Le parfum de l’invisible, INT

LeParfumDeLInvisible


Nom : Le parfum de l’invisible, L’intĂ©grale
Scénariste : Milo Manara
Dessinateur : Milo Manara
Parution : Septembre 2010


Milo Manara est considĂ©rĂ© comme le grand maĂźtre de la bande-dessinĂ©e Ă©rotique. Parmi ses plus grands succĂšs, « Le parfum de l’invisible » tient le haut du pavĂ©. Paru en 1986, le premier tom est restĂ© dans les mĂ©moires. PrĂšs de 10 ans plus tard, l’Italien avait accouchĂ© d’une suite. Sans surprise, une intĂ©grale avait paru en 2004 aux Ă©ditions de l’écho des savanes. Et c’est chez Drugstore qu’est sorti cette nouvelle intĂ©grale. Si le livre en lui-mĂȘme est de trĂšs belle qualitĂ©, il est dommage que la couverture ne reflĂšte pas du tout l’histoire comme pouvaient le faire les prĂ©cĂ©dentes. Mais ne nous attardons pas lĂ -dessus et voyons ce que Milo Manara nous propose. Cette intĂ©grale propose en revanche le dessin original de l’auteur, c’est-Ă -dire en noir et blanc (une intĂ©grale couleur est Ă©galement parue dans le passĂ©).  Continuer la lecture de « Le parfum de l’invisible, INT »

A la Faveur de la Nuit

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Titre : A la faveur de la nuit
Scénariste : Jimmy Beaulieu
Dessinateur : Jimmy Beaulieu
Parution : Octobre 2010


Alors qu’il travaille sur un projet de bande-dessinĂ©e, Jimmy Beaulieu dĂ©cide de le scinder en deux. Le premier sera « ComĂ©die sentimentale pornographique », sorti chez Delcourt, le seconde sera « Ă  la faveur de la nuit » aux Impressions Nouvelles. Si le premier tient du roman graphique avec comme fil rouge la dĂ©couverte de l’hĂŽtel achetĂ© par l’un de personnages, le second est bien plus disparate. On retrouve de nombreuses histoires avec des protagonistes diffĂ©rents. PrĂ©vu comme un recueil d’histoires (voire une rĂ©Ă©dition des travaux de l’auteur), Jimmy Beaulieu a ajoutĂ© un fil rouge (incarnĂ© par deux femmes) qui, au final, pĂšse une cinquantaine de pages ! Continuer la lecture de « A la Faveur de la Nuit »

Leo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha

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Titre : Léo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Janvier 2010


LĂ©o Loden, sĂ©rie de bandes dessinĂ©es fruit de l’imagination de Carrere, Arleston et Nicoloff, est composĂ©e maintenant de dix-neuf tomes. Le dernier de la saga est intitulĂ© « SpĂ©culoos Ă  la plancha » et est vendu au prix d’environ dix euros. Il est Ă©ditĂ© aux Ă©ditions « Soleil ». L’histoire s’étale sur une cinquantaine de pages.

Leo Loden est un dĂ©tective privĂ© et un ancien membre de la police judiciaire. Chaque album met en Ɠuvre une de ses enquĂȘtes. Chaque tome met en place une histoire indĂ©pendante mĂȘme si de nombreux personnages sont rĂ©currents. Il est toujours accompagnĂ© par son oncle Loco, un ancien de la marine haut en couleur. Et bien souvent, ses aventures mettent sur son chemin la ravissante commissaire MarlĂšne qui a la particularitĂ© de partager sa vie et d’ĂȘtre particuliĂšrement jalouse. Initialement Leo habite sur Marseille et nombre de ses aventures nous font visiter la France.

AngoulĂȘme et son cĂ©lĂšbre festival de bande-dessinĂ©es.

C’est encore ici le cas. En effet, l’histoire se dĂ©roule Ă  AngoulĂȘme durant son cĂ©lĂšbre festival de bandes dessinĂ©es. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’album soit sorti cette semaine en mĂȘme temps que l’évĂ©nement avait lieu en Charente. Alors que notre trio de choc se balade Ă  la recherche de la dĂ©dicace et profite de rencontrer leurs auteurs prĂ©fĂ©rĂ©s, un vol a lieu. En effet, les planches inĂ©dites du prochain opus de « Lanfeust » sont subtilisĂ©es. Heureusement, notre ami Leo est dans la place et se met en quĂȘte de les retrouver


La construction de la trame est classique et ressemble Ă  tous les opus prĂ©cĂ©dents. DĂšs les premiĂšres pages, un vol ou un rapt a lieu et on confie l’affaire Ă  nos hĂ©ros. Ensuite, leur enquĂȘte se met en place et voit se succĂ©der poursuites, bagarres, dĂ©couvertes et retournements de situation. De ce cĂŽtĂ©-lĂ , la trame est souvent une nouvelle fois assez rythmĂ©e. On ne prend pas de temps Ă  contempler les paysages. L’accent est vraiment mis sur l’action. Cela rend la lecture agrĂ©able et sans temps mort. On prend plaisir Ă  dĂ©couvrir l’histoire et on est curieux de connaĂźtre ce que cache la page suivante.

