Kililana song, T2

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Titre : Kililana song, T2
Scénariste : Benjamin Flao
Dessinateur : Benjamin Flao
Parution : Octobre 2013


Le premier tome de  Kililana song » m’avait laissĂ© un sentiment mitigĂ©. J’avais Ă©tĂ© captĂ© par l’ambiance, le dessin et cette chronique de la vie sur un archipel du Kenya. Mais le fil rouge, le liant de l’ensemble me semblait encore bien tĂ©nu. Ça tombait bien, la fin de la premiĂšre partie commençait Ă  relier les histoires entre elles. L’occasion d’un final rĂ©ussi ? La seconde partie clĂŽt le dyptique en 130 nouvelles pages. Le tout est publiĂ© chez Futuropolis et rĂ©alisĂ© par Benjamin Flao.

Le personnage principal est NaĂŻm. EmbarquĂ© sur une embarcation de fortune Ă  son insu par un vieil homme, il va ĂȘtre mis devant les croyances ancestrales de la rĂ©gion. D’autres intrigues se dĂ©veloppent : un navigateur, un expatriĂ© droguĂ©, un investisseur, une prostituĂ©, un vieil homme droguĂ© lui aussi, un frĂšre bigot
 Benjamin Flao n’est pas avare d’intrigues et de personnages, au point de diluer un peu l’intĂ©rĂȘt. À multiplier les histoires, il nous perd dans les mĂ©andres de son scĂ©nario.

Un final un peu confus.

KililanaSong2aL’histoire de NaĂŻm, plutĂŽt drĂŽle, prend ici un tour fantastique. Beaucoup de discours et beaucoup moins d’action. Sur terre, les intrigues avancent plus ou moins sans que l’on sache trop vers oĂč l’on va. Et Ă  la fermeture de l’ouvrage, on constate que certaines histoires ne sont pas vraiment refermĂ©es et disposaient d’un intĂ©rĂȘt finalement limitĂ©. L’auteur s’est clairement Ă©parpillĂ©. Il faut dire qu’avec 250 pages au compteur, il y avait de quoi faire. Mais en se concentrant sur son sujet, l’ouvrage aurait certainement Ă©tĂ© plus lisible. LĂ , on a presque l’impression de suivre des histoires parallĂšles sans vĂ©ritable lien entre elles.

Reste une chronique sociale particuliĂšrement dĂ©paysante. On retrouve une ville de pĂȘcheur avec tous les alĂ©as de ce genre d’endroits. Alors que le lieu ne paraissait dĂ©jĂ  pas folichon, voilĂ  que l’on parle de l’industrialiser. Benjamin Flao ajoute sur le tard une veine Ă©cologique Ă  son ouvrage.

Si le dessin Ă©tait indĂ©niablement le point fort de la premiĂšre partie, c’est toujours le cas. Plus encore, Benjamin Flao varie les techniques pour donner un rĂ©sultat plus diversifiĂ© selon les situations. Reste la lumiĂšre, la chaleur, que l’on ressent sur les peaux des personnages. Sa reprĂ©sentation des Ă©pisodes fantastiques est remarquable, de mĂȘme que celle de la tempĂȘte qui sĂ©vit dans l’ouvrage. Du grand travail.

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« Kililana song » me laisse un goĂ»t d’inachevĂ©. La chronique du lieu et l’atmosphĂšre qui s’en dĂ©gage est vraiment remarquable, mais le fil rouge manque d’intensitĂ© et de clartĂ©. Certaines intrigues finissent trop rapidement (voir restent des impasses) et l’épilogue est un peu tirĂ© par les cheveux. Une Ɠuvre symptomatique de l’époque : beaucoup de pagination et une difficultĂ© Ă  la concision. Dommage.

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note3

Une petite tentation

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Titre : Une petite tentation
Scénariste : Jim
Dessinateur : Grelin
Parution : Mars 2013


Paru initialement sous le nom du « Sourire de la babysitter », cette sĂ©rie a connu une renaissance en paraissant sous la forme d’un copieux one-shot (plus de 150 pages quand mĂȘme). En effet, la premiĂšre mouture avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e au premier tome. On ne peut donc qu’ĂȘtre un peu mĂ©fiant, mais pourquoi pas. RebaptisĂ© « Une petite tentation », cette histoire parle donc d’une babysitter et de sa copine qui se lancent le dĂ©fi de piquer le mec quadra et avec une bonne situation dont la premiĂšre garde la fille. S’engage donc un jeu de sĂ©duction avec d’un cĂŽtĂ© la timide et de l’autre la dĂ©lurĂ©. Le tout est paru chez Vents d’Ouest.

