Astérix, T36 : Le papyrus de César

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Titre : Astérix, T36 : Le papyrus de César
Scénariste : Jean-Yves Ferri
Dessinateur : Didier Conrad
Parution : Octobre 2015


MĂȘme si aucun de ses deux crĂ©ateurs n’est Ă  l’origine de son Ă©criture, le nouveau tome des aventures d’AstĂ©rix reste un Ă©vĂ©nement majeur du neuviĂšme art. Le dernier date du mois dernier et s’intitule Le Papyrus de CĂ©sar. Le binĂŽme formĂ© de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad a Ă©tĂ© une nouvelle fois missionnĂ© pour faire naĂźtre de leur imagination les nouvelles aventures des gaulois les plus cĂ©lĂšbres du monde. Les deux auteurs avaient su offrir une suite correcte et respectueuse Ă  l’Ɠuvre de RenĂ© Goscinny et Albert Uderzo avec l’épisode prĂ©cĂ©dent AstĂ©rix chez les Pictes. Je fais partie des lecteurs ayant trouvĂ© plutĂŽt apprĂ©ciĂ© cet album historique. Sans atteindre la qualitĂ© des premiers opus, il marquait un progrĂšs Ă©norme par rapport aux derniers ouvrages nĂ©s de la seule plume d’Uderzo. J’espĂ©rais donc que ce trente-sixiĂšme acte prolonge cette Ă©volution positive.

Le papyrus qui donne son titre au livre n’est pas le moindre des Ă©crits : il s’agit d’un chapitre de la cĂ©lĂšbre Guerre des Gaules contĂ©e par CĂ©sar. Ce chapitre n’est pas n’importe lequel : il s’agit de celui qui Ă©voque les irrĂ©ductibles gaulois et la partie de la Gaule qui n’est pas dominĂ©e par Rome. Le conseiller de l’empereur lui propose de faire disparaĂźtre ces pages permettant ainsi Ă  l’Histoire de retenir que CĂ©sar a conquis toute la Gaule. Le souci apparait lorsqu’un colporteur gaulois met la main sur une mouture complĂšte du papyrus et dĂ©cide de rendre publique cette manipulation de la rĂ©alité 

Le journalisme version Jules César

Asterix36aJ’ai trouvĂ© l’idĂ©e de dĂ©part originale et intĂ©ressante. Les enjeux apparaissent rĂ©els et crĂ©ent un lien Ă©vident avec notre Ă©poque contemporaine. Ne dit-on pas que l’Histoire est toujours Ă©crite par les vainqueurs ? De plus, cela permet aux auteurs d’intĂ©grer le concept de libertĂ© de la presse dans leur histoire. Tous ces thĂšmes sont plutĂŽt bien exploitĂ©s tout au long de la narration. Sans jamais tomber dans un excĂšs regrettable, Jean-Yves Ferri arrive Ă  faire rire avec ses vannes Ă©voquant l’univers du journalisme.

Concernant le mĂ©chant, il prend ici les traits de Bonus Promoplus, conseiller et Ă©diteur de l’empereur. L’éthique n’est pas sa qualitĂ© premiĂšre et il se trouve bien embĂȘtĂ© lorsqu’il apprend la disparition du papyrus. Il doit mettre la main dessus tout en empĂȘchant CĂ©sar d’ĂȘtre informĂ© de la situation. Il reprend beaucoup de caractĂ©ristiques des traditionnels adversaires des hĂ©ros irrĂ©ductibles. Sa personnalitĂ© s’inscrit dans la tradition de la sĂ©rie et ce n’est pas dĂ©sagrĂ©able pour le lecteur. J’ai pris beaucoup de plaisir Ă  rire de ses mĂ©saventures et sa nervositĂ© permanente. Son travail avec les lĂ©gionnaires de Babaorum. DĂ©couvrir les soldats blasĂ©s par les irrĂ©ductibles gaulois devant ce petit excitĂ© fait aisĂ©ment sourire.

Evidemment, l’attrait rĂ©side aussi de retrouver nos gaulois adorĂ©s. Les auteurs s’en approprient les codes avec talent. CĂ©tautomatix, Ordralphabetix, Agecanonix, Abraracourcix, Bonemine ou Assurancetourix jouent leur rĂŽle Ă  merveille. Ils ont chacun leur petit fil conducteur personnel qui densifie la trame gĂ©nĂ©ral. Concernant ObĂ©lix, il est nouvelle fois la grande star de l’album avec sa volontĂ© ponctuelle d’éviter les conflits et les sangliers. Bref, les auteurs offrent un album qui respecte les codes de la sĂ©rie avec talent. Les dessins de Didier Conrad sont dans une lignĂ©e parfait d’Albert Uderzo.

