Leo Loden, T23 : Brouillades aux embrouilles

LeoLoden23


Titre : Leo Loden, T23 : Brouillades aux embrouilles
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Janvier 2015


Leo Loden est un dĂ©tective dont je suis les enquĂȘtes depuis ses dĂ©buts. Cela fait donc plus de quinze ans que je prends plaisir Ă  suivre les pas de de cet ancien policier aux quatre coins de la France. Ce hĂ©ros est le fruit de la rencontre entre le scĂ©nariste Christophe Arleston le dessinateur Serge CarrĂšre. Depuis quelques temps maintenant, le duo est devenu trio avec l’arrivĂ©e Ă  l’écriture de LoĂŻc Nicoloff. Le dernier Ă©pisode date du mois de janvier dernier et s’intitule « Brouillades aux embrouilles ». La couverture laisse penser que le trafic d’armes ne sera pas Ă©tranger Ă  l’histoire.

Amadeus est un faussaire sympathique qui accompagne bon nombre d’aventures de LĂ©o. Au cours des premiĂšres pages, il se fait enlever sur le port de Marseille et n’arrive Ă  prĂ©venir que notre cher dĂ©tective. Ce dernier mĂšne l’enquĂȘte qui va le mettre sur le chemin de l’assassinat d’un trafiquant d’arme, d’un imam gĂ©rant de citĂ© et de prĂ©fet angoissĂ© des consĂ©quences de tout cela


Marseille : son port et ses quartiers nord.

LĂ©o Loden est marseillais. MĂȘme s’il a Ă©tĂ© souvent amenĂ© Ă  suivre des affaires dans tout l’Hexagone, la majoritĂ© de son quotidien se dĂ©roule autour de la citĂ© phocĂ©enne. « Brouillades aux embrouilles » centre son intrigue autour du port et d’une citĂ© des quartiers nord. Cet opus fait naĂźtre une histoire indĂ©pendante qui trouve son dĂ©nouement au bout de quarante-six planches. Il n’est pas ici question d’attendre le prochain tome pour connaĂźtre la fin. Comme toute sĂ©rie, celle-ci nous fait retrouver un casting constant d’épisode en Ă©pisode. On retrouve donc l’oncle de LĂ©o. Il est marin et le personnage le plus drĂŽle. MarlĂšne, commissaire et conjointe de LĂ©o, est Ă©galement toujours lĂ . Son caractĂšre volcanique est un atout certain de la lecture. Le trio est en pleine forme dans ce vingt-troisiĂšme acte. Ils participent Ă  la bonne ambiance que se dĂ©gage des pages.

LeoLoden23b

La mise en place de la trame est efficace. Les auteurs ne perdent pas de temps pour nous faire dĂ©couvrir les premiers enjeux. L’enchainement des Ă©vĂ©nements est relativement dense et les rebondissements sont plutĂŽt bons. La lecture est dynamique. Le suspense est suffisamment fort pour la curiositĂ© accompagne la dĂ©couverte de l’album du dĂ©but Ă  la fin. L’immersion de tout ce petit monde dans l’univers des docks d’un cĂŽtĂ© et des citĂ© de l’autre est plutĂŽt rĂ©ussie. Evidemment, elle ne servira pas de support Ă  une thĂšse universitaire sur le sujet. Par contre, elle chatouille rĂ©guliĂšrement les zygomatiques. Dans ce tome, le scĂ©nario n’est pas diluĂ© par une succession de scĂšnes d’action sans grand intĂ©rĂȘt. La prime est portĂ©e Ă  l’histoire et cela est bien apprĂ©ciable.

En plus de dĂ©rouler une intrigue intĂ©ressante et prenante, Arleston arrive Ă  intĂ©grer sans problĂšme les atouts de ses hĂ©ros. La relation LĂ©o – MarlĂšne est toujours hilarante. Quant Ă  l’oncle, il est comme une sardine dans le vieux port avec ses amis les dockers. Les scĂšnes avec le prĂ©fet et le commissaire divisionnaire quant Ă  la politique Ă  adopter pour gĂ©rer la crise prĂȘte aisĂ©ment Ă  sourire. Tout ce petit monde est bien accompagnĂ© par les dessins de CarrĂšre. Son style correspond parfaitement Ă  l’ambiance divertissante de l’album. Les couleurs vivent de Cerise vont Ă©galement dans ce sens.

LeoLoden23a

Au final, « Brouillades aux embrouilles » est un cru honnĂȘte. Je trouve qu’il offre ce que lecteur en attend. J’ai eu l’occasion de le lire dĂ©jĂ  deux fois. Le plaisir Ă©tait toujours prĂ©sent la seconde fois. C’est plutĂŽt bon signe. Je le conseille donc Ă  quelqu’un qui chercherait une bande dessinĂ©e drĂŽle, lĂ©gĂšre et pourvue d’une histoire pas inintĂ©ressante.

gravatar_eric

note3

Leo Loden, T20 : Lagoustines Breizhées

leoloden20


Titre : Léo Loden, T20 : Langoustines Breizhées
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Août 2011


« Leo Loden » est une sĂ©rie qui fait son petit bonhomme de chemin. En effet, cet Ă©tĂ© a vu la parution de son vingtiĂšme tome. Depuis le dĂ©but, le scĂ©nario est l’Ɠuvre du cĂ©lĂšbre Christophe Arleston. Les dessins sont nĂ©s de la plume de Carrere. En cours de route, ils se sont associĂ©s Ă  Nicoloff. Le dernier opus s’intitule « Langoustines breizhĂ©es ». Toujours Ă©ditĂ© chez Soleil, il est d’un format classique. Son prix est d’environ dix euros.

Cette sĂ©rie est construite autour du personnage de Leo Loden. Ancien inspecteur de la police Ă  Marseille, il a montĂ© son cabinet de dĂ©tective privĂ©. Il mĂšne ses enquĂȘtes accompagnĂ© de son oncle Loco, ancien marin haut en couleur. Leo file le parfait amour avec une splendide femme pleine de caractĂšre qui s’avĂšre ĂȘtre commissaire. La particularitĂ© de cette sĂ©rie est que chaque enquĂȘte nous emmĂšne dans une rĂ©gion de France diffĂ©rente et nous permet de dĂ©couvrir les spĂ©cificitĂ©s locales.

Un mĂ©lange de polar et d’humour en Bretagne

Le titre de cet album est sans Ă©quivoque. Nos hĂ©ros vont dĂ©couvrir les charmes de la Bretagne. Nos deux dĂ©tectives partent dans le FinistĂšre rendre service Ă  un ami qui est sur une affaire. Une journaliste a disparu. Elle enquĂȘtait depuis des mois sur des passeurs d’hommes entre l’Afrique et l’Europe. Il apparait donc Ă©vident que tout cela est liĂ©. VoilĂ  donc la mission confiĂ©e Ă  nos hĂ©ros : retrouver la disparues et mettre en mal ce rĂ©seau


Cet album, Ă  l’image de la sĂ©rie, a deux objectifs. Le premier est de nous offrir une enquĂȘte rythmĂ©e et pleine de rebondissements. Le second est de nous divertir et de nous faire rire grĂące Ă  ses personnages et leurs caractĂšres. Cela fait de cet opus une lecture lĂ©gĂšre qui s’adresse Ă  toute la famille. Tout le monde peut thĂ©oriquement y trouver quelque chose. NĂ©anmoins, la question qu’il restait Ă  se poser Ă©tait de savoir si ses deux finalitĂ©s Ă©taient atteintes.

