Le siĂšcle des ombres, T5 : La trahison – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siĂšcle des ombres, T5 : La trahison
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Mars 2014


« Le chant des stryges » est un univers crĂ©Ă© par Eric Corbeyran. Ce thriller fantastique s’étale sur une quinzaine d’albums dĂ©composĂ©s en trois saisons. Je suis un grand fan de cette aventure aux arcanes complexes. Mais ce projet ne s’arrĂȘte pas Ă  cette sĂ©rie. Des sagas cousines sont nĂ©es telles que « Le clan des chimĂšres » ou « Le MaĂźtre de jeu ».  De qualitĂ©, elles ont dĂ©veloppĂ© l’univers de ses grands monstres ailĂ©s que sont les stryges. La derniĂšre-nĂ©e s’intitule « Le SiĂšcle des ombres ». Elle aussi scĂ©narisĂ©e par Eric Corbeyran, elle est dessinĂ©e par Michel Suro dĂ©jĂ  Ă  l’Ɠuvre dans « Le clan des chimĂšres ». Cette histoire vient de voir paraĂźtre son cinquiĂšme Ă©pisode il y a quelques mois. Cet album, Ă©ditĂ© chez Delcourt, s’intitule « La trahison ».

« 1751. Quelques dĂ©cennies avant la RĂ©volution française, un vent d’idĂ©es nouvelles souffle Ă  travers l’Europe. Un vent de progrĂšs et de liberté  Mais au cƓur de ce SiĂšcle des lumiĂšres, la dĂ©couverte d’une Ă©trange mĂ©tĂ©orite Ă  l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’OrciĂšres, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopĂ©diste Ă©clairĂ©, qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnĂ©e pour la possession de cette pierre aux mystĂ©rieux pouvoirs  »

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Prioritairement, « Le siĂšcle des ombres » s’adresse aux lecteurs assidus de « Le chant des stryges ». L’histoire s’insĂšre chronologiquement entre « Le clan des chimĂšres » et la sĂ©rie mĂšre. Elle permet de retrouver des personnages connus tels que Weltman, Cylinia et Abeau. MalgrĂ©, un lecteur qui dĂ©couvrirait l’univers des Stryges Ă  travers cette sĂ©rie ne sera pas totalement perdu. En effet, l’intrigue s’avĂšre finalement assez indĂ©pendante.

La trame se dĂ©roule au dix-huitiĂšme siĂšcle durant le siĂšcle des LumiĂšres. Les premiĂšres avaient bien exploitĂ©es la dimension historique et philosophique de l’époque. D’Holbach est un proche de Diderot ou Rousseau. Il participe Ă  la rĂ©daction de l’EncyclopĂ©die. Son opposition idĂ©ologique avec les instances religieuses de l’Eglise est exploitĂ©e par le scĂ©nario. Je trouvais cet aspect trĂšs intĂ©ressant. L’immersion dans la pĂ©riode historique ne se rĂ©duit pas Ă  sa dimension politique. Il est dommage que cette richesse soit moins prĂ©sente dans ce dernier opus. La narration s’y centre exclusivement sur l’opposition entre Cylinia et d’Holbach. Le choix de ne pas laisser de place importante aux philosophes et aux pontes chrĂ©tiens est regrettable de mon point de vue. Leur prĂ©sence et leurs Ă©changes participaient au rĂ©alisme du voyage temporel que nous offrait « Le siĂšcle des ombres ».

« Le déroulé des événements apparaßt dilué. »

LeSiecleDesOmbres5bConcernant l’avancĂ©e de la trame, j’avais notĂ© un ralentissement du rythme dans le tome prĂ©cĂ©dent. J’espĂ©rais donc que ce nouvel acte reprenne la vitesse de croisiĂšre qui habitait les trois opus initiaux. HĂ©las, je dois dire que l’heure Ă©tait plus Ă  la dĂ©cĂ©lĂ©ration qu’à l’accĂ©lĂ©ration. Le dĂ©roulĂ© des Ă©vĂ©nements m’apparaĂźt diluĂ©. Certaines planches auraient gagnĂ© Ă  ĂȘtre raccourcies. Elles n’apportent pas grand-chose Ă  l’atmosphĂšre de la narration et ne font pas du tout avancer le propos. En poussant Ă  l’extrĂȘme mon sentiment, j’ai tendance Ă  croire que les deux derniers tomes n’auraient pu en faire qu’un sans que l’histoire soit Ă©dulcorĂ©e. Cela aurait densifiĂ© le scĂ©nario et aurait ainsi maintenu mon attention plus concentrĂ©e sur la durĂ©e.

En lisant une critique sur le site www.planetebd.com, j’ai appris que ce cycle doit se composer de six tomes. J’en dĂ©duis logiquement que « La trahison » en est donc l’avant-dernier. Cela peut expliquer le ton de cet opus. A dĂ©faut de faire vivre une succession de rebondissements et de rĂ©vĂ©lations, il a tendance Ă  remettre toutes les piĂšces de l’intrigue en place. Les objectifs des uns et des autres sont clarifiĂ©s et tout ce beau monde semble se prĂ©parer pour la lutte finale. Ce choix est cohĂ©rent et classique. Mon regret est qu’il y ait eu besoin de quarante-huit planches pour que la situation s’éclaire.

LeSiecleDesOmbres5cLes dessins sont l’Ɠuvre de Michel Suro. Comme je l’ai dit prĂ©cĂ©demment, il avait dĂ©jĂ  illustrĂ© « Le clan des chimĂšres ». A l’époque, je n’étais pas tombĂ© sous le charme de son trait auquel j’étais peu sensible. Ce sentiment peut s’expliquer par la rupture graphique qu’il offrait Ă  l’univers par rapport au style de Richard GuĂ©rineau en charge des planches de « Le chant des stryges ». A priori, mes goĂ»ts artistiques ont Ă©voluĂ© car son travail sur « Le siĂšcle des ombres » et particuliĂšrement « La trahison » ne m’a pas dĂ©rangĂ©. Au contraire, je trouve qu’il accompagne agrĂ©ablement la lecture. Je ne peux pas dire que je sois tombĂ© sous le charme de certaines de son Ɠuvre mais je lui reconnais un vrai talent pour crĂ©er des dĂ©cors et des personnages. De plus, il est autant Ă  l’aise dans des scĂšnes de dialogues que d’action. C’est apprĂ©ciable car cette sĂ©rie alterne les deux de maniĂšre Ă©quivalente.

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Au final, mon sentiment en refermant l’ouvrage est mitigĂ©. J’ai pris plaisir Ă  retrouver les personnages et Ă  voir avancer la trame. NĂ©anmoins, je suis frustrĂ© par la sensation de statu quo de la situation et par la mise en retrait des aspects philosophiques et religieux des dĂ©bats. MalgrĂ© tout, cela ne m’empĂȘchera pas de guetter la sortie du prochain et dernier tome qui devrait rĂ©pondre Ă  bon nombre de questions et Ă©clairer les zones d’ombre qui accompagnent les Stryges. Mais cela est une autre histoire


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Note : 11/20

Le siĂšcle des ombres, T4 : La sorciĂšre – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le siĂšcle des ombres, T4 : La sorciĂšre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2013


Les Stryges sont des bestioles imaginĂ©es par Eric Corbeyran il y a un petit peu plus de dix ans. Tout a commencĂ© par la sĂ©rie originale « Le chant des stryges ». Par la suite, sont apparues « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimĂšres ». La derniĂšre naissance dans cet univers est celle de « Le siĂšcle des ombres » en 2009. Son quatriĂšme opus est paru au dĂ©but du mois de janvier. Son titre est « La sorciĂšre ». EditĂ© chez Delcourt dans la collection Machination, son prix avoisine quatorze euros. Pour cette saga, le cĂ©lĂšbre scĂ©nariste s’est associĂ© Ă  Michel Suro pour les dessins et Dimitri Fogolin pour les couleurs.