Mais l’intĂ©rĂȘt ne rĂ©side pas uniquement dans la quĂȘte du coupable et de son mobile. Les personnages sont hauts en couleur et participent activement Ă  la chaleur de l’ensemble. Mon prĂ©fĂ©rĂ© reste l’oncle Loco avec ses anecdotes de vieux combattant de la marine. Son amour de la bonne bouffe fait que tout est une occasion de se remplir la panse ou le gosier. ParallĂšlement Leo doit souvent cacher certaines de ses activitĂ©s Ă  sa chĂšre et tendre au risque de la facher soit parce qu’il la rend jaloux soit parce qu’il entrave le travail de la police. GĂ©nĂ©ralement, cela donne lieu Ă  des colĂšres mythiques de la ravissante MarlĂšne et Leo en sort rarement indemne ! Cet album est particuliĂšrement rĂ©ussi sur ce plan-lĂ . Les dialogues sont bons, les vannes sont drĂŽles. Alors que j’étais plutĂŽt déçu par les derniers opus, les trouvant un petit peu fades, ce n’est ici pas le cas. En effet, le scĂ©nario est dense et l’humour est au rendez-vous. Un des attraits propres Ă  cet album est de nous faire naviguer dans l’univers de la bande dessinĂ©e en multipliant les apparitions des guest-stars : Tarquin, Arleston, Mourier etc. Cela donne une dimension particuliĂšre et prenante Ă  la trame.

Les dessins participent activement Ă  l’ambiance chaleureuse de l’album. Le style de Carrere est trĂšs agrĂ©able. Les personnages sont trĂšs rĂ©ussis, ils sont loin de manquer de personnalitĂ© dans leurs traits. De plus, les couleurs sont trĂšs prĂ©sentes et trĂšs vives. Cela habille parfaitement les pages et accompagne parfaitement le scĂ©nario.

Pour conclure, j’ai trouvĂ© cet album trĂšs agrĂ©able Ă  lire. J’ai retrouvĂ© avec plaisir des personnages pour lesquels j’éprouve beaucoup d’affection. Il s’agit d’une lecture lĂ©gĂšre et agrĂ©able qui s’adresse Ă  tous les publics. « Leo Loden » est une sĂ©rie familiale et cet album n’échappe pas Ă  la rĂšgle. De plus, je suis content que ce tome soit de meilleure qualitĂ© que les opus prĂ©cĂ©dents qui m’avaient un petit peu déçus. Je ne peux donc que vous conseiller de dĂ©couvrir ou de retrouver le dĂ©tective privĂ© le plus cĂ©lĂšbre de Marseille. Bonne lecture ! 

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Canardo, T19 : Le Voyage des Cendres

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Titre : Canardo, T19 : Le Voyage des Cendres
Dessinateur : Sokal
Scénariste : Sokal
Parution : Mai 2010


Mon avis d’aujourd’hui porte sur le dernier opus paru de la sĂ©rie « Canardo ». Cet ouvrage est Ă©ditĂ© chez Casterman. D’un format classique et composĂ© d’une petite cinquantaine de pages, il est vendu au prix de 10,40 €. Sa parution date de mai dernier. L’auteur de cette sĂ©rie est Benoit Sokal. Il s’est associe depuis quelques albums l’aide de Pascal Regnault. « Canardo » est actuellement composĂ©e d’une vingtaine de tomes numĂ©rotĂ©s de 0 Ă  19. « Le voyage des cendres » est celui dont je vais vous parler aujourd’hui.

« Canardo » est une sĂ©rie utilisant l’anthropomorphisme. Les diffĂ©rents personnages sont des animaux bien qu’il Ă©volue dans un monde « humain ». Ai-je besoin de prĂ©ciser que le hĂ©ros possĂšde les traits d’un canard. Ce dernier est un dĂ©tective privĂ© dĂ©pressif. Quand on le voit pour la premiĂšre fois, il n’y a pas de doute, l’habit fait le moine. On a du mal Ă  croire qu’il puisse trouver des clients et rĂ©soudre des affaires. C’est la magie de la bande dessinĂ©e


Dans cette aventure, on commence par dĂ©couvrir M. Van Bollewinkel. Il s’éloigne dans la forĂȘt et se tire une balle dans la tĂȘte. Il en dĂ©coule logiquement un rendez-vous chez le notaire pour la lecture du testament. L’attrait de cette sĂ©ance rĂ©side dans le sort rĂ©servĂ© aux deux petits-enfants. Ces derniers ont pour mission de « balancer les centres quelque part au-dessus de son pays natal ». Il s’avĂšre que le pays natal est la Belgique, que le mort est un parrain mafieux exilĂ© aux Etats-Unis et que les deux petits-enfants sont deux morveux sans foi ni loi. Ces derniers vont mener leur voyage Ă  travers le plat pays sous la conduite de notre cher Canardo qui, en tant que lointain cousin, ne peut rien refuser Ă  sa famille


Un ouvrage peu amÚne envers la Belgique.