Concernant l’enquĂȘte, on ne trouve rien de rĂ©volutionnaire. D’ailleurs, c’est l’évolution de la sĂ©rie qui va dans un sens moins travaillĂ© dans ce domaine. En effet, concernant l’histoire, les auteurs privilĂ©gient les scĂšnes d’action au dĂ©triment d’une intrigue plus dense et originale. Les poursuites et les bagarres sont frĂ©quentes et laissent donc peu de place Ă  des retournements de situation. Je trouve cela un petit peu dommage car la richesse des premiers tomes de la sĂ©rie rĂ©side en grande partie dans l’attrait de l’histoire en elle-mĂȘme. Dans « Langoustines breizhĂ©es », elle n’est pas trĂšs Ă©paisse et sans rĂ©elle surprise.

CĂŽtĂ© humour, Loco nous offre encore beaucoup de bons moments de rigolade. Ce marin aux maniĂšres un petit peu rustres et Ă  l’appĂ©tit sans limite est la vraie star de la sĂ©rie. Dans cet opus, il ne déçoit pas. Chacune de ses apparitions ou de ses remarques est rĂ©ussie et gĂ©nĂšre une atmosphĂšre divertissante Ă  notre lecture. Le bĂ©mol vient des autres personnages qui apparaissent bien fades par rapport au vieux loup de mer. En effet, Leo est en retrait. Le fait de ne pas intĂ©grer sa conjointe dans l’histoire met de cĂŽtĂ© tous les gags dĂ©coulant de leurs disputes. C’est dommage. De plus, leur copain breton n’est pas assez travaillĂ©. C’est donc parce qu’il possĂ©dait un vrai potentiel comique.

Les dessins sont de leur cĂŽtĂ© dans la lignĂ©e des tomes prĂ©cĂ©dents. Ils se prĂȘtent parfaitement Ă  l’ambiance de l’album et Ă  sa nature. Il est relativement arrondi et s’assimile facilement. Les couleurs sont vives. Bref, un feuilletage rapide des pages nous laissent une impression colorĂ©e et dynamique. A dĂ©faut de nous prĂ©senter des planches mĂ©morables, Carrere nous offre un dessin agrĂ©able dans lequel on se plonge avec plaisir et aisance. L’auteur nous offre des personnages qui peuvent avoir certaines rĂ©actions et comportements assez  « cartonnesque ». Les colĂšres peuvent ĂȘtre hautes en couleur !

En conclusion, « Langoustines breizhĂ©es » est un album moyen. Il est loin de faire partie des meilleurs de la sĂ©rie. Il nous offre quelques bons moments et manque de densitĂ© pour qu’on soit rĂ©ellement captivĂ© du dĂ©but Ă  la fin. Disons que si il s’agissait du premier opus de « Leo Loden », je ne suis pas sĂ»r qu’aprĂšs sa lecture, je me plonge rapidement dans les autres tomes. Par contre, je n’ai pas regrettĂ© de l’acheter pour complĂ©ter ma collection. J’ai pris plaisir Ă  retrouver les personnages et me suis montrĂ© complaisant avec leurs aventures du fait de la sympathie qu’il m’inspire. Pour ceux qui ne connaissent pas cette sĂ©rie, je vous conseille davantage les premiers bouquins parus. Vous ne regretterez pas le voyage. Vos zygomatiques seront sollicitĂ©es.

gravatar_eric

note2

Leo Loden, T21 : Barigoule au Frioul

leoloden21


Titre : Leo Loden, T21 : Barigoule au Frioul
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Août 2012


« Barigoule au Frioul » est le titre du dernier Ă©pisode des aventures de Leo Loden, hĂ©ros nĂ© il y a plus de dix ans de la collaboration de Christophe Arleston et de Serge CarrĂšre. C’est le nom du premier citĂ© qui m’avait incitĂ© Ă  dĂ©couvrir cette saga. En effet, « Lanfeust de Troy » Ă©tait une de mes sĂ©ries de chevet Ă  cette Ă©poque-lĂ . J’étais donc curieux de partir Ă  la rencontre des diffĂ©rents univers de ce cĂ©lĂšbre scĂ©nariste. Comme pour les prĂ©cĂ©dents opus de la sĂ©rie, il s’associe Ă  Nicoloff pour l’écriture de ce vingt et uniĂšme tome mettant en scĂšne le cĂ©lĂšbre dĂ©tective privĂ© marseillais. Ce nouvel ouvrage est paru au mois d’aoĂ»t dernier chez Soleil. La couverture nous prĂ©sente Leo et son oncle sous une pluie torrentielle. Au grĂ© d’un Ă©clair, la nuit s’illumine et voit apparaitre un corps pendu. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Il ne restait donc plus qu’à se plonger dans la lecture


Pour vous prĂ©senter rapidement la trame, je vais citer le rĂ©sumĂ© proposĂ© par le site BD Gest’ : « Le ChĂąteau d’If, une forteresse imprenable qui protĂšge l’entrĂ©e du Vieux-Port
 et un refuge bienvenu quand on est pris dans un lĂ©ger grain selon Tonton (une grosse tempĂȘte selon tout le monde). C’est ainsi que LĂ©o et Loco se retrouvent au milieu d’un sĂ©minaire de motivation rĂ©unissant les cadres d’une entreprise pharmaceutique oĂč l’ambiance semble idĂ©ale
 jusqu’au moment oĂč le grand patron meurt empoisonnĂ© lors du cocktail de fin de journĂ©e. VoilĂ  une enquĂȘte parfaite pour LĂ©o : le coupable est forcĂ©ment sur l’üle et ce n’est pas le fantĂŽme du Comte de Monte-Cristo ! Mais les apparences sont peut-ĂȘtre trompeuses
 »

Cet album s’adresse, Ă  l’image de la sĂ©rie, Ă  un public trĂšs large. Le ton est lĂ©ger. Bien que construit sur la narration d’une enquĂȘte, l’humour tient une part prĂ©pondĂ©rante dans l’écriture du scĂ©nario. C’est d’ailleurs davantage au nombre de moments drĂŽles qu’à la densitĂ© de l’intrigue qu’on juge le plaisir de la lecture d’un Ă©pisode. J’ai une rĂ©elle affection pour les personnages de cette saga malgrĂ© la qualitĂ© parfois inĂ©gale des diffĂ©rents tomes. Certains crus sont excellents, d’autres apparaissent moins aboutis. Je suis donc plein d’espoir Ă  chaque nouvelle parution.