Nous avons donc affaire ici Ă  une classique histoire sentimentale. La tentation, le dĂ©sir, les sentiments
 On n’est mĂȘme plus dans un triangle amoureux, mais plutĂŽt dans un hexagone ! Cependant, trĂšs vite on s’aperçoit que les personnages sont stĂ©rĂ©otypĂ©s. Plus choquant, les femmes sont toutes des garces et les hommes des ĂȘtres humains beaucoup plus sentimentaux et fidĂšles
 Étrange parti pris !

Pour un jeune public ?

UnePetiteTentation2Des personnages caricaturaux ne sont pas forcĂ©ment un problĂšme. On pourrait se voir dans un vaudeville sympathique. HĂ©las, les situations sont tout aussi fausses. A aucun moment, on ne croit vraiment Ă  tout ça. Entre une babysitter qui s’exhibe en soutif devant trois quadras ou un ex qui se taille les veines au cutter dans le couloir d’un immeuble, tout cela laisse un peu dubitatif. De mĂȘme, les deux jeunes filles sont Ă©tudiantes ET mineures. Je n’ai pu m’empĂȘcher de tiquer sur ce genre de dĂ©tails. Plusieurs fois, j’ai eu l’impression que ce livre Ă©tait plutĂŽt destinĂ© Ă  un jeune public. Mais pourtant, vu oĂč il est Ă©ditĂ©, ça ne semble pas ĂȘtre le cas. Quant Ă  la conclusion de l’ouvrage, elle va vraiment dans le sens d’une publication pour ado et/ou jeunes adultes. 

MalgrĂ© tout, la lecture mĂ©nage son suspense et ses surprises. La fin est trop moralisatrice et casse un peu finalement la dynamique de l’ouvrage. Le trait de Grelin est dynamique et plaisant. Ses filles sont sexy et illustrent trĂšs bien la notion de tentation
 Cependant, les expressions de visage un peu manga m’ont gĂȘnĂ© par moments. Clairement, ça ne fait pas partie de mes codes graphiques ! Les couleurs Ă©galement, trĂšs modernes, ne me parlent pas. C’est clairement une question de goĂ»t. Grelin a un style moderne oĂč il mĂ©lange de nombreuses influences (franco-belge, manga, voire Disney). De mĂȘme, la colorisation fait partie de canons du genre. Je regrette cependant un choix de faire des grandes cases finalement assez avares de dĂ©cors. Cela augmente la pagination pour pas grand-chose. Mais encore une fois, ça semble ĂȘtre une tendance du moment.

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« Une petite tentation » est un rĂ©cit sexy oĂč les jolies filles peu vĂȘtues sont bien prĂ©sentes. Inscrit dans une mouvance qui se veut moderne, je ne suis pas sĂ»r que cet ouvrage puisse toucher rĂ©ellement autre chose qu’un lectorat bien jeune qui fermera les yeux sur les incohĂ©rences du rĂ©cit et sur les caricatures de l’ensemble. Pour ma part, j’ai pris plaisir Ă  dĂ©vorer les filles des yeux. Peut-ĂȘtre que l’idĂ©e de faire un « roman graphique » n’était pas bien pertinente. Il semblerait qu’en 60 pages, tout aurait pu ĂȘtre dit.

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note2

Une vie sans Barjot

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Titre : Une vie sans Barjot
Scénariste : Appollo
Dessinateur : Stéphane Oiry
Parution : Mars 2011


La fin de l’adolescence et le passage Ă  l’ñge adulte est un grand classique de la bande-dessinĂ©e. À croire que les auteurs sont de grands ados qui ont toujours eu beaucoup de mal Ă  faire leur deuil de cette Ă©poque. « Une vie sans Barjot » raconte la derniĂšre nuit de Mathieu dans sa ville natale avant son dĂ©part pour les Ă©tudes Ă  la capitale. Le tout pĂšse une soixantaine de pages et est paru chez Futuropolis.

La soirĂ©e commence par un concert dans un bar. Tout le monde semble plus ou moins se connaĂźtre. Bienvenue en province, symbole de la banlieue dans le livre. En effet, Mathieu vient d’avoir son bac et son passage Ă  l’ñge adulte sera la montĂ©e Ă  la capitale. Il va donc perdre ses amis et
 NoĂ©mie, la fille dont il est secrĂštement amoureux depuis des annĂ©es.

La fin de l’adolescence en une soirĂ©e.

UneVieSansBarjot1C’est un rĂ©cit sur l’adolescence qui nous est proposĂ©. Mathieu et ses copains sont suffisamment attachants pour nous tenir en haleine, eux qui Ă©cument les fins de soirĂ©e pour retrouver NoĂ©mie. Au final, « Une vie sans Barjot » ne raconte pas grand-chose et fait fonctionner pas mal de clichĂ©s. Mais cette ambiance de dĂ©ambulation nocturne ne laisse pas indiffĂ©rent. La fin casse d’ailleurs un peu cette sensation de fin d’époque. Dommage.

