Pierre Tombal, T29 – Des os et des bas – Raoul Cauvin & Marc Hardy

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Titre : Pierre Tombal, T29 : Des os et des bas
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2013


Le cinq avril dernier est apparu dans les librairies le nouvel opus des aventures de Pierre Tombal. Il s’intitule « Des os et des bas » et est le vingt-neuviĂšme acte des pĂ©rĂ©grinations du cĂ©lĂšbre fossoyeur. L’album se distingue des autres par un cahier graphique de seize pages offerts. Ce dernier marque les trente ans de la sĂ©rie. On dĂ©couvre d’ailleurs sur la couverture notre hĂ©ros, une coupe de champagne Ă  la main, s’appuyait sur une immense pile de bouquins. Toujours Ă©ditĂ© chez Dupuis, ce tome est toujours scĂ©narisĂ© par Raoul Cauvin et dessinĂ© par Marc Hardy. Les couleurs ont Ă©tĂ© confiĂ©s Ă  Studio Cerise.

Je vais commencer par présenter ce cher Pierre Tombal pour les lecteurs qui ne le connaßtrait pas encore. Il est le plus célÚbre fossoyeur du neuviÚme art. Cela fait trente que les bédéphiles suivent les aventures se déroulant dans son cimetiÚre. On y cÎtoie les vivants, les morts, la Vie, la Mort et tout ce petit monde cohabite pour le plaisir de nos muscles zygomatiques


Les auteurs arrivent encore Ă  nous surprendre et Ă  nous faire sourire.

Les auteurs n’ont jamais cherchĂ© Ă  modifier la construction de leurs productions. Les diffĂ©rents Ă©vĂ©nements vĂ©cus par le hĂ©ros nous sont contĂ©s sur un petit nombre de pages. Entre une et quatre pages sont suffisantes pour faire naĂźtre, Ă©voluer et conclure chaque gag. Le changement n’existe pas dans la forme narrative. Mais cela n’a pas empĂȘchĂ© l’univers de la sĂ©rie de se dĂ©velopper. Dans les premiers opus, les morts Ă©taient Ă©voquĂ©s mais ne s’exprimaient pas. En faisant parler les fantĂŽmes et les squelettes par la suite, Cauvin offre une nouvelle corde Ă  son arc. De plus, l’apparition par la suite de la Mort en tant que personne densifie la variĂ©tĂ© des histoires. Logiquement la Vie la rejoignit et l’aida ainsi Ă  former ainsi un duo haut en couleur.

MalgrĂ© le fait que « Des os et des bas » soit le vingt-neuviĂšme Ă©pisode de la sĂ©rie, les auteurs arrivent encore Ă  nous surprendre et Ă  nous faire sourire. En crĂ©ant de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux ou de nouvelles thĂ©matiques, ils relancent en permanence le quotidien de Pierre Tombal. Finalement, seule l’unitĂ© de lieu perdure. En effet, une immense majoritĂ© des gags se dĂ©roulent dans un cimetiĂšre. Certes, certaines planches ressemblent Ă  des plus anciennes ou certaines astuces sont prĂ©visibles. NĂ©anmoins, l’ensemble reste sympathique. Les albums se sont diluĂ©s par rapport aux premiers de la saga. C’est apprĂ©ciable. A l’opposĂ© des sĂ©ries comme « Les Bidochon » n’ont pas gardĂ© la densitĂ© des premiers opus.

Les dessins sont d’un style assez unique. Beaucoup de sĂ©ries de ce genre comme « Les femmes en blanc » ou « Les Profs » sont construites sur des illustrations appliquĂ©es mais relativement neutres en termes d’identitĂ©. Ce n’est absolument pas le cas de « Pierre Tombal ». Le style de Hardy est moins « familial ». Je me rappelle que lorsque j’ai dĂ©couvert la sĂ©rie enfant, j’avais Ă©tĂ© gĂȘnĂ© par le dessin qui se dĂ©marquait Ă©normĂ©ment de mes habitudes. Mais rapidement j’ai apprĂ©ciĂ© ce trait qui participe au final activement Ă  l’originalitĂ© de la sĂ©rie.

En conclusion, « Des os et des bas » est un cru honnĂȘte de « Pierre Tombal ». Il est Ă©vident avec les annĂ©es qui passent, on est moins surpris et moins enthousiaste Ă  pĂ©nĂ©trer dans ce fameux cimetiĂšre. La passion n’est plus aussi intense qu’aux dĂ©buts. NĂ©anmoins, le plaisir existe toujours et chaque nouvelle parution est l’occasion de m’immerger dans cette atmosphĂšre que j’associe aux annĂ©es durant lesquelles j’allai farfouiller dans la bibliothĂšque parentale. Et cette sensation vaut largement le dĂ©tour…

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note2

Blake et Mortimer, T23 : Le bĂąton de Plutarque – Yves Sente & AndrĂ© Juillard

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Titre : Blake et Mortimer, T23 : Le bĂąton de Plutarque
Scénariste : Yves Sente
Dessinateur : André Juillard
Parution : DĂ©cembre 2014


« Blake et Mortimer » est une sĂ©rie qui a eu la capacitĂ© Ă  s’offrir plusieurs vies. En effet, depuis le dĂ©cĂšs de son fondateur Edgar P.Jacobs, elle a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  bon nombre d’auteurs qui ont eu pour mission de faire perdurer les aventures des deux cĂ©lĂšbres britanniques. MĂȘme si toutes ses suites ne sont pas de qualitĂ© Ă©quivalente, je dois bien avouer qu’elles sont un hommage certain Ă  cette grande saga. Je prends toujours beaucoup de plaisir Ă  dĂ©couvrir les nouvelles pĂ©rĂ©grinations d’un des duos lĂ©gendaires du neuviĂšme art. Ma critique d’aujourd’hui porte sur le dernier Ă©pisode en date intitulĂ© « Le bĂąton de Plutarque ». Il est l’Ɠuvre conjointe d’Yves Sente et d’AndrĂ© Juillard dont c’est la sixiĂšme incursion dans cet univers.