MalgrĂ© son statut de marseillais, Loden a souvent eu l’occasion de voyager Ă  l’image d’un AstĂ©rix. On prend donc souvent plaisir Ă  voir les clichĂ©s locaux ĂȘtre exploitĂ©s au service de l’intrigue. Je suis donc curieux de savoir oĂč nous mĂšne ce « Barigoule au Frioul ». Le titre est une indication. Il possĂšde un ton provençal qui nous Ă©loigne peu de la citĂ© phocĂ©enne. Mais il n’est pas nĂ©cessaire de partir bien loin pour se sentir dĂ©paysĂ©. Se trouver immerger dans un huis clos nocturne, pluvieux et ilien est intĂ©ressant. Cela l’est d’autant plus que Loden a souvent l’occasion de beaucoup se dĂ©placer lors de ses enquĂȘtes, ce qui s’avĂšre impossible ici. De plus, ce type de trame possĂšde un ton « Cluedo » qui peut s’avĂ©rer original.

Les auteurs cherchent vraiment Ă  exploiter le fait de se trouver au ChĂąteau d’If. Les allusions au lieu sont nombreuses et s’intĂšgrent parfaitement dans l’histoire. C’est une des caractĂ©ristiques mĂ©ritantes de cette sĂ©rie. A ce niveau-lĂ , le lien avec AstĂ©rix est Ă©vident. Ce dernier ne rencontre pas les mĂȘmes personnes en HelvĂ©tie, en Hispanie ou en Corse. De la mĂȘme maniĂšre, Arleston n’utilise pas les mĂȘmes ficelles quand il nous immerge Ă  Lyon, Lille, Marseille ou Toulouse. La dimension « touristique » m’a plu et j’ai pris plaisir Ă  graviter dans cette forteresse. Mais l’album n’est pas un appendice du Guide Vert. On dĂ©couvre un assassinat. Il y a une dizaine de suspects. Heureusement, Loden et son oncle sont dans la place et se charge donc de rĂ©soudre cette Ă©nigme.

Le grand nombre de personnages me laissait espĂ©rer une intrigue dense et pleine de rebondissements. Faire intervenir chacun des protagonistes devait offrir une Ă©paisseur au contenu. Au final, ils se rĂ©vĂšlent que certains restent vraiment secondaires et anecdotiques. Cela ne veut pas dire que l’histoire est creuse mais elle s’avĂšre moins « rebondissant » qu’espĂ©rĂ©e. L’histoire se laisse lire avec plaisir et ne souffre pas de rĂ©el temps mort. NĂ©anmoins, Ă  aucun moment, on est emportĂ© rĂ©ellement par les pĂ©rĂ©grinations de nos amis. Il manque un petit quelque chose qu’on est conquis par la lecture. On ne se plonge jamais de maniĂšre aussi intense que je pouvais l’espĂ©rer. On reste lĂ©gĂšrement en retrait.

Les dessins de Serge CarrĂšre correspondent parfaitement Ă  l’ambiance de la sĂ©rie. Sur ce point, l’association entre Arleston et ce dessinateur est loin d’ĂȘtre une faute de goĂ»t. Le dessin est rond et facile d’accĂšs. Il conviendra aux grands comme aux petits. Les visages sont trĂšs expressifs et complĂštement parfaitement l’aspect humoristique du propos. De plus CarrĂšre n’a aucun mal Ă  dessiner les scĂšnes de poursuite ou d’action et Ă  faire naitre ce sentiment de rythme. Les couleurs, Ɠuvre de Cerise, sont simples et vives et participent Ă  l’accueil agrĂ©able qu’on ressent en dĂ©couvrant chaque page.

En conclusion, « Barigoule au Frioul » est un tome honnĂȘte. Il est dans la moyenne de la sĂ©rie. Il est loin des meilleurs mais reste plus construit que d’autres. La lecture Ă©tait agrĂ©able Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre envoutante. Cet opus complĂšte honnĂȘtement la collection. NĂ©anmoins, pour ceux qui souhaitent dĂ©couvrir ce dĂ©tective fort sympathique, je vous conseille de lire les albums dans l’ordre. En effet, je garde une tendresse particuliĂšre pour les premiĂšres enquĂȘtes


gravatar_eric

note2

Leo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha

leoloden19


Titre : Léo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Janvier 2010


LĂ©o Loden, sĂ©rie de bandes dessinĂ©es fruit de l’imagination de Carrere, Arleston et Nicoloff, est composĂ©e maintenant de dix-neuf tomes. Le dernier de la saga est intitulĂ© « SpĂ©culoos Ă  la plancha » et est vendu au prix d’environ dix euros. Il est Ă©ditĂ© aux Ă©ditions « Soleil ». L’histoire s’étale sur une cinquantaine de pages.

Leo Loden est un dĂ©tective privĂ© et un ancien membre de la police judiciaire. Chaque album met en Ɠuvre une de ses enquĂȘtes. Chaque tome met en place une histoire indĂ©pendante mĂȘme si de nombreux personnages sont rĂ©currents. Il est toujours accompagnĂ© par son oncle Loco, un ancien de la marine haut en couleur. Et bien souvent, ses aventures mettent sur son chemin la ravissante commissaire MarlĂšne qui a la particularitĂ© de partager sa vie et d’ĂȘtre particuliĂšrement jalouse. Initialement Leo habite sur Marseille et nombre de ses aventures nous font visiter la France.

AngoulĂȘme et son cĂ©lĂšbre festival de bande-dessinĂ©es.

C’est encore ici le cas. En effet, l’histoire se dĂ©roule Ă  AngoulĂȘme durant son cĂ©lĂšbre festival de bandes dessinĂ©es. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’album soit sorti cette semaine en mĂȘme temps que l’évĂ©nement avait lieu en Charente. Alors que notre trio de choc se balade Ă  la recherche de la dĂ©dicace et profite de rencontrer leurs auteurs prĂ©fĂ©rĂ©s, un vol a lieu. En effet, les planches inĂ©dites du prochain opus de « Lanfeust » sont subtilisĂ©es. Heureusement, notre ami Leo est dans la place et se met en quĂȘte de les retrouver


La construction de la trame est classique et ressemble Ă  tous les opus prĂ©cĂ©dents. DĂšs les premiĂšres pages, un vol ou un rapt a lieu et on confie l’affaire Ă  nos hĂ©ros. Ensuite, leur enquĂȘte se met en place et voit se succĂ©der poursuites, bagarres, dĂ©couvertes et retournements de situation. De ce cĂŽtĂ©-lĂ , la trame est souvent une nouvelle fois assez rythmĂ©e. On ne prend pas de temps Ă  contempler les paysages. L’accent est vraiment mis sur l’action. Cela rend la lecture agrĂ©able et sans temps mort. On prend plaisir Ă  dĂ©couvrir l’histoire et on est curieux de connaĂźtre ce que cache la page suivante.