La narration est ainsi purement chronologique et son rythme adopte celui des hĂ©ros. Peu d’ellipses, tout se suit et forme un tout. Le dĂ©coupage en quatre bandes des planches renforce cette impression de temporalitĂ©. On marche avec les personnages, on attend avec eux
 En cela, « Une vie sans Barjot » forme un tout parfaitement cohĂ©rent avec son sujet !

Le dessin de StĂ©phane Oiry est vraiment adaptĂ© au rĂ©cit. Je ne connaissais pas ce dessinateur, mais son trait m’a conquis. Son dessin tout en noirs est parfaitement mis en valeur par une colorisation en bichromie qui permet un dĂ©coupage des scĂšnes. Beaucoup sont bleues (pour l’extĂ©rieur) et les changements vers le jaune ou le rouge apportent un contraste intĂ©ressant.

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« Une vie sans Barjot » est une bande-dessinĂ©e sympa. Loin d’ĂȘtre rĂ©volutionnaire dans son propos ou dans son ambition, elle fait le travail. Elle rappellera certains souvenirs aux nostalgiques qui regrettent encore cette fille Ă  qui ils n’ont pas su dĂ©clarer leur flamme


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note3

L’Ă©chappĂ©e – GrĂ©gory Mardon

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Titre : L’Ă©chappĂ©e
Scénariste : Grégory Mardon
Dessinateur : Grégory Mardon
Parution : Avril 2015


« L’échappĂ©e » est un pavĂ© de plus de 200 pages scĂ©narisĂ© et dessinĂ© par GrĂ©gory Mardon. Le livre narre l’histoire d’un homme qui s’échappe de sa vie pour aller voir la mer. C’est le point de dĂ©part d’une aventure surprenante
 Le tout est publiĂ© chez Futuropolis pour un prix de 27 €.

« L’échappĂ©e » a la particularitĂ© d’ĂȘtre entiĂšrement muet. On pourrait prendre cela pour un exercice de style, mais cette absence de parole Ă  un vĂ©ritable sens. Cela explique le nombre important de pages, le dessin devant exprimer beaucoup d’actions et de sentiments.

Le dessin remplace les mots.

LEchappee2L’histoire est dĂ©coupĂ©e en plusieurs chapitres, chacun Ă©tant reprĂ©sentĂ© par une couleur. Le dessin est bichromique, ce qui permet de bien dĂ©finir les diffĂ©rentes ambiances. L’histoire commence en ville, alors que l’homme mĂšne une vie des plus modernes : mĂ©tro, boulot, dodo. Mais l’appel de la mer va briser cet enchaĂźnement (la cassure est parfaitement reprĂ©sentĂ© par la couverture). Difficile d’en dire plus sans spoiler la suite, mieux vaut laisser la surprise.

Le dessin est bien dans l’air du temps. Le trait au pinceau, Ă©pais, est Ă©lĂ©gant et dynamique. Le travail de GrĂ©gory Mardon est avant tout dans le mouvement et l’expression que dans le dĂ©tail. Ainsi, la BD se lit vite une premiĂšre fois. On s’attarde un peu plus en deuxiĂšme lecture, mais on s’aperçoit qu’on n’est pas passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de dĂ©tails particuliers. La lecture est donc trĂšs premier degrĂ©.

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« L’échappĂ©e » est une belle rĂ©ussite. À la fois remarquable de par sa contrainte initiale, l’histoire est finalement plus originale que ce que le pitch initial laissait penser. Dommage que son prix, excessif, puisse bloquer l’achat chez de nombreux lecteurs et empĂȘcher un plus ample succĂšs.

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note4

Une histoire d’hommes – Zep

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Titre : Une histoire d’hommes
Scénariste : Zep
Dessinateur : Zep
Parution : Septembre 2013


La sortie d’un album de Zep est toujours un Ă©vĂ©nement, mĂȘme lorsque ce n’est pas un nouveau « Titeuf ». Depuis des annĂ©es, l’auteur a bien rĂ©ussi a se dĂ©marquer de son hĂ©ros Ă  la mĂšche blonde avec des livres pour adultes comme « Les filles Ă©lectriques », « L’enfer des concerts » ou le best-seller « Happy Sex ». J’avoue beaucoup aimer cette partie de l’Ɠuvre de l’auteur. Mais le vĂ©ritable Ă©vĂšnement est que le nouvel album de Zep, intitulĂ© « Une histoire d’hommes » n’est pas destinĂ© (avant tout) Ă  faire rire. C’est une histoire plus sĂ©rieuse qui nous est prĂ©sentĂ©e lĂ  et avec un style de dessin plus rĂ©aliste. Un vrai dĂ©fi pour le Suisse et c’est peu de dire qu’il Ă©tait attendu au tournant. Cet ouvrage sert de lancement pour la nouvelle maison d’édition Rue de SĂšvres (on a vu pire comme mĂ©diatisation !). Ce livre fait une soixantaine de pages et coĂ»te pas moins de 18 euros.

