Astérix, T35 : Astérix chez les Pictes

Asterix35


Titre : Astérix, T35 : Astérix chez les Pictes
Scénariste : Jean-Yves Ferri
Dessinateur : Didier Conrad
Parution : Octobre 2013


Cette année marquera une date importante de la bande dessinée française. C’est en effet la première fois que les aventures des deux plus célèbres gaulois ne sont nés ni de la plume de René Goscinny ni de celle d’Albert Uderzo. C’est à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad qu’a été confiée la mission d’offrir un second souffle à des mythes du neuvième art. Tout le monde était quasiment d’accord sur le fait que la magie de la série avait disparu avec son scénariste original. Son acolyte n’a jamais eu le talent d’écriture suffisant pour faire perdurer la qualité des premiers opus. La parution de Astérix chez les Pictes le vingt-quatre octobre dernier générait donc une curiosité certaine. D’ailleurs, cela a fait que je me suis offert mon premier album de la saga depuis des années.

Le site Bd Gest’ propose le résumé suivant : « Les Pictes ? Oui, les Pictes ! Ces peuples de l’ancienne Ecosse, redoutables guerriers aux multiples clans, dont le nom, donné par les Romains, signifie littéralement « les hommes peints ». Astérix chez les Pictes promet donc un voyage épique vers une contrée riche de traditions, à la découverte d’un peuple dont les différences culturelles se traduiront en gags et jeux de mots mémorables. » 

J’associe le nom de Jean-Yves Ferri à la série Le retour à la terre dont les différents épisodes m’ont procuré moult fous rires. Je trouvais donc ce choix judicieux de lui confier le scénario de ce nouvel album. La qualité de son écriture, son sens de la répartie et la drôlerie de ses dialogues me laisser croire en sa capacité à s’inscrire dans la lignée de son illustre prédécesseur, René Goscinny. Par contre, je ne connaissais le travail de Conrad que de réputation. Je n’avais jusqu’alors jamais eu l’occasion de le découvrir. Néanmoins, le fait qu’Uderzo soit encore à ses côtés garantissait une continuité dans le dessin.

Jouer sur les coutumes locales

Les auteurs ont choisi un squelette narratif classique pour leur grande première. En effet, offrir un voyage à Astérix et Obélix dans une contrée étrangère n’est pas original. Néanmoins, ce n’est pas une mauvaise idée. Les pérégrinations de nos deux gaulois en Hispanie, Corse, Belgique, Helvétie ou en Grande-Bretagne font partie de mes préférées. Cette option permet de jouer sur les coutumes locales. Les Pictes étant les écossais actuels, on pouvait supposer que le kilt ou encore le monstre du Loch Ness seraient de sortie. La lecture offre de bonnes surprises dans le domaine. Certains clichés des autochtones sont exploités. Je me suis laissé porter malgré le côté répétitif de certains d’entre eux. Certaines blagues font sourire même si on ne retrouve pas la densité des meilleurs épisodes de la série. Par contre, je trouve plutôt bien construite la relation toujours décalée entre Obélix et les us et coutumes étrangères.

L’histoire ne dénote pas non plus par son originalité. Un Picte exilé se doit d’aller reconquérir sa belle pour éviter la prise de pouvoir d’un chef manipulateur et vil. Les événements s’enchainent à un rythme régulier et toutes les étapes prévisibles sont respectées. A aucun moment, je n’ai été pris par surprise. Les auteurs naviguent sur des rails bien tracés. Ils ne cherchent pas à révolutionner le genre. Au contraire, ils se montrent très respectueux de l’institution. Bon nombre de scènes rappellent certains moments vécus en lisant les albums précédents. Je ne leur reproche pas du tout cette démarche dans le sens où il me paraissait impossible de révolutionner le genre.

Le nouveau duo était également attendu sur ses textes. Goscinny est célèbre pour ses jeux de mots et ses calembours. Ferri fait de gros efforts sur ce plan-là. Rares sont les pages sans second degré. Certains sont plus réussis que d’autres mais le bilan reste très positif par rapport aux récentes parutions de la série. Ma deuxième lecture m’a d’ailleurs permis de profiter davantage de cet aspect. Néanmoins, les blagues de cet opus font davantage sourire que rire. C’est toujours mieux que les derniers albums rédigés par Uderzo qui en devenaient pathétiques dans le domaine.

Au final, Astérix chez les Pictes réussit correctement sa mission. Il avait pour objectif d’arrêter la terrible chute opérée depuis une petite dizaine d’album. Il est atteint. Néanmoins, il faudra attendre le prochain opus pour savoir si Ferri et Conrad peuvent redonner entièrement ses lettres de noblesse à ce mastodonte du neuvième art. C’est tout le mal que je leur souhaite…

gravatar_ericnote2

Astérix, T36 : Le papyrus de César

Asterix36


Titre : Astérix, T36 : Le papyrus de César
Scénariste : Jean-Yves Ferri
Dessinateur : Didier Conrad
Parution : Octobre 2015


Même si aucun de ses deux créateurs n’est à l’origine de son écriture, le nouveau tome des aventures d’Astérix reste un événement majeur du neuvième art. Le dernier date du mois dernier et s’intitule Le Papyrus de César. Le binôme formé de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad a été une nouvelle fois missionné pour faire naître de leur imagination les nouvelles aventures des gaulois les plus célèbres du monde. Les deux auteurs avaient su offrir une suite correcte et respectueuse à l’œuvre de René Goscinny et Albert Uderzo avec l’épisode précédent Astérix chez les Pictes. Je fais partie des lecteurs ayant trouvé plutôt apprécié cet album historique. Sans atteindre la qualité des premiers opus, il marquait un progrès énorme par rapport aux derniers ouvrages nés de la seule plume d’Uderzo. J’espérais donc que ce trente-sixième acte prolonge cette évolution positive.