Mais l’intĂ©rĂȘt ne rĂ©side pas uniquement dans la quĂȘte du coupable et de son mobile. Les personnages sont hauts en couleur et participent activement Ă  la chaleur de l’ensemble. Mon prĂ©fĂ©rĂ© reste l’oncle Loco avec ses anecdotes de vieux combattant de la marine. Son amour de la bonne bouffe fait que tout est une occasion de se remplir la panse ou le gosier. ParallĂšlement Leo doit souvent cacher certaines de ses activitĂ©s Ă  sa chĂšre et tendre au risque de la facher soit parce qu’il la rend jaloux soit parce qu’il entrave le travail de la police. GĂ©nĂ©ralement, cela donne lieu Ă  des colĂšres mythiques de la ravissante MarlĂšne et Leo en sort rarement indemne ! Cet album est particuliĂšrement rĂ©ussi sur ce plan-lĂ . Les dialogues sont bons, les vannes sont drĂŽles. Alors que j’étais plutĂŽt déçu par les derniers opus, les trouvant un petit peu fades, ce n’est ici pas le cas. En effet, le scĂ©nario est dense et l’humour est au rendez-vous. Un des attraits propres Ă  cet album est de nous faire naviguer dans l’univers de la bande dessinĂ©e en multipliant les apparitions des guest-stars : Tarquin, Arleston, Mourier etc. Cela donne une dimension particuliĂšre et prenante Ă  la trame.

Les dessins participent activement Ă  l’ambiance chaleureuse de l’album. Le style de Carrere est trĂšs agrĂ©able. Les personnages sont trĂšs rĂ©ussis, ils sont loin de manquer de personnalitĂ© dans leurs traits. De plus, les couleurs sont trĂšs prĂ©sentes et trĂšs vives. Cela habille parfaitement les pages et accompagne parfaitement le scĂ©nario.

Pour conclure, j’ai trouvĂ© cet album trĂšs agrĂ©able Ă  lire. J’ai retrouvĂ© avec plaisir des personnages pour lesquels j’éprouve beaucoup d’affection. Il s’agit d’une lecture lĂ©gĂšre et agrĂ©able qui s’adresse Ă  tous les publics. « Leo Loden » est une sĂ©rie familiale et cet album n’échappe pas Ă  la rĂšgle. De plus, je suis content que ce tome soit de meilleure qualitĂ© que les opus prĂ©cĂ©dents qui m’avaient un petit peu déçus. Je ne peux donc que vous conseiller de dĂ©couvrir ou de retrouver le dĂ©tective privĂ© le plus cĂ©lĂšbre de Marseille. Bonne lecture ! 

gravatar_eric

note3

Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum

LeoLoden22


Titre : Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Août 2013


J’ai dĂ©couvert Leo Loden il y a une quinzaine d’annĂ©es. Je suis rapidement trouvĂ© sous le charme des aventures drĂŽles et rythmĂ©es de ce dĂ©tective privĂ© marseillais. Un nouvel album parait chaque annĂ©e et le voit voyager aux quatre coins de la France. Le dernier Ă©pisode en date est sorti le dix-neuf septembre dernier. EditĂ© chez Soleil, il se compose classiquement de quarante-huit pages. Son prix avoisine onze euros. Son scĂ©nariste est le cĂ©lĂšbre Christophe Arleston dont le principal fait d’arme est d’avoir fait naĂźtre Lanfeust de Troy. Il s’associe au dessinateur Serge CarrĂšre dont j’apprĂ©cie Ă©galement le travail sur  le sympathique Private Ghost. Depuis quelques tomes, LoĂŻc Nicoloff intervient sur le scĂ©nario et Cerise se charge des couleurs.

La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente son hĂ©ros avec les mots suivants : « Etre accusĂ© d’une bavure alors qu’on a tirĂ© en l’air, ça Ă©nerve. AprĂšs, on quitte la P.J. et on devient un privĂ©. MĂȘme si le milieu n’est plus ce qu’il Ă©tait. MĂȘme si Marseille a oubliĂ© Pagnol. MĂȘme si on a dans les pattes un tonton loufoque. Etre flic, c’est comme manger des cacahuĂštes : c’est dur d’arrĂȘter. »

Le Var pour décor

Cette sĂ©rie s’adresse Ă  un public trĂšs large. Les jeunes et les moins jeunes y trouveront leur compte. L’album peut se lire indĂ©pendamment des autres. Chaque aventure correspond Ă  une nouvelle enquĂȘte. NĂ©anmoins, il est Ă©vident que les familiers de la saga prendront plaisir Ă  suivre l’évolution des personnages que sont Leo, sa fiancĂ©e et son oncle. Chaque aventure se construit dans un lieu diffĂ©rent. Ici, le dĂ©partement du Var sert de dĂ©cors aux pĂ©rĂ©grinations du hĂ©ros et de ses acolytes. Les auteurs prennent toujours plaisir Ă  jouer avec les codes locaux selon des principes proches de AstĂ©rix. Cet album n’échappe pas Ă  la rĂšgle avec, entre autre, l’apparition dans l’histoire d’un match de rugby Ă  Mayol et du clin d’Ɠil Ă  Mourad Boudjellal, ancien patron de Soleil, qui en dĂ©coule. Cet aspect est moins dĂ©veloppĂ© que dans d’autres albums. En effet, un exil en Bretagne ou dans le Nord autorise davantage de grain Ă  moudre dans le domaine des clichĂ©s. MalgrĂ© tout, le voyage dans le dĂ©partement voisin des Bouches du RhĂŽne reste agrĂ©able et exploitĂ©.

La trame dĂ©bute par une visite d’appartement. La fiancĂ©e de LĂ©o, la volcanique lieutenant de police MarlĂšne s’est mis en tĂȘte de changer d’appartement dans le but d’agrandir la famille. Leo, comme Ă  son habitude, suit le mouvement avec fatalisme. ParallĂšlement Ă  cette quĂȘte immobiliĂšre, le hĂ©ros se voit invitĂ© par un riche russe qui souhaite monter un petit business local. Mais pour cela, il doit trouver un accord avec les « autoritĂ©s locales » : la mafia corse. Il va sans dire que tout ne va pas se dĂ©rouler comme prĂ©vu


Les jalons de dĂ©part sont intĂ©ressants. L’angoisse est toujours de savoir si la sauce va monter et offrir une histoire dont on se dĂ©lecte. La rĂ©ussite est sur ce plan inĂ©gale au grĂ© des albums. Certains sont remarquablement drĂŽles et divertissants. D’autres ont une trame plus diluĂ©e et dĂ©cevante. TropĂ©zienne Dum-Dum est un bon cru. L’accent est vraiment mis sur les dialogues et les rebondissements. La dimension « AstĂ©rix » est bien exploitĂ©e. De plus les remarques dĂ©calĂ©es de l’oncle Loco sont toutes aussi rĂ©ussies les unes que les autres. Il fait vraiment partie des personnages de bandes dessinĂ©es qui me font le plus rire.