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Pour conclure, je trouve que Le Papyrus de CĂ©sar est un cru honnĂȘte. Il n’a aucun mal Ă  accompagner les prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes de la saga. Je le trouve plus rĂ©ussi qu’AstĂ©rix chez les Pictes. Cela me rend optimiste. Les auteurs semblent plus Ă  l’aise dans ce costume prestigieux. Surtout, j’ai bon espoir que AstĂ©rix retrouve les lettres de noblesse que certains Ă©pisodes rĂ©cents avaient tendance Ă  effriter sĂ©rieusement


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note3

Guide sublime

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Titre : Guide sublime
Scénariste : Fabrice Erre
Dessinateur : Fabrice Erre
Parution : Mai 2015


Fabrice Erre est un des auteurs de bandes dessinĂ©es qui me fait le plus rire. Qu’il conte le quotidien d’un enseignant dans « Une annĂ©e au lycĂ©e », celui de Zorro dans « Z comme Diego », ou narre la conquĂȘte spatiale dans « Mars », il sollicite intensĂ©ment mes zygomatiques. J’ai donc accueilli avec un grand enthousiasme l’apparition dans les rayons de librairie « Guide sublime » en mai dernier. Il s’agit d’un ouvrage dont le format s’apparente davantage Ă  celui d’un roman que d’un album classique. EditĂ© chez Dargaud, le bouquin se compose de cent soixante-huit pages. DĂšs les premiĂšres pages, on y apprend que les strips de ce livre ont initialement Ă©tĂ© publiĂ©s dans la revue numĂ©rique « Mauvais esprit ».

Le Guide sublime est un dictateur. C’est son quotidien politique que nous sommes amenĂ©s Ă  dĂ©couvrir. Chaque planche prĂ©sente un moment de la vie de ce chef d’état despote. Chacune peut ĂȘtre lue de maniĂšre indĂ©pendante. Cette structure narrative permet une lecture intense et rythmĂ©e.  Il s’agit donc d’un opus qui peut se picorer. Il n’est pas nĂ©cessaire de le terminer d’une traite. Je pense qu’il est plus pertinent de s’y plonger par petite dose. Cela permettra de savourer chaque bouchĂ©e plutĂŽt que de risquer l’indigestion.

Le quotidien d’un dictateur.

GuideSublime1En effet, le caractĂšre trĂšs excessif du personnage principal fait que j’ai eu le sentiment constant d’ĂȘtre immergĂ© au beau milieu d’une crise d’hystĂ©rie. Le Guide hurle en permanence des dĂ©cisions aussi incohĂ©rentes que dĂ©nuĂ©es de sens. Ne le voir jamais s’arrĂȘter ou s’apaiser fait que cette lecture fatigue par moment. Cette frĂ©nĂ©sie transpire des pages. Par contre, le lire par petite touche permet de profiter davantage de l’humour caractĂ©ristique gĂ©nĂ©rĂ© par la plume de Fabrice Erre.

Le casting de l’entourage du guide sublime nous est quasiment intĂ©gralement prĂ©sentĂ© sur la couverture. On y dĂ©couvre ses ministres, sa garde rapprochĂ©e et une curieuse infirmiĂšre aux formes chaloupĂ©es. Il ne manque qu’un collĂšgue dictateur, l’empereur Bogolo, qui jouera un rĂŽle central dans la dĂ©marche de propagande de son acolyte. L’auteur ne s’embarrasse pas de personnages secondaires sans contact direct avec le chef. Fabrice Erre nous fait entrer dans les arcanes du pouvoir gĂ©rĂ© par ce fada mĂ©galomane.

La thĂ©matique est un terreau attrayant pour faire pousser une Ɠuvre drĂŽle et dĂ©lurĂ©e. Les premiĂšres pages dĂ©marrent sur les chapeaux de roue. Les caractĂ©ristiques de ce cher Guide sont sans Ă©quivoque : il est complĂštement fou ! Il fait honneur Ă  toutes les caricatures du genre. La premiĂšre planche nous le fait dĂ©couvrir complĂštement hystĂ©rique en train de hurler que sa premiĂšre dĂ©cision sera de rendre obligatoire le port de la moustache. Le trait de Fabrice Erre traduit complĂštement le cĂŽtĂ© possĂ©dĂ© du souverain. La mise en bouche est sans Ă©quivoque : le programme est annoncĂ©.

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Pour conclure, je conseille de lire cet album par petite touche. Cela permettra de savourer l’imagination de Fabrice Erre sans pour autant subir le cĂŽtĂ© effrĂ©nĂ© de ce Guide sublime. L’auteur construit beaucoup de ces gags dans le mĂȘme canevas. Cela peut faire ronronner la lecture si on la fait d’une seule traite. Je place cet album en-dessous des prĂ©cĂ©dents opus de cet auteur. NĂ©anmoins, il est reste habitĂ© par son univers caractĂ©ristique. Et ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal


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note2

Leo Loden, T23 : Brouillades aux embrouilles

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Titre : Leo Loden, T23 : Brouillades aux embrouilles
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Janvier 2015


Leo Loden est un dĂ©tective dont je suis les enquĂȘtes depuis ses dĂ©buts. Cela fait donc plus de quinze ans que je prends plaisir Ă  suivre les pas de de cet ancien policier aux quatre coins de la France. Ce hĂ©ros est le fruit de la rencontre entre le scĂ©nariste Christophe Arleston le dessinateur Serge CarrĂšre. Depuis quelques temps maintenant, le duo est devenu trio avec l’arrivĂ©e Ă  l’écriture de LoĂŻc Nicoloff. Le dernier Ă©pisode date du mois de janvier dernier et s’intitule « Brouillades aux embrouilles ». La couverture laisse penser que le trafic d’armes ne sera pas Ă©tranger Ă  l’histoire.

Amadeus est un faussaire sympathique qui accompagne bon nombre d’aventures de LĂ©o. Au cours des premiĂšres pages, il se fait enlever sur le port de Marseille et n’arrive Ă  prĂ©venir que notre cher dĂ©tective. Ce dernier mĂšne l’enquĂȘte qui va le mettre sur le chemin de l’assassinat d’un trafiquant d’arme, d’un imam gĂ©rant de citĂ© et de prĂ©fet angoissĂ© des consĂ©quences de tout cela


Marseille : son port et ses quartiers nord.