La genùse d’une des aventures les plus mythiques du duo.

BlakeEtMortimer23aL’originalitĂ© et l’attrait de cet album rĂ©sidaient dans l’insertion chronologique de son intrigue dans la grande histoire de Blake et Mortimer. L’action de « Le bĂąton de Plutarque » est antĂ©rieure Ă  celle de mythique trilogie « Le secret de l’Espadon ». Je trouvais ce choix particuliĂšrement audacieux et j’ai curieux de dĂ©couvrir la genĂšse d’une des aventures les plus mythiques du duo. Ce choix scĂ©naristique permet Ă©galement Ă  de nouveaux lecteurs de dĂ©couvrir aisĂ©ment la sĂ©rie Ă  travers cet album. Les prĂ©requis ne sont pas indispensables Ă  la comprĂ©hension globale des enjeux.

« Le bĂąton de Plutarque » se dĂ©roule Ă  quelques mois du dĂ©barquement alliĂ© en Normandie. Cette immersion au beau milieu de la Seconde Guerre Mondiale est intĂ©ressante car elle offre une uchronie originale. Sans ĂȘtre excessive ou maladroite, cette dimension historique apporte un Ă©cot positif Ă  la trame. Le climat de guerre est une chape de plomb qui accompagne toute la lecture. Les menaces constantes sont habilement dĂ©crites par les auteurs et permettent au lecteur de les ressentir constamment. Dans ce domaine, le travail scĂ©naristique est de grande qualitĂ©.

Au-delĂ  de son intĂ©rĂȘt historique, le scĂ©nario n’est pas dĂ©nuĂ© de qualitĂ©. Comme souvent dans la sĂ©rie, l’intrigue est dense. La toile d’araignĂ©e narrative s’étend pendant une grande partie de la lecture. Ce n’est vraiment que sur la fin que les auteurs nous offre un dĂ©nouement clair et une vision globale de l’ensemble. L’enchaĂźnement des Ă©vĂ©nements est bien dosĂ©. Les temps morts sont inexistants et l’intensitĂ© ne fait que croĂźtre au fur et Ă  mesure des pages. Cette plongĂ©e dans les services secrets est prenante. Je m’y suis baignĂ© avec joie.

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La trame fait coexister un grand nombre de protagonistes de tout bord et de tout genre. Leurs intĂ©grations se font naturellement. Ils nous sont rapidement familiers et aucun n’est inutile. Yves Sente domine suffisamment son sujet pour ne jamais perdre son lecteur tout en lui amenant Ă  un rythme soutenu un flux d’informations. Les soixante-quatre planches de l’album sont riches. Je ne doute d’ailleurs pas qu’une deuxiĂšme lecture me permettrait de saisir davantage les dĂ©tails de cette mission aux nombreux arcanes. Le trait d’AndrĂ© Juillard facilite la comprĂ©hension. Il respecte avec talent le style Jacobs tout en veillant Ă  ne pas Ă©garer le lecteur dans un univers trop nĂ©buleux. Du beau travail.

Pour conclure, « Le bĂąton de Plutarque » est un trĂšs bon cru. Il respecte parfaitement les codes de sĂ©rie tout en lui offrant un passĂ© jusqu’alors inconnu. Le plaisir a Ă©tĂ© tel que je n’ai qu’une envie : me replonger dans « Le secret de l’Espadon » !

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note4

Litteul Kevin, T8 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T8
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Octobre 2009


« Litteul Kevin » est une de mes sĂ©ries de bandes dessinĂ©es humoristiques prĂ©fĂ©rĂ©es. Chaque fois que je plonge dans la lecture d’un des albums, je ne cesse de rire bien que je les connaisse par cƓur. Il s’agit incontestablement d’un gage de rĂ©ussite. J’ai Ă©galement une tendresse pour son auteur, Coyote dont j’ai eu le plaisir de constater la gentillesse lors d’une rencontre au festival d’AngoulĂȘme. Cela faisait quelques annĂ©es aucun nouvel opus de sa sĂ©rie phare n’était paru. Le manque a Ă©tĂ© comblĂ© avec la sortie du huitiĂšme tome de la saga. EditĂ© chez « Le Lombard », il est vendu au prix de 10,40 euros.

Un grand changement pour la sĂ©rie : l’apparition de la couleur.

Cette sĂ©rie est construite autour du petit Kevin et de sa famille. AgĂ© d’une dizaine d’annĂ©e il est fils unique de ses parents, Chacal et Sophie. Son pĂšre est un biker Ă©mĂ©rite qui passe son temps soit dans son repĂšre avec ses potes soit en bossant dans un service de sĂ©curitĂ©. Son Ă©pouse aux formes gĂ©nĂ©reuses et Ă  la taille de guĂȘpe fait tourner la maison. Elle gĂšre son mari sympathique mais gaffeur et fait en sorte que son fils enthousiaste ne prenne pas son paternel pour modĂšle dans tous les domaines. Evidemment, on rencontre toute une galerie de personnages secondaires : la belle-mĂšre de Chacal, le groupe de copains de Kevin, sa baby-sitter dont il est amoureux et surtout les membres du fameux club du « Sli-Bar ».

L’album est composĂ© d’une dizaine de petites histoires s’étalant sur environ cinq pages chacune. C’est ainsi qu’est construit chaque opus de la saga. L’énorme diffĂ©rence du tome 8 avec les prĂ©cĂ©dents est l’apparition de la couleur. En effet, jusqu’alors les dessins Ă©taient uniquement en noir et blanc. Ce n’est ici pas le cas. Coyote s’est adjoint la compagnie d’un coloriste nommĂ© Mikl. Ca ne gĂąche rien Ă  l’ensemble, cela rend la lecture un petit peu diffĂ©rente. Par contre, je vous rassure l’humour fuse toujours autant. Et il fuse dans de nombreuses directions. D’une part l’humour de situation est prĂ©sent mais d’autres parts les textes sont remarquables. Plusieurs lectures sont nĂ©cessaires pour en retirer toutes les vannes et les jeux de mots. De plus, les personnages font que les thĂšmes sont nombreux. Cela va de la vie de couple des deux parents Ă  l’éducation de leur fils en passant Ă©videmment par les aventures du club des bikers. Tout ce beau monde s’en donne Ă  cƓur joie pour nous chatouiller les zygomatiques.