Le papyrus qui donne son titre au livre n’est pas le moindre des écrits : il s’agit d’un chapitre de la célèbre Guerre des Gaules contée par César. Ce chapitre n’est pas n’importe lequel : il s’agit de celui qui évoque les irréductibles gaulois et la partie de la Gaule qui n’est pas dominée par Rome. Le conseiller de l’empereur lui propose de faire disparaître ces pages permettant ainsi à l’Histoire de retenir que César a conquis toute la Gaule. Le souci apparait lorsqu’un colporteur gaulois met la main sur une mouture complète du papyrus et décide de rendre publique cette manipulation de la réalité…

Le journalisme version Jules César

Asterix36aJ’ai trouvé l’idée de départ originale et intéressante. Les enjeux apparaissent réels et créent un lien évident avec notre époque contemporaine. Ne dit-on pas que l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs ? De plus, cela permet aux auteurs d’intégrer le concept de liberté de la presse dans leur histoire. Tous ces thèmes sont plutôt bien exploités tout au long de la narration. Sans jamais tomber dans un excès regrettable, Jean-Yves Ferri arrive à faire rire avec ses vannes évoquant l’univers du journalisme.

Concernant le méchant, il prend ici les traits de Bonus Promoplus, conseiller et éditeur de l’empereur. L’éthique n’est pas sa qualité première et il se trouve bien embêté lorsqu’il apprend la disparition du papyrus. Il doit mettre la main dessus tout en empêchant César d’être informé de la situation. Il reprend beaucoup de caractéristiques des traditionnels adversaires des héros irréductibles. Sa personnalité s’inscrit dans la tradition de la série et ce n’est pas désagréable pour le lecteur. J’ai pris beaucoup de plaisir à rire de ses mésaventures et sa nervosité permanente. Son travail avec les légionnaires de Babaorum. Découvrir les soldats blasés par les irréductibles gaulois devant ce petit excité fait aisément sourire.

Evidemment, l’attrait réside aussi de retrouver nos gaulois adorés. Les auteurs s’en approprient les codes avec talent. Cétautomatix, Ordralphabetix, Agecanonix, Abraracourcix, Bonemine ou Assurancetourix jouent leur rôle à merveille. Ils ont chacun leur petit fil conducteur personnel qui densifie la trame général. Concernant Obélix, il est nouvelle fois la grande star de l’album avec sa volonté ponctuelle d’éviter les conflits et les sangliers. Bref, les auteurs offrent un album qui respecte les codes de la série avec talent. Les dessins de Didier Conrad sont dans une lignée parfait d’Albert Uderzo.

Asterix36b

Pour conclure, je trouve que Le Papyrus de César est un cru honnête. Il n’a aucun mal à accompagner les précédents épisodes de la saga. Je le trouve plus réussi qu’Astérix chez les Pictes. Cela me rend optimiste. Les auteurs semblent plus à l’aise dans ce costume prestigieux. Surtout, j’ai bon espoir que Astérix retrouve les lettres de noblesse que certains épisodes récents avaient tendance à effriter sérieusement…

gravatar_eric

note3

Guide sublime

GuideSublime


Titre : Guide sublime
Scénariste : Fabrice Erre
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Mai 2015


Fabrice Erre est un des auteurs de bandes dessinées qui me fait le plus rire. Qu’il conte le quotidien d’un enseignant dans « Une année au lycée », celui de Zorro dans « Z comme Diego », ou narre la conquête spatiale dans « Mars », il sollicite intensément mes zygomatiques. J’ai donc accueilli avec un grand enthousiasme l’apparition dans les rayons de librairie « Guide sublime » en mai dernier. Il s’agit d’un ouvrage dont le format s’apparente davantage à celui d’un roman que d’un album classique. Edité chez Dargaud, le bouquin se compose de cent soixante-huit pages. Dès les premières pages, on y apprend que les strips de ce livre ont initialement été publiés dans la revue numérique « Mauvais esprit ».

Le Guide sublime est un dictateur. C’est son quotidien politique que nous sommes amenés à découvrir. Chaque planche présente un moment de la vie de ce chef d’état despote. Chacune peut être lue de manière indépendante. Cette structure narrative permet une lecture intense et rythmée.  Il s’agit donc d’un opus qui peut se picorer. Il n’est pas nécessaire de le terminer d’une traite. Je pense qu’il est plus pertinent de s’y plonger par petite dose. Cela permettra de savourer chaque bouchée plutôt que de risquer l’indigestion.