La trame ne souffre d’aucun temps mort. L’ennui ne m’a jamais guettĂ©. Les scĂšnes d’action alternent bien avec les moments durant lesquels l’enquĂȘte avance. L’intrigue n’a rien de rĂ©volutionnaire. MalgrĂ© tout, elle se dĂ©couvre avec plaisir. La lecture s’avĂšre divertissante Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre mĂ©morable. Les personnages secondaires sont bien exploitĂ©s et trouvent chacun un rĂŽle Ă  leur mesure. Que ce soit les beaux-parents, la mafia russe ou les corses, chacun apporte un Ă©cot Ă  l’avancĂ©e de l’histoire. Cela fait longtemps que je n’avais lu un opus de cette sĂ©rie ne souffrant d’aucun moment de remplissage.

Les dessins de CarrĂšre accompagnent parfaitement la narration. Le trait rond correspond parfaitement Ă  l’atmosphĂšre de la sĂ©rie. De plus, les expressions des personnages participent activement au divertissement de la lecture. Pour conclure, TropĂ©zienne Dum-Dum est un bon cru de Leo Loden. Il plaira aux familiers de la sĂ©rie et offrira une dĂ©couverte intĂ©ressante aux novices. Ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal !

gravatar_eric

note3

WollodrĂŻn, T6 : Celui qui dort, 2/2

Wollodrin6


Titre : WollodrĂŻn, T6 : Celui qui dort, 2/2
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Mai 2015


« WollodrĂŻn » est une des bonnes sĂ©ries de fantasy apparue ces derniĂšres annĂ©es dans les rayons de libraire. Le scĂ©nario est l’Ɠuvre de David Chauvel, les dessins sont le fruit de JĂ©rĂŽme Lereculey et les couleurs sont confiĂ©es Ă  Lou. Le dernier tome en date, le sixiĂšme, clĂŽt le diptyque intitulĂ© « Celui qui dort » est sorti il y a quelques mois. En couverture, il nous prĂ©sente un elfe dĂ©couvert lors de l’opus prĂ©cĂ©dent. Il est Ă  l’origine du titre. Au second plan, est prĂ©sent un jeune nain TridĂŻk, vĂ©ritable hĂ©ros de l’aventure.

La quatriĂšme de couverture offre la mise en bouche suivante : « Parti seul dans les profondeurs du royaume interdit, le jeune TridĂŻk a involontairement rĂ©veillĂ© « celui qui dort », un jeune et effrayant guerrier elfe totalement amnĂ©sique. AprĂšs lui avoir permis de vaincre les spectres des guerriers nains, TridĂŻk, devenu hĂ©ritier du pouvoir du grand hĂ©ros nain BhaĂ€lzec, dĂ©cide de l’aider Ă  recouvrer la mĂ©moire. DĂ©sormais inĂ©luctablement liĂ©s, ils partent ensemble pour le pays des elfes
 »

Une atmosphĂšre d’isolation.

Wollodrin6aL’influence de « The Lord of the Ring » est Ă©vidente. La saga a dĂ©jĂ  vu cohabiter des elfes, des nains, des humains, des trolls ou des orques. Les nains vivent sous terre. Ils sont en conflit avec les elfes
 Bref, les adeptes du genre seront ravis de s’immerger dans cet univers Ă  la fois familier et original. Les illustrations de JĂ©rĂŽme Lereculey participent activement au dĂ©paysement de la lecture. Que ce soit dans le paysage minĂ©ral des grottes souterraines des nains et dans les Ă©tendues forestiĂšres et sauvages, son trait arrive Ă  nous plonger pleinement dans cette grande aventure. Sa capacitĂ© Ă  faire transpirer l’ambiance particuliĂšre des scĂšnes nocturnes est Ă©galement Ă  signaler.

Comme je l’ai prĂ©cisĂ© en introduction, ce sixiĂšme album conclut une intrigue entamĂ© dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. La mise en place avait Ă©tĂ© intĂ©ressante. Je m’étais attachĂ© Ă  ce jeune hĂ©ros. Cet enfant nain et infirme qui part en quĂȘte par amour dans une contrĂ©e interdite et mystĂ©rieuse a toutes les qualitĂ©s pour sĂ©duire le lecteur. Ses pĂ©rĂ©grinations s’étaient conclues sur sa rencontre avec un guerrier elfe au milieu de nulle part. Leur relation commençait Ă  se construire quand un groupe de nains parti Ă  la recherche du jeune disparu avait croisĂ© le chemin. La montĂ©e en puissance Ă©tait intĂ©ressante et malgrĂ© une narration plutĂŽt linĂ©aire, la curiositĂ© Ă©tait constante tout au long du dĂ©filement des pages.

Cette seconde partie se construit uniquement autour des deux protagonistes principaux. Ils semblent entre seuls sur une route qui mĂšne on ne sait oĂč. Cette atmosphĂšre d’isolation transpire de la lecture. La relation entre les deux personnages est complexe et connaĂźt plusieurs vies. Le travail scĂ©naristique est trĂšs fin dans ce domaine-lĂ . L’intimitĂ© qui se crĂ©e entre les deux couplĂ©e Ă  des zones d’ombres qui accompagnent l’elfe est intrigante. David Chauvel Ă©crit une histoire dont le dĂ©nouement s’avĂšre imprĂ©visible. Au fur et Ă  mesure que leur marche avance, les certitudes s’effritent. L’histoire fait exister un vrai suspense. La performance est agrĂ©able et apprĂ©ciĂ©e.

Wollodrin6b

Pour conclure, cet album offre une lecture trÚs agréable. Les illustrations de Lereculey font voyager et le scénario de David captive. Les codes sont classiques mais superbement exploités par les auteurs. La derniÚre planche fait le lien avec le diptyque précédent. Voilà qui ouvre des perspectives et me fait attendre avec impatience la parution du prochain opus. Mais cela est une autre histoire


gravatar_eric

note4

WollodrĂŻn, T4 : Le convoi 2/2

Wollodrin4


Titre : WollodrĂŻn, T4 : Le convoi (2/2)
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Octobre 2013


WollodrĂŻn est une sĂ©rie que j’ai dĂ©couverte il y a quelques annĂ©es. J’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  me plonger dans ce monde fĂ©odal de fantasy. Les albums sont regroupĂ©s en diptyques. Le dernier tome paru, le quatriĂšme, clĂŽt donc l’histoire intitulĂ©e Le convoi. Cet opus est apparu en librairie le seize octobre dernier. Il est Ă©ditĂ© chez Delcourt. Il est scĂ©narisĂ© par David Chauvel et dessinĂ© par JĂ©rĂŽme Lereculey. Ce duo s’était fait remarquĂ© en faisant naĂźtre 7 voleurs dont WollodrĂŻn s’avĂšre ĂȘtre un spin-off. La couverture de ce nouveau bouquin est trĂšs rĂ©ussi et intrigante. On y dĂ©couvre deux personnages qui nous sont familiers. Ils sont au milieu de tĂ©nĂšbres habitĂ©s par des morts-vivants. La lumiĂšre semble venir d’une veille femme Ă  l’aura mystĂ©rieuse. Tout cela s’avĂšre bien intrigant.