Sur le plan humoristique, cet album se montre Ă  la hauteur de ses prĂ©dĂ©cesseurs, ce qui est, Ă  mes yeux, une Ă©norme marque de qualitĂ©. Une fois celui-ci terminĂ©, je me suis empressĂ© de me plonger Ă  nouveau dans les autres opus de la saga. Les dessins sont toujours aussi rĂ©ussis. En effet, le style de Coyote m’a conquis pleinement. Le cĂŽtĂ© excessif de certains personnages et de leurs expressions participent activement Ă  la bonne humeur gĂ©nĂ©rale. Je vous assure que c’est le genre de lecture qui vous redonne la patate aprĂšs une journĂ©e difficile ! Je ne peux donc que vous conseiller de dĂ©couvrir cette sĂ©rie. Les albums peuvent se lire indĂ©pendamment les uns des autres. Mais, Ă  mon avis, Ă  peine vous en aurez un entre les mains que l’envie de dĂ©couvrir les autres vous envahira. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une agrĂ©able lecture ! 

 

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note3

Litteul Kevin, T10 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T10
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : Octobre 2013


Fin octobre dernier, j’ai eu l’agrĂ©able surprise de dĂ©couvrir qu’un nouveau tome de Litteul Kevin Ă©tait apparu dans les rayons de librairie. Toujours Ă©crit par Coyote, cet ouvrage nous prĂ©sente une couverture fidĂšle Ă  l’esprit de la sĂ©rie. Chacal et sa charmante Ă©pouse sont en trĂšs de faire des grimaces au cĂŽtĂ© de leur grosse moto pendant que leur fils les regarde avec compassion assis sur son casque agrĂ©mentĂ© d’une tĂȘte de mort. Cet opus est Ă©ditĂ© chez Le Lombard et est vendu pour douze euros.

Certains d’entre vous ne sont peut-ĂȘtre pas des familiers de la famille de Kevin. Chacal est un biker dont le boulot est d’ĂȘtre agent de sĂ©curitĂ© avec ses potes du club. Il est mariĂ© Ă  une ravissante femme dont les courbes dĂ©fient les lois de la nature et de la pesanteur. Ce couple de choc est les parents du sympathique Kevin, jeune enfant Ă  la cĂ©lĂšbre coupe au bol.

Le ton se veut lĂ©ger et drĂŽle. La vraie star est Chacal. Il s’agit d’un personnage haut en couleur qui possĂšde une gouaille fascinante. Ses rĂ©pliques cultes associĂ©es Ă  son comportement d’adolescent qui n’a jamais grandi offre de vrais moments de rigolade. Cela fait vingt ans que je guette chacune de ses rĂ©parties pour voir mes muscles zygomatiques ĂȘtre ardemment sollicitĂ©s. Pour vous donner un exemple, vous cite un dialogue entre Chacal et sa belle-mĂšre adorĂ©e : « Vous ĂȘtes sĂ»r qu’ils ne vous ont pas implantĂ© un rĂ©cepteur Rire et Chanson dans le cerveau Ă  votre derniĂšre lobotomie – Et vous, avec toutes ces vannes, c’est Ă©tonnant que vous fassiez autant de rĂ©tention d’eau !!! »

Au milieu d’un groupe de bikers

Comme d’habitude l’album de quarante-cinq pages se dĂ©compose en plusieurs histoires. Il y en a ici sept. Chacun fait entre quatre et huit pages. Comme souvent lors des derniers tomes, il y a ici une thĂ©matique commune Ă  l’ensemble. Ce dixiĂšme opus est centrĂ© sur le mariage de Hulk, meilleur acolyte de Chacal. On suit donc l’enterrement de vie de garçon, des sĂ©ances de sport pour rentrer dans son costume, le repas de mariage, etc. Seule la derniĂšre aventure diffĂšre d’univers en nous plongeant dans les Highlands Ă©cossais. La quatriĂšme Ă©cossais annonçait le voyage en nous prĂ©sentant un Kevin en kilt au visage peinturlurĂ© Ă  la maniĂšre d’un William Wallace dans Braveheart.

Du fait du choix scĂ©naristique, l’essentiel des intrigues se fait au milieu du groupe de bikers. Cela donne donc lieu Ă  beaucoup de vannes entre ces grands enfants. Les voir exploiter un Ă©lectro-simulateur pour se fixer de nouveaux dĂ©fis est trĂšs drĂŽle. Je vous laisse imaginer sur quels endroits ils envisagent rapidement de l’essayer. MalgrĂ© tout, je regrette qu’il n’y ait pas davantage de scĂšnes « at home » de Kevin et ses parents. Cela gĂ©nĂšre des moments trĂšs drĂŽles diffĂ©rents de ceux qui se dĂ©roulent au local. MalgrĂ© tout, cela n’empĂȘche pas Coyote de nous offrir des dialogues bien Ă©crits remplis de jeux de mots. Ils sont mis en valeur par son style graphique trĂšs caractĂ©ristique. Je suis un grand fan de son trait. Les planches sont en noir et blanc. Il offre une galerie de personnages particuliĂšrement rĂ©ussis. Les expressions sont excessives et collent parfaitement au caractĂšre dĂ©lurĂ© des situations. L’auteur confirme que l’univers de sa saga possĂšde encore un bel avenir.