Le quotidien d’un dictateur.

GuideSublime1En effet, le caractère très excessif du personnage principal fait que j’ai eu le sentiment constant d’être immergé au beau milieu d’une crise d’hystérie. Le Guide hurle en permanence des décisions aussi incohérentes que dénuées de sens. Ne le voir jamais s’arrêter ou s’apaiser fait que cette lecture fatigue par moment. Cette frénésie transpire des pages. Par contre, le lire par petite touche permet de profiter davantage de l’humour caractéristique généré par la plume de Fabrice Erre.

Le casting de l’entourage du guide sublime nous est quasiment intégralement présenté sur la couverture. On y découvre ses ministres, sa garde rapprochée et une curieuse infirmière aux formes chaloupées. Il ne manque qu’un collègue dictateur, l’empereur Bogolo, qui jouera un rôle central dans la démarche de propagande de son acolyte. L’auteur ne s’embarrasse pas de personnages secondaires sans contact direct avec le chef. Fabrice Erre nous fait entrer dans les arcanes du pouvoir géré par ce fada mégalomane.

La thématique est un terreau attrayant pour faire pousser une œuvre drôle et délurée. Les premières pages démarrent sur les chapeaux de roue. Les caractéristiques de ce cher Guide sont sans équivoque : il est complètement fou ! Il fait honneur à toutes les caricatures du genre. La première planche nous le fait découvrir complètement hystérique en train de hurler que sa première décision sera de rendre obligatoire le port de la moustache. Le trait de Fabrice Erre traduit complètement le côté possédé du souverain. La mise en bouche est sans équivoque : le programme est annoncé.

GuideSublime2

Pour conclure, je conseille de lire cet album par petite touche. Cela permettra de savourer l’imagination de Fabrice Erre sans pour autant subir le côté effréné de ce Guide sublime. L’auteur construit beaucoup de ces gags dans le même canevas. Cela peut faire ronronner la lecture si on la fait d’une seule traite. Je place cet album en-dessous des précédents opus de cet auteur. Néanmoins, il est reste habité par son univers caractéristique. Et ce n’est déjà pas si mal…

gravatar_eric

note2

Leo Loden, T23 : Brouillades aux embrouilles

LeoLoden23


Titre : Leo Loden, T23 : Brouillades aux embrouilles
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Janvier 2015


Leo Loden est un détective dont je suis les enquêtes depuis ses débuts. Cela fait donc plus de quinze ans que je prends plaisir à suivre les pas de de cet ancien policier aux quatre coins de la France. Ce héros est le fruit de la rencontre entre le scénariste Christophe Arleston le dessinateur Serge Carrère. Depuis quelques temps maintenant, le duo est devenu trio avec l’arrivée à l’écriture de Loïc Nicoloff. Le dernier épisode date du mois de janvier dernier et s’intitule « Brouillades aux embrouilles ». La couverture laisse penser que le trafic d’armes ne sera pas étranger à l’histoire.

Amadeus est un faussaire sympathique qui accompagne bon nombre d’aventures de Léo. Au cours des premières pages, il se fait enlever sur le port de Marseille et n’arrive à prévenir que notre cher détective. Ce dernier mène l’enquête qui va le mettre sur le chemin de l’assassinat d’un trafiquant d’arme, d’un imam gérant de cité et de préfet angoissé des conséquences de tout cela…

Marseille : son port et ses quartiers nord.

Léo Loden est marseillais. Même s’il a été souvent amené à suivre des affaires dans tout l’Hexagone, la majorité de son quotidien se déroule autour de la cité phocéenne. « Brouillades aux embrouilles » centre son intrigue autour du port et d’une cité des quartiers nord. Cet opus fait naître une histoire indépendante qui trouve son dénouement au bout de quarante-six planches. Il n’est pas ici question d’attendre le prochain tome pour connaître la fin. Comme toute série, celle-ci nous fait retrouver un casting constant d’épisode en épisode. On retrouve donc l’oncle de Léo. Il est marin et le personnage le plus drôle. Marlène, commissaire et conjointe de Léo, est également toujours là. Son caractère volcanique est un atout certain de la lecture. Le trio est en pleine forme dans ce vingt-troisième acte. Ils participent à la bonne ambiance que se dégage des pages.

LeoLoden23b

La mise en place de la trame est efficace. Les auteurs ne perdent pas de temps pour nous faire découvrir les premiers enjeux. L’enchainement des événements est relativement dense et les rebondissements sont plutôt bons. La lecture est dynamique. Le suspense est suffisamment fort pour la curiosité accompagne la découverte de l’album du début à la fin. L’immersion de tout ce petit monde dans l’univers des docks d’un côté et des cité de l’autre est plutôt réussie. Evidemment, elle ne servira pas de support à une thèse universitaire sur le sujet. Par contre, elle chatouille régulièrement les zygomatiques. Dans ce tome, le scénario n’est pas dilué par une succession de scènes d’action sans grand intérêt. La prime est portée à l’histoire et cela est bien appréciable.