LĂ©o Loden est marseillais. MĂȘme s’il a Ă©tĂ© souvent amenĂ© Ă  suivre des affaires dans tout l’Hexagone, la majoritĂ© de son quotidien se dĂ©roule autour de la citĂ© phocĂ©enne. « Brouillades aux embrouilles » centre son intrigue autour du port et d’une citĂ© des quartiers nord. Cet opus fait naĂźtre une histoire indĂ©pendante qui trouve son dĂ©nouement au bout de quarante-six planches. Il n’est pas ici question d’attendre le prochain tome pour connaĂźtre la fin. Comme toute sĂ©rie, celle-ci nous fait retrouver un casting constant d’épisode en Ă©pisode. On retrouve donc l’oncle de LĂ©o. Il est marin et le personnage le plus drĂŽle. MarlĂšne, commissaire et conjointe de LĂ©o, est Ă©galement toujours lĂ . Son caractĂšre volcanique est un atout certain de la lecture. Le trio est en pleine forme dans ce vingt-troisiĂšme acte. Ils participent Ă  la bonne ambiance que se dĂ©gage des pages.

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La mise en place de la trame est efficace. Les auteurs ne perdent pas de temps pour nous faire dĂ©couvrir les premiers enjeux. L’enchainement des Ă©vĂ©nements est relativement dense et les rebondissements sont plutĂŽt bons. La lecture est dynamique. Le suspense est suffisamment fort pour la curiositĂ© accompagne la dĂ©couverte de l’album du dĂ©but Ă  la fin. L’immersion de tout ce petit monde dans l’univers des docks d’un cĂŽtĂ© et des citĂ© de l’autre est plutĂŽt rĂ©ussie. Evidemment, elle ne servira pas de support Ă  une thĂšse universitaire sur le sujet. Par contre, elle chatouille rĂ©guliĂšrement les zygomatiques. Dans ce tome, le scĂ©nario n’est pas diluĂ© par une succession de scĂšnes d’action sans grand intĂ©rĂȘt. La prime est portĂ©e Ă  l’histoire et cela est bien apprĂ©ciable.

En plus de dĂ©rouler une intrigue intĂ©ressante et prenante, Arleston arrive Ă  intĂ©grer sans problĂšme les atouts de ses hĂ©ros. La relation LĂ©o – MarlĂšne est toujours hilarante. Quant Ă  l’oncle, il est comme une sardine dans le vieux port avec ses amis les dockers. Les scĂšnes avec le prĂ©fet et le commissaire divisionnaire quant Ă  la politique Ă  adopter pour gĂ©rer la crise prĂȘte aisĂ©ment Ă  sourire. Tout ce petit monde est bien accompagnĂ© par les dessins de CarrĂšre. Son style correspond parfaitement Ă  l’ambiance divertissante de l’album. Les couleurs vivent de Cerise vont Ă©galement dans ce sens.

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Au final, « Brouillades aux embrouilles » est un cru honnĂȘte. Je trouve qu’il offre ce que lecteur en attend. J’ai eu l’occasion de le lire dĂ©jĂ  deux fois. Le plaisir Ă©tait toujours prĂ©sent la seconde fois. C’est plutĂŽt bon signe. Je le conseille donc Ă  quelqu’un qui chercherait une bande dessinĂ©e drĂŽle, lĂ©gĂšre et pourvue d’une histoire pas inintĂ©ressante.

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note3

Leo Loden, T20 : Lagoustines Breizhées

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Titre : Léo Loden, T20 : Langoustines Breizhées
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Août 2011


« Leo Loden » est une sĂ©rie qui fait son petit bonhomme de chemin. En effet, cet Ă©tĂ© a vu la parution de son vingtiĂšme tome. Depuis le dĂ©but, le scĂ©nario est l’Ɠuvre du cĂ©lĂšbre Christophe Arleston. Les dessins sont nĂ©s de la plume de Carrere. En cours de route, ils se sont associĂ©s Ă  Nicoloff. Le dernier opus s’intitule « Langoustines breizhĂ©es ». Toujours Ă©ditĂ© chez Soleil, il est d’un format classique. Son prix est d’environ dix euros.

Cette sĂ©rie est construite autour du personnage de Leo Loden. Ancien inspecteur de la police Ă  Marseille, il a montĂ© son cabinet de dĂ©tective privĂ©. Il mĂšne ses enquĂȘtes accompagnĂ© de son oncle Loco, ancien marin haut en couleur. Leo file le parfait amour avec une splendide femme pleine de caractĂšre qui s’avĂšre ĂȘtre commissaire. La particularitĂ© de cette sĂ©rie est que chaque enquĂȘte nous emmĂšne dans une rĂ©gion de France diffĂ©rente et nous permet de dĂ©couvrir les spĂ©cificitĂ©s locales.