Zep connaĂźt bien le milieu de la musique puisqu’il a lui-mĂȘme jouĂ© dans des groupes. C’est l’histoire des Tricky Fingers. Ce groupe de rock, alors en pleine ascension va exploser en plein vol. La plupart des musiciens feront leur vie loin de la musique, Ă  l’exception de Sandro qui deviendra une star. C’est ce dernier que les autres vont rejoindre, prĂšs de vingt ans aprĂšs, dans sa somptueuse villa. L’occasion de se remĂ©morer des souvenirs et de rĂ©gler des comptes


Des tensions et des non-dits

Le titre « Une histoire d’hommes » est parfaitement choisi. Tout est ici question d’hommes (et donc de femmes, forcĂ©ment !) et de leurs rapports humains. Zep nous construit donc un groupe classique : un batteur rigolo, un chanteur charismatique, un guitariste introverti mais au talent brut et un bassiste discret. Vingt ans aprĂšs, rien n’a fondamentalement changĂ© et les discussions fonctionnent presque en automatique. C’est clairement le point fort de l’album : des mecs qui ont presque vĂ©cu ensemble et qui se vannent Ă  tout va, chacun jouant son rĂŽle. Les tensions et les non-dits sont Ă©galement prĂ©sents et l’histoire finit par les dĂ©voiler au fur et Ă  mesure.

Zep construit son ouvrage selon un principe de flashbacks. On suit donc Ă  la fois les musiciens allant retrouver leur pote star que l’ascension du groupe Tricky Fingers. La narration est fluide, mĂȘme si les surprises apportĂ©es par l’histoire laissent un peu indiffĂ©rent. C’est ce qui manque ici : de l’émotion. Clairement, le but de l’album est d’émouvoir, mais je n’ai pas Ă©tĂ© touchĂ© plus que ça par le destin de ces musiciens. C’est dommage, car l’aspect humain est plutĂŽt rĂ©ussi. Un petit bilan en demi-teinte en quelque sorte.

Concernant le dessin, le passage en rĂ©aliste de Zep est une rĂ©ussite. Ce n’est pas transcendant, mais il possĂšde la vivacitĂ© nĂ©cessaire aux passages sur scĂšne, les personnages sont bien identifiĂ©s. LĂ -dessus, on ne peut qu’ĂȘtre satisfait du travail de l’auteur. Je suis plus critique sur le choix de coloriser le tout par monochromie. Chaque scĂšne possĂšde sa couleur. Cela aide la narration mais rend le tout un peu froid.

Je tiens Ă  noter que l’ouvrage est vraiment de belle facture. Le papier est trĂšs Ă©pais, presque cartonnĂ©. Le problĂšme est le prix, franchement excessif pour une bande-dessinĂ©e de 60 pages
 Visiblement, Rue de SĂšvres souhaite entrer dans les librairies avec des « beaux » livres. Mais attention Ă  l’inflation des prix des ouvrages. Pour ma part, j’ai lu le livre en bibliothĂšque et il y a peu de chance que je l’achĂšte, entre grande partie Ă  cause du prix. Dommage.

Au final, j’ai bien aimĂ© cette « Histoire d’hommes », mais elle m’a laissĂ© un goĂ»t un peu amer dans le sens oĂč je sens que l’ambition de l’auteur Ă©tait tout autre. Cependant, Zep rĂ©ussit son coup et la prochaine fois qu’il proposera un ouvrage du mĂȘme type, je le lirai certainement avec plaisir.

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note3

Le sculpteur – Scott Mc Cloud

LeSculpteur


Titre : Le sculpteur
Scénariste : Scott Mc Cloud
Dessinateur : Scott Mc Cloud
Parution : Mars 2015


Scott Mc Cloud est une personnalitĂ© majeure dans la bande-dessinĂ©e. Il a participĂ© activement Ă  la thĂ©orisation de cet art avec « L’art invisible ». Et s’il a militĂ© pour la rĂ©volution numĂ©rique avec « RĂ©inventer la bande-dessinĂ©e », c’est bien avec un pavĂ© de 500 pages (paru chez Rue de SĂšvres) qu’il revient Ă  la fiction, quinze ans aprĂšs !

Pour son retour, l’auteur reprend le mythe de Faust. David est en train de rater sa carriĂšre de sculpteur, car son mĂ©cĂšne qui l’a portĂ© l’a ensuite lĂąchĂ© et dĂ©truit. Il n’a donc pas d’argent, (presque) pas d’ami, pas de famille
 Il accepte alors un pacte lui permettant de modeler Ă  sa guise les matĂ©riaux, mais sa durĂ©e de vie se retrouve du jour au lendemain trĂšs limité 

Une réflexion sur le succÚs.