En plus de dérouler une intrigue intéressante et prenante, Arleston arrive à intégrer sans problème les atouts de ses héros. La relation Léo – Marlène est toujours hilarante. Quant à l’oncle, il est comme une sardine dans le vieux port avec ses amis les dockers. Les scènes avec le préfet et le commissaire divisionnaire quant à la politique à adopter pour gérer la crise prête aisément à sourire. Tout ce petit monde est bien accompagné par les dessins de Carrère. Son style correspond parfaitement à l’ambiance divertissante de l’album. Les couleurs vivent de Cerise vont également dans ce sens.

LeoLoden23a

Au final, « Brouillades aux embrouilles » est un cru honnête. Je trouve qu’il offre ce que lecteur en attend. J’ai eu l’occasion de le lire déjà deux fois. Le plaisir était toujours présent la seconde fois. C’est plutôt bon signe. Je le conseille donc à quelqu’un qui chercherait une bande dessinée drôle, légère et pourvue d’une histoire pas inintéressante.

gravatar_eric

note3

Leo Loden, T20 : Lagoustines Breizhées

leoloden20


Titre : Léo Loden, T20 : Langoustines Breizhées
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Août 2011


« Leo Loden » est une série qui fait son petit bonhomme de chemin. En effet, cet été a vu la parution de son vingtième tome. Depuis le début, le scénario est l’œuvre du célèbre Christophe Arleston. Les dessins sont nés de la plume de Carrere. En cours de route, ils se sont associés à Nicoloff. Le dernier opus s’intitule « Langoustines breizhées ». Toujours édité chez Soleil, il est d’un format classique. Son prix est d’environ dix euros.

Cette série est construite autour du personnage de Leo Loden. Ancien inspecteur de la police à Marseille, il a monté son cabinet de détective privé. Il mène ses enquêtes accompagné de son oncle Loco, ancien marin haut en couleur. Leo file le parfait amour avec une splendide femme pleine de caractère qui s’avère être commissaire. La particularité de cette série est que chaque enquête nous emmène dans une région de France différente et nous permet de découvrir les spécificités locales.

Un mĂ©lange de polar et d’humour en Bretagne

Le titre de cet album est sans équivoque. Nos héros vont découvrir les charmes de la Bretagne. Nos deux détectives partent dans le Finistère rendre service à un ami qui est sur une affaire. Une journaliste a disparu. Elle enquêtait depuis des mois sur des passeurs d’hommes entre l’Afrique et l’Europe. Il apparait donc évident que tout cela est lié. Voilà donc la mission confiée à nos héros : retrouver la disparues et mettre en mal ce réseau…

Cet album, à l’image de la série, a deux objectifs. Le premier est de nous offrir une enquête rythmée et pleine de rebondissements. Le second est de nous divertir et de nous faire rire grâce à ses personnages et leurs caractères. Cela fait de cet opus une lecture légère qui s’adresse à toute la famille. Tout le monde peut théoriquement y trouver quelque chose. Néanmoins, la question qu’il restait à se poser était de savoir si ses deux finalités étaient atteintes.

Concernant l’enquête, on ne trouve rien de révolutionnaire. D’ailleurs, c’est l’évolution de la série qui va dans un sens moins travaillé dans ce domaine. En effet, concernant l’histoire, les auteurs privilégient les scènes d’action au détriment d’une intrigue plus dense et originale. Les poursuites et les bagarres sont fréquentes et laissent donc peu de place à des retournements de situation. Je trouve cela un petit peu dommage car la richesse des premiers tomes de la série réside en grande partie dans l’attrait de l’histoire en elle-même. Dans « Langoustines breizhées », elle n’est pas très épaisse et sans réelle surprise.

Côté humour, Loco nous offre encore beaucoup de bons moments de rigolade. Ce marin aux manières un petit peu rustres et à l’appétit sans limite est la vraie star de la série. Dans cet opus, il ne déçoit pas. Chacune de ses apparitions ou de ses remarques est réussie et génère une atmosphère divertissante à notre lecture. Le bémol vient des autres personnages qui apparaissent bien fades par rapport au vieux loup de mer. En effet, Leo est en retrait. Le fait de ne pas intégrer sa conjointe dans l’histoire met de côté tous les gags découlant de leurs disputes. C’est dommage. De plus, leur copain breton n’est pas assez travaillé. C’est donc parce qu’il possédait un vrai potentiel comique.

Les dessins sont de leur côté dans la lignée des tomes précédents. Ils se prêtent parfaitement à l’ambiance de l’album et à sa nature. Il est relativement arrondi et s’assimile facilement. Les couleurs sont vives. Bref, un feuilletage rapide des pages nous laissent une impression colorée et dynamique. A défaut de nous présenter des planches mémorables, Carrere nous offre un dessin agréable dans lequel on se plonge avec plaisir et aisance. L’auteur nous offre des personnages qui peuvent avoir certaines réactions et comportements assez  « cartonnesque ». Les colères peuvent être hautes en couleur !