MalgrĂ© tout, cet opus n’est pas mon prĂ©fĂ©rĂ© de la sĂ©rie. Tout au long de ma lecture, je n’ai jamais Ă©tĂ© pris de fous rires comme j’ai pu l’ĂȘtre au cours des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. J’ai souvent souri. J’ai trouvĂ© les idĂ©es trĂšs drĂŽles et ai pris beaucoup de plaisir Ă  me plonger dans cet univers dĂ©lirant. Mais je pense que mes rĂ©serves rĂ©sultent du fait que la densitĂ© de vannes est moindre qu’à l’habitude. J’ai eu le temps de souffler entre deux rĂ©pliques cultes. D’habitude, Coyote offrait un enchaĂźnement sans temps mort qui Ă  force solliciter les zygomatiques dĂ©clenchait de vrais fous rires.

Pour conclure, ce nouveau tome de Litteul Kevin ravira les adeptes de la sĂ©rie. En effet, c’est toujours un vrai plaisir de retrouver tout ce beau monde qui gravite dans l’univers de Kevin. Le casting est complet. Je ne me lasse pas de leurs aventures, de leurs bĂȘtises de leurs disputes et de leurs rĂ©conciliations. L’empathie que je ressens Ă  l’encontre des protagonistes fait que je n’ai aucun mal Ă  passer sur les quelques bĂ©mols que j’évoquais prĂ©cĂ©demment. Une chose est sĂ»re et certaine, il ne me reste plus qu’à attendre avec une certaine impatience la parution du prochain opus. Mais cela est une autre histoire


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note2

La famille Passiflore, T3 : La chasse au trésor

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Titre : La famille Passiflore, T3 : La chasse au trésor
Scénariste : Michel Plessix
Dessinateur : LoĂŻc Jouannigot
Parution : Juin 2014


Ma critique d’aujourd’hui porte sur un album de jeunesse intitulĂ© « La chasse au trĂ©sor ». C’est le nom de son dessinateur qui m’a orientĂ© vers lui. Il s’agit de Michel Plessix dont le trait m’a charmĂ© dans « Le vent dans les saules ». De plus, j’avais eu l’occasion de lire une critique Ă©logieuse Ă  l’égard de cette troisiĂšme aventure de la famille Passiflore. Cette sympathique bande de lapins m’était inconnue jusqu’alors. La couverture est attirante. Elle nous prĂ©sente une bande de jeunes lapereaux bien dĂ©cidĂ©s au milieu d’une prairie verdoyante. Un danger rode dans l’ombre : ils sont observĂ©s par quelqu’un qui ne semble pas leur vouloir que du bien
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Le chant des stryges, T16 : Exécutions

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Titre : Le chant des stryges, T16 : Exécutions
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Richard Guérineau
Parution : DĂ©cembre 2014


Le chant des stryges est une des plus anciennes sĂ©ries que je lis. Le dernier Ă©pisode en date, le seiziĂšme, est apparu en librairie Ă  la fin de l’annĂ©e derniĂšre. Il s’intitule Executions. La couverture dĂ©gage une atmosphĂšre guerriĂšre en parfaite adĂ©quation avec le titre. On dĂ©couvre l’hĂ©roĂŻne se diriger vers nous une arme Ă  la main. Au second plan une maison brĂ»le et le ciel est habitĂ© par le visage d’un monstre hurlant. Les tons chauds accentuent cette sensation de fin du monde. Cette saga est l’Ɠuvre conjointe du scĂ©nariste Eric Corbeyran et du dessinateur Richard GuĂ©rineau. Les couleurs sont le fruit du travail de Dimitri Fogolin.

Le site BDGest’ online (online.bdgest.com) propose le rĂ©sumĂ© suivant : « AprĂšs avoir dĂ©couvert le remĂšde imaginĂ© par Sandor G. Weltman pour remĂ©dier Ă  la stĂ©rilitĂ© des Stryges, Debrah a dĂ©cidĂ© de tenter sa chance. Alors que le fƓtus, sous haute surveillance, grandit dans le corps de sa mĂšre, les tensions au sein de l’équipe se multiplient. Il semblerait qu’un traĂźtre se cache parmi eux
 Mais qui est-il et quelles sont ses vĂ©ritables intentions ? »

Un mélange entre un monde réel et dimension fantastique.

LeChantDesStryges16aVous l’aurez compris aisĂ©ment, il est difficile de s’immerger dans cette lecture sans avoir quelques prĂ©requis solides. Je vais vous offrir les grandes lignes de l’intrigue. Les Stryges sont des crĂ©atures ailĂ©es qui accompagnent dans l’ombre l’humanitĂ© depuis toujours. Leurs destins sont intimement liĂ©s sans qu’on arrive rĂ©ellement Ă  maĂźtriser la nature exacte de leur « association ». Weltman est un homme qui avait passĂ© une alliance avec ses monstres. En Ă©change d’une quasi-immortalitĂ©, il devait chercher Ă  soigner leur stĂ©rilitĂ©. Tout ne s’est pas passĂ© comme prĂ©vu. Cette lutte qui a durĂ© des siĂšcles s’est conclu lorsque Debrah, une mystĂ©rieuse femme aux talents nombreux a hĂ©ritĂ© de l’empire de Weltman aprĂšs l’avoir tuĂ©. Depuis, elle cherche Ă  mettre la main sur tous les hybrides dont elle fait partie pour choisir dĂ©finitivement son camps : avec ou contre les stryges ?

L’intrigue s’inscrit dans notre monde quotidien. La seule nuance de taille est la prĂ©sence dans l’ombre de ces crĂ©atures fantastiques. Le mĂ©lange entre un monde rĂ©el et cette dimension fantastique est habilement construit et ravira les adeptes du genre. La qualitĂ© de la sĂ©rie est constante et ne diminue pas avec les annĂ©es qui passent. L’univers global est dense et solide. Je suis tombĂ© rapidement sous les charmes nombreux de cette aventure et prend toujours beaucoup de plaisir Ă  m’y plonger.