La quatriĂšme de couverture prĂ©sente le synopsis suivant : « Onimaku et Hazngar sont pris au piĂšge de la ville d’Egron Hel, envahie par des hordes de morts revenus Ă  la vie. En compagnie de quelques habitants ayant Ă©chappĂ© au massacre, ils trouvent refuge dans les halles et cherchent un moyen de s’échapper. Parmi les survivants, une vieille femme aux allures de sorciĂšre semble ĂȘtre la seule capable de les faire sortir vivants de cette prison Ă  ciel ouvert. Mais ils devront en payer le prix
 »

Un intense survival.

Le premier plaisir que je ressens en lisant ces pages rĂ©side dans l’univers mĂ©diĂ©val et fantastique qui abrite l’histoire. Depuis tout petit, je suis fan de ces mondes qui abritent magie, orques, sorciĂšres et chevaliers. Celui crĂ©Ă© par le trait de Lereculey et par l’imagination de Chauvel est un excellent cru. Je n’ai eu aucune difficultĂ© Ă  emboiter le pas des hĂ©ros dans les rues lugubre de ce village envahi de morts vivants. Le fait que Hazngar soit un orque facilite le dĂ©paysement. Le travail graphique sur les dĂ©cors est remarquable. L’atmosphĂšre nocturne est bien rendue.

La premiĂšre partie du diptyque voyait nos deux hĂ©ros servir de guide Ă  une curieuse caravane. Rien ne pouvait laisser croire que la seconde ferait vivre au lecteur un vĂ©ritable et intense « survival ». J’ai apprĂ©ciĂ© d’ĂȘtre surpris et de me plonger dans cette lutte pour la survie. Les codes du genre sont tous utilisĂ©s. Le groupe de survivants est une communautĂ© hĂ©tĂ©roclite. Certains nous sont sympathiques, d’autres antipathiques. Nous nous interrogeons sur le devenir de chacun. Nous nous doutons que tous ne verront pas la lumiĂšre de l’aube. La densitĂ© narrative est certaine. Bien que la recette soit un classique du genre, bien exĂ©cutĂ©e, elle reste un gage de rĂ©ussite. C’est ici le cas. L’intrigue ne laisse pas le temps de souffler. C’est une sensation trĂšs agrĂ©able et envoutante.

La galerie de personnages est trĂšs rĂ©ussie. Le travail graphique de Lereculey est classique mais appliquĂ©. Je trouve d’ailleurs remarquable son sens du dĂ©tail dans les scĂšnes de bataille avec les morts vivants. Il s’agit d’un modĂšle du genre. De plus, le personnage de la vieille femme est trĂšs intĂ©ressant. Elle nous intrigue dĂšs sa premiĂšre apparition. Elle est mystĂ©rieuse. L’histoire prend du temps Ă  nous en rĂ©vĂ©ler davantage. Notre curiositĂ© n’en est que plus en plus attisĂ©e au fur Ă  mesure des interventions pertinentes et intrigante de ce curieux personnage. Je ne vous en dĂ©voilerai pas davantage pour ne pas vous gĂącher le plaisir de la dĂ©couverte.

En conclusion, Le convoi 2/2 ravira les adeptes de la sĂ©rie et de fantasy. Les codes du genre sont bien exploitĂ©s. Le classicisme du genre n’est pas Ă  regretter tant l’intrigue est bien construite. Je ne peux donc que vous conseiller de partir Ă  la dĂ©couverte de ce curieux duo que forment une jeune femme et un orque dont l’amitiĂ© est touchante. J’attends avec impatience le prochain opus tant la derniĂšre page de cet opus laisse prĂ©sager de grandes rĂ©vĂ©lations…

gravatar_eric

note4

WollodrĂŻn, T3 : Le Convoi 1/2

wollodrin3


Titre : WollodrĂŻn, T3 : Le convoi (1/2)
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : JĂ©rĂŽme Lereculey
Parution : Septembre 2012


« WollodrĂŻn » est une sĂ©rie nĂ©e rĂ©cemment. En effet, son premier tome date d’un petit moins de deux ans. Depuis deux autres opus ont vu le jour. C’est le dernier d’entre eux dont traite ma critique. Il s’intitule « Le convoi » et est apparu dans les librairies le cinq septembre dernier. Il est Ă©ditĂ© chez Delcourt et est vendu pour environ quatorze euros. Il est l’Ɠuvre conjointe de David Chauvel et JĂ©rĂŽme Lereculey. Le premier se charge du scĂ©nario et le second des dessins. Leur duo est connu dans le milieu du neuviĂšme art pour la qualitĂ© de « Sept voleurs ». Ne l’ayant pas lu, « WollodrĂŻn » est la saga qui me permet de dĂ©couvrir leur mĂ©tier. La couverture de « Le convoi » nous prĂ©sente deux personnages rencontrĂ©s prĂ©cĂ©demment. Il s’agit d’une jeune femme et de son ami orc. Ils semblent ĂȘtre pris au piĂšge, entourĂ© par de nombreuses personnes aux intentions belliqueuses.

La quatriĂšme de couverture nous offre le synopsis suivant : « Onimaku l’humaine et Hazngar l’orc, unis depuis l’anĂ©antissement du clan de ce dernier, cherchent fortune au grĂ© de leurs errances, vivant d’expĂ©dients ou de paris clandestins
 Jusqu’à ce que leur chemin croise celui d’un convoi de pionniers, le peuple d’Ernön, en route pour le lointain pays d’Hingell. AbandonnĂ©s par leurs guides, ces derniers enrĂŽlent le duo afin qu’il les mĂšne jusqu’à la terre promise. Mais certains sont prĂȘts Ă  tout pour que le convoi n’arrive jamais Ă  bon port
 »

Plus proche de l’esprit de « Lord of the Rings » que de « Lanfeust de Troy »

Le rĂ©sumĂ© prĂ©cĂ©dent indique sans mal que cette sĂ©rie s’inscrit dans le grand monde de la « fantasy ». On y trouve nain, orc, gobelin et humain. Sur ce plan, les adeptes du genre seront ravis. Les codes sont relativement classiques. On se rapproche davantage de l’esprit de « Lord of the Rings » que de « Lanfeust de Troy ». Il ne faut pas y voir un jugement de valeur mais un Ă©tat d’esprit. J’apprĂ©cie les deux de maniĂšre Ă©gale. Mais il est vrai que le succĂšs de la grande saga d’Arleston et Tarquin a eu tendance Ă  fortement influer les parutions du genre. La particularitĂ© de WollodrĂŻn, Ă  la maniĂšre de « Largo Winch » est de dĂ©couper sa narration en diptyque. Ce troisiĂšme acte est donc le premier tome de « Le convoi ». MĂȘme si les personnages ne nous sont pas inconnus, il est relativement indĂ©pendant de l’histoire prĂ©cĂ©dente qui occupait les deux premiers albums sous le titre « Le matin des cendres ». C’est un choix agrĂ©able car il Ă©vite la dilution que connait trop souvent la trame de ces sĂ©ries au long cours.