En conclusion, « Langoustines breizhées » est un album moyen. Il est loin de faire partie des meilleurs de la série. Il nous offre quelques bons moments et manque de densité pour qu’on soit réellement captivé du début à la fin. Disons que si il s’agissait du premier opus de « Leo Loden », je ne suis pas sûr qu’après sa lecture, je me plonge rapidement dans les autres tomes. Par contre, je n’ai pas regretté de l’acheter pour compléter ma collection. J’ai pris plaisir à retrouver les personnages et me suis montré complaisant avec leurs aventures du fait de la sympathie qu’il m’inspire. Pour ceux qui ne connaissent pas cette série, je vous conseille davantage les premiers bouquins parus. Vous ne regretterez pas le voyage. Vos zygomatiques seront sollicitées.

gravatar_eric

note2

Leo Loden, T21 : Barigoule au Frioul

leoloden21


Titre : Leo Loden, T21 : Barigoule au Frioul
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Août 2012


« Barigoule au Frioul » est le titre du dernier épisode des aventures de Leo Loden, héros né il y a plus de dix ans de la collaboration de Christophe Arleston et de Serge Carrère. C’est le nom du premier cité qui m’avait incité à découvrir cette saga. En effet, « Lanfeust de Troy » était une de mes séries de chevet à cette époque-là. J’étais donc curieux de partir à la rencontre des différents univers de ce célèbre scénariste. Comme pour les précédents opus de la série, il s’associe à Nicoloff pour l’écriture de ce vingt et unième tome mettant en scène le célèbre détective privé marseillais. Ce nouvel ouvrage est paru au mois d’août dernier chez Soleil. La couverture nous présente Leo et son oncle sous une pluie torrentielle. Au gré d’un éclair, la nuit s’illumine et voit apparaitre un corps pendu. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Il ne restait donc plus qu’à se plonger dans la lecture…

Pour vous présenter rapidement la trame, je vais citer le résumé proposé par le site BD Gest’ : « Le Château d’If, une forteresse imprenable qui protège l’entrée du Vieux-Port… et un refuge bienvenu quand on est pris dans un léger grain selon Tonton (une grosse tempête selon tout le monde). C’est ainsi que Léo et Loco se retrouvent au milieu d’un séminaire de motivation réunissant les cadres d’une entreprise pharmaceutique où l’ambiance semble idéale… jusqu’au moment où le grand patron meurt empoisonné lors du cocktail de fin de journée. Voilà une enquête parfaite pour Léo : le coupable est forcément sur l’île et ce n’est pas le fantôme du Comte de Monte-Cristo ! Mais les apparences sont peut-être trompeuses… »

Cet album s’adresse, à l’image de la série, à un public très large. Le ton est léger. Bien que construit sur la narration d’une enquête, l’humour tient une part prépondérante dans l’écriture du scénario. C’est d’ailleurs davantage au nombre de moments drôles qu’à la densité de l’intrigue qu’on juge le plaisir de la lecture d’un épisode. J’ai une réelle affection pour les personnages de cette saga malgré la qualité parfois inégale des différents tomes. Certains crus sont excellents, d’autres apparaissent moins aboutis. Je suis donc plein d’espoir à chaque nouvelle parution.

Malgré son statut de marseillais, Loden a souvent eu l’occasion de voyager à l’image d’un Astérix. On prend donc souvent plaisir à voir les clichés locaux être exploités au service de l’intrigue. Je suis donc curieux de savoir où nous mène ce « Barigoule au Frioul ». Le titre est une indication. Il possède un ton provençal qui nous éloigne peu de la cité phocéenne. Mais il n’est pas nécessaire de partir bien loin pour se sentir dépaysé. Se trouver immerger dans un huis clos nocturne, pluvieux et ilien est intéressant. Cela l’est d’autant plus que Loden a souvent l’occasion de beaucoup se déplacer lors de ses enquêtes, ce qui s’avère impossible ici. De plus, ce type de trame possède un ton « Cluedo » qui peut s’avérer original.

Les auteurs cherchent vraiment à exploiter le fait de se trouver au Château d’If. Les allusions au lieu sont nombreuses et s’intègrent parfaitement dans l’histoire. C’est une des caractéristiques méritantes de cette série. A ce niveau-là, le lien avec Astérix est évident. Ce dernier ne rencontre pas les mêmes personnes en Helvétie, en Hispanie ou en Corse. De la même manière, Arleston n’utilise pas les mêmes ficelles quand il nous immerge à Lyon, Lille, Marseille ou Toulouse. La dimension « touristique » m’a plu et j’ai pris plaisir à graviter dans cette forteresse. Mais l’album n’est pas un appendice du Guide Vert. On découvre un assassinat. Il y a une dizaine de suspects. Heureusement, Loden et son oncle sont dans la place et se charge donc de résoudre cette énigme.