lesiecledesombres4bAvant d’entrer pleinement dans la critique de cet album, je vais expliquer rapidement aux nĂ©ophytes ce qu’est un stryge. Il s’agit de grandes bĂȘtes ailĂ©es qui vivraient dans l’ombre de l’humanitĂ© depuis toujours. Elles sont le garant de toutes les connaissances de l’univers. Elles ont Ă©tĂ© amenĂ©es Ă  confier une partie de leur savoir Ă  Sandor Weltman. Devenu immortel, ce dernier s’exonĂšre de leur domination. On dĂ©couvre donc Cylinia et Abeau, dĂ©couverts dans « Le clan des chimĂšres » partir Ă  sa recherche en tant qu’alliĂ©s des Stryges


Je ne vous cache qu’il me parait plutĂŽt intĂ©ressant d’avoir lu les diffĂ©rentes sĂ©ries prĂ©cĂ©demment citĂ©es pour profiter pleinement de cette aventure. PostĂ©rieur Ă  « Le clan des chimĂšres » et antĂ©rieur Ă  « Le chant des stryges », « Le siĂšcle des ombres » est Ă  un croisement intĂ©ressant pour les adeptes de cet univers. L’immersion dans l’histoire Ă©tait relativement rapide dans les premiers opus. Le rythme de narration Ă©tait soutenu et les Ă©vĂ©nements se succĂ©der Ă  un rythme effrĂ©nĂ©. NĂ©anmoins, j’étais curieux de savoir oĂč nous menait cette sĂ©rie. Pour l’instant, on assiste uniquement Ă  une course poursuite parsemĂ©e de rĂ©vĂ©lation. J’aimerais voir s’éclaircir l’objectif final de tout cela.

Les scÚnes se succédent de maniÚre quasiment indépendante.

lesiecledesombres4cIl s’est dĂ©roulĂ© quinze ans depuis le dĂ©nouement du tome prĂ©cĂ©dent. Weltman est obsĂ©dĂ© par la rĂ©vĂ©lation que lui a faite Cylinia. Elle attendait un enfant de lui et suite Ă  son accouchement, elle a confiĂ© le petit au monde des fĂ©es. On dĂ©couvre Ă©galement davantage la jolie Donessa, dĂ©vouĂ© Ă  Weltman et Ă  peine entrevue jusqu’alors. L’attrait de la narration rĂ©side Ă©galement dans une quantitĂ© relativement importante de flashback. Ce n’est pas dĂ©sagrĂ©able car cela dĂ©sassombrit certaines choses. Cela densifie Ă©galement le propos. A contrario, cela nous donne l’impression de peu voir avancer l’histoire. De plus, l’intrigue voit naĂźtre un sentiment brouillon. On voit les scĂšnes se succĂ©der de maniĂšre quasiment indĂ©pendante. Je regrette un certain manque de liant entre tout cela. Par contre, la quantitĂ© d’informations  contenues dans cet ouvrage laisse prĂ©sager une accĂ©lĂ©ration de l’histoire au cours des prochains Ă©pisodes.

La lecture offre un plaisir intĂ©ressant en nous immergeant dans le siĂšcle des LumiĂšres. On dĂ©couvre cette Ă©poque avec un plaisir certain. Le personnage de Weltman se trouve au centre de ce mouvement. Il participe Ă  la rĂ©daction de l’EncyclopĂ©die, il cĂŽtoie Diderot ou Rousseau. Cet aspect fait du fugitif un personnage aux multiples facettes qui ne laisse pas le lecteur indiffĂ©rent. Au grĂ© des Ă©vĂ©nements, notre cƓur balance entre les suiveurs et le suivi. Les dessins de Suro sont d’une qualitĂ© correcte. On n’a aucun mal Ă  s’approprier les personnages. Les dĂ©cors sont suffisamment travaillĂ©s pour qu’on n’ait aucun mal Ă  se sentir dĂ©paysĂ©. NĂ©anmoins, je ne peux pas dire que son trait transcende la narration. Elle l’accompagne avec talent, ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal.

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En conclusion, « La sorciĂšre » poursuit avec honnĂȘtetĂ© les quĂȘtes des uns et des autres. Les stryges et le monde des fĂ©es apparaissent davantage et offre une dimension Ă  l’ensemble. Il faudra espĂ©rer que la suite fasse pleinement pousser ces graines plantĂ©es. Pour cela, il faudra attendre la parution du cinquiĂšme tome. Mais cela est une autre histoire


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Note : 13/20

Le SiĂšcle des Ombres, T3 : Le Fanatique – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le SiĂšcle des Ombres, T3 : Le Fanatique
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Janvier 2012


« Le Fanatique » est le troisiĂšme tome de « Le siĂšcle des ombres ». Cette sĂ©rie est scĂ©narisĂ©e par Eric Corbeyran et dessinĂ©e par Luca Malisan. Elle s’inscrit dans l’univers des Stryges comme « Le chant des Stryges », « Le maitre de jeu » et « Le clan des chimĂšres ». Je possĂšde l’intĂ©gralitĂ© des tomes parus dans ce monde et guette chaque nouvelle arrivĂ©e dans les librairies. « Le Fanatique » est sorti rĂ©cemment dans les bacs. EditĂ© chez Delcourt, il est d’un format classique et l’histoire se dĂ©roule sur presque cinquante pages. La couverture nous prĂ©sente le baron d’Olbach en train de fuir un navire en flamme. Pour cela il pĂ©nĂštre dans une espĂšce de sous-marin sphĂ©rique. Il restait donc Ă  se plonger dans la lecture pour connaitre les mĂ©saventures qui arrivent Ă  ce cher baron


La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente la sĂ©rie avec les mots suivants : « 1751. Quelques dĂ©cennies avant la RĂ©volution française, un vent d’idĂ©es nouvelles souffle Ă  travers l’Europe. Un vent de progrĂšs et de liberté  Mais au cƓur de ce siĂšcle des lumiĂšres, la dĂ©couverte d’une Ă©trange mĂ©tĂ©orite Ă  l’autre bout du monde ravive de vieux antagonismes. Au service du cardinal d’OrciĂšres, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopĂ©diste Ă©clairĂ©, qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre l’insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnĂ©e pour la possession de cette pierre aux mystĂ©rieux pouvoirs
 »

lesiecledesombres3aL’histoire se dĂ©roule au dix-huitiĂšme siĂšcle. Il s’agissait d’un des attraits de la sĂ©rie car j’ai rarement lu des aventures se dĂ©roulant Ă  cette Ă©poque-lĂ . L’originalitĂ© est d’autant plus forte que rare est l’insertion du fantastique dans cet univers. Cet apport est savamment dosĂ© et offre une intrigue bien construite. Il me parait assez intĂ©ressant d’avoir lu au moins « Le chant des stryges » pour maĂźtriser les tenants et les aboutissants de la trame. Quelques prĂ©requis m’apparaissent nĂ©cessaires pour maĂźtriser les sous-entendus entre certains des personnages principaux.

« La richesse du personnage prend une réelle ampleur dans cet ouvrage. »

Les deux premiers albums se dĂ©roulaient en grande partie en AmĂ©rique du Sud. On y avait trouvĂ© une pierre aux vertus intrigantes. Les pĂ©rĂ©grinations des protagonistes nous avaient amenĂ© Ă  faire des dĂ©couvertes qui ne laissaient pas indiffĂ©rent. A la fin du prĂ©cĂ©dent opus, il Ă©tait l’heure de rentrer en Europe. La consĂ©quence est que « Le fanatique » se dĂ©roule sur le Vieux Continent. Cet opus se construit essentiellement autour du personnage du baron d’Holbach. C’est assez passionnant pour le lecteur que je suis lesiecledesombres3bpour une raison simple. D’Holbach est un personnage obscur dans « Le chant des stryges ». Il existe parce qu’il est Ă©voquĂ© mais on ne le voit jamais. On a Ă©tĂ© frustrĂ© de ne jamais le croiser pendant des pages et des pages. Le fait de le cĂŽtoyer aussi aisĂ©ment dans « Le SiĂšcle des ombres » fait qu’on est vraiment curieux de tout ce qu’il peut nous apprendre. La richesse du personnage prend une rĂ©elle ampleur dans ce troisiĂšme ouvrage. On le dĂ©couvre en bienfaiteur des sciences vivant pour un idĂ©al humaniste. On partage bon nombre de ses pensĂ©es et de ses rĂ©flexions. On est curieux de se sentir de son cĂŽtĂ© aprĂšs l’avoir considĂ©rĂ© comme un mĂ©chant depuis des annĂ©es. Ce revirement est original et subtilement dosĂ©.