Le fait que l’histoire se dĂ©coupe en uniquement deux parties fait que les auteurs ne perdent pas de temps en digression. Les jalons de l’intrigue sont rapidement posĂ©s et notre immersion dans les pas des hĂ©ros est immĂ©diate. Le fait de retrouver le duo formĂ© d’Onimaku et Hazgnar gĂ©nĂšre un plaisir certain. Ils sont attachants et font naitre Ă©normĂ©ment d’empathie Ă  leur Ă©gard. Leurs pĂ©rĂ©grinations les mĂšnent au cĂŽtĂ© d’une curieuse communautĂ©. Cette rencontre offre un fil conducteur simple qui donne aisĂ©ment lieu Ă  une succession d’évĂ©nements rythmant la narration. Les nombreux malheurs qui agrĂ©mentent l’avancĂ©e de la caravane attise notre curiositĂ© et suscite bon nombre de questions. D’ailleurs le dĂ©nouement nous laisse en plan avec nos questions et nous fait attendre avec une certaine impatience la parution de la suite.

Les illustrations de Lereculey participent activement Ă  la crĂ©ation de l’univers qui abrite l’histoire. Nous n’avons aucun mal Ă  nous plonger dans ces contrĂ©es au beau milieu de ses habitants. Le trait n’est pas surchargĂ© mais arrive nĂ©anmoins Ă  donner une vraie identitĂ© Ă  chaque personnage. Je trouve le personnage de Hazgnar particuliĂšrement rĂ©ussi. Ses expressions faciales sont un modĂšle du genre qui ne laissera personne indiffĂ©rent. De plus, le travail d’illustration est mis en valeur au cours de planches qui sont rĂ©guliĂšrement dĂ©pourvues quasiment de textes. Cela permet Ă  notre lecture ne voir son ambiance prendre de l’épaisseur. De plus, le travail sur les couleurs est de qualitĂ© et rend crĂ©dible l’ensemble.

En conclusion, cet album est de grande qualitĂ©. Il est dans la lignĂ©e des deux premiers opus. « WollodrĂŻn » est vraiment une sĂ©rie de « fantasy » agrĂ©able. Elle s’adresse Ă  un public relativement large par son trait et son propos. Je pense que les adeptes du genre se doivent de faire un dĂ©tour par l’univers crĂ©Ă© par Chauvel et Lereculey. De mon cĂŽtĂ©, il ne reste plus qu’à attendre la sortie de la seconde partie de « Le convoi ». Mais cela est une autre histoire


gravatar_eric

note4

Canardo, T18 : La Fille Sans Visage

canardo18


Titre : Canardo, T18 : La Fille Sans Visage
Scénariste : Sokal
Dessinateur : Sokal
Parution : FĂ©vrier 2009


Je me suis rĂ©cemment offert un opus d’une de mes sĂ©ries de bandes dessinĂ©es prĂ©fĂ©rĂ©es intitulĂ©e. Elle met en Ɠuvre l’inspecteur Canardo. Cette sĂ©rie est composĂ©e d’une vingtaine d’albums. Le premier tome date de 1979. Cette sĂ©rie est Ă©crite par BenoĂźt Sokal. Il s’occupe Ă  la fois du scĂ©nario et des dessins. Mon avis d’aujourd’hui porte sur le tome dix-huit intitulĂ© « La fille sans visage ». Paru en fĂ©vrier 2009, il est Ă©ditĂ© chez Casterman dans la collection « Ligne rouge ». ComposĂ© d’une petite cinquantaine de pages, il est vendu au prix de 10,40 euros.

L’histoire commence dans un bar dans lequel erre ce cher Canardo. Preux chevalier, il dĂ©cide de raccompagner une jeune prostituĂ©e chez elle en tout bien tout honneur. Mais sur leur trajet, ils sont percutĂ©s par une voiture Ă  toute vitesse. Il en rĂ©sulte pour tous les deux de lourdes sĂ©quelles. Ils sont soignĂ©s dans une clinique de luxe. En effet, le responsable de l’accident est l’hĂ©ritier du duchĂ© de Belgambourg. Afin d’éviter tout scandale, il a dĂ©cidĂ© de s’occuper de toute la rĂ©Ă©ducation de ses victimes. Le silence sur cette affaire est d’autant plus important que ce fils de bonne famille se rĂ©vĂšle plutĂŽt instable


Tout d’abord, il faut que je dĂ©crive un petit peu la sĂ©rie pour ceux qui ne le connaissent pas. La premiĂšre particularitĂ© est le fait que les personnages sont des animaux anthropomorphes. Comme son nom l’indique, Canardo est un canard. Mais on rencontre Ă©galement des oiseaux, des chiens, des chats, des souris ou encore des cochons
 Ce choix a pour consĂ©quence de nous donner une impression directe sur chaque personnage. En effet, on a tendance Ă  adapter l’image qu’on a d’un personnage Ă  ses traits animaux.

Riche héritier et duchesse flippante.

Canardo est un inspecteur qui ne paye pas de mine. PlutĂŽt trapu, le regard vague, il ne traine jamais sans son impermĂ©able digne de Columbo. Son lieu de prĂ©dilection reste un bar mal famĂ© dans lequel il a une ardoise longue comme un jour sans pain. On y rencontre maquereau, prostituĂ©es, alcooliques, droguĂ©s et toute autre bonne frĂ©quentation. Il manque tellement de dynamisme et de charisme qu’on est toujours surpris de le voir rĂ©soudre les enquĂȘtes qu’on lui confie.

Le thĂšme de « La fille sans visage » est plutĂŽt politique. En effet, on voit une personne connue qui cherche Ă  gĂ©rer une situation de crise qui pourrait faire les choux gras dans la presse spĂ©cialisĂ©e. On dĂ©couvre donc la duchesse gĂ©rer tout cela avec une main de fer et une froideur flippante. ParallĂšlement, on dĂ©couvre les paparazzis guetter cette clinique oĂč se rend si souvent ce riche hĂ©ritier lubrique sous mĂ©dicament. On est donc curieux de savoir si la vĂ©ritĂ© va Ă©clater au grand jour et de connaĂźtre Ă©galement jusqu’oĂč la duchesse est prĂȘte Ă  aller pour protĂ©ger l’image de son duchĂ©.

L’autre dimension politique apparaĂźt dans la deuxiĂšme partie de l’histoire. Le duchĂ© qui nous intĂ©resse est voisin de la Belgique. Les soucis de rattachement et d’indĂ©pendance touchant la Flandre et la Wallonie apparaissent au cours de la narration. Cela permet Ă  l’intrigue de rebondir et ne la cantonne pas Ă  une histoire d’accident malheureux. En ce sens, l’auteur arrive Ă  nous offrir une trame assez dense qui nous captive du dĂ©but Ă  la fin. Elle cache quelques tiroirs qui suscitent notre attention. Sur ce plan, la narration est assez rĂ©ussie. Mon seul petit bĂ©mol concerne une partie de la fin que je trouve un petit peu tirĂ©e par les cheveux. NĂ©anmoins, cela ne gĂąche en rien le plaisir que j’ai pris Ă  lire cet ouvrage.