Le grand nombre de personnages me laissait espérer une intrigue dense et pleine de rebondissements. Faire intervenir chacun des protagonistes devait offrir une épaisseur au contenu. Au final, ils se révèlent que certains restent vraiment secondaires et anecdotiques. Cela ne veut pas dire que l’histoire est creuse mais elle s’avère moins « rebondissant » qu’espérée. L’histoire se laisse lire avec plaisir et ne souffre pas de réel temps mort. Néanmoins, à aucun moment, on est emporté réellement par les pérégrinations de nos amis. Il manque un petit quelque chose qu’on est conquis par la lecture. On ne se plonge jamais de manière aussi intense que je pouvais l’espérer. On reste légèrement en retrait.

Les dessins de Serge Carrère correspondent parfaitement à l’ambiance de la série. Sur ce point, l’association entre Arleston et ce dessinateur est loin d’être une faute de goût. Le dessin est rond et facile d’accès. Il conviendra aux grands comme aux petits. Les visages sont très expressifs et complètement parfaitement l’aspect humoristique du propos. De plus Carrère n’a aucun mal à dessiner les scènes de poursuite ou d’action et à faire naitre ce sentiment de rythme. Les couleurs, œuvre de Cerise, sont simples et vives et participent à l’accueil agréable qu’on ressent en découvrant chaque page.

En conclusion, « Barigoule au Frioul » est un tome honnête. Il est dans la moyenne de la série. Il est loin des meilleurs mais reste plus construit que d’autres. La lecture était agréable à défaut d’être envoutante. Cet opus complète honnêtement la collection. Néanmoins, pour ceux qui souhaitent découvrir ce détective fort sympathique, je vous conseille de lire les albums dans l’ordre. En effet, je garde une tendresse particulière pour les premières enquêtes…

gravatar_eric

note2

Leo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha

leoloden19


Titre : Léo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Janvier 2010


Léo Loden, série de bandes dessinées fruit de l’imagination de Carrere, Arleston et Nicoloff, est composée maintenant de dix-neuf tomes. Le dernier de la saga est intitulé « Spéculoos à la plancha » et est vendu au prix d’environ dix euros. Il est édité aux éditions « Soleil ». L’histoire s’étale sur une cinquantaine de pages.

Leo Loden est un détective privé et un ancien membre de la police judiciaire. Chaque album met en œuvre une de ses enquêtes. Chaque tome met en place une histoire indépendante même si de nombreux personnages sont récurrents. Il est toujours accompagné par son oncle Loco, un ancien de la marine haut en couleur. Et bien souvent, ses aventures mettent sur son chemin la ravissante commissaire Marlène qui a la particularité de partager sa vie et d’être particulièrement jalouse. Initialement Leo habite sur Marseille et nombre de ses aventures nous font visiter la France.

Angoulême et son célèbre festival de bande-dessinées.

C’est encore ici le cas. En effet, l’histoire se déroule à Angoulême durant son célèbre festival de bandes dessinées. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’album soit sorti cette semaine en même temps que l’événement avait lieu en Charente. Alors que notre trio de choc se balade à la recherche de la dédicace et profite de rencontrer leurs auteurs préférés, un vol a lieu. En effet, les planches inédites du prochain opus de « Lanfeust » sont subtilisées. Heureusement, notre ami Leo est dans la place et se met en quête de les retrouver…

La construction de la trame est classique et ressemble à tous les opus précédents. Dès les premières pages, un vol ou un rapt a lieu et on confie l’affaire à nos héros. Ensuite, leur enquête se met en place et voit se succéder poursuites, bagarres, découvertes et retournements de situation. De ce côté-là, la trame est souvent une nouvelle fois assez rythmée. On ne prend pas de temps à contempler les paysages. L’accent est vraiment mis sur l’action. Cela rend la lecture agréable et sans temps mort. On prend plaisir à découvrir l’histoire et on est curieux de connaître ce que cache la page suivante.

Mais l’intérêt ne réside pas uniquement dans la quête du coupable et de son mobile. Les personnages sont hauts en couleur et participent activement à la chaleur de l’ensemble. Mon préféré reste l’oncle Loco avec ses anecdotes de vieux combattant de la marine. Son amour de la bonne bouffe fait que tout est une occasion de se remplir la panse ou le gosier. Parallèlement Leo doit souvent cacher certaines de ses activités à sa chère et tendre au risque de la facher soit parce qu’il la rend jaloux soit parce qu’il entrave le travail de la police. Généralement, cela donne lieu à des colères mythiques de la ravissante Marlène et Leo en sort rarement indemne ! Cet album est particulièrement réussi sur ce plan-là. Les dialogues sont bons, les vannes sont drôles. Alors que j’étais plutôt déçu par les derniers opus, les trouvant un petit peu fades, ce n’est ici pas le cas. En effet, le scénario est dense et l’humour est au rendez-vous. Un des attraits propres à cet album est de nous faire naviguer dans l’univers de la bande dessinée en multipliant les apparitions des guest-stars : Tarquin, Arleston, Mourier etc. Cela donne une dimension particulière et prenante à la trame.

Les dessins participent activement à l’ambiance chaleureuse de l’album. Le style de Carrere est très agréable. Les personnages sont très réussis, ils sont loin de manquer de personnalité dans leurs traits. De plus, les couleurs sont très présentes et très vives. Cela habille parfaitement les pages et accompagne parfaitement le scénario.

