler que les corps de ses personnages. Présenté comme un hommage à Miyazaki et Moebius, l’ouvrage pèse 280 pages et est publié chez Delcourt dans la collection Shampooing.

Une langueur estivale bien rendue

Une petite fille est déposée par sa mère chez des amis à elle pour les vacances. Petit problème : les amis en question de parlent pas la langue de cette petite fille. S’ensuit alors les problèmes liés à tout cela : la petite fille s’ennuie, essaie de communiquer, que ce soit avec le couple ou un garçon à la plage. Cela va changer avec l’arrivée du fantastique dans l’ouvrage…

Comme conseillé par l’auteur au début de l’ouvrage, « Un été sans maman » doit se lire lentement. On est vite tenté de tourner les pages rapidement dans les scènes sans grand intérêt évident parsème le livre. Il faut ressenti l’ennui de la petite fille, les hésitations… Les enjeux prennent leur temps à se construire. Cet aspect « langueur estivale » est pleinement réussi.

Les fans de Miyazaki s’y retrouveront certainement dans l’histoire. Sans rien dévoiler, la partie fantastique, merveilleuse au premier abord, cache l’obscurité. On reste cependant à distance de ce qui se passe dans les pages. Les digressions nombreuses, la longueur de l’ouvrage fait qu’il manque un peu de suspense ou de tension pour pleinement emballer le lecteur. Une lecture attentive (ou mieux, une deuxième lecture), est réellement nécessaire pour ne pas passer à côté de l’histoire. Ainsi, le fait que la petite fille ne comprenne pas la langue et que cela explique le côté muet du livre n’est pas clairement dit et apparaîtra plus tard.

Au niveau du dessin, Grégory Panaccione adopte un trait plus doux que dans d’autres de ses œuvres. On sent là aussi les influences nippones. Réalisées en noir et blanc, les planches sont belles. Dommage qu’il nous ressorte son archétype d’homme de caverne pour le père qui paraît complètement à contre-emploi dans l’ouvrage… Quant au chien, il est tout droit sorti des derniers Donjon ! On ne risque pas de ne pas reconnaître le dessinateur !

« Un été sans maman » est un ouvrage plutôt réussi. S’il pâtit de sa pagination et de sa lenteur, il y a de vraies raisons pour cela. C’est un livre que l’on prendra plaisir à relire et où un nouveau détail apparaîtra au détour d’une case passée trop vite.

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