Les illustrations de Michel Suro sont de bonne qualitĂ©. J’ai dĂ©couvert ce dessinateur dans cette sĂ©rie et je ne le regrette pas. Les personnages sont assez classiques mais ils s’avĂšrent assez dynamiques. Je trouve que le trait n’est pas figĂ© et cela correspond parfaitement Ă  cette quĂȘte Ă©sotĂ©rique. Les diffĂ©rents dĂ©cors sont bien construits et on n’a aucun mal Ă  diffĂ©rencier les diffĂ©rentes destinations que nous font dĂ©couvrir ces aventures. Chaque lieu est habitĂ© d’une ambiance et d’une atmosphĂšre et c’est toujours agrĂ©able. Les couleurs sont appliquĂ©es par Luca Malisan qui offrent une lecture agrĂ©able et divertissante.

En conclusion, « Le Fanatique » offre une suite de qualitĂ© Ă  l’histoire qu’on suit depuis quelques temps maintenant. Le scĂ©nario n’est pas diluĂ©. En effet, on apprend toute une sĂ©rie d’informations intĂ©ressantes. Cela donne une dimension plus bavarde et moins active que dans l’opus prĂ©cĂ©dent. Ce changement de rythme n’est pas gĂȘnant du fait de l’attrait des discours qu’on dĂ©couvre. Je suis donc curieux de connaitre la suite pour savoir jusqu’oĂč ira le jeu du chat et la souris entre d’Holbach et ses chasseurs. Mais cela est une autre histoire
  

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Note : 14/20

Ma rĂ©vĂ©rence – Wilfrid Lupano & Rodguen

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Titre : Ma révérence
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Rodguen
Parution : Septembre 2013


Ma rĂ©vĂ©rence est un album que j’ai dĂ©couvert en lisant une critique Ă  son propos dans une revue. J’avais Ă©galement l’occasion d’y dĂ©couvrir les premiĂšres planches. Sans savoir exactement oĂč je me plongeais, j’ai dĂ©cidĂ© de partir Ă  la dĂ©couverte de cet ouvrage nĂ© de la collaboration de Wilfrid Lupano et de Rodguen. Le premier se charge du scĂ©nario et le second du dessin. L’histoire se dĂ©roule sur prĂšs de cent trente pages. Il est Ă©ditĂ© chez Delcourt et son prix avoisine dix-sept euros. La couverture nous prĂ©sente deux personnages. L’un est jeune et tient une immense peluche Ă  la main. L’autre, plus ĂągĂ©,  a le style de Dick Rivers et tient un flingue. On y voit aussi un fourgon blindĂ© amenĂ© Ă  ĂȘtre central dans l’intrigue.

La quatriĂšme de couverture offre la mise en bouche suivante : « Depuis maintenant un mois, je bois mon cafĂ© tous les matins Ă  la brasserie des Sports, Ă  cĂŽtĂ© de Bernard. Il est convoyeur de fonds
 Bernard, c’est mon ticket pour les tropiques. Un beau jour, j’ai pris la dĂ©cision ferme et dĂ©finitive de m’emparer de tout l’argent que contient son camion et de tirer ma rĂ©vĂ©rence
 et ce jour-lĂ , ma vie a changĂ©. »

MaReverence2Ce bouquin est un « one shot ». Je ne connaissais donc pas ses personnages et ne devraient pas ĂȘtre amenĂ© les croiser dans une autre aventure bĂ©dĂ©phile. Je supposais donc que l’histoire nous offrirait un dĂ©part et un dĂ©nouement, ce qui n’est pas dĂ©sagrĂ©able. Son grand nombre de pages me laissait espĂ©rer une intrigue dense et des protagonistes travaillĂ©s. Bref, c’est plein d’optimisme que je partais Ă  la rencontre de Vincent et de Gaby.

La narration est subjective. Les Ă©vĂ©nements nous sont contĂ©s Ă  travers le regard de Vincent. Il est un jeune trentenaire dont la vie a subi quelques sorties de route. Il s’est dĂ©cidĂ© Ă  braquer un fourgon. Les raisons qui l’ont amenĂ© Ă  cette extrĂ©mitĂ© sont distillĂ©es tout au long de l’histoire. Il possĂšde un cĂŽtĂ© looser qui rend son projet peu rĂ©aliste. Ce sentiment s’intensifie au moment oĂč j’ai dĂ©couvert son complice alcoolique Ă  la fiabilitĂ© peu convaincante. La trame se construit autour de ce duo assez rĂ©ussi de prime abord. Je me suis rapidement attachĂ© Ă  Vincent. Ses cicatrices sont touchantes et font que je n’arrivais jamais vraiment Ă  le voir comme un dĂ©linquant. NĂ©anmoins, il est Ă©vident que le personnage le plus haut en couleur est Gaby. Il fait partie de ces copains auxquels on s’attache autant qu’on ne supporte pas l’immaturitĂ©. Il est de ces personnes qui sont des boulets qu’on se traĂźne sans jamais vouloir s’en sĂ©parer. Il est trĂšs rĂ©ussi et je regrette qu’il ne prenne pas une place moins secondaire dans l’intrigue. Cela aurait permis Ă  l’ensemble d’ĂȘtre plus drĂŽle et Ă©galement plus intĂ©ressant. En effet, Gaby possĂšde des zones d’ombre que les autres choisissent de ne pas rĂ©ellement explorer. C’est un choix qui se respecte mais que je regrette.

« Une réussite inégale. »

L’enjeu est donc le braquage d’un fourgon. Les pages nous rapprochent donc inĂ©luctablement du moment oĂč Vincent et Gaby devront assumer un acte qui les mettra au ban de la vie qu’il connaissait jusque-lĂ . A l’aide de flashbacks, les auteurs nous font vivre le terreau qui a fait germer cette idĂ©e folle. Ces ruptures chronologiques sont rĂ©guliĂšrement rĂ©parties et ont pour but apparent de relancer l’intĂ©rĂȘt du lecteur. C’est une rĂ©ussite inĂ©gale. En effet, certaines rĂ©vĂ©lations influent profondĂ©ment le regard portĂ© sur les personnages. D’autres sont davantage des clichĂ©s sur la misĂšre sociale et sont moins intĂ©ressants en n’apportant aucune dimension supplĂ©mentaire Ă  l’histoire.

En dĂ©butant ma lecture, je l’ai trouvĂ©e originale. Les personnages, l’intrigue et l’univers me paraissaient ĂȘtre une base solide Ă  un album de qualitĂ©. HĂ©las, je trouve que tous ces arguments se diluent au fur et Ă  mesure que les pages dĂ©filent. Notre curiositĂ© n’est pas relancĂ©e, notre intĂ©rĂȘt n’est pas alimentĂ©. Le ton devient plus lisse. Les rebondissements sont plus prĂ©visibles. Bref, tout ne va pas dans le bon sens. Alors que le dĂ©but m’avait vraiment sĂ©duit, j’avais un sentiment bien plus mitigĂ© en refermant l’ouvrage.

