Titre : Azimut, T4 : Nuées noires, voile blanc
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Jean-Baptiste Andréae
Parution : Janvier 2018
Est-ce la destinée de toute série de s’essouffler ? Partie à 100 à l’heure, « Azimut » s’était faite plus classique (toutes proportions gardées) mais son charme continuait à nous enchanter. Inventive, riche, à la personnalité bien marquée, elle est scénarisée de main de maître par Wilfrid Lupano et parfaitement mise en image par Jean-Baptiste Andréae. Mais comment garder le rythme ? Car les attentes sont très fortes pour ce dernier opus publié chez Vents d’Ouest…
Une série qui s’essouffle.
L’une des richesses de « Azimut » est la multiplication des intrigues qui, ensemble, forment ensuite un tout. Comme pour le tome 2, Lupano dévoile un mystère dès les premières pages… Dommage ! Une fois fait, on ne se concentrera que sur la destinée de nos personnages perdus dans le désert. Exit la partie sur des anthropotames, il faudra attendre la suite pour savoir ce qu’il s’y passe…
Avec cet écueil, « Azimut » perd sa richesse narrative. Même si plusieurs destinées se croisent (Polo, la reine et le groupe), tout est lié directement. Un lieu, une action… La lecture se fait plus simple mais est-ce que l’on recherche dans cette série ?
La simplification narrative se fait aussi dans l’action. « Nuées noires et voile blanc » laisse une belle place à l’action. Il n’est pas rare de voir nos héros courir, poursuivis par des hordes diverses et variées… Et cela au détriment des textes. Si les jeux de mots et de langage restent présents, ils se font plus rares. Sur ce plan, « Azimut » s’essouffle.
Heureusement, tout ne s’est pas évaporé. L’univers et l’intrigue avancent et l’histoire de Manie trouve ses réponses. Les trouvailles sur l’univers sont toujours pertinentes. Mais Baba Musiir est un roi bien moins intéressant que les autres que l’on avait rencontrés. Restent quelques moments forts et touchants sur certains personnages que je vous laisserais découvrir…
Concernant le dessin, c’est un sans-faute. Toujours aussi à l’aise tant dans le dessin des personnages que des décors, Andréae s’en donne à cœur joie. Même si l’opus est moins varié étant donné l’unicité de lieu, le dessinateur participe activement au dépaysement produit par l’ouvrage. Les scènes marquantes le sont aussi grâce à ses découpages et à la puissance de son dessin. Un grand bravo une nouvelle fois.
Le constat peut paraître sévère, mais « Azimut » s’essouffle clairement avec cet opus. On n’y retrouve pas autant l’originalité et, surtout, le sens du jeu de mots de Lupano. Et une nouvelle fois, la grande révélation est donnée dès les premières pages… Restons exigeant avec cette série. C’est l’une des plus intéressantes de ces dernières années, alors point de complaisance !