L’histoire ne perd pas de temps Ă  se mettre en place. En effet, dĂšs la sixiĂšme page, les deux enfants rencontrent Canardo et trois pages plus loin, ils subissent leur premiĂšre fusillade. Le problĂšme est qu’en tant que parrain de la mafia locale, leur grand-pĂšre n’a pas laissĂ© que des amis Ă  la maison. Cela fait que le voyage des cendres va ĂȘtre loin d’ĂȘtre de tout repos. Le fait qu’il faut passer entre les balles pour mener la mission Ă  bien rend la trame dynamique.

Mais le plaisir de la lecture ne rĂ©side pas essentiellement dans le fait de savoir si oui ou non les cendres vont arriver Ă  bon port. En effet, c’est davantage l’ambiance et l’atmosphĂšre qui ne nous laisse pas indiffĂ©rent. D’une part, les deux petits-enfants sont odieux et dĂ©goutants. Sokal ne se fixe ici aucune limite. Ils n’ont que du mĂ©pris pour le monde qui les entoure. A priori, le fait d’ĂȘtre Ă©duquer Ă  un rythme mafieux n’inculque pas des valeurs « classiques ». Leurs regards, leurs actes, leurs propos, tout est fait pour qu’on ne les supporte pas. TrĂšs rapidement, on a de l’empathie envers notre cher Canardo qui doit se les supporter. Il est trĂšs rare de dĂ©couvrir des enfants incurables Ă  ce point-lĂ . C’est assez rĂ©ussi.

On ne peut d’ailleurs pas vraiment dire que « Le temps des cendres » soit un guide vert plein d’éloges pour la Belgique. Sur le plan mĂ©tĂ©orologique, le soleil n’est jamais de sorti. Au mieux, le temps est nuageux. Cet aspect est mis en bleu par une forte utilisation de la couleur grise et de ses variantes. Mais alors que certains lieux communs nous expliquent que les gens du nord n’ont peut-ĂȘtre pas le soleil dans le ciel mais l’ont dans le cƓur, ils n’ont pas lieu d’ĂȘtre ici. Les diffĂ©rentes rencontres faites par nos amis sont dĂ©sastreuses pour l’image de la Belgique. Il n’y en a vraiment pas un pour rattraper l’autre.

Au final, je trouve cet opus remarquable. Son atmosphĂšre est assez unique. Ce n’est pas une ode Ă  la bonne humeur et Ă  l’espoir mais en tout cas c’est un moment de lecture passionnant. Les dessins sont comme Ă  l’accoutumĂ©e trĂšs agrĂ©ables et participent Ă  la rĂ©ussite gĂ©nĂ©rale. Les personnages sont trĂšs rĂ©ussis et l’usage des couleurs savamment dosĂ©. Je ne peux donc que vous le conseiller. Il s’agit d’un ouvrage qui ne laisse pas indiffĂ©rent et qui sort des sentiers battus. Je tiens d’ailleurs Ă  prĂ©ciser qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’avoir lu les prĂ©cĂ©dents albums pour dĂ©couvrir celui-ci. Il est indĂ©pendant. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une agrĂ©able lecture.  

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note4

Litteul Kevin, T9 – Coyote

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Titre : Litteul Kevin, T9
Scénariste : Coyote
Dessinateur : Coyote
Parution : DĂ©cembre 2010


RĂ©cemment est sorti le 9Ăšme tome de « Litteul Kevin » par Coyote. AprĂšs un tome se terminant par l’apparition du pĂšre de Chacal, on Ă©tait en droit d’espĂ©rer de nouveaux rebondissements dans la vie de notre petite famille.

« Litteul Kevin », c’est l’histoire de Kevin, jeun garçon, de son pĂšre biker Chacal et de sa plantureuse mĂšre Sophie. Ce qui m’a marquĂ© d’emblĂ©e, c’est le retour au noir et blanc. Coyote maĂźtrisant parfaitement cette technique, c’est une heureuse nouvelle. Les effets de matiĂšre, les ombres, tout est remarquablement reproduit Ă  l’encre de chine, dans un style trĂšs caricatural. L’auteur fait fi des proportions et des poses naturelles. Tout est exagĂ©rĂ©, du nez de Chacal, Ă  la poitrine de Sophie. Le dessin colle parfaitement Ă  l’esprit de la sĂ©rie car tout y est excessif. L’esprit de farce de la sĂ©rie est parfaitement conservĂ©. Cet esprit, c’est la famille et les amis, le tout saupoudrĂ© d’une bonne pincĂ©e d’immaturitĂ©.

Un retour bienvenu au noir et blanc.

L’album se prĂ©sente sous forme d’histoires de 3 Ă  9 pages, chaque histoire prĂ©sentant une chute Ă  la fin. Un des reproches faits Ă  la sĂ©rie est son essoufflement. Il est vrai que depuis quelques tomes, on rigole de façon moins franche aux blagues de l’ami Coyote. Les chutes sont moins Ă©videntes, les jeux de mots moins frĂ©quents. Le tout reste trĂšs sympathique et il n’est pas rare de rigoler un bon coup devant l’attitude de nos bikers prĂ©fĂ©rĂ©s. On lit cette BD avec le mĂȘme plaisir que l’on aurait Ă  retrouver de vieux amis. Il y a une vraie tendresse de la part de Coyote dans le traitement de ses personnages.