LeChantDesStryges16bCe seiziĂšme tome nous prĂ©sente une bataille rangĂ©e entre Debrah et Carlson. La premiĂšre veut sauver les hybrides, le second veut les exterminer. Par les temps qui courent, le second est en train de prendre le dessus. La conclusion de cet album sur ce plan est une belle rĂ©ussite. ParallĂšlement, l’hĂ©roĂŻne et ses acolytes sont arrivĂ©s Ă  reproduire deux Stryges. Ils sont donc en passe de rĂ©soudre le problĂšme de stĂ©rilitĂ©. La question se pose donc de savoir que faire de ce nouveau pouvoir. Cette interrogation ne trouve pas vraiment de rĂ©ponse dans cet opus. D’ailleurs le fond de l’intrigue avance relativement peu dans cet acte. Les Ă©vĂ©nements s’enchainement mais aucun ne rĂ©volutionne vraiment l’ensemble. La lecture est donc agrĂ©able mais n’est pas aussi prenante qu’à l’habitude. En effet, elle est plus linĂ©aire que dans les albums prĂ©cĂ©dents. Il n’y a de rĂ©els rebondissements. Peut-ĂȘtre s’agit-il d’une transition avec la suite ? NĂ©anmoins, rien n’est bĂąclĂ© mais disons que l’ensemble manque lĂ©gĂšrement d’ampleur.

Concernant les dessins, ils arrivent toujours autant Ă  accompagner avec talent la trame. Le grand nombre de personnages et l’alternance entre scĂšnes extĂ©rieures et intĂ©rieures nĂ©cessitent des bases solides et aucune faiblesse. C’est le cas de Richard GuĂ©rineau. Il arrive sans difficultĂ© Ă  faire exister graphiquement chaque protagoniste qu’il soit central ou secondaire. De plus, les diffĂ©rents dĂ©cors sont Ă©galement bĂątis et permettent de s’y fondre aisĂ©ment.

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Pour conclure, « ExĂ©cutions » est une suite honnĂȘte aux pĂ©rĂ©grinations de Debrah et ses amis. Le suspense est maintenu Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre intensifiĂ©. J’attends donc avec impatience la suite. Quant aux nĂ©ophytes de cet univers, je vous incite Ă  vous plonger dans la lecture du premier tome. Vous risquez d’apprĂ©cier le voyage


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note3

Le chant du cygne, T1 – Xavier Dorison, Emmanuel Herzet & CĂ©dric Babouche

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Titre : Le chant du cygne, T1
Scénaristes : Xavier Dorisaon & Emmanuel Herzet
Dessinateur : CĂ©dric Babouche
Parution : Août 2014


J’ai toujours eu beaucoup de plaisir Ă  m’immerger dans un univers nĂ© de la plume de Xavier Dorison. L’ésotĂ©risme de Le TroisiĂšme Testament, l’angoisse de Sanctuaire ou le western fantastique de W.E.S.T m’ont permis de vivre des moments de lecture envoĂ»tants. Depuis, je suis donc toujours aux aguets de toute nouvelle parution portant le nom du cĂ©lĂšbre scĂ©nariste. J’ai donc accueilli avec curiositĂ© l’apparition dans les librairies il y a presque un an du premier tome de Le Chant du Cygne. Cet ouvrage est Ă©ditĂ© chez Le Lombard dans la collection SignĂ©. Le premier contact visuel est un bonheur. La couverture est splendide. On y dĂ©couvre un groupe de soldats. Ils apparaissent en quĂȘte d’un moment de calme. Les traces de sang sur leurs vĂȘtements tĂ©moignent que la guerre n’est pas loin. Les couleurs dans les tons verts font de ce dĂ©cor forestier un havre de paix improbable. Mis en perspective avec le titre de l’album, cette atmosphĂšre incite fortement Ă  se plonger dans la lecture.

La quatriĂšme de couverture pose les jalons de la trame avec les mots suivants : « Avril 1917. Alors qu’ils reviennent d’une offensive aussi vaine que meurtriĂšre sur le Chemin des Dames, les survivants de la section du lieutenant Katzinski rencontrent un soldat qui leur confie une pĂ©tition signĂ©e par des milliers de poilus. Il y a lĂ  de quoi renverser le gouvernement pour en finir, enfin, avec les boucheries inutiles. Seulement, pour ça, il faut aller Ă  l’AssemblĂ©e nationale
 Et jusqu’à Paris, le chemin promet d’ĂȘtre long. »

Des poilus en mission.

LeChantDuCygne1bL’histoire se dĂ©roulera sur deux tomes. Ma critique d’aujourd’hui porte donc sur la premiĂšre partie du diptyque. La seconde est prĂ©vue pour la rentrĂ©e. Le dĂ©but nous fait dĂ©couvrir le quotidien des tranchĂ©es. Nous sommes ici en premiĂšre ligne au cĂŽtĂ© du sergent Sabiane. Le personnage est imposant : grand comme un homme et demi, le crĂąne rasĂ© et des moustaches rousses et massives. Il s’agit d’un personnage charismatique qui ne laisse pas indiffĂ©rent. Un petit peu bourru, il est un chef juste et respectĂ© Ă  la fois par ses hommes set sa hiĂ©rarchie. Il est un atout important pour l’intrigue. Le lecteur s’attache immĂ©diatement Ă  ce bonhomme qui occupe l’espace.

Au bout d’une petite quinzaine de pages, un Ă©vĂ©nement va changer la vie de cette bande de soldats comme tant d’autres. Larzac, un des poilus, se voit remettre une pĂ©tition qui circule sous le manteau. Elle dĂ©nonce certains agissements des gradĂ©s. Il s’agit d’une bonne Ă  retardement politique auxquels les dirigeants français ne pourraient survivre. NĂ©anmoins, elle n’a de valeur qu’une fois Ă  Paris. ApparaĂźt donc un dilemme pour la petite communautĂ©. Mener le document Ă  bon port est un acte de solidaritĂ© et de bravoure pour leurs pairs mais cet acte sera perçu comme de la traĂźtrise par les pontes de l’armĂ©e française. Que faire ? Etre rĂ©sistant et hĂ©ros n’est pas si Ă©vident quand la situation se prĂ©sente. C’est de tout cela que traite cet album.