LeSculpteur1Revisiter un mythe, c’est lui apporter quelque chose. Scott Mc Cloud tente de le moderniser en le situant dans le milieu d’art New-Yorkais. De ce milieu, on ne visitera qu’une seule galerie et le MOMA, dont on ne verra pas grand-chose. La rĂ©flexion porte avant tout sur le succĂšs plus que sur l’Art en tant que tel. Ainsi la problĂ©matique est : le talent brut (sculpter avec maestria) suffit-il ? Quid des idĂ©es ? Des coucheries ? Des copinages ? Des critiques ? De la chance ? Si Scott Mc Cloud aborde ses questions, il n’apporte finalement pas grand-chose, mĂȘme si certaines idĂ©es sont pertinentes.

Le traitement narratif est en revanche une vĂ©ritable dĂ©ception. Les cinq-cents pages de l’ouvrage ne sont absolument pas justifiĂ©es. Mc Cloud ajoute une amourette absolument pas crĂ©dible (du genre coup de foudre immĂ©diat Ă  sens unique) qui plombe le rĂ©cit. De mĂȘme, les discussions entre David et la Mort sont sans intĂ©rĂȘt. Le faire devant un jeu d’échec alourdit encore le message.

Mais ce qui pose le plus de problĂšme est certainement le personnage de David en lui-mĂȘme. ObsĂ©dĂ© par l’Art, il perd en empathie. Trop Ă©goĂŻste et obsessionnel (pour l’art ou pour Meg), il a bien du mal Ă  attirer la sympathie. Les personnages trop pleurnichards fatiguent vite le lecteur. Surtout que Meg, prĂ©sentĂ© comme le pendant optimiste du livre, se rĂ©vĂšle aussi dĂ©pressive


Au niveau graphique, le livre est bien plus enthousiasmant. Certains passages sont vraiment inventifs, d’autres explosent de dynamisme
 Il y a vraiment de quoi analyser dans ce livre ! Le parti pris de la bichromie (avec du bleu) est pertinent et l’auteur l’utilise pour faire des effets trĂšs rĂ©ussis. L’auteur possĂšde un style oscillant parfois entre les styles comics et manga (pour les personnages notamment). On sent que Scott Mc Cloud a fait des efforts pour sortir de son dessin un peu froid et statique, le rĂ©sultat est assez rĂ©ussi. MalgrĂ© tout, le dessin reste inĂ©gal avec des cases vraiment moins bien dessinĂ©es.

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« Le sculpteur » m’a fait le mĂȘme effet que les ouvrages de Craig Thomson : il y a de trĂšs belles idĂ©es graphiques et narratives, mais l’histoire se rĂ©vĂšle dĂ©cevante, peuplĂ©e de personnages dĂ©pressifs. Surtout, la forte pagination paraĂźt inutile, rĂ©pĂ©tant les choses sans vraiment les approfondir. Un ouvrage mi-figue mi-raisin, plein de qualitĂ©s, mais dont les dĂ©fauts alourdissent le propos.

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note3

AbĂ©lard, T2 : Une BrĂšve Histoire de PoussiĂšre et de Cendre – RĂ©gis HautiĂšre & Renaud Dillies

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Titre : Abélard, T2 : Une brÚve histoire de poussiÚre et de cendre
Scénariste : Régis HautiÚre
Dessinateur : Renaud Dillies
Parution : Septembre 2011


« AbĂ©lard » est un diptyque scĂ©narisĂ© par RĂ©gis HautiĂšre et dessinĂ© par Renaud Dillies. Trois mois seulement aprĂšs la sortie du premier tome, voilĂ  que se clĂŽt dĂ©jĂ  l’ensemble avec « Une brĂšve histoire de poussiĂšre et de cendre ». Nous avions laissĂ© AbĂ©lard le petit volatil en partance pour l’AmĂ©rique avec l’ours taciturne Gaston. Nous les retrouvons donc sur le chemin de la ville et du port, espĂ©rant se faire embarquer au plus vite. En effet, AbĂ©lard a entendu dire qu’il y a des machines volantes en AmĂ©rique. Il pourra ainsi dĂ©crocher la Lune pour Epilie, la jeune fille dont il est Ă©pris.

Dans le premier tome, AbĂ©lard faisait un peu office de personnage totalement innocent. N’ayant jamais connu autre chose que le marais, il en sort dĂ©sormais et va aller de surprises en surprises. La mer, la ville et surtout les gens
 Le petit volatil est totalement Ă©tranger Ă  tout. C’est une Ăąme pleine d’innocence lĂąchĂ©e dans un monde brutal. A la fin du premier tome dĂ©jĂ  se dessinait cette Ă©volution, on y entre ici de plein pied. La poĂ©sie fait rapidement place Ă  une noirceur terrible et finalement assez inattendue. En effet, le premier tome Ă©tait plutĂŽt lĂ©ger dans son propos. Le revirement est assez violent.