On retrouvera donc avec plaisir toute la panoplie des personnages secondaires : CacahouĂšte, Hulk, Vanessa, le voisin, Frida
 L’apparition du grand-pĂšre permet d’ajouter quelques histoires, mais sans excĂšs. Sa trop grande similitude avec son fils Chacal le cantonnera forcĂ©ment Ă  un rĂŽle orientĂ© « tel pĂšre, tel fils ». Son intĂ©gration est en tout cas rĂ©ussie et donne lieu Ă  des scĂšnes sympas, sans pathos excessif. Chez Coyote, quand on pleure dans une case, c’est que l’on va donner une baffe dans la suivante


Si vous ne connaissez pas « Litteul Kevin », je vous conseille de vous orienter vers les tomes les plus anciens. Bien que ce dernier opus puisse ĂȘtre lu indĂ©pendamment des autres, il est nĂ©cessaire de connaĂźtre les protagonistes afin d’en profiter un maximum. Ce tome, sans ĂȘtre indispensable, continue la sĂ©rie avec qualitĂ©. On a tendance Ă  sourire plus qu’à rire qu’à l’accoutumĂ©e, mais peut-ĂȘtre est-ce seulement le destin des sĂ©ries qui durent. Il est Ă  signaler que ma conjointe m’a m’interdit de lire ce tome le soir au lit, mes rires l’empĂȘchant de dormir
 Un gage de qualitĂ© ?

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note3

Le TroisiĂšme Testament, Julius, T1 : Livre I – Alex Alice, Xavier Dorison & Robin Recht

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Titre : Le TroisiĂšme Testament, Julius, T1 : Livre I
Scénaristes : Xavier Dorison & Alex Alice
Dessinateur : Robin Recht
Parution : Septembre 2010


Une sĂ©rie Ă  succĂšs est-t-elle condamnĂ©e Ă  accoucher d’un spin-off ? AprĂšs un succĂšs amplement mĂ©ritĂ©, « Le TroisiĂšme Testament » revient pour un nouveau cycle. Cette sĂ©rie racontait la quĂȘte de ce fameux troisiĂšme testament qui aurait Ă©tĂ© cachĂ© par un certain Julius de Samarie. Ce nouveau cycle doit donc nous raconter comment Julius s’est retrouvĂ© avec ce prĂ©sent divin et quelle a Ă©tĂ© son histoire. Quelques changements sont Ă  prĂ©voir cependant dans l’équipe : Xavier Dorison prend de la distance sur la sĂ©rie et Robin Recht prend les rĂȘnes au dessin Ă  la place d’Alex Alice qui reste au scĂ©nario, au storyboard et
 Ă  la couverture.

Une quĂȘte de rĂ©demption.

Grosse apprĂ©hension pour le lecteur fan de la sĂ©rie originelle que je suis. Mais « Julius » doit ĂȘtre pris avant tout comme une histoire Ă  part. En effet, la pĂ©riode historique n’est pas du tout la mĂȘme (l’AntiquitĂ© contre le Moyen-Âge), ainsi que le lieu (le Proche-Orient contre l’Europe). Julius est gĂ©nĂ©ral romain, portĂ© en triomphe au dĂ©but de l’ouvrage dont on va assister Ă  la chute brutale et immĂ©diate (tel Conrad). Comme dans la premiĂšre sĂ©rie, c’est donc une quĂȘte de rĂ©demption Ă  laquelle on va avoir affaire. Ainsi, Julius est cruel, ambitieux, cupide et athĂ©e. Son contact avec un rabbin juif/chrĂ©tien va bouleverser sa vision des choses et l’amener Ă  s’humaniser. Ceux qui connaissent le contenu des fameux rouleaux du voyage de Julius de Samarie savent dĂ©jĂ  comment l’histoire se terminera…

Il faut bien avouer que les 80 pages de l’ouvrage se lisent d’une traite. 60 ans aprĂšs la venue du Christ, les ChrĂ©tiens font peur Ă  Julius. Leur secte prĂŽne la non-violence et ils sont prĂȘts Ă  mourir pour leur foi. LĂ  oĂč « Le TroisiĂšme Testament » montrait un monde obscurantiste, « Julius » montre un monde avant tout spirituel. La mort et la souffrance sont partout. Les Romains font office de bourreaux dont la cruautĂ© est sans limite. L’empire qui traite les autres de barbare semble avoir inversĂ© les rĂŽles.

« Julius » est donc trĂšs mystique. Les citations de textes sacrĂ©s et de prophĂštes sont lĂ©gions. Cela donne un souffle Ă©pique Ă  l’histoire. Le tout est renforcĂ© par le dessin de Robin Recht, qui prend la suite d’Alex Alice. Le dessin est fort, dĂ©taillĂ©, expressif. Son trait parvient Ă  transcender l’histoire et en cela, c’est une vraie rĂ©ussite. Les couleurs sont Ă©galement trĂšs rĂ©ussies. Sur le plan graphique, il n’y a rien Ă  redire, c’est du trĂšs beau travail.