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Concernant les dessins, j’ai du mal Ă  me faire un avis dĂ©finitif sur le trait de Rodguen. Certaines cases sont trĂšs rĂ©ussies. Certains visages sont d’une rĂ©alitĂ© forte. Ils dĂ©gagent une intensitĂ© qui ne laisse pas indiffĂ©rent. Par contre, Ă  l’opposĂ©, je trouve d’autres planches plus banales sans rĂ©elle identitĂ© graphique. Je dirai donc que la qualitĂ© des illustrations est inĂ©gale. Pour rĂ©sumer, je ne suis pas tombĂ© sous le charme mais serait curieux de dĂ©couvrir un autre travail de ce dessinateur pour me faire une idĂ©e plus prĂ©cise de son style.

En conclusion, Ma rĂ©vĂ©rence ne m’a totalement conquis. L’album n’est pas dĂ©nuĂ© d’intĂ©rĂȘt et d’idĂ©es. Mais la qualitĂ© inĂ©gale et irrĂ©guliĂšre du propos fait que j’ai eu du mal Ă  m’immerger dans l’histoire sur la durĂ©e. Je suis donc envieux d’une certaine maniĂšre des nombreux lecteurs enthousiastes Ă  l’égard de cet ouvrage. En effet, cet opus possĂšde des Ă©chos trĂšs favorables sur la toile. Comme quoi, les goĂ»ts et les couleurs


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Note : 10/20

Le SiĂšcle des Ombres, T2 : L’Antre – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le SiĂšcle des Ombres, T2 : L’Antre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Octobre 2010


« L’antre » est le deuxiĂšme tome de la sĂ©rie de bandes dessinĂ©es intitulĂ©es « Le siĂšcle des ombres ». Cet album a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© chez Delcourt en octobre deux mille dix. L’histoire se dĂ©roule sur une cinquantaine de pages. Cette saga s’inscrit dans l’univers des Stryges crĂ©Ă© par Eric Corbeyran. Ce dernier est le scĂ©nariste de toutes les sĂ©ries s’y dĂ©roulant : « Le chant des stryges », « Le maĂźtre de jeu », « Le clan des chimĂšres » et donc « Le siĂšcle des ombres ». Pour la rĂ©alisation de cette derniĂšre, il s’est associĂ© Ă  Michel Suro pour les dessins et Ă  Luca Malisan pour les couleurs. La couverture nous prĂ©sente un groupe d’hommes en train de rejoindre la plage Ă  pied avec au second plan un navire en flamme. Le ton rouge de la couverture est original et attire l’Ɠil.

La quatriĂšme de couverture prĂ©sente la sĂ©rie avec les mots suivants : « 1751. Quelques dĂ©cennies avant la RĂ©volution française, un vent d’idĂ©es nouvelles souffle Ă  travers l’Europe. Un vent de progrĂšs et de liberté  Mais au cƓur de ce SiĂšcle des lumiĂšres, la dĂ©couverte d’une Ă©trange mĂ©tĂ©orite Ă  l’autre bout du monde ravive les vieux antagonismes. Au service du cardinal d’OrciĂšres, Cylinia et Abeau de Roquebrune se lancent alors aux trousses du baron d’Holbach, philosophe et encyclopĂ©diste Ă©clairĂ©, qu’ils soupçonnent d’ĂȘtre insaisissable Sandor G. Weltman. Cette traque se double d’une lutte acharnĂ©e pour la possession de cette pierre aux mystĂ©rieux pouvoirs »

lesiecledesombres2aComme dit prĂ©cĂ©demment, cet ouvrage s’inscrit dans une Ɠuvre assez importante tournant autour de personnage ailĂ©s mystĂ©rieux : les Stryges. Pour ceux qui voudraient dĂ©couvrir cet univers, je vous conseille de commencer vos lectures par « Le chant des stryges » qui est la sĂ©rie au centre de tout l’ensemble. Cela vous permettra de profiter pleinement de « Le siĂšcle des ombres ». Ce prĂ©requis n’est pas indispensable mais nĂ©anmoins recommandĂ© pour maitriser tous les tenants et les aboutissants de certains personnages. Cylinia et Abeau naissent dans « Le clan des chimĂšres » et rĂ©apparaissent dans « Le chant des stryges ». D’Holbach est un personnage central bien que longtemps mystĂ©rieux de « Le chant des stryges ».

« L’aspect mystique et Ă©sotĂ©rique intĂšgre le courant philosophique des LumiĂšres. »

Le fait que des personnages apparaissent dans trois sĂ©ries qui s’étalent sur plusieurs siĂšcles ou que des crĂ©atures ailĂ©es soient au centre des histoires font que la dimension fantastique de la trame ne vous a pas Ă©chappĂ©. Je trouve d’ailleurs intĂ©ressant de voir apparaitre cette dimension dans une trame qui se dĂ©roule au dix-huitiĂšme siĂšcle. La cohabitation entre ce genre et cette Ă©poque est rare et donc attise la curiositĂ©. De plus, les auteurs intĂšgrent l’aspect mystique et Ă©sotĂ©rique dans le courant philosophique apparu Ă  l’époque des LumiĂšres. Je trouve cet aspect trĂšs intĂ©ressant. Cette sĂ©rie possĂšde ainsi une identitĂ© propre et arrive Ă  se dĂ©marquer des autres pendants de l’univers des Stryges.

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Au-delĂ  de cet aspect scĂ©naristique original et attrayant, la richesse de l’album rĂ©side dans son exil en AmĂ©rique du Sud. Nos hĂ©ros sont Ă  la recherche d’une mystĂ©rieuse pierre trouvĂ©e au fond d’une mine exploitĂ©e. Suite Ă  un concours de circonstance, Cylinia, Abeau et d’Holbach se trouvent tous Ă  partir en quĂȘte de ce mystĂ©rieux rocher. Mais, il a disparu et voilĂ  tout ce beau monde en train de s’aventurer au beau milieu de la jungle locale en quĂȘte de cette curieuse mĂ©tĂ©orite. On dĂ©couvre alors bon nombre d’autochtones qui apportent chacun une part non nĂ©gligeable Ă  l’intĂ©rĂȘt de la lecture. On voit se prĂ©senter devant nous un grand nombre de piĂšces et le puzzle n’est pour l’instant pas encore prĂȘt d’ĂȘtre complĂštement assemblĂ©e. La trame est donc dense et passionnante. On se laisse porter avec une joie certaine d’une page Ă  l’autre. Le dĂ©nouement est rĂ©ussi et alimente notre curiositĂ© en attendant de se plonger dans le troisiĂšme opus.

Le dĂ©paysement passe aussi par les dessins de Suro. Je dĂ©couvre ce dessinateur par cette sĂ©rie. J’ai un sentiment plutĂŽt positif Ă  son Ă©gard. Je trouve qu’il arrive vraiment Ă  crĂ©er des ambiances trĂšs diffĂ©rentes dans un mĂȘme ouvrage. Les longues marches dans la jungle amazonienne sont bien retranscrites. On ressent la moiteur et le cĂŽtĂ© oppressant de ses territoires inconnus. A d’autres moments, on se retrouve aux plus profondeurs de la Terre dans des grottes lesiecledesombres2cimmenses et angoissantes. On ressent sincĂšrement l’impression de ne pas ĂȘtre oĂč on devrait ĂȘtre. La peur gĂ©nĂ©rĂ©e par ses lieux obscurs dont chaque recoin semble cacher un gros problĂšme est bien transmise et participe Ă  notre plaisir de lecture.