Un mĂ©lange de polar et d’humour en Bretagne

Le titre de cet album est sans Ă©quivoque. Nos hĂ©ros vont dĂ©couvrir les charmes de la Bretagne. Nos deux dĂ©tectives partent dans le FinistĂšre rendre service Ă  un ami qui est sur une affaire. Une journaliste a disparu. Elle enquĂȘtait depuis des mois sur des passeurs d’hommes entre l’Afrique et l’Europe. Il apparait donc Ă©vident que tout cela est liĂ©. VoilĂ  donc la mission confiĂ©e Ă  nos hĂ©ros : retrouver la disparues et mettre en mal ce rĂ©seau


Cet album, Ă  l’image de la sĂ©rie, a deux objectifs. Le premier est de nous offrir une enquĂȘte rythmĂ©e et pleine de rebondissements. Le second est de nous divertir et de nous faire rire grĂące Ă  ses personnages et leurs caractĂšres. Cela fait de cet opus une lecture lĂ©gĂšre qui s’adresse Ă  toute la famille. Tout le monde peut thĂ©oriquement y trouver quelque chose. NĂ©anmoins, la question qu’il restait Ă  se poser Ă©tait de savoir si ses deux finalitĂ©s Ă©taient atteintes.

Concernant l’enquĂȘte, on ne trouve rien de rĂ©volutionnaire. D’ailleurs, c’est l’évolution de la sĂ©rie qui va dans un sens moins travaillĂ© dans ce domaine. En effet, concernant l’histoire, les auteurs privilĂ©gient les scĂšnes d’action au dĂ©triment d’une intrigue plus dense et originale. Les poursuites et les bagarres sont frĂ©quentes et laissent donc peu de place Ă  des retournements de situation. Je trouve cela un petit peu dommage car la richesse des premiers tomes de la sĂ©rie rĂ©side en grande partie dans l’attrait de l’histoire en elle-mĂȘme. Dans « Langoustines breizhĂ©es », elle n’est pas trĂšs Ă©paisse et sans rĂ©elle surprise.

CĂŽtĂ© humour, Loco nous offre encore beaucoup de bons moments de rigolade. Ce marin aux maniĂšres un petit peu rustres et Ă  l’appĂ©tit sans limite est la vraie star de la sĂ©rie. Dans cet opus, il ne déçoit pas. Chacune de ses apparitions ou de ses remarques est rĂ©ussie et gĂ©nĂšre une atmosphĂšre divertissante Ă  notre lecture. Le bĂ©mol vient des autres personnages qui apparaissent bien fades par rapport au vieux loup de mer. En effet, Leo est en retrait. Le fait de ne pas intĂ©grer sa conjointe dans l’histoire met de cĂŽtĂ© tous les gags dĂ©coulant de leurs disputes. C’est dommage. De plus, leur copain breton n’est pas assez travaillĂ©. C’est donc parce qu’il possĂ©dait un vrai potentiel comique.

Les dessins sont de leur cĂŽtĂ© dans la lignĂ©e des tomes prĂ©cĂ©dents. Ils se prĂȘtent parfaitement Ă  l’ambiance de l’album et Ă  sa nature. Il est relativement arrondi et s’assimile facilement. Les couleurs sont vives. Bref, un feuilletage rapide des pages nous laissent une impression colorĂ©e et dynamique. A dĂ©faut de nous prĂ©senter des planches mĂ©morables, Carrere nous offre un dessin agrĂ©able dans lequel on se plonge avec plaisir et aisance. L’auteur nous offre des personnages qui peuvent avoir certaines rĂ©actions et comportements assez  « cartonnesque ». Les colĂšres peuvent ĂȘtre hautes en couleur !

En conclusion, « Langoustines breizhĂ©es » est un album moyen. Il est loin de faire partie des meilleurs de la sĂ©rie. Il nous offre quelques bons moments et manque de densitĂ© pour qu’on soit rĂ©ellement captivĂ© du dĂ©but Ă  la fin. Disons que si il s’agissait du premier opus de « Leo Loden », je ne suis pas sĂ»r qu’aprĂšs sa lecture, je me plonge rapidement dans les autres tomes. Par contre, je n’ai pas regrettĂ© de l’acheter pour complĂ©ter ma collection. J’ai pris plaisir Ă  retrouver les personnages et me suis montrĂ© complaisant avec leurs aventures du fait de la sympathie qu’il m’inspire. Pour ceux qui ne connaissent pas cette sĂ©rie, je vous conseille davantage les premiers bouquins parus. Vous ne regretterez pas le voyage. Vos zygomatiques seront sollicitĂ©es.

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note2

Leo Loden, T21 : Barigoule au Frioul

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Titre : Leo Loden, T21 : Barigoule au Frioul
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Août 2012


« Barigoule au Frioul » est le titre du dernier Ă©pisode des aventures de Leo Loden, hĂ©ros nĂ© il y a plus de dix ans de la collaboration de Christophe Arleston et de Serge CarrĂšre. C’est le nom du premier citĂ© qui m’avait incitĂ© Ă  dĂ©couvrir cette saga. En effet, « Lanfeust de Troy » Ă©tait une de mes sĂ©ries de chevet Ă  cette Ă©poque-lĂ . J’étais donc curieux de partir Ă  la rencontre des diffĂ©rents univers de ce cĂ©lĂšbre scĂ©nariste. Comme pour les prĂ©cĂ©dents opus de la sĂ©rie, il s’associe Ă  Nicoloff pour l’écriture de ce vingt et uniĂšme tome mettant en scĂšne le cĂ©lĂšbre dĂ©tective privĂ© marseillais. Ce nouvel ouvrage est paru au mois d’aoĂ»t dernier chez Soleil. La couverture nous prĂ©sente Leo et son oncle sous une pluie torrentielle. Au grĂ© d’un Ă©clair, la nuit s’illumine et voit apparaitre un corps pendu. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Il ne restait donc plus qu’à se plonger dans la lecture