Une prĂ©cision cependant : le service marketing assure que cette sĂ©rie peut ĂȘtre lue indĂ©pendamment de la sĂ©rie originelle. Pour moi, ce serait une grave erreur que de le faire.

Le vrai problĂšme de « Julius » est sa comparaison avec le cycle original. Pris indĂ©pendamment, c’est une excellente bande-dessinĂ©e au scĂ©nario fouillĂ©, au souffle Ă©pique indĂ©niable et au dessin formidable. Une belle osmose entre tous ces auteurs. A lire Ă  tous les fans d’ésotĂ©risme et de religions naissantes.

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Billy Brouillard, T2 : Le petit garçon qui ne croyait plus au PĂšre NoĂ«l – Guillaume Bianco

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Titre : Billy Brouillard, T2 : Le petit garçon qui ne croyait plus au PÚre Noël
Scénariste : Guillaume Bianco
Dessinateur : Guillaume Bianco
Parution : Novembre 2010


Avec « Le don de trouble vue », Guillaume Bianco avait frappĂ© fort. Son personnage Billy Brouillard, qui avait la capacitĂ© de voir au-delĂ  des choses, vivant dans un univers Ă  la fois sombre et enfantin parfaitement maĂźtrisĂ©. Le mĂ©lange des genres (livre illustrĂ©, encyclopĂ©die, bande-dessinĂ©e) pouvait certes dĂ©route, mais cela faisait la force de l’ouvrage. Ce tome 2 reprendre la mĂȘme formule dans la mĂȘme collection MĂ©tamorphoses des Ă©ditions Soleil. Le tout pĂšse une centaine pages.

Si la lecture de « Billy Brouillard » ne nĂ©cessite pas forcĂ©ment la lecture des tomes prĂ©cĂ©dents pour apprĂ©cier le tout, une lecture prĂ©alable du tome 1 est recommandĂ©e. En effet, on retrouve Billy qui demande au PĂšre NoĂ«l de ressusciter son chat, mort dans le prĂ©cĂ©dent opus. HĂ©las, son chat ne revenant pas parmi les vivants, Billy va cherche d’autres moyens de parvenir Ă  ses fins.

Mort et forces obscures

MalgrĂ© la couverture et le titre, NoĂ«l n’est pas rĂ©ellement le thĂšme central de l’ouvrage. Ici, on parle avant tout de la mort et des forces obscures. Le croque-mitaine, notamment, y tient une place non-nĂ©gligeable ! Ainsi, malgrĂ© son classement parfois en bande-dessinĂ©e jeunesse, « Billy Brouillard » me semble une sĂ©rie fondamentalement orientĂ©e vers les adultes. Ces derniers apprĂ©cieront plus facilement l’univers noir et blanc, ainsi que les thĂšmes sombres traitĂ©s. De mĂȘme, tel Bill Watterson avec certaines scĂšnes de « Calvin & Hobbes », Guillaume Bianco sait parfaitement capter l’essence de l’imaginaire des enfants. Et naviguant toujours entre rĂ©alitĂ© et monde fantasmĂ©, il sĂšme le doute dans l’esprit du lecteur.

Ainsi, Ă  cĂŽtĂ© des pages de bande-dessinĂ©e plus ou moins classiques (on a autant des planches avec des dessins et les textes au-dessous que des planches plus communes avec phylactĂšres), l’auteur intercale des extraits encyclopĂ©diques qui enrichissent l’univers. Toujours en rapport direct avec ce que l’on vient de lire, cela donne une originalitĂ© certaine Ă  ce qui est, au final, un trĂšs beau livre (en tant qu’objet Ă©galement). Et malgrĂ© l’exigence de lecture, le tout se dĂ©vore sans peine.

Le graphisme de l’auteur m’a conquis depuis longtemps. Son noir et blanc est maĂźtrisĂ©, avec un petit cĂŽtĂ© gravure parfaitement adaptĂ© Ă  ce qui ressemble parfois Ă  un livre illustrĂ©, trĂšs en vogues au XIXĂšmesiĂšcle. Le dessin est plein d’invention et d’imagination.

AprĂšs un premier tome trĂšs rĂ©ussi, Guillaume Bianco transforme l’essai ici avec un livre plein de personnalitĂ©. La suite (sur les sirĂšnes) est mĂȘme annoncĂ©e en fin de tome ! L’auteur a crĂ©e une belle Ɠuvre cohĂ©rente Ă  dĂ©couvrir d’urgence !