En conclusion, « L’antre » est un ouvrage de qualitĂ© qui est dans la lignĂ© du premier tome et qui fait de « Le siĂšcle des ombres » une sĂ©rie de qualitĂ©. Elle possĂšde un vrai attrait et apporte quelque chose Ă  l’univers des Stryges. Ce n’est pas un spin off sans intĂ©rĂȘt comme le prĂ©sente de temps en temps les auteurs quand il possĂšde une sĂ©rie Ă  succĂšs. J’ai donc hĂąte de me plonger dans le troisiĂšme tome paru rĂ©cemment et intitulĂ© « Le fanatique ». J’espĂšre qu’il possĂšdera le mĂȘme rythme et la mĂȘme ambiance que ses deux prĂ©dĂ©cesseurs. Mais cela est une autre histoire


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Note : 15/20

Le SiĂšcle des Ombres, T1 : La Pierre – Eric Corbeyran & Michel Suro

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Titre : Le SiĂšcle des Ombres, T1 : La Pierre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Mai 2009


Mon avis d’aujourd’hui porte sur le premier opus d’une nouvelle sĂ©rie de bandes dessinĂ©es intitulĂ©e « Le siĂšcle des ombres ». Le premier tome, Ă©ditĂ© chez Delcourt, se nomme « La pierre ». Il est scĂ©narisĂ© par Eric Corbeyran et dessinĂ© par Michel Suro. Les couleurs sont l’Ɠuvre de Luca Malisan. Il est vendu au prix de 12,90 euros. Mon intĂ©rĂȘt Ă©veillĂ© pour cette sĂ©rie est nĂ© de son lien avec les l’univers des Stryges. Je m’explique. Corbeyran est Ă  l’origine de cet univers fantastique dans lequel notre rĂ©alitĂ© se voit confrontĂ©e Ă  des crĂ©atures ailĂ©es, angoissantes et mystĂ©rieuses. Trois sĂ©ries s’y dĂ©roulent dĂ©jĂ . « Le clan des chimĂšres » et « Le maitre de jeu » se sont clos Ă  la fin de leur sixiĂšme opus. Quant Ă  « Le chant des stryges », son douziĂšme album est sorti. Je suis un grand adepte de ce monde. Je guette depuis des annĂ©es chacune des sorties d’album y Ă©tant liĂ©. Ceci expliquait mon agrĂ©able surprise en tombant sur « Le siĂšcle des ombres » dans les rayons.

« Le chant des stryges » et « Le maitre de jeu » ont lieu dans notre monde contemporain. « Le clan des chimĂšres » se dĂ©roulait au Moyen-Ăąge. « Le siĂšcle des ombres » coupe la poire en deux en voyant son histoire Ă©clore en 1751 aux confins du BrĂ©sil comme l’annonce la premiĂšre case de l’album. On y dĂ©couvre des esclaves travailler dans une mine sous des ordres de deux officiers. Mais leur travail est interrompu par la dĂ©couverte d’un Ă©norme rocher qui semble intriguer au plus haut point l’un des deux protagonistes qui dĂ©cident de rentrer immĂ©diatement en France pour Ă©voquer cette dĂ©couverte avec qui de droit


lesiecledesombres_1aL’intĂ©rĂȘt d’un premier tome est de chercher Ă  nous faire pĂ©nĂ©trer un nouvel univers. C’est un sentiment agrĂ©able de dĂ©couvrir de nouveaux personnages, de nouveaux mondes, de nouvelles questions
 On est toujours plein d’espoirs en dĂ©couvrant de nouvelles pages. Est-on tombĂ© sur une nouvelle pĂ©pite ? Attendra-t-on avec impatience la suite ? Comme je vous l’ai expliquĂ© prĂ©cĂ©demment, cette sĂ©rie possĂ©dait Ă  mes yeux un a priori trĂšs favorable. NĂ©anmoins, cet Ă©tat de fait Ă©tait Ă  double tranchant. La dĂ©ception pouvait n’en ĂȘtre que plus grande. Ce n’est pas le cas. J’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir cette nouvelle histoire. Le fait qu’il se trouve Ă  l’intersection chronologique de tout ce qui Ă©tait paru avant fait qu’on essaie inconsciemment de faire le lien avec ce qu’on sait dĂ©jĂ . On a mĂȘme un sentiment assez original. On a l’impression d’en connaĂźtre bien plus que les personnages dans le sens oĂč un pan de leur avenir lointain nous a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© contĂ©. C’est assez anachronique comme aspect mais pas inintĂ©ressant.

« Fantastique, manipulation et quĂȘte en tout genre. »

Au-delĂ  de son cĂŽtĂ© informatif sur l’univers des Stryges, « La pierre » est avant tout un album dans lequel se mĂȘle fantastique, manipulation et quĂȘte en tout genre. On sent que les luttes vont ĂȘtre nombreuses, les dĂ©couvertes pleine de surprises et les combats entre les protagonistes Ăąpres. De plus, l’époque Ă  laquelle se dĂ©roule l’histoire ajoute un aspect intĂ©ressant et dĂ©paysant Ă  l’ensemble. Le dĂ©paysement est d’ailleurs approfondi par le voyage fait par les personnages dans la forĂȘt amazonienne pour comprendre les secrets recelĂ©s par ce fameux rocher. On a l’impression d’assister Ă  une quĂȘte archĂ©ologique et spirituelle dont les consĂ©quences sur le monde semble ĂȘtre immense. C’est un domaine littĂ©raire qui m’a toujours beaucoup plu.

lesiecledesombres_1bDe maniĂšre volontaire, je ne cherche pas Ă  vous dĂ©voiler de maniĂšre trop prĂ©cise la trame. En effet, la grande partie du plaisir de la lecture rĂ©side dans l’excitation de dĂ©couvrir la page suivante. NĂ©anmoins, sachez que les jalons d’une histoire passionnante sont posĂ©s. De nombreuses questions sont posĂ©es, peu de rĂ©ponses sont donnĂ©es. Bref, l’attente du deuxiĂšme opus est intense quand vous refermez l’album. Le problĂšme que vous pourriez apprĂ©hender et le lien de cette sĂ©rie avec les autres prĂ©cĂ©demment citĂ©es. Il est Ă©vident que le fait de maitriser l’univers des Stryges vous offre une double lecture sur certaines scĂšnes ou certaines rĂ©vĂ©lations. MalgrĂ© cela, je pense que « La pierre » peut ĂȘtre lu de maniĂšre indĂ©pendante sans vous empĂȘcher pour autant de maitriser sa trame.

Il est temps de vous parler des dessins. Michel Suro a dĂ©jĂ  travaillĂ© avec Eric Corbeyran dans l’univers des Stryges. C’est en effet sa plume qui avait dessinĂ© les planches de « Le clan des chimĂšres ». De la mĂȘme maniĂšre que lors de la lecture de cette derniĂšre sĂ©rie, je n’ai eu aucun mal Ă  m’habituer Ă  son style. Je le trouve assez agrĂ©able et facile d’accĂšs. De plus, l’ensemble est assez colorĂ© et agrĂ©able au regard. L’expression des personnages est plutĂŽt bien rendue. Quant aux mouvements lors des batailles ou des poursuites sont joliment construits. Je trouve que les dessins se mettent complĂštement au service d’un scĂ©nario et de la narration. Sur ce plan-lĂ , la rĂ©ussite est au rendez-vous.