Pour vous prĂ©senter rapidement la trame, je vais citer le rĂ©sumĂ© proposĂ© par le site BD Gest’ : « Le ChĂąteau d’If, une forteresse imprenable qui protĂšge l’entrĂ©e du Vieux-Port
 et un refuge bienvenu quand on est pris dans un lĂ©ger grain selon Tonton (une grosse tempĂȘte selon tout le monde). C’est ainsi que LĂ©o et Loco se retrouvent au milieu d’un sĂ©minaire de motivation rĂ©unissant les cadres d’une entreprise pharmaceutique oĂč l’ambiance semble idĂ©ale
 jusqu’au moment oĂč le grand patron meurt empoisonnĂ© lors du cocktail de fin de journĂ©e. VoilĂ  une enquĂȘte parfaite pour LĂ©o : le coupable est forcĂ©ment sur l’üle et ce n’est pas le fantĂŽme du Comte de Monte-Cristo ! Mais les apparences sont peut-ĂȘtre trompeuses
 »

Cet album s’adresse, Ă  l’image de la sĂ©rie, Ă  un public trĂšs large. Le ton est lĂ©ger. Bien que construit sur la narration d’une enquĂȘte, l’humour tient une part prĂ©pondĂ©rante dans l’écriture du scĂ©nario. C’est d’ailleurs davantage au nombre de moments drĂŽles qu’à la densitĂ© de l’intrigue qu’on juge le plaisir de la lecture d’un Ă©pisode. J’ai une rĂ©elle affection pour les personnages de cette saga malgrĂ© la qualitĂ© parfois inĂ©gale des diffĂ©rents tomes. Certains crus sont excellents, d’autres apparaissent moins aboutis. Je suis donc plein d’espoir Ă  chaque nouvelle parution.

MalgrĂ© son statut de marseillais, Loden a souvent eu l’occasion de voyager Ă  l’image d’un AstĂ©rix. On prend donc souvent plaisir Ă  voir les clichĂ©s locaux ĂȘtre exploitĂ©s au service de l’intrigue. Je suis donc curieux de savoir oĂč nous mĂšne ce « Barigoule au Frioul ». Le titre est une indication. Il possĂšde un ton provençal qui nous Ă©loigne peu de la citĂ© phocĂ©enne. Mais il n’est pas nĂ©cessaire de partir bien loin pour se sentir dĂ©paysĂ©. Se trouver immerger dans un huis clos nocturne, pluvieux et ilien est intĂ©ressant. Cela l’est d’autant plus que Loden a souvent l’occasion de beaucoup se dĂ©placer lors de ses enquĂȘtes, ce qui s’avĂšre impossible ici. De plus, ce type de trame possĂšde un ton « Cluedo » qui peut s’avĂ©rer original.

Les auteurs cherchent vraiment Ă  exploiter le fait de se trouver au ChĂąteau d’If. Les allusions au lieu sont nombreuses et s’intĂšgrent parfaitement dans l’histoire. C’est une des caractĂ©ristiques mĂ©ritantes de cette sĂ©rie. A ce niveau-lĂ , le lien avec AstĂ©rix est Ă©vident. Ce dernier ne rencontre pas les mĂȘmes personnes en HelvĂ©tie, en Hispanie ou en Corse. De la mĂȘme maniĂšre, Arleston n’utilise pas les mĂȘmes ficelles quand il nous immerge Ă  Lyon, Lille, Marseille ou Toulouse. La dimension « touristique » m’a plu et j’ai pris plaisir Ă  graviter dans cette forteresse. Mais l’album n’est pas un appendice du Guide Vert. On dĂ©couvre un assassinat. Il y a une dizaine de suspects. Heureusement, Loden et son oncle sont dans la place et se charge donc de rĂ©soudre cette Ă©nigme.

Le grand nombre de personnages me laissait espĂ©rer une intrigue dense et pleine de rebondissements. Faire intervenir chacun des protagonistes devait offrir une Ă©paisseur au contenu. Au final, ils se rĂ©vĂšlent que certains restent vraiment secondaires et anecdotiques. Cela ne veut pas dire que l’histoire est creuse mais elle s’avĂšre moins « rebondissant » qu’espĂ©rĂ©e. L’histoire se laisse lire avec plaisir et ne souffre pas de rĂ©el temps mort. NĂ©anmoins, Ă  aucun moment, on est emportĂ© rĂ©ellement par les pĂ©rĂ©grinations de nos amis. Il manque un petit quelque chose qu’on est conquis par la lecture. On ne se plonge jamais de maniĂšre aussi intense que je pouvais l’espĂ©rer. On reste lĂ©gĂšrement en retrait.

Les dessins de Serge CarrĂšre correspondent parfaitement Ă  l’ambiance de la sĂ©rie. Sur ce point, l’association entre Arleston et ce dessinateur est loin d’ĂȘtre une faute de goĂ»t. Le dessin est rond et facile d’accĂšs. Il conviendra aux grands comme aux petits. Les visages sont trĂšs expressifs et complĂštement parfaitement l’aspect humoristique du propos. De plus CarrĂšre n’a aucun mal Ă  dessiner les scĂšnes de poursuite ou d’action et Ă  faire naitre ce sentiment de rythme. Les couleurs, Ɠuvre de Cerise, sont simples et vives et participent Ă  l’accueil agrĂ©able qu’on ressent en dĂ©couvrant chaque page.

