
Titre : Panique organique
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Octobre 2007
Marion Montaigne est une auteure qui s’est créé un nom dans la vulgarisation scientifique. Mêlant bande-dessinée, sciences et humour, elle a su capter l’attention du public avec son blog « Tu mourras moins bête » (parfaitement mis sur papier ensuite). Depuis, elle a sorti « Riche, pourquoi pas toi ? » qui lui permettait de toucher aux sciences sociales. Mais dès 2007, l’auteure sortait déjà un livre intitulé « Panique organique » qui proposait une histoire déjanté dans le corps humain. Publié chez Sarbacane, le tout pesant une petite centaine de pages.
Nous démarrons donc dans le corps d’un enfant qui mange ses céréales. L’une de bactéries de l’estomac, fatigué de cette existence répétitive, décide de s’échapper. En effet, le petit garçon a eu le malheur d’avaler le jouet qui était dans la boîte de céréales. C’est une fusée… C’est parti pour une aventure au plus profond du corps…
Une aventure d’humour didactique
Si le dĂ©but de l’aventure laisse prĂ©sager une aventure d’humour didactique (le rein est bien prĂ©sentĂ© par exemple), le tout devient vraiment barrĂ© au fur et Ă mesure. Alors certes on apprend des choses rĂ©gulièrement, mais l’aspect didactique laisse souvent la place Ă l’aventure et Ă l’action dĂ©bridĂ©e.Â
On a clairement affaire ici à un ouvrage plutôt jeunesse. Les explications sont plutôt simples et l’action est non-stop. Le double discours existe quand même (le passage à l’adolescence est vraiment destiné à être drôle pour des adultes me semble-t-il…), mais il n’est pas omniprésent. Les dernières pages, complètement débridées manquent ainsi un peu de consistance. Malgré tout, on sourit à plusieurs reprises. Mais on est tellement habitué à rire devant un livre de Marion Montaigne que l’on en devient très exigeant !
Concernant le dessin, on retrouve un trait simple et dynamique de l’auteure, colorisé à l’informatique. C’est moins relâché et moins personnel que ses dernières productions, mais la lecture est très agréable et lisible. Le découpage est plus classique avec un gaufrier et des cases tracées. Bref, c’est finalement assez différent de ce que peut nous proposer Marion Montaigne actuellement.
« Panique Organique » confirme l’intérêt de Marion Montaigne pour les ouvrages didactiques. Paru en 2007, juste avant « La vie des bêtes » (où clairement elle est plus percutante au niveau de l’humour), c’est un ouvrage jeunesse de bonne qualité. La partie didactique n’est pas lourde et peut même passer derrière l’aspect purement aventure. Et il faut bien avouer que les ados adorent ce livre. Une lecture sympathique. ![]()
![]()



L’originalité et l’attrait de cet album résidaient dans l’insertion chronologique de son intrigue dans la grande histoire de Blake et Mortimer. L’action de « Le bâton de Plutarque » est antérieure à celle de mythique trilogie « Le secret de l’Espadon ». Je trouvais ce choix particulièrement audacieux et j’ai curieux de découvrir la genèse d’une des aventures les plus mythiques du duo. Ce choix scénaristique permet également à de nouveaux lecteurs de découvrir aisément la série à travers cet album. Les prérequis ne sont pas indispensables à la compréhension globale des enjeux.

L’histoire se déroulera sur deux tomes. Ma critique d’aujourd’hui porte donc sur la première partie du diptyque. La seconde est prévue pour la rentrée. Le début nous fait découvrir le quotidien des tranchées. Nous sommes ici en première ligne au côté du sergent Sabiane. Le personnage est imposant : grand comme un homme et demi, le crâne rasé et des moustaches rousses et massives. Il s’agit d’un personnage charismatique qui ne laisse pas indifférent. Un petit peu bourru, il est un chef juste et respecté à la fois par ses hommes set sa hiérarchie. Il est un atout important pour l’intrigue. Le lecteur s’attache immédiatement à ce bonhomme qui occupe l’espace.
Les deux derniers tiers de l’ouvrage nous content les pérégrinations dangereuses vécues par le petit groupe. Il va sans dire que leur trajet vers la capitale n’est pas une sinécure. Ils sont en permanence sur le qui-vive. Des décisions compliquées sont à prendre. Aucun ne peut sortir indemne de telles épreuves. La bande se compose de sept membres. Chacun apporte son écot à l’intrigue. Evidemment, tous n’ont pas la même importance. Chacun n’influe pas de la même manière sur les événements. Par contre, aucun n’est négligé ou inutile. Je suis facilement attaché à ce petit monde qui se trouve à gérer une situation qui les dépasse. Pour construire ce scénario dense et captivant, Xavier Dorison s’est associé à son collègue Emmanuel Herzet dont je découvre ici la qualité du travail.

« Le Troisième Testament… Le livre ultime de la parole de Dieu. Au cœur des légendes médiévales qui entourent ce manuscrit, le nom d’un prophète oublié : Julius de Samarie. Son histoire s’est perdue dans les brumes du temps… jusqu’à aujourd’hui. » Voici les mots que nous pouvons lire sur la quatrième de couverture. Ce prophète occupe une place non négligeable dans la tétralogie initiale. Néanmoins, cette nouvelle aventure peut se lire de manière complètement indépendante. Il n’est pas nécessaire d’avoir suivi les pérégrinations de Conrad de Marbourg pour profiter pleinement de cette nouvelle histoire. Toute personne attirée par les intrigues mystiques à l’époque de la toute-puissance romaine devrait se laisser charmer par le destin de Julius…
L’intrigue se construit autour du Sar Ha Sarim. Il est perçu par son peuple comme le Messie. Il entame un voyage vers l’Orient pour ouvrir les portes du Royaume des Cieux. Il entame un long périple avec un petit groupe de disciples. Son trajet se clôt à la fin de l’album précédent. Proche du but, il arrête sa quête et décide de revenir sur ses pas en Judée. Il se sert de son aura pour unifier les rebelles et libérer son peuple de l’oppression romaine. Pendant ce temps, Julius, son ami est retourné dans la montagne à la recherche de la révélation…







Mon premier contact s’est fait à travers les planches d’Eric Maltaite. Je les trouve remarquables. Les décors sont sublimes. Qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, pleins de vie ou abandonnés, tous possèdent une identité forte. En tant que lecteur, je me suis plongé avec facilité au côté des différents protagonistes en tout lieu et à toute époque. De plus le dessinateur arrive à donner des rythmes très différents mais toujours adaptés à la grande variété des scènes offertes tout au long des quatre-vingt-dix pages de l’album.