LeChantDuCygne1cLes deux derniers tiers de l’ouvrage nous content les pĂ©rĂ©grinations dangereuses vĂ©cues par le petit groupe. Il va sans dire que leur trajet vers la capitale n’est pas une sinĂ©cure. Ils sont en permanence sur le qui-vive. Des dĂ©cisions compliquĂ©es sont Ă  prendre. Aucun ne peut sortir indemne de telles Ă©preuves. La bande se compose de sept membres. Chacun apporte son Ă©cot Ă  l’intrigue. Evidemment, tous n’ont pas la mĂȘme importance. Chacun n’influe pas de la mĂȘme maniĂšre sur les Ă©vĂ©nements. Par contre, aucun n’est nĂ©gligĂ© ou inutile. Je suis facilement attachĂ© Ă  ce petit monde qui se trouve Ă  gĂ©rer une situation qui les dĂ©passe. Pour construire ce scĂ©nario dense et captivant, Xavier Dorison s’est associĂ© Ă  son collĂšgue Emmanuel Herzet dont je dĂ©couvre ici la qualitĂ© du travail.

Concernant les illustrations, elles sont le fruit de la plume de CĂ©dric Babouche. De maniĂšre Ă©vidente, son trait offre une identitĂ© graphique forte Ă  l’album. De la couverture Ă  la derniĂšre planche, le talent du dessinateur transpire de chaque planche. Je trouve le travail sur les couleurs splendide. La particularitĂ© est de ne marquer quasiment aucune rupture chromatique entre les personnages et les dĂ©cors. Cette porositĂ© rend parfois certains pages difficiles Ă  lire. Elle nĂ©cessite une plus grande attention pour en saisir toute la finesse et tous les aspects. NĂ©anmoins, cela reste un tout petit bĂ©mol en comparaison des nombreux atouts gĂ©nĂ©rĂ©s par le coup de crayon de Babouche.

LeChantDuCygne1a

Pour conclure, cet opus est de grande qualitĂ©. Je me suis passionnĂ© pour les aventures de ses poilus en mission. L’intrigue est remarquable. Elle enchaĂźne les évĂ©nements Ă  rythme effrĂ©nĂ© et attise en permanence notre attention. L’ensemble reste suffisamment imprĂ©visible pour que nous soyons toujours pressĂ©s de connaĂźtre la suite. J’attends donc avec impatience que le second tome apparaisse dans les rayons pour dĂ©couvrir l’issue de ce dangereux pĂ©riple


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note4

Le siĂšcle des ombres, T6 : Le diable – Éric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siĂšcle des ombres, T6 : Le diable
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : FĂ©vrier 2015


« Le siĂšcle des ombres » connait son dĂ©nouement depuis la parution de son sixiĂšme Ă©pisode en fĂ©vrier dernier. « Le diable » clĂŽt le croisement de l’univers des Stryges avec le siĂšcle des LumiĂšres. Eric Corbeyran termine ainsi un nouveau pan de sa grande saga abritant ces mystĂ©rieuses et inquiĂ©tantes crĂ©atures ailĂ©es. Pour mener Ă  bout ce projet, le cĂ©lĂšbre scĂ©nariste bordelais s’est associĂ© au dessinateur Michel Suro. Le duo avait dĂ©jĂ  travaillĂ© ensemble lors de l’écriture de « Le clan des chimĂšres », cycle antĂ©rieur Ă  celui que j’évoque aujourd’hui.

Les Stryges sont des crĂ©atures mythologiques dont le destin est liĂ© depuis toujours Ă  celle des Hommes. J’ai fait leur rencontre en lisant « Le chant des Stryges ». Leur rĂŽle apparait souvent ambigu et il est difficile de se forger une opinion tranchĂ©e Ă  leur Ă©gard. Elles ont passĂ© un pacte avec un certain Sandor Weltman, summum du personnage mystĂ©rieux durant de nombreux tomes. Ses « alliĂ©es » lui avaient offert l’immortalitĂ©. Il les a trahies et la lutte entre les deux camps dure depuis des siĂšcles.

LeSiecleDesOmbres6a« Le siĂšcle des ombres » conte donc cette bataille durant le dix-huitiĂšme siĂšcle. La quatriĂšme de couverture prĂ©sente les enjeux avec les mots suivants : « 1751. Quelques dĂ©cennies avant la RĂ©volution française, un vent d’idĂ©es nouvelles souffle Ă  travers l’Europe. Un vent de progrĂšs et de liberté  Mais au cƓur de ce SiĂšcle des lumiĂšres, la dĂ©couverte d’une Ă©trange mĂ©tĂ©orite Ă  l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’OrciĂšres, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopĂ©diste Ă©clairĂ©, qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre l’insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnĂ©e pour la possession de cette pierre aux mystĂ©rieux pouvoirs
 »

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, je me dois de prĂ©ciser qu’il me paraĂźt impensable de dĂ©couvrir l’intrigue par la lecture de cet album. Nombreux sont les prĂ©requis indispensables Ă  la comprĂ©hension de l’ensemble. Evidemment, une connaissance des Ă©vĂ©nements se dĂ©roulant dans les cinq actes prĂ©cĂ©dents est indispensable. De plus, je conseille vivement d’avoir lu « Le clan des chimĂšres », centrĂ© sur la jeunesse de Cylinia et Abeau. Cette histoire permet de rencontrer l’ĂȘtre monstrueux qui habite la couverture de ce nouvel opus. NĂ©anmoins, malgrĂ© ses remarques, je vais faire en sorte que ma critique soit accessible Ă  un novice de cet univers.