Un second tome pour les désillusions.

AbĂ©lard n’est en effet pas fait pour vivre dans le monde de la ville. Il n’est pas Ă©merveillĂ© par cet univers nouveau, il s’y retrouve en dĂ©calage total. Comment donc peut-il y trouver sa place ? Seule son amitiĂ© avec Gaston (le rayon de soleil de cet album ?) donne un peu d’espoir en l’humanitĂ©. Car sans Gaston, nul doute qu’AbĂ©lard ne serait pas allĂ© beaucoup plus loin que les abords du marais. D’ailleurs, le personnage de Gaston est assez central ici. Au premier abord violent, intolĂ©rant voire misanthrope, son Ă©volution lui donne le vrai premier rĂŽle de deuxiĂšme volet. 

A la lecture de ce tome, l’intĂ©rĂȘt du diptyque paraĂźt Ă©vident. Alors que le premier tome traitait des illusions (sur l’extĂ©rieur, la ville, l’AmĂ©rique, Epilie
), le deuxiĂšme tome est celui des dĂ©sillusions (sur les mĂȘmes sujets). MalgrĂ© sa poĂ©sie, « AbĂ©lard » est une sĂ©rie au propos bien noir.

Le dessin de Dillies est une fois de plus de haute volĂ©e. L’osmose entre HautiĂšre et Dillies est vraiment une grande rĂ©ussite. L’univers entre innocence, poĂ©sie et noirceur et parfaitement rendu par le trait faussement naĂŻf de Dillies. Son trait Ă©pais et indistinct, trĂšs dynamique, dessine des animaux Ă  l’apparence enfantine. Cet album, plus noir, est colorisĂ© de façon plus sombre globalement et installe par moment un vrai sentiment de malaise.

Tout ce que j’ai dit auparavant ne peut rĂ©ellement rĂ©sumer ce que j’ai ressenti Ă  la lecture de cet album. J’en ai eu des frissons. Il m’a simplement transportĂ© et m’a isolĂ© du monde le temps d’aller de la premiĂšre Ă  la derniĂšre page. C’est simplement un voyage dont on ne peut pas revenir indemne. Un chef d’Ɠuvre ?

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note5

Alvin, T1 : L’hĂ©ritage d’AbĂ©lard – RĂ©gis HautiĂšre & Renaud Dillies

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Titre : Alvin, T1 : L’hĂ©ritage d’AbĂ©lard
Scénariste : Régis HautiÚre
Dessinateur : Renaud Dillies
Parution : Juin 2015


« AbĂ©lard » est un diptyque des plus bouleversants qui avait su faire parler de lui. Le personnage d’AbĂ©lard, naĂŻf perdu dans la duretĂ© de la rĂ©alitĂ©, avait su Ă©mouvoir les lecteurs. Et les deux auteurs, RĂ©gis HautiĂšre au scĂ©nario et Renaud Dillies au dessin, s’Ă©taient trouvĂ©s, chacun semblant fait pour travailler avec l’autre. VoilĂ  que cette nouvelle sĂ©rie, « Alvin », reprend les choses lĂ  oĂč elles en Ă©taient restĂ©es. On retrouve donc le compagnon d’infortune d’AbĂ©lard, Gaston, dans sa tentative de survivre aux États-Unis. On est au dĂ©but du vingtiĂšme siĂšcle, la vie est rude.

Alvin1cIl serait dommage de commencer « Alvin » sans avoir lu prĂ©cĂ©demment « AbĂ©lard ». L’histoire est indĂ©pendante mais des rappels sont faits, souvent en sous-entendus qui plus est.

Alvin est un petit garçon, nĂ© d’une prostituĂ©e. Autant dire que son avenir n’est pas rose et que son prĂ©sent est dĂ©jĂ  compliquĂ©. Comme AbĂ©lard dans son temps, il apporte une touche de naĂŻvetĂ© (de par son Ăąge) dans l’histoire par ses questionnements, mĂȘme si la vie l’a dĂ©jĂ  sacrĂ©ment endurci.

L’amitiĂ© comme valeur de survie.

Les auteurs retrouvent sans peine le ton dont ils ont fait leurs histoires. On y rencontre de la grĂące, de la poĂ©sie, des drames, une vie qui vous broie mais que l’amitiĂ© permet de combattre. « Alvin » possĂšde un ton assez unique, typique des auteurs, qui touche profondĂ©ment le lecteur. En instaurant ce chapeau magique qui donne des dictons comme leçons de sagesse du jour, ils apportent un peu de magie dans leur univers. Quant aux silences et aux sous-entendus, ils donnent beaucoup de puissance aux Ă©motions.

