Titre : Le SiĂšcle des Ombres, T1 : La Pierre
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Michel Suro
Parution : Mai 2009
Mon avis dâaujourdâhui porte sur le premier opus dâune nouvelle sĂ©rie de bandes dessinĂ©es intitulĂ©e « Le siĂšcle des ombres ». Le premier tome, Ă©ditĂ© chez Delcourt, se nomme « La pierre ». Il est scĂ©narisĂ© par Eric Corbeyran et dessinĂ© par Michel Suro. Les couleurs sont lâĆuvre de Luca Malisan. Il est vendu au prix de 12,90 euros. Mon intĂ©rĂȘt Ă©veillĂ© pour cette sĂ©rie est nĂ© de son lien avec les lâunivers des Stryges. Je mâexplique. Corbeyran est Ă lâorigine de cet univers fantastique dans lequel notre rĂ©alitĂ© se voit confrontĂ©e Ă des crĂ©atures ailĂ©es, angoissantes et mystĂ©rieuses. Trois sĂ©ries sây dĂ©roulent dĂ©jĂ . « Le clan des chimĂšres » et « Le maitre de jeu » se sont clos Ă la fin de leur sixiĂšme opus. Quant à « Le chant des stryges », son douziĂšme album est sorti. Je suis un grand adepte de ce monde. Je guette depuis des annĂ©es chacune des sorties dâalbum y Ă©tant liĂ©. Ceci expliquait mon agrĂ©able surprise en tombant sur « Le siĂšcle des ombres » dans les rayons.
« Le chant des stryges » et « Le maitre de jeu » ont lieu dans notre monde contemporain. « Le clan des chimĂšres » se dĂ©roulait au Moyen-Ăąge. « Le siĂšcle des ombres » coupe la poire en deux en voyant son histoire Ă©clore en 1751 aux confins du BrĂ©sil comme lâannonce la premiĂšre case de lâalbum. On y dĂ©couvre des esclaves travailler dans une mine sous des ordres de deux officiers. Mais leur travail est interrompu par la dĂ©couverte dâun Ă©norme rocher qui semble intriguer au plus haut point lâun des deux protagonistes qui dĂ©cident de rentrer immĂ©diatement en France pour Ă©voquer cette dĂ©couverte avec qui de droitâŠ
LâintĂ©rĂȘt dâun premier tome est de chercher Ă nous faire pĂ©nĂ©trer un nouvel univers. Câest un sentiment agrĂ©able de dĂ©couvrir de nouveaux personnages, de nouveaux mondes, de nouvelles questions⊠On est toujours plein dâespoirs en dĂ©couvrant de nouvelles pages. Est-on tombĂ© sur une nouvelle pĂ©pite ? Attendra-t-on avec impatience la suite ? Comme je vous lâai expliquĂ© prĂ©cĂ©demment, cette sĂ©rie possĂ©dait Ă mes yeux un a priori trĂšs favorable. NĂ©anmoins, cet Ă©tat de fait Ă©tait Ă double tranchant. La dĂ©ception pouvait nâen ĂȘtre que plus grande. Ce nâest pas le cas. Jâai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă dĂ©couvrir cette nouvelle histoire. Le fait quâil se trouve Ă lâintersection chronologique de tout ce qui Ă©tait paru avant fait quâon essaie inconsciemment de faire le lien avec ce quâon sait dĂ©jĂ . On a mĂȘme un sentiment assez original. On a lâimpression dâen connaĂźtre bien plus que les personnages dans le sens oĂč un pan de leur avenir lointain nous a dĂ©jĂ Ă©tĂ© contĂ©. Câest assez anachronique comme aspect mais pas inintĂ©ressant.
« Fantastique, manipulation et quĂȘte en tout genre. »
Au-delĂ de son cĂŽtĂ© informatif sur lâunivers des Stryges, « La pierre » est avant tout un album dans lequel se mĂȘle fantastique, manipulation et quĂȘte en tout genre. On sent que les luttes vont ĂȘtre nombreuses, les dĂ©couvertes pleine de surprises et les combats entre les protagonistes Ăąpres. De plus, lâĂ©poque Ă laquelle se dĂ©roule lâhistoire ajoute un aspect intĂ©ressant et dĂ©paysant Ă lâensemble. Le dĂ©paysement est dâailleurs approfondi par le voyage fait par les personnages dans la forĂȘt amazonienne pour comprendre les secrets recelĂ©s par ce fameux rocher. On a lâimpression dâassister Ă une quĂȘte archĂ©ologique et spirituelle dont les consĂ©quences sur le monde semble ĂȘtre immense. Câest un domaine littĂ©raire qui mâa toujours beaucoup plu.
De maniĂšre volontaire, je ne cherche pas Ă vous dĂ©voiler de maniĂšre trop prĂ©cise la trame. En effet, la grande partie du plaisir de la lecture rĂ©side dans lâexcitation de dĂ©couvrir la page suivante. NĂ©anmoins, sachez que les jalons dâune histoire passionnante sont posĂ©s. De nombreuses questions sont posĂ©es, peu de rĂ©ponses sont donnĂ©es. Bref, lâattente du deuxiĂšme opus est intense quand vous refermez lâalbum. Le problĂšme que vous pourriez apprĂ©hender et le lien de cette sĂ©rie avec les autres prĂ©cĂ©demment citĂ©es. Il est Ă©vident que le fait de maitriser lâunivers des Stryges vous offre une double lecture sur certaines scĂšnes ou certaines rĂ©vĂ©lations. MalgrĂ© cela, je pense que « La pierre » peut ĂȘtre lu de maniĂšre indĂ©pendante sans vous empĂȘcher pour autant de maitriser sa trame.
Il est temps de vous parler des dessins. Michel Suro a dĂ©jĂ travaillĂ© avec Eric Corbeyran dans lâunivers des Stryges. Câest en effet sa plume qui avait dessinĂ© les planches de « Le clan des chimĂšres ». De la mĂȘme maniĂšre que lors de la lecture de cette derniĂšre sĂ©rie, je nâai eu aucun mal Ă mâhabituer Ă son style. Je le trouve assez agrĂ©able et facile dâaccĂšs. De plus, lâensemble est assez colorĂ© et agrĂ©able au regard. Lâexpression des personnages est plutĂŽt bien rendue. Quant aux mouvements lors des batailles ou des poursuites sont joliment construits. Je trouve que les dessins se mettent complĂštement au service dâun scĂ©nario et de la narration. Sur ce plan-lĂ , la rĂ©ussite est au rendez-vous.
Pour conclure, jâai pris Ă©normĂ©ment de plaisir Ă dĂ©couvrir cet album. La joie de retrouver cet univers est un de ses attraits principal pour moi. Jâattends nĂ©anmoins la suite pour savoir si la richesse scĂ©naristiques sera Ă la hauteur des autres sagas. En attendant, je guette avec attention la sortie du prochain opus. Pour ceux qui voudraient connaĂźtre lâunivers des Stryges sans forcĂ©ment commencer par « Le siĂšcle des ombres », je vous conseille de commencer par « Le chant des Stryges ». Il sâagit de la trame centrale de lâensemble. Elle vous permettra dâen apprendre beaucoup sur ces crĂ©atures mystĂ©rieuses. Bonne lectureâŠ
Note : 14/20