Une collaboration entre entitĂ© religieuse et sorciers…

L’un des atouts principaux de de « Le siĂšcle des ombres » est d’insĂ©rer sa trame dans la grande Histoire. Le baron est un ĂȘtre des LumiĂšres. Il participe Ă  la rĂ©daction de l’EncyclopĂ©die. Nous le voyons cĂŽtoyer Diderot ou Rousseau. La lutte idĂ©ologique avec l’Eglise est un aspect intĂ©ressant qui accompagne chacun des Ă©pisodes de l’aventure. Elle justifie l’implication du Vatican pour financer la quĂȘte de Cylinia et Abeau. D’ailleurs, la collaboration entre l’entitĂ© religieuse et deux sorciers fait aisĂ©ment sourire. Cette immersion dans une dimension historique et philosophique n’est pas uniquement un gadget narratif. Elle participe activement Ă  l’attrait du scĂ©nario.

L’existence des Stryges justifie Ă©videmment la prĂ©sence du Fantastique. Corbeyran ne tombe pas dans des excĂšs dans ce domaine-lĂ . On trouve des crĂ©atures monstrueuses, des sorciĂšres, des mondes parallĂšles, du vaudou
 Ses ingrĂ©dients bien que nombreux s’intĂšgrent parfaitement dans la recette et trouve un Ă©quilibre agrĂ©able avec la part rationnelle et rĂ©aliste de l’ensemble. Ce dosage permet de rendre crĂ©dible la narration et alimente ainsi en permanence la curiositĂ© du lecteur.

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Comme annoncĂ© en introduction, « Le diable » conclue le cycle. J’apprĂ©hende toujours ces albums de clĂŽture. Je les trouve souvent inĂ©gaux et brouillons. Ce n’est ici pas le cas. Je le trouve mĂȘme meilleur que les deux prĂ©cĂ©dents. Le rythme est soutenu du dĂ©but Ă  la fin. La montĂ©e en puissance est rĂ©guliĂšre jusqu’au bout et laisse le lecteur sur une conclusion qui fait un lien intĂ©ressant avec « Le chant des Stryges ». Je trouve assez admirable qu’aprĂšs des dizaines d’ouvrages dans cet univers, Corbeyran arrive encore Ă  produire un opus aussi bien construit et attrayant. Ce n’est pas la moindre des performances


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note3

Ant-Man – Peyton Reed

Ant-Man


Titre : Ant-Man
RĂ©alisateur : Peyton Reed
Parution : Juillet 2015


Depuis toujours, je suis un spectateur fidĂšle des productions Marvel. Je guette chaque nouvelle sortie et ne tarde jamais trop pour aller en profiter au cinĂ©ma. Cet Ă©tĂ© marquait l’arrivĂ©e sur les Ă©crans d’un nouvel hĂ©ros : Ant-Man. N’ayant pas une culture comics trĂšs poussĂ©e, il m’était inconnu jusqu’aux premiĂšres rumeurs Ă©voquant le film. Cette ignorance ne m’a pas empĂȘchĂ© de m’installer avec impatience dans une salle obscure afin de faire sa rencontre.

Le professeur Hank Pym travaillait pour le S.H.I.E.D. il y a des dizaines d’annĂ©es. Il avait mis au point une particule au pouvoir immense : celui de rĂ©duire la distance entre les atomes. NĂ©anmoins, inquiet des consĂ©quences de l’utilisation d’une telle dĂ©couverte, il avait dĂ©cidĂ© de la garder pour lui. Son choix a fait qu’actuellement, il vit reclus dans sa demeure. Mais lorsque son ancien disciple est en passe de mettre la main sur la fameuse particule, le professeur dĂ©cide de prendre les choses en main. Pour cela, il compte sur un cambrioleur tout juste sorti de prison pour enfiler le costume d’Ant-Man


Une phase d’initiation.

« Ant-Man » est le premier chapitre des aventures cinĂ©matographiques des aventures de l’homme fourmi. Les codes du genre font que la premiĂšre partie du film est la phase d’initiation du nouveau hĂ©ros. Je dois vous avouer qu’il s’agit d’un aspect scĂ©naristique que j’apprĂ©cie bien souvent. Elle est souvent drĂŽle et assez rythmĂ©e. Elle permet Ă©galement de faire plus connaissance avec le personnage principal et d’acquĂ©rir une maĂźtrise globale des enjeux. Cet opus nous offre une phase d’introduction sympathique. Scott Lang est un escroc au grand cƓur touchant. De plus, sa maladresse et sa bonhommie le rendent tout de suite attachants. Le choix de Paul Rudd pour l’interprĂ©ter est un excellent choix. Son entrainement donne lieu Ă  des moments trĂšs amusants que je vous laisserai dĂ©couvrir. Le seul bĂ©mol que je dĂ©cĂšle dans cette partie du film est un lĂ©ger manque de rythme pour « lancer la machine ». Par contre, une fois sur les rails, elle ne se relĂąche plus


L’intrigue ne se construit pas uniquement autour de Scott. Tout d’abord, il est accompagnĂ© par le professeur Pym. Le fait que ce dernier soit jouĂ© par Michael Douglas lui donne une profondeur et un charisme certains. Il fait partie des atouts du film. D’ailleurs, sa prĂ©sence est tout aussi centrale que celle de son disciple super-hĂ©ros. Le troisiĂšme mousquetaire a les traits et les courbes d’Evangeline Lilly. Elle incarne Hope, la fille du professeur. Son sourire, son dynamisme et ses capacitĂ©s de combat en font un membre Ă  part entiĂšre de l’équipe. Et que dire des trois « collĂšgues » de Scott ? Ils sont hilarants ! Je dĂ©cerne une mention spĂ©ciale Ă  Luis qui un concentrĂ© de potentiel humoristique. Par contre, leur adversaire, Darren Cross, est moins intĂ©ressant. Cela n’est pas dĂ» Ă  l’acteur Corey Stoll mais Ă  l’écriture de l’action qui a dĂ©cidĂ© de le laisser en rentrait du trio principal.