Pour conclure, j’ai trouvé cet album très agréable à lire. J’ai retrouvé avec plaisir des personnages pour lesquels j’éprouve beaucoup d’affection. Il s’agit d’une lecture légère et agréable qui s’adresse à tous les publics. « Leo Loden » est une série familiale et cet album n’échappe pas à la règle. De plus, je suis content que ce tome soit de meilleure qualité que les opus précédents qui m’avaient un petit peu déçus. Je ne peux donc que vous conseiller de découvrir ou de retrouver le détective privé le plus célèbre de Marseille. Bonne lecture ! 

gravatar_eric

note3

Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum

LeoLoden22


Titre : Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Août 2013


J’ai découvert Leo Loden il y a une quinzaine d’années. Je suis rapidement trouvé sous le charme des aventures drôles et rythmées de ce détective privé marseillais. Un nouvel album parait chaque année et le voit voyager aux quatre coins de la France. Le dernier épisode en date est sorti le dix-neuf septembre dernier. Edité chez Soleil, il se compose classiquement de quarante-huit pages. Son prix avoisine onze euros. Son scénariste est le célèbre Christophe Arleston dont le principal fait d’arme est d’avoir fait naître Lanfeust de Troy. Il s’associe au dessinateur Serge Carrère dont j’apprécie également le travail sur  le sympathique Private Ghost. Depuis quelques tomes, Loïc Nicoloff intervient sur le scénario et Cerise se charge des couleurs.

La quatrième de couverture nous présente son héros avec les mots suivants : « Etre accusé d’une bavure alors qu’on a tiré en l’air, ça énerve. Après, on quitte la P.J. et on devient un privé. Même si le milieu n’est plus ce qu’il était. Même si Marseille a oublié Pagnol. Même si on a dans les pattes un tonton loufoque. Etre flic, c’est comme manger des cacahuètes : c’est dur d’arrêter. »

Le Var pour décor

Cette série s’adresse à un public très large. Les jeunes et les moins jeunes y trouveront leur compte. L’album peut se lire indépendamment des autres. Chaque aventure correspond à une nouvelle enquête. Néanmoins, il est évident que les familiers de la saga prendront plaisir à suivre l’évolution des personnages que sont Leo, sa fiancée et son oncle. Chaque aventure se construit dans un lieu différent. Ici, le département du Var sert de décors aux pérégrinations du héros et de ses acolytes. Les auteurs prennent toujours plaisir à jouer avec les codes locaux selon des principes proches de Astérix. Cet album n’échappe pas à la règle avec, entre autre, l’apparition dans l’histoire d’un match de rugby à Mayol et du clin d’œil à Mourad Boudjellal, ancien patron de Soleil, qui en découle. Cet aspect est moins développé que dans d’autres albums. En effet, un exil en Bretagne ou dans le Nord autorise davantage de grain à moudre dans le domaine des clichés. Malgré tout, le voyage dans le département voisin des Bouches du Rhône reste agréable et exploité.

La trame débute par une visite d’appartement. La fiancée de Léo, la volcanique lieutenant de police Marlène s’est mis en tête de changer d’appartement dans le but d’agrandir la famille. Leo, comme à son habitude, suit le mouvement avec fatalisme. Parallèlement à cette quête immobilière, le héros se voit invité par un riche russe qui souhaite monter un petit business local. Mais pour cela, il doit trouver un accord avec les « autorités locales » : la mafia corse. Il va sans dire que tout ne va pas se dérouler comme prévu…

Les jalons de départ sont intéressants. L’angoisse est toujours de savoir si la sauce va monter et offrir une histoire dont on se délecte. La réussite est sur ce plan inégale au gré des albums. Certains sont remarquablement drôles et divertissants. D’autres ont une trame plus diluée et décevante. Tropézienne Dum-Dum est un bon cru. L’accent est vraiment mis sur les dialogues et les rebondissements. La dimension « Astérix » est bien exploitée. De plus les remarques décalées de l’oncle Loco sont toutes aussi réussies les unes que les autres. Il fait vraiment partie des personnages de bandes dessinées qui me font le plus rire.

La trame ne souffre d’aucun temps mort. L’ennui ne m’a jamais guetté. Les scènes d’action alternent bien avec les moments durant lesquels l’enquête avance. L’intrigue n’a rien de révolutionnaire. Malgré tout, elle se découvre avec plaisir. La lecture s’avère divertissante à défaut d’être mémorable. Les personnages secondaires sont bien exploités et trouvent chacun un rôle à leur mesure. Que ce soit les beaux-parents, la mafia russe ou les corses, chacun apporte un écot à l’avancée de l’histoire. Cela fait longtemps que je n’avais lu un opus de cette série ne souffrant d’aucun moment de remplissage.