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Pour conclure, j’ai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir cet album. La joie de retrouver cet univers est un de ses attraits principal pour moi. J’attends nĂ©anmoins la suite pour savoir si la richesse scĂ©naristiques sera Ă  la hauteur des autres sagas. En attendant, je guette avec attention la sortie du prochain opus. Pour ceux qui voudraient connaĂźtre l’univers des Stryges sans forcĂ©ment commencer par « Le siĂšcle des ombres », je vous conseille de commencer par « Le chant des Stryges ». Il s’agit de la trame centrale de l’ensemble. Elle vous permettra d’en apprendre beaucoup sur ces crĂ©atures mystĂ©rieuses. Bonne lecture


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Note : 14/20

Moby Dick – Olivier Jouvray & Pierre Alary

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Titre : Moby Dick
Scénariste : Olivier Jouvray
Dessinateur : Pierre Alary
Parution : Avril 2014


« Moby Dick » est un roman de l’écrivain amĂ©ricain Herman Melville datant du milieu du dix-neuviĂšme siĂšcle. Je n’ai jamais eu l’occasion de le lire mais la mythique baleine qui donne son nom au bouquin fait partie de l’imaginaire collectif. J’ai donc accueilli avec joie et curiositĂ© l’adaptation en bande dessinĂ©e coĂ©crite par le scĂ©nariste Olivier Jouvray et le dessinateur Pierre Alary. Je connaissais le premier Ă  travers son travail sur « Lincoln ». Quant au second, ce sont ses illustrations sur « Silas Corey » qui me l’ont fait rencontrer. L’ouvrage qui m’intĂ©resse aujourd’hui est un bel objet de cent vingt-quatre pages Ă©ditĂ© chez Soleil dans la collection Noctambule. La couverture est une jolie image nous prĂ©sentant une immense baleine attirer vers le fond un homme qui venait de la harponner. Elle dĂ©gage dĂ©jĂ  une atmosphĂšre forte.

MobyDick_1Le site BD Gest’ prĂ©sente l’album avec les mots suivants : « Une adaptation fougueuse d’un monument de la littĂ©rature amĂ©ricaine, rythmĂ©e au grĂ© des vents et des passions humaines ! Herman Melville, qui fut marin, s’inspira de faits rĂ©els pour donner naissance Ă  Moby Dick – un chef d’Ɠuvre de la littĂ©rature amĂ©ricaine, un livre culte qui inscrivit un nouveau mythe dans la mĂ©moire des hommes : celui de la baleine blanche. Il y raconte – sous la forme d’une parabole chargĂ©e de thĂšmes universels – la quĂȘte furieuse, mystique, dĂ©sespĂ©rĂ©e du capitaine Achab et son dernier affrontement avec Moby Dick. » 

Comme je l’ai Ă©crit en introduction, je n’ai pas lu le roman de Melville. Je me garderai de toute comparaison entre les deux Ɠuvres. Je ne donnerai pas mon opinion sur la rigueur ou pas de l’adaptation. J’ai donc dĂ©couvert cet opus comme une production originale. Elle s’adresse aux lecteurs adeptes de grands espaces et d’aventure.

Un conteur omniscient.

L’histoire est narrĂ©e par un des marins ayant participĂ© Ă  la chasse du monstre marin. Il s’agissait de sa premiĂšre sortie sur un baleinier. Il travaillait dans la marine marchande et Ă©tait en quĂȘte d’adrĂ©naline et d’aventure. Il se prĂ©nomme IshmaĂ«l et sa premiĂšre apparition le prĂ©sente naufragĂ© sur une barque au milieu de nulle part. Il est recueilli par un navire et dĂ©cide alors de leur relater sa terrible histoire. Le choix d’opter pour une narration a posteriori offre une omniscience au conteur. Cela autorise une analyse sur les Ă©vĂ©nements que rendrait impossible une trame vĂ©cue dans le feu de l’action.

MobyDick_3L’intrigue fait exister une jolie galerie de personnages intĂ©ressants. Il y a Ă©videmment IshmaĂ«l. Le capitaine Achab fait peur tant il est possĂ©dĂ© par sa haine pour la bĂȘte. Sa folie est bien rendue par les auteurs. Plus en retrait, l’indien Queequeg est charismatique et le second du bateau, Starbuck, apporte un Ă©cot intĂ©ressant. Le bĂ©mol de cette quantitĂ© de protagonistes est qu’il faut trouver de la place pour tout le monde. En passant de l’un Ă  l’autre, les auteurs gĂ©nĂšrent de la frustration. Chacun aurait mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre central et finalement aucun ne l’est totalement. Peut-ĂȘtre qu’en rĂ©partissant le temps consacrĂ© Ă  chacun de maniĂšre moins Ă©galitaire, cela aurait intensifiĂ© certaines scĂšnes et aurait clarifiĂ© le statut dans l’histoire des uns et des autres. NĂ©anmoins, le travail graphique de Pierre Alary offre Ă  chacun une identitĂ© graphique forte. Sur ce plan, chaque apparition d’Achab ne laisse pas indiffĂ©rent.

Partir sur la mer en quĂȘte de cette baleine lĂ©gendaire fait naĂźtre une atmosphĂšre d’aventure. Le cĂŽtĂ© isolĂ© au milieu de nulle part de ce baleinier parti Ă  la chasse est bien rendu. Les peurs propres Ă  ce genre de trajet, la cohabitation dans un espace fermĂ©, les interrogations sur l’issue de la quĂȘte
 Tout cela transpire de chacune des pages. Le trait d’Alary engendre des dĂ©cors forts. Il s’en dĂ©gage une angoisse, un sentiment d’enferment qui rend la lecture intense. Les choix de couleur accentuent cette sensation pour le plus grand plaisir du lecteur.

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Concernant l’histoire en elle-mĂȘme, elle suit son cours sans rĂ©elle surprise. Ce n’est pas une critique, mais la trame est classique. Elle offre des moments forts et des moments plus apaisĂ©s mais ceux-ci sont dans les grandes lignes prĂ©visibles. Mais cela n’empĂȘche pas la lecture d’ĂȘtre agrĂ©able et plutĂŽt prenante. Je me suis laissĂ© porter sans avoir Ă  me forcer. Cela fait de cet ouvrage un album de qualitĂ© tant sur la forme que sur le fond. Je pense qu’en mettant Achab plus au centre de l’histoire et en intensifiant la dimension « course d’un fou vers la mort », ce bouquin serait passĂ© de bon Ă  excellent. Mais cela n’est qu’un lĂ©ger bĂ©mol sĂ»rement marqueur d’une trop grande exigence de ma part


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Note : 14/20

Tu mourras moins bĂȘte, T2 : Quoi de neuf, Docteur Moustache ? – Marion Montaigne

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Titre : Tu mourras moins bĂȘte, T2 : Quoi de neuf, Docteur Moustache ?
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Septembre 2012


J’ai dĂ©couvert le travail de Marie Montaigne Ă  travers son blog. Chacun de ses nouveaux billets Ă©tait un condensĂ© d’humour et de science. L’auteur montrait une vraie capacitĂ© Ă  rendre accessible la biologie, la physique ou la chimie Ă  tout le monde grĂące Ă  un vrai talent de vulgarisation couplĂ© Ă  un ton rĂ©ellement dĂ©calĂ©. C’était donc avec beaucoup de joie que j’avais dĂ©couvert la transcription de son univers sur papier via la parution de « Tu mourras moins bĂȘte – La science, c’est pas du cinĂ©ma ! ». Elle y regroupait toute une sĂ©rie d’histoire dont le point commun Ă©tait le cinĂ©ma. L’ouvrage s’avĂ©rait ĂȘtre de qualitĂ© et a Ă©tĂ© accompagnĂ© dans les rayons d’un honnĂȘte succĂšs critique. En septembre dernier, est sorti le second opus des aventures du docteur Moustache intitulĂ© « Quoi de neuf, Docteur Moustache ? ». Le professeur nous plonge maintenant dans le corps humain. Et c’est loin d’ĂȘtre triste !

Comme dans l’épisode prĂ©cĂ©dent, l’ouvrage se dĂ©compose en une succession de petites histoires tout au long des deux cent cinquante pages. Chacune est la rĂ©ponse Ă  une question telle que « Comment le corps traque les virus ? » ou « Comment ça marche, les rĂȘves ? ». Cela permet de ne pas lire le bouquin d’une seule traite. On peut le feuilleter Ă  tout moment en choisissant une page au hasard. La densitĂ© des propos fait qu’il est dur de digĂ©rer tout l’album d’une traite. Pour la savourer, il me parait indispensable de le lire en plusieurs Ă©tapes. Il ne faut pas voir dans cette remarque une critique. Les dialogues sont travaillĂ©s et une lecture trop longue risque d’empĂȘcher d’en profiter pleinement.

