Titre :Â Les forĂȘts d’Opale, T8 : Les hordes de la nuit
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Philippe Pellet
Parution : Octobre 2013
 « Les forĂȘts dâOpale » furent longtemps lâune de mes sĂ©ries de fantasy prĂ©fĂ©rĂ©es. DotĂ© dâun dessin plus original que la moyenne, Arleston avait su entretenir son histoire au fur et Ă mesure des tomes. HĂ©las, lâopus prĂ©cĂ©dent, « Les dents de pierre » Ă©tait particuliĂšrement dĂ©cevant. Voyant que sa suite ne fermait toujours pas la sĂ©rie, jâai dĂ©cidĂ© de continuer cette lecture en bibliothĂšque. Force est de constater, hĂ©las, que jâai bien fait.
Lâhistoire nous avait mis en quĂȘte des Titans pour sauver le monde de lâemprise des prĂȘtres de la LumiĂšre. Mais notre groupe de hĂ©ros a dĂ©couvert que ces derniers ont disparu et que Cohars a sombrĂ©. Comment Darko pourra-t-il alors libĂ©rer le monde ? Sa sĆur Sleilo semble arriver Ă contrĂŽler la pierre noire (alors que Cohars y avait succombĂ©).
Traverser les cercles des Enfers.
Ce tome ce concentre avant tout sur les Enfers. Comme il est fait rĂ©guliĂšrement mention des Enfers et de ses cercles au cours des tomes prĂ©cĂ©dents, lâidĂ©e nâest pas mauvaise. Malheureusement, lâexploitation nâest vraiment pas Ă la hauteur. Outre le fait que les diffĂ©rents cercles manquent cruellement de profondeur, ils ne sont mĂȘme pas traitĂ©s. Ainsi, nos hĂ©ros dĂ©couvrent des bestioles volantes qui leur permettent de franchir plein de cercles dâun coup. Alors certes, on nâest pas chez Dante, mais il y a des limites quand mĂȘme⊠Et je passe sur la conclusion de fin qui nous fait immanquablement dire « Ok⊠Tout ça pour ça ! » Cela est devenu une habitude chez Arleston de prolonger ses sĂ©ries en faisant des tomes qui ne font pas avancer le schmilblick, mais ce sera sans moi dĂ©sormais.
La dimension humoristique est relativement peu prĂ©sente dans ce tome. AprĂšs un tome 7 plus noir, on continue dans la mĂȘme veine. HĂ©las, cela ne fonctionne pas vraiment et on a du mal Ă se passionner pour les personnages. Pourtant, ce sont eux qui font tout le sel de cette sĂ©rie. Il va falloir que les auteurs se rĂ©veillent pour nous proposer une suite digne de ce nom. On a lâimpression quâils naviguent en eaux troubles, sans trop savoir oĂč ils vont.
MalgrĂ© les tentatives scĂ©naristiques dâapporter de la tension et de lâintĂ©rĂȘt Ă lâhistoire, tout tombe Ă plat. LâĂ©motion nây est pas, de mĂȘme que le danger. Pourtant, le dessin de Philippe Pellet reste de qualitĂ© et avec une vraie personnalitĂ©. Mais lâhistoire va trop vite pour pouvoir dĂ©velopper de façon intĂ©ressante un univers graphiquement viable.
Comme dâautres sĂ©ries de fantasy (et plus spĂ©cifiquement dâArleston), le prolongement artificiel des intrigues abouti Ă un affaiblissement gĂ©nĂ©ral de lâintrigue. La chute est rude ici. Nul doute que les prochains tomes continueront Ă se vendre aux plus ardents collectionneurs, mais il est difficile de cacher sa dĂ©ception Ă la fermeture de lâouvrage.
Note : 6/20