Alvin1bLes personnages sont des plus vivants. Chacun a ses cicatrices et essaie d’apprivoiser les autres. Ils sont bougons, rĂąleurs, mais avant tout ils sont seuls et souffrent. L’empathie pour eux est totale et on traverse leurs existences en ne leur souhaitant que du bien. Pour cela, les auteurs ne nous aident pas !

Difficile de ne pas parler du dessin de Renaud Dillies, qui est l’un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s, toutes catĂ©gories confondues ! Son dessin animalier, trĂšs enfantin dans l’esprit, est dotĂ© d’un encrage trĂšs personnel. C’est tout bonnement magnifique ! Ses personnages sont simples, mais plein de vie et d’expressivitĂ© ! Et que dire du dĂ©coupage… Une vraie maĂźtrise tant les pages muettes sont parlantes. Chaque case apporte ses informations et ses Ă©motions. Du grand art !

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RĂ©gis HautiĂšre et Renaud Dillies nous enchante une nouvelle fois avec une oeuvre commune. Parfaitement au diapason, ils crĂ©ent une nouvelle fois un livre oĂč leurs valeurs transparaissent. Un univers noir, fait d’exclus qui tentent de survivre en se serrant les coudes. Difficile de rester indiffĂ©rent Ă  ce Alvin. On n’attend plus qu’une chose : la suite.

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note5

Magasin gĂ©nĂ©ral, T9 : Notre Dame des Lacs – RĂ©gis Loisel & Jean-Louis Tripp

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Titre : Magasin général, T9 : Notre Dame des Lacs
Scénaristes : Régis Loisel & Jean-Louis Tripp
Dessinateurs : Régis Loisel & Jean-Louis Tripp
Parution : Octobre 2014


« Magasin GĂ©nĂ©ral » est une sĂ©rie qui accompagne le monde du neuviĂšme art ces dix derniĂšres annĂ©es. Le bĂ©bĂ© de RĂ©gis Loisel et Jean-Louis Tripp possĂšde un ton et une ambiance assez uniques : une chronique sociale d’un petit village quĂ©bĂ©cois dans les annĂ©es vingt. Cette aventure se conclue avec la parution de son dernier acte en octobre dernier. « Notre-Dame-des-Lacs » est le neuviĂšme chapitre du quotidien de la charmante Marie et de la communautĂ© qui l’accompagne.

« Te rends-tu compte, Serge ? Du chambardement qu’il y a eu Ă  Notre-Dame depuis un an ? On est rendu un village pas d’maire
 Presque pas d’curĂ© avec un restaurant de Paris pis une veuve qui a tombĂ© en amour avec un p’tit cordonnier. – Ha ! Ha ! Tu oublies les coureurs des bois qui ont coupĂ© leur barbe pour sĂ©duire une autre veuve
 – Je l’sais bien
 Pis moi qui pensais jamais avoir d’enfant, me v’lĂ  en famille pas d’pĂšre ! »

MagasinGeneral9cCet Ă©change entre Marie et Serge, les deux principaux acteurs de l’histoire, rĂ©sume assez bien les Ă©vĂ©nements partagĂ©s durant les huit tomes prĂ©cĂ©dents. Ce nouvel album a pour mission de conclure avec talent et subtilitĂ© la tranche de vie partagĂ©e avec ce petit monde. Il s’agit ici de soigner le « au revoir ». Cet aspect n’est pas dĂ©cevant bien au contraire. Une certaine nostalgie accompagne les pages et les auteurs attĂ©nuent la rupture en offrant une trentaine de pages reprĂ©sentant des moments de joie ou de peine des habitants du village. Cela offre une seconde fin Ă  l’album.

Tourner la page avec tendresse.

L’atmosphĂšre de cet opus est particuliĂšre. Elle agrĂ©mente la lecture d’une mĂ©lancolie attendrissante. Comme dans chacun de ses chapitres, la saga nous propose tour Ă  tour des moments de joie et d’autres plus tristes. Cette richesse Ă©motionnelle nous implique et ne nous laisse pas indiffĂ©rent quant aux pĂ©ripĂ©ties qui font la vie du hameau. Depuis huit ans, nous nous sommes attachĂ©s Ă  Marie, Serge, GaĂ«tan, le curĂ©, NoĂ«l et tous les autres
 Nous avons partagĂ© les mariages, les deuils, les bonheurs, les drames
 Il est maintenant temps de tourner la page et nous le faisons ici avec tendresse.

Mon point de vue global sur la sĂ©rie est positif. J’avais Ă©tĂ© enthousiasmĂ© par les premiers tomes. Par la suite, j’ai trouvĂ© que la narration se diluait quelque peu. Un ronronnement s’installait. C’était peut-ĂȘtre dĂ» Ă  la thĂ©matique de l’ouvrage. Une chronique sociale ne peut pas ĂȘtre un concentrĂ© d’énergie et de rebondissements. MalgrĂ© tout, j’ai toujours pris beaucoup de plaisir Ă  dĂ©couvrir les nouvelles pĂ©rĂ©grinations de Marie et ses amis. J’ai toujours Ă©tĂ© heureux avec eux ou partagĂ© leurs peines. C’est une lecture qui s’avĂšre finalement assez sensorielle.