On peut apprendre en s’amusant.

Le fait que Marion Montaigne vulgarise la science ne l’empĂȘche pas de s’appuyer sur des vĂ©ritĂ©s scientifiques Ă©tayĂ©es. Les rĂ©fĂ©rences bibliographiques qui concluent le livre en sont la preuve. Cet album veut donner raison Ă  la thĂ©orie qui dit qu’on peut apprendre en s’amusant. Il est donc Ă  la fois drĂŽle et intĂ©ressant de dĂ©couvrir les rĂ©flexions du cerveau pour reconnaitre les gens ou le quotidien d’un globule blanc traquant les bactĂ©ries Ă©trangĂšres. Certaines anecdotes tendent davantage vers le cĂŽtĂ© universitaire, d’autre vers un cĂŽtĂ© plus graveleux. Mais dans l’immense majoritĂ© des exposĂ©s, l’équilibre science – humour est respectĂ©.

On trouve quasiment une trentaine d’histoires. Elles ne sont Ă©videmment pas toutes d’un mĂȘme attrait. Certaines rĂ©pondent Ă  une interrogation trĂšs dĂ©calĂ©e : « Est-ce grave d’avoir un petit zizi ? » ou « Pourquoi l’ovulation de la femme est invisible ? ». D’autres sont plus classiques mĂ©dicalement : « Comment fonctionne le systĂšme immunitaire ? » ou « Comment le corps traque les virus ? ». Enfin, certaines nous plongent dans l’Histoire auprĂšs d’Ambroise ParĂ© ou d’Aristote. Certains pourraient trouver que beaucoup des propos sont situĂ©s sous la ceinture. Je n’ai pas eu ce sentiment. De plus, il faut se l’avouer, bon nombre des interrogations concernant notre corps sont liĂ©es de prĂšs ou de loin Ă  cet endroit.

Les dessins ne sont pas nĂ©cessairement faciles d’accĂšs. Le trait apparait brouillon et nĂ©gligĂ© Ă  la maniĂšre de celui d’un Reiser. NĂ©anmoins, on s’y habitue rapidement et la capacitĂ© de Montaigne Ă  donner un ton caricatural Ă  ses illustrations participe Ă  la bonhommie de la lecture. Les textes Ă©tant denses, il est important que les dessins ne surchargent pas davantage la page. L’auteur arrive Ă  trouver cet Ă©quilibre en faisant disparaitre tout dĂ©coupage apparent des cases et en se contentant de faire apparaitre le minimum de dĂ©cors utile Ă  la cohĂ©rence du propos.

Tout cela fait que « Quoi de neuf, docteur Moustache ? » un ouvrage de qualitĂ© qui s’avĂšre assez unique dans son genre. AprĂšs le trĂšs rĂ©ussi « La science, c’est pas du cinĂ©ma ! », l’essai est transformĂ© avec ce voyage au plus profond de chacun d’entre nous. Je ne peux donc vous en conseiller la lecture. De mon cĂŽtĂ©, il ne me reste plus qu’à attendre la parution du prochain Ă©pisode. Mais cela est une autre histoire


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Note : 14/20

Les femmes en blanc, T36 : Neuf fois de gros stress – Raoul Cauvin & Philippe Bercovici

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Titre : Les femmes en blanc, T36 : Neuf mois de gros stress
Scénariste : Raoul Cauvin
Dessinateur : Philippe Bercovici
Parution : Mars 2014


Depuis plus de dix ans, les rayons de librairie sont envahis par bon nombre de sĂ©ries centrĂ©es sur un corps de mĂ©tier. Les enseignants, les CRS, les pompiers, les psys
 Tout le monde possĂšde ses albums dĂ©crivant son quotidien de maniĂšre humoristique. Le moins que je puisse dire est qu’il y a Ă  boire et Ă  manger. Bien souvent, il s’agit d’albums relativement mĂ©diocres dont les ficelles sont trop grosses pour chatouiller efficacement les zygomatiques. NĂ©anmoins, parmi les plus anciennes, certaines m’ont conquis depuis que je suis enfant. « Pierre Tombal » ou « Les femmes en blanc » font partie de celles-lĂ . Ma critique d’aujourd’hui porte sur le dernier de tome de la derniĂšre citĂ©e. Il s’intitule « Neuf mois de gros stress » et est sorti dans les bacs en avril dernier. Cet album est scĂ©narisĂ© par Raoul Cauvin et dessinĂ© par Philippe Bercovici.

Le site BDGest’ propose le rĂ©sumĂ© suivant : « Le miracle de la vie
 dans les coulisses de l’hĂŽpital. GĂ©rer le stress, c’est la spĂ©cialitĂ© des femmes en blanc, et Ă  l’hĂŽpital, elles ont de quoi faire ! Entre les futurs pĂšres en panique, les inquiets chroniques et les Ă©clopĂ©s en tout genre, pas moyen de lever le pied. C’est ça, le miracle de la vie
 dans les coulisses de l’hĂŽpital ! »

Divertir sans trop réfléchir.

Pour les personnes qui n’ont jamais eu l’occasion de lire un des tomes de la sĂ©rie, je vais rapidement vous prĂ©senter la structure narrative. L’ouvrage est de format classique et se compose de quarante-six planches. Il se dĂ©compose en une suite de gags qui peuvent s’étaler sur une Ă  trois pages. Chacun est indĂ©pendant du prĂ©cĂ©dent et du suivant. Cela fait qu’un tel album peut se feuilleter au grĂ© des envies et du temps libre. Il peut ĂȘtre ouvert Ă  n’importe quel page sans gĂącher la lecture. Son seul but est de divertir sans trop rĂ©flĂ©chir. C’est un objectif louable et apprĂ©ciĂ© quand il est atteint.

Comme son titre l’indique, les blagues s’insĂšrent pleinement dans la vie des infirmiĂšres. L’auteur arrive Ă  utiliser une certaine variĂ©tĂ© de cordes Ă  son arc humoristique pour nous faire rire. Il y a Ă©videmment la gestion des patients, les relations avec les mĂ©decins, les interactions entre elles mais Ă©galement leur quotidien de femme en dehors de leur lieu de travail. Chacune de ses thĂ©matiques est exploitĂ©e de maniĂšre Ă©quitable tant en quantitĂ© qu’en qualitĂ©. Raoul Cauvin a une imagination fertile car cela des dizaines d’histoires qu’il a construites dans l’univers hospitalier et il arrive encore Ă  me surprendre.

En effet, une des forces de l’album est d’offrir des chutes imprĂ©visibles. Sans forcĂ©ment nous faire pleurer de rire, l’auteur arrive par la derniĂšre case Ă  nous surprendre ou Ă  nous faire sourire. J’ai souvent essayĂ© de connaĂźtre le dĂ©nouement de son gag au fur et Ă  mesure de son dĂ©roulement et bien souvent je n’y suis pas arrivĂ©. Il utilise souvent une espĂšce d’anaphores scĂ©naristiques. Une infirmiĂšre nous contente une succession d’anecdotes liĂ©es en trĂšs peu de temps dans le but d’aboutir Ă  une conclusion marrante. MalgrĂ© le nombre parfois important d’évĂ©nements contĂ©s, dĂ©jĂ  drĂŽles en soi, je n’arrive pas Ă  dĂ©couvrir la conclusion de la narratrice. ParallĂšlement, Cauvin nous prĂ©sente Ă©galement des gags en une planche. Ils sont efficaces et lĂ©gers. La mise en situation est rapide et la fin joue davantage avec les mots que les situations.