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Secrets, L’AngĂ©lus, T1 : Frank Giroud & JosĂ© Homs

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Titre : Secrets, L’AngĂ©lus, T1
Scénariste : Frank Giroud
Dessinateur : José Homs
Parution : Novembre 2011


La collection (sĂ©rie ?) « Secrets » publiĂ©e chez Dupuis propose neuf histoire comportant « des secrets honteux ou redoutables, enfouis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration au sein de chaque famille. ». C’est au diptyque rĂ©alisĂ© par Homs (au dessin) et Giroud (au scĂ©nario) que l’on s’intĂ©resse aujourd’hui. IntitulĂ© « L’AngĂ©lus », il prend comme point de dĂ©part le cĂ©lĂšbre tableau de Millet. Clovis, le dĂ©couvrant au MusĂ©e d’Orsay, est bouleversĂ©. Mais pourquoi ? Commence alors une obsession qui va le sortir de son quotidien morne et triste. Chaque tome comporte 56 pages, ce qui fait un diptyque bien fourni.

LAngelus1cCe premier tome sert avant tout Ă  poser les jalons de l’histoire. Nous avons d’abord la vie de Clovis. Vivant dans le village qui l’a vu naĂźtre, il exerce un mĂ©tier qui ne le passionne guĂšre et supporte la vie de famille en se faisant marcher dessus par son aĂźnĂ© en pleine crise d’adolescence. PerturbĂ© par le tableau de Millet, il commence des recherches sur l’histoire de ce tableau. Le fait qu’il ne sache pas utiliser internet (une honte pour son fils), fait qu’il y perd beaucoup de temps. Au fur et Ă  mesure que l’obsession grandit, sa vie se dĂ©lite et Clovis tout autant.

Une obsession qui grandit, un homme qui change.

À cĂŽtĂ© de l’humain, l’histoire du tableau se dĂ©voile. Ce premier tome lui donne beaucoup d’importance, puisque c’est ce secret que l’on cherche avant tout Ă  dĂ©terrer. Le tout est distillĂ© avec parcimonie et si vous ne connaissiez pas l’histoire, le tout est plein de surprise. Le diptyque prend alors tout son sens : le premier tome s’attarde sur le tableau, le deuxiĂšme tome permettra d’expliquer la rĂ©sonance entre cette histoire et celle, plus personnelle, de Clovis. MĂȘme si le mystĂšre en soit n’est pas une grande rĂ©vĂ©lation, elle fait son effet. Clovis n’y connait rien Ă  l’art et on sourit parfois Ă  sa naĂŻvetĂ©.

LAngelus1bLes auteurs utilisent parfaitement les 56 pages pour poser l’intrigue. MĂȘme si les personnages sont un peu caricaturaux (la prof d’arts plastiques et le cĂŽtĂ© « village de province » en gĂ©nĂ©ral), le tout fonctionne trĂšs bien. Tout semble cohĂ©rent et naturel et les relations entre eux sont crĂ©dibles. Ainsi la professeur et Clovis semblent assez proches d’entamer une relation et l’ambiguĂŻtĂ© persiste sans que rien ne vienne vraiment.

Le suspense du livre est rĂ©el : on ne sait pas vraiment oĂč nous mĂšnent les auteurs. En cela, le scĂ©nario est remarquablement construit, tout en finesse et avec un rythme parfaitement maĂźtrisĂ©. Le dĂ©coupage n’est pas en reste avec une vraie densitĂ©. Ce premier tome ne se contente pas de poser l’intrigue, il la fait avancer.

Concernant le dessin, Homs dĂ©veloppe un trait entre rĂ©alisme et semi-rĂ©alisme de toute beautĂ©. Ses personnages sont remarquablement croquĂ©s (d’ailleurs, on croquerait bien la jolie prof d’arts plastiques), bien identifiĂ©s. On n’est pas loin de la caricature, mais les expressions sont pleine de justesse. La mise en couleur sublime d’autant plus l’ouvrage en posant des atmosphĂšres aux palettes rĂ©duites. Difficile de rester indiffĂ©rent ! Cela m’a donnĂ© plus qu’envie de dĂ©couvrir les autres ouvrages d’Homs tant son trait m’a sĂ©duit.

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Cet « AngĂ©lus » est une vĂ©ritable surprise pour moi. MĂȘme si les amateurs d’art tiqueront devant le « mystĂšre Millet » (dĂ©jĂ  bien Ă©ventĂ© quand mĂȘme), on ne peut qu’ĂȘtre admiratif devant une telle maĂźtrise de la bande-dessinĂ©e. Entre la gestion du rythme, des personnages, du dĂ©coupage, du dessin et de la couleur, c’est un sans faute. À lire sans plus tarder !

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Note : 17/20

Barracuda, T1 : Esclaves – Jean Dufaux & JĂ©rĂ©my

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Titre : Barracuda, T1 : Esclaves
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Jérémy
Parution : Octobre 2010


« Esclaves » est le titre du premier tome d’une des derniĂšres sĂ©ries scĂ©narisĂ©es par Jean Dufaux. Cette derniĂšre s’intitule « Barracuda ». Avant mĂȘme de lire le nom de son auteur, cet album avait attirĂ© mon regard par sa couverture. On y dĂ©couvrait un pirate particuliĂšrement rĂ©aliste qui ne peut pas laisser indiffĂ©rent celui qui le regarde dans les yeux. Cet album est Ă©ditĂ© chez Dargaud, il coĂ»te environ quatorze euros. Jean Dufaux est un auteur cĂ©lĂšbre du neuviĂšme grĂące Ă  des sĂ©ries comme « Murena », « Djinn », « Croisade », « Jessica Blandy » ou encore « Complaintes des Landes perdues ».Cela offrait le gage d’une certaine qualitĂ© pour cette nouvelle saga nĂ©e l’annĂ©e derniĂšre. Par contre, les dessins sont l’Ɠuvre d’un inconnu Ă  mes yeux nommĂ© JĂ©rĂ©my.