En conclusion, « Barigoule au Frioul » est un tome honnĂȘte. Il est dans la moyenne de la sĂ©rie. Il est loin des meilleurs mais reste plus construit que d’autres. La lecture Ă©tait agrĂ©able Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre envoutante. Cet opus complĂšte honnĂȘtement la collection. NĂ©anmoins, pour ceux qui souhaitent dĂ©couvrir ce dĂ©tective fort sympathique, je vous conseille de lire les albums dans l’ordre. En effet, je garde une tendresse particuliĂšre pour les premiĂšres enquĂȘtes


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note2

Leo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha

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Titre : Léo Loden, T19 : Spéculoos à la Plancha
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Janvier 2010


LĂ©o Loden, sĂ©rie de bandes dessinĂ©es fruit de l’imagination de Carrere, Arleston et Nicoloff, est composĂ©e maintenant de dix-neuf tomes. Le dernier de la saga est intitulĂ© « SpĂ©culoos Ă  la plancha » et est vendu au prix d’environ dix euros. Il est Ă©ditĂ© aux Ă©ditions « Soleil ». L’histoire s’étale sur une cinquantaine de pages.

Leo Loden est un dĂ©tective privĂ© et un ancien membre de la police judiciaire. Chaque album met en Ɠuvre une de ses enquĂȘtes. Chaque tome met en place une histoire indĂ©pendante mĂȘme si de nombreux personnages sont rĂ©currents. Il est toujours accompagnĂ© par son oncle Loco, un ancien de la marine haut en couleur. Et bien souvent, ses aventures mettent sur son chemin la ravissante commissaire MarlĂšne qui a la particularitĂ© de partager sa vie et d’ĂȘtre particuliĂšrement jalouse. Initialement Leo habite sur Marseille et nombre de ses aventures nous font visiter la France.

AngoulĂȘme et son cĂ©lĂšbre festival de bande-dessinĂ©es.

C’est encore ici le cas. En effet, l’histoire se dĂ©roule Ă  AngoulĂȘme durant son cĂ©lĂšbre festival de bandes dessinĂ©es. Il n’est d’ailleurs pas anodin que l’album soit sorti cette semaine en mĂȘme temps que l’évĂ©nement avait lieu en Charente. Alors que notre trio de choc se balade Ă  la recherche de la dĂ©dicace et profite de rencontrer leurs auteurs prĂ©fĂ©rĂ©s, un vol a lieu. En effet, les planches inĂ©dites du prochain opus de « Lanfeust » sont subtilisĂ©es. Heureusement, notre ami Leo est dans la place et se met en quĂȘte de les retrouver


La construction de la trame est classique et ressemble Ă  tous les opus prĂ©cĂ©dents. DĂšs les premiĂšres pages, un vol ou un rapt a lieu et on confie l’affaire Ă  nos hĂ©ros. Ensuite, leur enquĂȘte se met en place et voit se succĂ©der poursuites, bagarres, dĂ©couvertes et retournements de situation. De ce cĂŽtĂ©-lĂ , la trame est souvent une nouvelle fois assez rythmĂ©e. On ne prend pas de temps Ă  contempler les paysages. L’accent est vraiment mis sur l’action. Cela rend la lecture agrĂ©able et sans temps mort. On prend plaisir Ă  dĂ©couvrir l’histoire et on est curieux de connaĂźtre ce que cache la page suivante.

Mais l’intĂ©rĂȘt ne rĂ©side pas uniquement dans la quĂȘte du coupable et de son mobile. Les personnages sont hauts en couleur et participent activement Ă  la chaleur de l’ensemble. Mon prĂ©fĂ©rĂ© reste l’oncle Loco avec ses anecdotes de vieux combattant de la marine. Son amour de la bonne bouffe fait que tout est une occasion de se remplir la panse ou le gosier. ParallĂšlement Leo doit souvent cacher certaines de ses activitĂ©s Ă  sa chĂšre et tendre au risque de la facher soit parce qu’il la rend jaloux soit parce qu’il entrave le travail de la police. GĂ©nĂ©ralement, cela donne lieu Ă  des colĂšres mythiques de la ravissante MarlĂšne et Leo en sort rarement indemne ! Cet album est particuliĂšrement rĂ©ussi sur ce plan-lĂ . Les dialogues sont bons, les vannes sont drĂŽles. Alors que j’étais plutĂŽt déçu par les derniers opus, les trouvant un petit peu fades, ce n’est ici pas le cas. En effet, le scĂ©nario est dense et l’humour est au rendez-vous. Un des attraits propres Ă  cet album est de nous faire naviguer dans l’univers de la bande dessinĂ©e en multipliant les apparitions des guest-stars : Tarquin, Arleston, Mourier etc. Cela donne une dimension particuliĂšre et prenante Ă  la trame.

Les dessins participent activement Ă  l’ambiance chaleureuse de l’album. Le style de Carrere est trĂšs agrĂ©able. Les personnages sont trĂšs rĂ©ussis, ils sont loin de manquer de personnalitĂ© dans leurs traits. De plus, les couleurs sont trĂšs prĂ©sentes et trĂšs vives. Cela habille parfaitement les pages et accompagne parfaitement le scĂ©nario.