Le plaisir de la lecture rĂ©side Ă©galement dans la qualitĂ© des dessins. Je trouve le style trĂšs facile d’accĂšs. De plus, les personnages sont tels qu’ils nous parlent tous Ă  leur maniĂšre. On n’a aucun mal Ă  croire Ă  l’histoire et Ă  s’y plonger. Certains regards sont impressionnants de justesse. De plus, Sokal utilise remarquablement les couleurs. D’une part, elles personnalisent parfaitement les protagonistes et d’autre part elles habillent remarquablement l’ambiance. Les dessins crĂ©ent une atmosphĂšre prenante et captivante.

Au final, j’ai donc passĂ© un trĂšs bon moment en lisant cet opus. Il est Ă  la hauteur des prĂ©cĂ©dents de la sĂ©rie. Sur ce plan-lĂ , Sokal est un auteur trĂšs talentueux. Cela fait trente ans qu’il nous dĂ©crit les aventures de Canardo sans jamais baisser de qualitĂ©. Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans « La fille sans visage ». Vous passerez un bon moment de maniĂšre garantie. Bonne lecture


gravatar_eric

note4

Canardo, T19 : Le Voyage des Cendres

canardo19


Titre : Canardo, T19 : Le Voyage des Cendres
Dessinateur : Sokal
Scénariste : Sokal
Parution : Mai 2010


Mon avis d’aujourd’hui porte sur le dernier opus paru de la sĂ©rie « Canardo ». Cet ouvrage est Ă©ditĂ© chez Casterman. D’un format classique et composĂ© d’une petite cinquantaine de pages, il est vendu au prix de 10,40 €. Sa parution date de mai dernier. L’auteur de cette sĂ©rie est Benoit Sokal. Il s’est associe depuis quelques albums l’aide de Pascal Regnault. « Canardo » est actuellement composĂ©e d’une vingtaine de tomes numĂ©rotĂ©s de 0 Ă  19. « Le voyage des cendres » est celui dont je vais vous parler aujourd’hui.

« Canardo » est une sĂ©rie utilisant l’anthropomorphisme. Les diffĂ©rents personnages sont des animaux bien qu’il Ă©volue dans un monde « humain ». Ai-je besoin de prĂ©ciser que le hĂ©ros possĂšde les traits d’un canard. Ce dernier est un dĂ©tective privĂ© dĂ©pressif. Quand on le voit pour la premiĂšre fois, il n’y a pas de doute, l’habit fait le moine. On a du mal Ă  croire qu’il puisse trouver des clients et rĂ©soudre des affaires. C’est la magie de la bande dessinĂ©e


Dans cette aventure, on commence par dĂ©couvrir M. Van Bollewinkel. Il s’éloigne dans la forĂȘt et se tire une balle dans la tĂȘte. Il en dĂ©coule logiquement un rendez-vous chez le notaire pour la lecture du testament. L’attrait de cette sĂ©ance rĂ©side dans le sort rĂ©servĂ© aux deux petits-enfants. Ces derniers ont pour mission de « balancer les centres quelque part au-dessus de son pays natal ». Il s’avĂšre que le pays natal est la Belgique, que le mort est un parrain mafieux exilĂ© aux Etats-Unis et que les deux petits-enfants sont deux morveux sans foi ni loi. Ces derniers vont mener leur voyage Ă  travers le plat pays sous la conduite de notre cher Canardo qui, en tant que lointain cousin, ne peut rien refuser Ă  sa famille


Un ouvrage peu amÚne envers la Belgique.

L’histoire ne perd pas de temps Ă  se mettre en place. En effet, dĂšs la sixiĂšme page, les deux enfants rencontrent Canardo et trois pages plus loin, ils subissent leur premiĂšre fusillade. Le problĂšme est qu’en tant que parrain de la mafia locale, leur grand-pĂšre n’a pas laissĂ© que des amis Ă  la maison. Cela fait que le voyage des cendres va ĂȘtre loin d’ĂȘtre de tout repos. Le fait qu’il faut passer entre les balles pour mener la mission Ă  bien rend la trame dynamique.

Mais le plaisir de la lecture ne rĂ©side pas essentiellement dans le fait de savoir si oui ou non les cendres vont arriver Ă  bon port. En effet, c’est davantage l’ambiance et l’atmosphĂšre qui ne nous laisse pas indiffĂ©rent. D’une part, les deux petits-enfants sont odieux et dĂ©goutants. Sokal ne se fixe ici aucune limite. Ils n’ont que du mĂ©pris pour le monde qui les entoure. A priori, le fait d’ĂȘtre Ă©duquer Ă  un rythme mafieux n’inculque pas des valeurs « classiques ». Leurs regards, leurs actes, leurs propos, tout est fait pour qu’on ne les supporte pas. TrĂšs rapidement, on a de l’empathie envers notre cher Canardo qui doit se les supporter. Il est trĂšs rare de dĂ©couvrir des enfants incurables Ă  ce point-lĂ . C’est assez rĂ©ussi.

On ne peut d’ailleurs pas vraiment dire que « Le temps des cendres » soit un guide vert plein d’éloges pour la Belgique. Sur le plan mĂ©tĂ©orologique, le soleil n’est jamais de sorti. Au mieux, le temps est nuageux. Cet aspect est mis en bleu par une forte utilisation de la couleur grise et de ses variantes. Mais alors que certains lieux communs nous expliquent que les gens du nord n’ont peut-ĂȘtre pas le soleil dans le ciel mais l’ont dans le cƓur, ils n’ont pas lieu d’ĂȘtre ici. Les diffĂ©rentes rencontres faites par nos amis sont dĂ©sastreuses pour l’image de la Belgique. Il n’y en a vraiment pas un pour rattraper l’autre.

Au final, je trouve cet opus remarquable. Son atmosphĂšre est assez unique. Ce n’est pas une ode Ă  la bonne humeur et Ă  l’espoir mais en tout cas c’est un moment de lecture passionnant. Les dessins sont comme Ă  l’accoutumĂ©e trĂšs agrĂ©ables et participent Ă  la rĂ©ussite gĂ©nĂ©rale. Les personnages sont trĂšs rĂ©ussis et l’usage des couleurs savamment dosĂ©. Je ne peux donc que vous le conseiller. Il s’agit d’un ouvrage qui ne laisse pas indiffĂ©rent et qui sort des sentiers battus. Je tiens d’ailleurs Ă  prĂ©ciser qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’avoir lu les prĂ©cĂ©dents albums pour dĂ©couvrir celui-ci. Il est indĂ©pendant. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une agrĂ©able lecture.  

gravatar_eric

note4