L’histoire dĂ©bute par l’attaque d’un navire par des pirates. Leur chef est Blackdog et sa devise est la suivante : « Pas de pitiĂ©, pour personne, jamais ». Il est secondĂ© par son fils Raffy. Les seuls Ă  ĂȘtre Ă©pargnĂ©s sont une noble espagnole et deux adolescents et un prĂȘtre. Elle prĂ©tend possĂ©der la carte pour mener au diamant du Kashar. La jeune fille est amenĂ©e Ă  ĂȘtre vendue comme esclave. Le jeune garçon dĂ©guisĂ© en fille suivra le mĂȘme trajet. C’est ainsi qu’ils accostent Ă  Puerto Blanco oĂč leurs destins vont se sĂ©parer et se dĂ©cider au cours d’enchĂšres sur un marché 

Une aventure de pirates

Le principal attrait de cette sĂ©rie est d’ĂȘtre une aventure de pirate. La couverture laisse prĂ©sager que le personnage principal Ă  du charisme. On n’est pas déçu sur ce plan-lĂ . On prend plaisir Ă  naviguer sur son navire et on est curieux d’accoster sur ses Ăźles rĂ©gulĂ©es par les lois de la piraterie. L’immersion dans cet univers est incontestablement une grande rĂ©ussite. La grande galerie de personnages est crĂ©dible. De plus, les dĂ©cors apparaissent rĂ©alistes. On n’a aucun mal Ă  se croire au milieu de ses flibustiers sur une terre aux lois peu orthodoxes et aux codes sociaux plutĂŽt inquiĂ©tants. 

Au-delĂ  de ce dĂ©paysement, « Esclaves » nous offre une intrigue intĂ©ressante. La trame se construit autour du trio d’adolescents que sont Raffy, Emilia et Maria. Le premier est le fils de Blackdog. Il semble dĂ©pourvu de sentiments sorti de la haine et de la colĂšre. Le second, Emilia, est en fait Emilio. DĂ©guisĂ© en femme pour sa survie, il mĂšne donc une double vie qui ne le laisse pas indiffĂ©rent. Enfin, Maria, fille de noble est la plus charismatique Ă  mes yeux. Elle a le regard dur et malgrĂ© son jeune Ăąge et sa condition gĂ©nĂšre le malaise auprĂšs de ceux qui s’approchent d’elle. La richesse de ses trois personnages apparait remarquable. Voir leurs destins s’entremĂȘler rend la lecture passionnante. On suit trois personnages aux personnalitĂ©s complexes Ă©voluer dans un milieu dur et compliquĂ©. Tous les ingrĂ©dients sont prĂ©sents pour nous ravir.

Le dĂ©cor est bon, les protagonistes sont envoĂ»tants, il ne restait plus qu’à se voir offrir une trame rĂ©ussie. C’est le cas. Le fait que l’histoire commence par un abordage nous met tout de suite dans le bain. Le rythme ne diminue jamais. On se trouve au beau milieu d’un marchĂ© aux esclaves. Puis la premiĂšre nuit passĂ©e sur l’üle est d’une grande intensitĂ© dramatique. La lecture est assez intense. Au cours des pages qui dĂ©filent, on voit apparaĂźtre des informations mais Ă©galement les jalons de la trame qui construira le tome suivant. Cela fait qu’une fois l’ouvrage terminĂ©, on a une vraie envie de se plonger dans le second opus.

Comme je l’ai prĂ©cisĂ© prĂ©cĂ©demment, la couverture m’a Ă©bloui. J’avais donc une impatience certaine de partir Ă  la rencontre de cet univers nĂ© de la plume de JĂ©rĂ©my. Les premiĂšres pages m’ont apparu froides par rapport Ă  l’impression que m’avait laissĂ©e le visage de Blackdog lors de notre premiĂšre « rencontre ». Mais ce sentiment s’est attĂ©nuĂ© au fur et Ă  mesure des pages et au fur et Ă  mesure de mes relectures de l’album. Le dessinateur possĂšde un vrai talent pour traduire la duretĂ©. Que ce soit par les visages, les couleurs ou les attitudes, on comprend Ă  tout moment qu’on ne se trouve pas au pays des Bisounours. Je trouve que JĂ©rĂ©my fait en sorte qu’on n’oublie jamais l’endroit oĂč on se trouve et la communautĂ© qui y habite.