Pour conclure, j’ai trouvĂ© cet album trĂšs agrĂ©able Ă  lire. J’ai retrouvĂ© avec plaisir des personnages pour lesquels j’éprouve beaucoup d’affection. Il s’agit d’une lecture lĂ©gĂšre et agrĂ©able qui s’adresse Ă  tous les publics. « Leo Loden » est une sĂ©rie familiale et cet album n’échappe pas Ă  la rĂšgle. De plus, je suis content que ce tome soit de meilleure qualitĂ© que les opus prĂ©cĂ©dents qui m’avaient un petit peu déçus. Je ne peux donc que vous conseiller de dĂ©couvrir ou de retrouver le dĂ©tective privĂ© le plus cĂ©lĂšbre de Marseille. Bonne lecture ! 

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note3

Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum

LeoLoden22


Titre : Leo Loden, T22 : Tropézienne dum-dum
Scénaristes : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge CarrĂšre
Parution : Août 2013


J’ai dĂ©couvert Leo Loden il y a une quinzaine d’annĂ©es. Je suis rapidement trouvĂ© sous le charme des aventures drĂŽles et rythmĂ©es de ce dĂ©tective privĂ© marseillais. Un nouvel album parait chaque annĂ©e et le voit voyager aux quatre coins de la France. Le dernier Ă©pisode en date est sorti le dix-neuf septembre dernier. EditĂ© chez Soleil, il se compose classiquement de quarante-huit pages. Son prix avoisine onze euros. Son scĂ©nariste est le cĂ©lĂšbre Christophe Arleston dont le principal fait d’arme est d’avoir fait naĂźtre Lanfeust de Troy. Il s’associe au dessinateur Serge CarrĂšre dont j’apprĂ©cie Ă©galement le travail sur  le sympathique Private Ghost. Depuis quelques tomes, LoĂŻc Nicoloff intervient sur le scĂ©nario et Cerise se charge des couleurs.

La quatriĂšme de couverture nous prĂ©sente son hĂ©ros avec les mots suivants : « Etre accusĂ© d’une bavure alors qu’on a tirĂ© en l’air, ça Ă©nerve. AprĂšs, on quitte la P.J. et on devient un privĂ©. MĂȘme si le milieu n’est plus ce qu’il Ă©tait. MĂȘme si Marseille a oubliĂ© Pagnol. MĂȘme si on a dans les pattes un tonton loufoque. Etre flic, c’est comme manger des cacahuĂštes : c’est dur d’arrĂȘter. »

Le Var pour décor

Cette sĂ©rie s’adresse Ă  un public trĂšs large. Les jeunes et les moins jeunes y trouveront leur compte. L’album peut se lire indĂ©pendamment des autres. Chaque aventure correspond Ă  une nouvelle enquĂȘte. NĂ©anmoins, il est Ă©vident que les familiers de la saga prendront plaisir Ă  suivre l’évolution des personnages que sont Leo, sa fiancĂ©e et son oncle. Chaque aventure se construit dans un lieu diffĂ©rent. Ici, le dĂ©partement du Var sert de dĂ©cors aux pĂ©rĂ©grinations du hĂ©ros et de ses acolytes. Les auteurs prennent toujours plaisir Ă  jouer avec les codes locaux selon des principes proches de AstĂ©rix. Cet album n’échappe pas Ă  la rĂšgle avec, entre autre, l’apparition dans l’histoire d’un match de rugby Ă  Mayol et du clin d’Ɠil Ă  Mourad Boudjellal, ancien patron de Soleil, qui en dĂ©coule. Cet aspect est moins dĂ©veloppĂ© que dans d’autres albums. En effet, un exil en Bretagne ou dans le Nord autorise davantage de grain Ă  moudre dans le domaine des clichĂ©s. MalgrĂ© tout, le voyage dans le dĂ©partement voisin des Bouches du RhĂŽne reste agrĂ©able et exploitĂ©.

La trame dĂ©bute par une visite d’appartement. La fiancĂ©e de LĂ©o, la volcanique lieutenant de police MarlĂšne s’est mis en tĂȘte de changer d’appartement dans le but d’agrandir la famille. Leo, comme Ă  son habitude, suit le mouvement avec fatalisme. ParallĂšlement Ă  cette quĂȘte immobiliĂšre, le hĂ©ros se voit invitĂ© par un riche russe qui souhaite monter un petit business local. Mais pour cela, il doit trouver un accord avec les « autoritĂ©s locales » : la mafia corse. Il va sans dire que tout ne va pas se dĂ©rouler comme prĂ©vu


Les jalons de dĂ©part sont intĂ©ressants. L’angoisse est toujours de savoir si la sauce va monter et offrir une histoire dont on se dĂ©lecte. La rĂ©ussite est sur ce plan inĂ©gale au grĂ© des albums. Certains sont remarquablement drĂŽles et divertissants. D’autres ont une trame plus diluĂ©e et dĂ©cevante. TropĂ©zienne Dum-Dum est un bon cru. L’accent est vraiment mis sur les dialogues et les rebondissements. La dimension « AstĂ©rix » est bien exploitĂ©e. De plus les remarques dĂ©calĂ©es de l’oncle Loco sont toutes aussi rĂ©ussies les unes que les autres. Il fait vraiment partie des personnages de bandes dessinĂ©es qui me font le plus rire.