Les dessins conjoints de Loisel et Tripp participent Ă  rendre rĂ©aliste les lieux et les dĂ©cors qui abritent la vie de la communautĂ©. L’immersion dans cet univers tant sur le plan gĂ©ographique que temporel est une belle rĂ©ussite. Le trait des deux auteurs fait naĂźtre des planches prĂ©cises et attrayantes. Le travail graphique est remarquable. Le dernier ingrĂ©dient Ă  nous ravir est le dĂ©paysement rĂ©sultant des dialogues. Le travail de Jimmy Beaulieu sur les textes donne des expressions hilarantes de nos cousins quĂ©bĂ©cois. Je ne prĂ©sente pas de florilĂšges des meilleurs mots et vous incitent plutĂŽt Ă  les dĂ©couvrir.

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Au final, « Notre-Dame-des-Lacs » conclue trĂšs correctement « Magasin GĂ©nĂ©ral ». Cette tranche de vie aura gardĂ© un attrait certain de sa premiĂšre Ă  sa derniĂšre page. Je conseille cette lecture Ă  tout adepte des petites aventures du quotidien et en quĂȘte de fraternitĂ©, d’amour et de solidarité 

gravatar_eric

Note : 13/20

Secrets, L’AngĂ©lus, T2 – Frank Giroud & JosĂ© Homs

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Titre : Secrets, L’AngĂ©lus, T2
Scénariste : Frank Giroud
Dessinateur : José Homs
Parution : Septembre 2011


Les diptyques se dĂ©veloppent en bande-dessinĂ©e. Et si parfois on ne comprend pas trop l’intĂ©rĂȘt de deux tomes, Ă  d’autres moments, ils prennent tout leur sens. Dans « L’angĂ©lus » (de la collection « Secrets » chez Dupuis), le premier tome se terminait sur une bascule. AprĂšs un livre avant tout destinĂ© Ă  percer le secret du tableau de l’AngĂ©lus, la suite se concentre sur le secret de famille de Clovis Ă  proprement parler. Ce deuxiĂšme opus de 56 pages clĂŽt donc l’enquĂȘte de ce quadra en pleine mutation.

À l’image de la couverture, Clovis change et s’épanouit en mĂȘme tant que son obsession grandit. Une fois l’histoire de l’AngĂ©lus et de Dali dĂ©voilĂ©e, reste Ă  savoir pourquoi Clovis y trouve une rĂ©sonance. Mais l’homme a dĂ©jĂ  beaucoup changĂ©. Physiquement d’abord : il a les cheveux hirsutes et la barbe qui foisonne. Il est bien loin de l’homme que l’on avait dĂ©couvert au dĂ©part
 D’ailleurs, il vit dans un camping car qu’il a repeint de couleurs vives. Clovis est en pleine crise identitaire, conjugale et existentielle !

Une crise identitaire, conjugale et existentielle.

LAngelus2bCette mutation de Clovis est particuliĂšrement rĂ©ussie, car elle se fait au fur et Ă  mesure des pages. Elle est remarquable de cohĂ©rence. Les rĂ©vĂ©lations familiales sont moins originales, mais leur parallĂšle avec le tableau de Millet leur donne un intĂ©rĂȘt certain. Mais au-delĂ  du secret, c’est bien de la renaissance d’un homme dont ce diptyque traite.

Le scĂ©nario de Giroud reste remarquablement maĂźtrisĂ©. Dans ce polar aux enjeux finalement assez limitĂ©s, il instille un suspense en tenant bien son rythme en main. Les rĂ©vĂ©lations s’égrĂšnent au fur et Ă  mesure, sans excĂšs de dĂ©ballage final.

Le dessin deHoms est toujours aussi impressionnant : personnel et puissant. Ses personnages sont redoutables d’expressivitĂ© sans tomber dans l’excĂšs. Les couleurs sont toujours autant au diapason, imposant les ambiances Ă  la force de palettes restreintes. Le dĂ©coupage est au mĂȘme niveau, parvenant Ă  diversifier les plans mĂȘme quand les personnages passent deux pages Ă  discuter. Du beau travail !

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Ce diptyque se lit avec plaisir, d’une traite, et le lecteur a du mal Ă  en sortir. DotĂ© d’un scĂ©nario bien menĂ© et bien rythmĂ©, l’histoire est sublimĂ©e par le trait de Homs. Ce deuxiĂšme tome confirme ainsi tout le bien que l’on pouvait penser du premier. Une belle dĂ©couverte !

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Note : 17/20