Titre : Pierre Tombal, T29 : Des os et des bas
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Marc Hardy
Parution : Avril 2013
Le cinq avril dernier est apparu dans les librairies le nouvel opus des aventures de Pierre Tombal. Il sâintitule « Des os et des bas » et est le vingt-neuviĂšme acte des pĂ©rĂ©grinations du cĂ©lĂšbre fossoyeur. Lâalbum se distingue des autres par un cahier graphique de seize pages offerts. Ce dernier marque les trente ans de la sĂ©rie. On dĂ©couvre dâailleurs sur la couverture notre hĂ©ros, une coupe de champagne Ă la main, sâappuyait sur une immense pile de bouquins. Toujours Ă©ditĂ© chez Dupuis, ce tome est toujours scĂ©narisĂ© par Raoul Cauvin et dessinĂ© par Marc Hardy. Les couleurs ont Ă©tĂ© confiĂ©s Ă Studio Cerise.
Je vais commencer par prĂ©senter ce cher Pierre Tombal pour les lecteurs qui ne le connaĂźtrait pas encore. Il est le plus cĂ©lĂšbre fossoyeur du neuviĂšme art. Cela fait trente que les bĂ©dĂ©philes suivent les aventures se dĂ©roulant dans son cimetiĂšre. On y cĂŽtoie les vivants, les morts, la Vie, la Mort et tout ce petit monde cohabite pour le plaisir de nos muscles zygomatiquesâŠ
Les auteurs arrivent encore Ă nous surprendre et Ă nous faire sourire.
Les auteurs nâont jamais cherchĂ© Ă modifier la construction de leurs productions. Les diffĂ©rents Ă©vĂ©nements vĂ©cus par le hĂ©ros nous sont contĂ©s sur un petit nombre de pages. Entre une et quatre pages sont suffisantes pour faire naĂźtre, Ă©voluer et conclure chaque gag. Le changement nâexiste pas dans la forme narrative. Mais cela nâa pas empĂȘchĂ© lâunivers de la sĂ©rie de se dĂ©velopper. Dans les premiers opus, les morts Ă©taient Ă©voquĂ©s mais ne sâexprimaient pas. En faisant parler les fantĂŽmes et les squelettes par la suite, Cauvin offre une nouvelle corde Ă son arc. De plus, lâapparition par la suite de la Mort en tant que personne densifie la variĂ©tĂ© des histoires. Logiquement la Vie la rejoignit et lâaida ainsi Ă former ainsi un duo haut en couleur.
MalgrĂ© le fait que « Des os et des bas » soit le vingt-neuviĂšme Ă©pisode de la sĂ©rie, les auteurs arrivent encore Ă nous surprendre et Ă nous faire sourire. En crĂ©ant de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux ou de nouvelles thĂ©matiques, ils relancent en permanence le quotidien de Pierre Tombal. Finalement, seule lâunitĂ© de lieu perdure. En effet, une immense majoritĂ© des gags se dĂ©roulent dans un cimetiĂšre. Certes, certaines planches ressemblent Ă des plus anciennes ou certaines astuces sont prĂ©visibles. NĂ©anmoins, lâensemble reste sympathique. Les albums se sont diluĂ©s par rapport aux premiers de la saga. Câest apprĂ©ciable. A lâopposĂ© des sĂ©ries comme « Les Bidochon » nâont pas gardĂ© la densitĂ© des premiers opus.
Les dessins sont dâun style assez unique. Beaucoup de sĂ©ries de ce genre comme « Les femmes en blanc » ou « Les Profs » sont construites sur des illustrations appliquĂ©es mais relativement neutres en termes dâidentitĂ©. Ce nâest absolument pas le cas de « Pierre Tombal ». Le style de Hardy est moins « familial ». Je me rappelle que lorsque jâai dĂ©couvert la sĂ©rie enfant, jâavais Ă©tĂ© gĂȘnĂ© par le dessin qui se dĂ©marquait Ă©normĂ©ment de mes habitudes. Mais rapidement jâai apprĂ©ciĂ© ce trait qui participe au final activement Ă lâoriginalitĂ© de la sĂ©rie.
En conclusion, « Des os et des bas » est un cru honnĂȘte de « Pierre Tombal ». Il est Ă©vident avec les annĂ©es qui passent, on est moins surpris et moins enthousiaste Ă pĂ©nĂ©trer dans ce fameux cimetiĂšre. La passion nâest plus aussi intense quâaux dĂ©buts. NĂ©anmoins, le plaisir existe toujours et chaque nouvelle parution est lâoccasion de mâimmerger dans cette atmosphĂšre que jâassocie aux annĂ©es durant lesquelles jâallai farfouiller dans la bibliothĂšque parentale. Et cette sensation vaut largement le dĂ©tour…