Les dessins de Carrère accompagnent parfaitement la narration. Le trait rond correspond parfaitement à l’atmosphère de la série. De plus, les expressions des personnages participent activement au divertissement de la lecture. Pour conclure, Tropézienne Dum-Dum est un bon cru de Leo Loden. Il plaira aux familiers de la série et offrira une découverte intéressante aux novices. Ce n’est déjà pas si mal !

gravatar_eric

note3

Tu mourras moins bête, T4 : Professeur Moustache étale sa science

TuMourrasMoinsBete4


Titre : Tu mourras moins bête, T4 : Professeur Moustache étale sa science
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Septembre 2015


Après avoir explosé sur la blogosphère, Marion Montaigne a reçu un succès mérité pour « Tu mourras moins bête », ses recueils de vulgarisation scientifique. Outre l’humour omniprésent, l’auteure aime remplir ses pages de références cinémas, séries ou simplement people. Le tout est publié chez Delcourt pour 250 pages.

Depuis son changement d’éditeur, Marion Montaigne ne s’impose plus de thème général. On aborde donc tout et n’importe quoi, l’auteure se faisant plaisir avec ses sujets de prédilection. On retrouve donc beaucoup les explications geek (« Jurassic Park », « Le Seigneur des Anneaux », « Star Wars »…) et le pipi caca. Ainsi, on sent que Montaigne prend un plaisir infini à nous parler des pets…

Rire de la science par l’absurde.

TuMourrasMoinsBete4bToutes les explications démarrent par une fausse carte postale dessinée par nombre d’invités. Chacun pose une question, à laquelle répond la dessinatrice. Si certains thèmes sont très généraux, d’autres partent un peu dans tous les sens. Au final, ce n’est pas plus mal, les notes ne suivant pas non plus un schéma systématique qui ennuierait le lecteur. Car force est de constater qu’après quatre tomes bien fournis, Marion Montaigne continue à être aussi drôle et didactique à la fois. Même si ce que l’on apprend a, dans ce tome, finalement peu d’intérêt. Comme un symbole, le livre se ferme sur la sexualité des dinosaures, une façon de mixer deux grands sujets traités dans ses livres…

Au niveau du dessin, on retrouve le trait particulièrement relâché de Marion Montaigne et colorisé à l’aquarelle. C’est clairement ce qui peut rebuter le plus au premier abord, mais son efficacité est évidente. C’est là le plus important.

TuMourrasMoinsBete4c

Ce tome confirme (si besoin était) tout le talent de Marion Montaigne pour la vulgarisation. Et plus que pour apprendre des choses, on lit avant tout « Tu mourras moins bête » pour rire avec l’auteure de la science et de tous les questionnements que cela peut apporter. Et si c’est absurde, c’est encore meilleur !

coupdecoeur_new

avatar_belz_jol

note5

Panique organique

PaniqueOrganique


Titre : Panique organique
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Octobre 2007


Marion Montaigne est une auteure qui s’est créé un nom dans la vulgarisation scientifique. Mêlant bande-dessinée, sciences et humour, elle a su capter l’attention du public avec son blog « Tu mourras moins bête » (parfaitement mis sur papier ensuite). Depuis, elle a sorti « Riche, pourquoi pas toi ? » qui lui permettait de toucher aux sciences sociales. Mais dès 2007, l’auteure sortait déjà un livre intitulé « Panique organique » qui proposait une histoire déjanté dans le corps humain. Publié chez Sarbacane, le tout pesant une petite centaine de pages.

Nous démarrons donc dans le corps d’un enfant qui mange ses céréales. L’une de bactéries de l’estomac, fatigué de cette existence répétitive, décide de s’échapper. En effet, le petit garçon a eu le malheur d’avaler le jouet qui était dans la boîte de céréales. C’est une fusée… C’est parti pour une aventure au plus profond du corps…

Une aventure d’humour didactique

Si le début de l’aventure laisse présager une aventure d’humour didactique (le rein est bien présenté par exemple), le tout devient vraiment barré au fur et à mesure. Alors certes on apprend des choses régulièrement, mais l’aspect didactique laisse souvent la place à l’aventure et à l’action débridée. 

On a clairement affaire ici à un ouvrage plutôt jeunesse. Les explications sont plutôt simples et l’action est non-stop. Le double discours existe quand même (le passage à l’adolescence est vraiment destiné à être drôle pour des adultes me semble-t-il…), mais il n’est pas omniprésent. Les dernières pages, complètement débridées manquent ainsi un peu de consistance. Malgré tout, on sourit à plusieurs reprises. Mais on est tellement habitué à rire devant un livre de Marion Montaigne que l’on en devient très exigeant !

Concernant le dessin, on retrouve un trait simple et dynamique de l’auteure, colorisé à l’informatique. C’est moins relâché et moins personnel que ses dernières productions, mais la lecture est très agréable et lisible. Le découpage est plus classique avec un gaufrier et des cases tracées. Bref, c’est finalement assez différent de ce que peut nous proposer Marion Montaigne actuellement.

« Panique Organique » confirme l’intérêt de Marion Montaigne pour les ouvrages didactiques. Paru en 2007, juste avant « La vie des bêtes » (où clairement elle est plus percutante au niveau de l’humour), c’est un ouvrage jeunesse de bonne qualité. La partie didactique n’est pas lourde et peut même passer derrière l’aspect purement aventure. Et il faut bien avouer que les ados adorent ce livre. Une lecture sympathique. avatar_belz_jol

note3