Mon seul bĂ©mol pourrait concerner les dessins de Bercovici. Je ne leur trouve pas de dĂ©fauts particuliers. Par contre, je regrette qu’ils se contentent – tout est relatif – d’accompagner le propos sans chercher Ă  le sublimer ou Ă  intensifier son cĂŽtĂ© humoristique ou parfois caricatural. J’ai toujours le plaisir de retrouver ce trait qui a accompagnĂ© mes lectures d’enfance quand je farfouillais dans la bibliothĂšque parentale. NĂ©anmoins, j’ai toujours l’espoir que la sĂ©rie exploite un de ses axes de progression.

Pour conclure, « Neuf mois de gros stress » fait honneur Ă  la sĂ©rie en se montrant trĂšs fidĂšle aux ingrĂ©dients de son succĂšs. Cet album ne possĂšde rien d’exceptionnel mais demeure assez efficace. J’ai pris du plaisir Ă  m’y plonger et l’ai trouvĂ© divertissant. Je pourrais regretter qu’il se lise rapidement mais ce lĂ©ger dĂ©faut est compenser par le fait qu’il se relira toujours avec amusement quand on recherchera un passe-temps plaisant.

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Note : 12/20

Les ForĂȘts d’Opale, T7 : Les Dents de Pierre – Christophe Arleston & Philippe Pellet

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Titre : Les ForĂȘts d’Opale, T7 : Les Dents de Pierre
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Philippe Pellet
Parution : Novembre 2011


« Les dents de pierre » est le septiĂšme tome de « Les forĂȘts d’Opale ». Cette sĂ©rie est nĂ©e il y a une dizaine d’annĂ©es de l’association de Christophe Arleston et Philippe Pellet. Le premier est un des auteurs les plus cĂ©lĂšbres de ces vingt derniĂšres annĂ©es grĂące au succĂšs de sĂ©rie telle que « Lanfeust de Troy », « Troll de Troy », « Le chant d’Excalibur » ou « Les naufragĂ©s d’Ythaq ». J’ai dĂ©couvert par contre les dessins de Philippe Pellet Ă  travers la sĂ©rie qui m’intĂ©resse aujourd’hui. L’album que j’évoque aujourd’hui est le dernier en date de cette sĂ©rie. Sa parution chez Soleil date de novembre dernier. D’un format classique, il se compose d’une petite cinquantaine de pages et est vendu Ă  prix proche de quatorze euros. La couverture nous plonge dans une ambiance sombre dans laquelle on reconnait la ravissante Sleilo. Elle semble apeurĂ©e par la vision d’un cadavre squelettique habillĂ© d’un long manteau. Cet opus nous offrirait-il des rĂ©vĂ©lations ?

La sĂ©rie est prĂ©sentĂ©e par les mots suivants sur la quatriĂšme de couverture : « Opale est le monde des forĂȘts. Le clergĂ© de la LumiĂšre y fait rĂ©gner un pouvoir assis sur la puissance des Pierres Magiques. Mais Darko est celui qui doit rĂ©aliser la ProphĂ©tie et faire revenir les Titans pour libĂ©rer les Cinq Royaumes
 AidĂ© du barde Urfold, de la jolie jongleuse Sleilo et du monstrueux Ghörg. Darko est plongĂ© dans une aventure oĂč se joue le destin d’un monde
 Une grande saga vivante, de la pure fantasy ! »

Ce rĂ©sumĂ© est le mĂȘme pour chaque album de la sĂ©rie. Il va sans dire que depuis le dĂ©but, ce cher Darko a fait du chemin. Il n’est plus le jeune garçon naĂŻf d’un village perdu dans la forĂȘt. Il a pris conscience de ses pouvoirs, commence Ă  les maitriser. Il prend conscience de son destin. Le groupe qu’il formait avec Urfold et Sleilo a recrutĂ© un nouveau membre prĂ©nommĂ© Tara. Elle est gĂ©nĂ©ral paladin et ne laisse pas indiffĂ©rent notre hĂ©ros. Les diffĂ©rents opus ont Ă©tĂ© autant d’étapes dans sa quĂȘte. Il cherche Ă  redonner vie aux Titans afin de libĂ©rer Opale de la gestion corrompue et dictatrice du clergĂ© de la LumiĂšre. Le dernier tome avait offert une vraie surprise en voyant le mĂ©chant mourir suite Ă  la manipulation de son ancien maitre. Cela pose une nouvelle sĂ©rie de questions dont j’espĂ©rais trouver quelques rĂ©ponses dans ce nouvel ouvrage.

Le dĂ©but ce tome est intĂ©ressant car nos hĂ©ros doivent affronter la Dorsale, Ă©norme chaine montagneuse. L’attrait de cette expĂ©dition est de nous changer de dĂ©cors. On quitte les forĂȘts et les citĂ©s mĂ©diĂ©vales pour un territoire inquiĂ©tant et d’un blanc immaculĂ©. On s’éloigne de la civilisation et j’espĂ©rais donc dĂ©couvrir un nouvel univers sur tous les plans. J’attendais Ă©galement que la trame change de braquet et ne se contente pas de nous offrir une nouvelle ampleur qui ne fait, finalement, pas tant que cela avancer le schmilblick. Pour rĂ©sumer la variation des lieux devait entrainer une prise d’ampleur de l’intrigue.

L’ensemble apparaĂźt brouillon.

La montagne de mes attentes va accoucher d’une toute petite souris qui n’avance pas. En effet, une fois l’album refermĂ©, j’ai vraiment le sentiment d’en ĂȘtre au mĂȘme point qu’en dĂ©couvrant la premiĂšre page. Les deux ou trois informations que nous offre cet ouvrage sur l’histoire auraient pu ĂȘtre narrĂ©es en une dizaine de pages plutĂŽt qu’en quasiment cinquante ! SincĂšrement, l’ensemble apparait brouillon. Je trouve que beaucoup de scĂšnes ressemblent Ă  du remplissage. Il est dĂ©jĂ  arrivĂ© que les auteurs nous offrent des « moments de transition » dans les tomes prĂ©cĂ©dents. Mais souvent, cela nous offrait un moment drĂŽle ou prenant qui fait qu’on Ă©tait tolĂ©rant sur le fait que l’intrigue n’avançait pas assez vite. Dans « Les dents de pierre », le cĂŽtĂ© lĂ©ger et divertissant est quasiment inexistant. Il n’est pas pour autant remplacer par une dimension dramatique qui aurait s’avĂ©rait captivante. On n’a ni l’un ni l’autre et en plus les Ă©vĂ©nements sont souvent sans intĂ©rĂȘt et semblent ĂȘtre dissociĂ©s de tout fil conducteur.

Le contenu narratif est donc d’une faiblesse rare. Il ne restait plus qu’à espĂ©rer que la forme compense la dĂ©ception du fond. Philippe Pellet nous offre une nouvelle fois des illustrations rĂ©ussies. Les dĂ©cors neigeux sont rĂ©ussis. De la mĂȘme maniĂšre, la partie de l’histoire se dĂ©roulant dans les grottes possĂšde gĂ©nĂ©ralement une vraie atmosphĂšre. Les autres parties sont moins originales concernant les lieux. Cela permet malgrĂ© tout au dessinateur de nous confirmer une nouvelle fois son talent dans sa transcription de ses ambiances de tavernes ou Ă©quivalent. Concernant les personnages, on a plaisir Ă  les retrouver. Je trouve d’ailleurs qu’il y a une vraie progression dans leurs traits par rapport Ă  notre rencontre dans le premier tome.

En conclusion, cet ouvrage m’a profondĂ©ment déçu. Il ne possĂšde quasiment aucun intĂ©rĂȘt dans l’avancĂ©e de l’histoire. Sorti du plaisir de retrouver les personnages, il y a relativement peu de choses Ă  en sortir. Les derniers tomes avaient montrĂ© des attraits certains. La chute est dure. Il ne me reste plus qu’à attendre patiemment la parution du prochain tome en espĂ©rant que l’arrĂȘt marquĂ© par « Les dents de la pierre » ne soit d’un accident de parcours. Mais cela est une autre aventure


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Note : 7/20