Au final, « Esclaves » est un ouvrage passionnant qui nous offre une histoire assez envoĂ»tante. La lecture est trĂšs prenante et on prend Ă©normĂ©ment de plaisir Ă  dĂ©couvrir les Ă©vĂ©nements se dĂ©roulant Ă  Puerto Blanco. Cette sĂ©rie a un vrai potentiel comparable Ă  celui de « Murena » dans un univers diffĂ©rent. Je suis donc curieux de me plonger dans le deuxiĂšme album paru rĂ©cemment intitulĂ© « Cicatrices ». Mais cela est une autre histoire


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Note : 17/20

Kick Ass, T1 : Le Premier Vrai Super-HĂ©ros – Mark Millar & John Romita Jr

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Titre : Kick Ass, T1 : Le Premier Vrai Super HĂ©ros
Scénariste : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr.
Parution : Mars 2010


En 2010 sortait le film « Kick Ass ». A force d’entendre des critiques Ă©logieuses sur le film, puis sur le comics, j’ai dĂ©cidĂ© de lire l’Ɠuvre de Mark Millar et John Romita Jr. Kick-Ass est le « premier vrai super hĂ©ros » au sens oĂč il pourrait vraiment exister. Pas de super pouvoir, de batmobile ou autre gadgets. Alors Ă©videmment, quand on est un « vrai » super-hĂ©ros, ça fait mal


Dave est un ado trĂšs ordinaire. Si ce n’est la mort de sa mĂšre quand il avait 14 ans. Mais cette mort n’est mĂȘme pas due Ă  un baron du crime, mais Ă  des raisons mĂ©dicales. Pendant les premiĂšres pages, on apprend finalement que Dave est tellement normal qu’il n’a aucune raison d’ĂȘtre un super hĂ©ros. Mais il va quand bien mĂȘme dĂ©cider de s’habiller d’une combinaison de plongĂ©e et d’arpenter les rues la nuit pour combattre le crime


« Kick-Ass » se base sur le fait que Dave n’étant pas extraordinaire, il souffre Ă©normĂ©ment de ses blessures. MĂȘme psychologiquement, il a peur de se retrouver enfermĂ© en prison pour meurtres. A chacune de ses sorties, il se convainc donc de ne plus recommencer, mais l’appel de la rue est plus fort. Si bien que pour bien appuyer son propos, « Kick-Ass » est particuliĂšrement violent et gore. La premiĂšre scĂšne oĂč apparaĂźt Dave, il est soumis Ă  la gĂ©gĂšne. Des gerbes de sang Ă©claboussent toutes les scĂšnes d’action. Cette surabondance de gore est assez impressionnante, mĂȘme pour un comics. Il y en a tant que ça en devient presque complaisant.

Un super-héros sans pouvoir.

Le thĂšme de dĂ©part est plutĂŽt intĂ©ressant : que serait un super-hĂ©ros sans pouvoir ? Cependant, rapidement, une fois le constat de dĂ©part posĂ©, on tourne un peu en rond. Sans surprise, il faut l’arrivĂ©e d’autres personnages (Hit Girl et Big Daddy, beaucoup plus efficaces que Kick-Ass) pour relancer l’intĂ©rĂȘt de l’histoire et donner envie de lire le deuxiĂšme tome.

Au niveau du dessin, il n’y a pas grand chose Ă  redire. Le trait est dynamique, fluide et trĂšs lisible. Les cases sont souvent trĂšs grandes, si bien que le tout se lit assez vite. Le sang est rapidement omniprĂ©sent dans les scĂšnes d’action et la violence trĂšs visible (un homme se voit couper le crĂąne dans le sens de la longueur, un autre est broyĂ© dans sa voiture
). Le dessin est vraiment dans son Ă©poque : on ne suggĂšre pas, on montre.

J’ai Ă©tĂ© trĂšs gĂȘnĂ© sur un point de « Kick Ass » : la façon dont les auteurs appuient sur la banalitĂ© de Dave au dĂ©but m’ont vraiment fait tiquer. Ils s’arrangent pour le rendre le plus « normal » possible. Il dĂ©clare mĂȘme qu’il n’a « rien de particulier ». L’ajout ensuite de rĂ©fĂ©rences qui parleront aux ados (il regarde Scrubs, Heroes, Ă©coute Stereophonics
) me font penser que les auteurs ont voulu vraiment pousser le processus d’identification Ă  fond pour cette tranche d’ñge. Le fait que Dave « pirate les sĂ©ries sur internet et regarde des sites porno » vont Ă©galement dans ce sens. N’étant pas dans la cible, j’ai eu l’impression de ne pas ĂȘtre prĂ©vu pour ce comics.

J’ai Ă©tĂ© assez déçu par cette BD. Elle a tout selon moi du pĂ©tard mouillé : une bonne idĂ©e de base qui tombe bien dans de la violence gratuite et dĂ©monstrative. Je pense qu’il y avait matiĂšre Ă  faire mieux. Kick-Ass se lit donc plutĂŽt bien mais il lui manque peut-ĂȘtre un peu plus d’humour (ou de noirceur) pour passer au niveau supĂ©rieur.

avatar_belz_jol

Note : 10/20