Le ton du film se veut lĂ©ger. L’intrigue est simple. L’essentiel de l’histoire se construit autour des personnages. Le dĂ©roulement de la trame est linĂ©aire. Les retournements de situation sont rares. Par contre, les protagonistes sont trĂšs bien Ă©crits. Ils sont drĂŽles, attachants, surprenants. Pour des raisons propres Ă  chacun, j’ai eu beaucoup de plaisir Ă  passer du temps Ă  leurs cĂŽtĂ©s. Le casting est de qualitĂ© et le scĂ©nario d’Adam McKay et la rĂ©alisation de Peyton Reed les mettent en valeur. Ce choix dans l’écriture donne une identitĂ© propre Ă  « Ant-Man » et le dĂ©marque de ses acolytes blockbusters.

Par contre, il est un point commun Ă  tous Ă©pisodes estampillĂ© Marvel, c’est leur dimension spectaculaire. Ce nouvel Ă©pisode n’échappe pas Ă  la rĂšgle. La mise en scĂšne exploite parfaitement le pouvoir du hĂ©ros de pouvoir alterner taille rĂ©elle et taille rĂ©duite. Cela rend les combats inĂ©dits et prenants. De plus, le fait qu’Ant-Man puisse contrĂŽler les fourmis fait naĂźtre des scĂšnes impressionnantes et hilarantes par moment.

Pour conclure, j’ai passĂ© un trĂšs bon moment Ă  suivre les aventures de ce nouvel hĂ©ros. J’ai apprĂ©ciĂ© les scĂšnes d’action, ai savourĂ© les premiers pas laborieux de Scott, ai bien rigolĂ© et me suis attachĂ© Ă  tout ce petit monde. J’ai Ă©galement savourĂ© les diffĂ©rents croisements faits avec l’univers Avengers et Cie. Marvel confirme ici sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des divertissements de qualitĂ©. Il ne me reste plus qu’à attendre la suite


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note4

Uchronie(s), New Moscow, T3 – Éric Corbeyran & Nicolas OtĂ©ro

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Titre : Uchronie(s), New Moscow, T3
ScĂ©nariste : Éric Corbeyran
Dessinateur : Nicolas Otéro
Parution : Octobre 2014


« Uchronie(s) » est un projet trĂšs ambitieux. Il fait exister trois mondes parallĂšles dĂ©veloppĂ©es sur trois tomes chacune. Elles se rejoignent dans un Ă©pilogue commun concluant ainsi une dĂ©calogie Ă  la trame dense et travaillĂ©e. La premiĂšre saga basĂ©e sur cette construction s’est terminĂ©e il y a quatre ans. Cela a Ă©tĂ© une agrĂ©able surprise de voir que moins de deux ans plus tard, Éric Corbeyran dĂ©cidait d’offrir une suite Ă  son histoire en accouchant de « New Beijing », « New Moscow » et « New Delhi ».

Ma critique d’aujourd’hui porte sur le dernier chapitre de la rĂ©alitĂ© moscovite. Nicolas OtĂ©ro est en charge des dessins de cette partie de l’univers scĂ©naristique Ă©difier par le cĂ©lĂšbre auteur bordelais. J’avais Ă©tĂ© sĂ©duit par son trait. Sa personnalitĂ© offre une atmosphĂšre unique Ă  la lecture et la dissocie sans mal de ses voisines chinoise et indienne. La parution de cet opus date du mois d’octobre.

Il est Ă©vident que dĂ©couvrir cette aventure par cet album est une cause perdue d’avance. La complexitĂ© des liens entre les mondes couplĂ©e aux intrigues propres Ă  chacun rend impossible de prendre le triant en route. Chaque nouveau tome nĂ©cessite une plongĂ©e dans les chapitres prĂ©cĂ©dents.

Des mondes parallĂšles qui interagissent.

NewMoscow3bLa trame de cette trilogie se construit autour du professeur Paskevitch. Ce scientifique a connu beaucoup de bas auparavant. Il a connu les dures prisons moscovites. L’amĂ©lioration de sa situation est due Ă  un marchĂ© amoral passĂ© avec l’ImpĂ©ratrice. Il doit travailler sur la matiĂšre noire permettant de changer de rĂ©alitĂ©. Cette recherche a pour objectif d’expĂ©dier « ailleurs » les plus grands criminels locaux. Nous suivons donc ici la premiĂšre expĂ©rimentation de condamnation. Elle gĂ©nĂšre un moment fort de l’histoire.

La sĂ©rie s’inscrit dans une thĂ©matique classique de la science-fiction : les mondes parallĂšles. La recette est classique mais rarement bien exĂ©cutĂ©e. Le traitement est souvent superficiel et privilĂ©gie la forme au fond. Corbeyran est ici ambitieux. Il fait interagir ses diffĂ©rents univers avec finesse. Il ne tombe jamais dans la caricature et n’oublie pas ses concepts narratifs de dĂ©part. Cela permet donc aux adeptes du genre de savourer avec dĂ©lectation cet ouvrage. La tension monte tout au long du dĂ©filement des pages.

Le contenu est fourni. Chaque planche a son importance et participe Ă  l’avancĂ©e de l’intrigue. Elle Ă©veille notre intĂ©rĂȘt jusqu’au dĂ©nouement. Ce dernier ouvre une porte intĂ©ressante vers l’épilogue Ă  venir. L’un des petits plaisirs de cette saga vient des rencontres entre protagonistes de mondes diffĂ©rents. Elles sont toujours pertinentes et apportent systĂ©matiquement leur Ă©cot aux Ă©vĂ©nements.

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Pour conclure, ce bouquin confirme la qualitĂ© de « New Moscow ». Elle occupe Ă  mes yeux la planche royale dans cette dĂ©calogie qui se construit. NĂ©anmoins, je ne peux que vous conseiller de dĂ©couvrir le cycle original avant de plonger dans celui-ci. Cela vous permettra de ne pas vous perdre dans les nombreux arcanes de cette belle aventure


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note4