La trame ne souffre d’aucun temps mort. L’ennui ne m’a jamais guettĂ©. Les scĂšnes d’action alternent bien avec les moments durant lesquels l’enquĂȘte avance. L’intrigue n’a rien de rĂ©volutionnaire. MalgrĂ© tout, elle se dĂ©couvre avec plaisir. La lecture s’avĂšre divertissante Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre mĂ©morable. Les personnages secondaires sont bien exploitĂ©s et trouvent chacun un rĂŽle Ă  leur mesure. Que ce soit les beaux-parents, la mafia russe ou les corses, chacun apporte un Ă©cot Ă  l’avancĂ©e de l’histoire. Cela fait longtemps que je n’avais lu un opus de cette sĂ©rie ne souffrant d’aucun moment de remplissage.

Les dessins de CarrĂšre accompagnent parfaitement la narration. Le trait rond correspond parfaitement Ă  l’atmosphĂšre de la sĂ©rie. De plus, les expressions des personnages participent activement au divertissement de la lecture. Pour conclure, TropĂ©zienne Dum-Dum est un bon cru de Leo Loden. Il plaira aux familiers de la sĂ©rie et offrira une dĂ©couverte intĂ©ressante aux novices. Ce n’est dĂ©jĂ  pas si mal !

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note3

Tu mourras moins bĂȘte, T4 : Professeur Moustache Ă©tale sa science

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Titre : Tu mourras moins bĂȘte, T4 : Professeur Moustache Ă©tale sa science
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Septembre 2015


AprĂšs avoir explosĂ© sur la blogosphĂšre, Marion Montaigne a reçu un succĂšs mĂ©ritĂ© pour « Tu mourras moins bĂȘte », ses recueils de vulgarisation scientifique. Outre l’humour omniprĂ©sent, l’auteure aime remplir ses pages de rĂ©fĂ©rences cinĂ©mas, sĂ©ries ou simplement people. Le tout est publiĂ© chez Delcourt pour 250 pages.

Depuis son changement d’éditeur, Marion Montaigne ne s’impose plus de thĂšme gĂ©nĂ©ral. On aborde donc tout et n’importe quoi, l’auteure se faisant plaisir avec ses sujets de prĂ©dilection. On retrouve donc beaucoup les explications geek (« Jurassic Park », « Le Seigneur des Anneaux », « Star Wars » ) et le pipi caca. Ainsi, on sent que Montaigne prend un plaisir infini Ă  nous parler des pets


Rire de la science par l’absurde.

TuMourrasMoinsBete4bToutes les explications dĂ©marrent par une fausse carte postale dessinĂ©e par nombre d’invitĂ©s. Chacun pose une question, Ă  laquelle rĂ©pond la dessinatrice. Si certains thĂšmes sont trĂšs gĂ©nĂ©raux, d’autres partent un peu dans tous les sens. Au final, ce n’est pas plus mal, les notes ne suivant pas non plus un schĂ©ma systĂ©matique qui ennuierait le lecteur. Car force est de constater qu’aprĂšs quatre tomes bien fournis, Marion Montaigne continue Ă  ĂȘtre aussi drĂŽle et didactique Ă  la fois. MĂȘme si ce que l’on apprend a, dans ce tome, finalement peu d’intĂ©rĂȘt. Comme un symbole, le livre se ferme sur la sexualitĂ© des dinosaures, une façon de mixer deux grands sujets traitĂ©s dans ses livres


Au niveau du dessin, on retrouve le trait particuliĂšrement relĂąchĂ© de Marion Montaigne et colorisĂ© Ă  l’aquarelle. C’est clairement ce qui peut rebuter le plus au premier abord, mais son efficacitĂ© est Ă©vidente. C’est lĂ  le plus important.

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Ce tome confirme (si besoin Ă©tait) tout le talent de Marion Montaigne pour la vulgarisation. Et plus que pour apprendre des choses, on lit avant tout « Tu mourras moins bĂȘte » pour rire avec l’auteure de la science et de tous les questionnements que cela peut apporter. Et si c’est absurde, c’est encore meilleur !

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note5

Panique organique

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Titre : Panique organique
Scénariste : Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Octobre 2007


Marion Montaigne est une auteure qui s’est créé un nom dans la vulgarisation scientifique. MĂȘlant bande-dessinĂ©e, sciences et humour, elle a su capter l’attention du public avec son blog « Tu mourras moins bĂȘte » (parfaitement mis sur papier ensuite). Depuis, elle a sorti « Riche, pourquoi pas toi ? » qui lui permettait de toucher aux sciences sociales. Mais dĂšs 2007, l’auteure sortait dĂ©jĂ  un livre intitulĂ© « Panique organique » qui proposait une histoire dĂ©jantĂ© dans le corps humain. PubliĂ© chez Sarbacane, le tout pesant une petite centaine de pages.

Nous dĂ©marrons donc dans le corps d’un enfant qui mange ses cĂ©rĂ©ales. L’une de bactĂ©ries de l’estomac, fatiguĂ© de cette existence rĂ©pĂ©titive, dĂ©cide de s’échapper. En effet, le petit garçon a eu le malheur d’avaler le jouet qui Ă©tait dans la boĂźte de cĂ©rĂ©ales. C’est une fusĂ©e
 C’est parti pour une aventure au plus profond du corps


Une aventure d’humour didactique

Si le dĂ©but de l’aventure laisse prĂ©sager une aventure d’humour didactique (le rein est bien prĂ©sentĂ© par exemple), le tout devient vraiment barrĂ© au fur et Ă  mesure. Alors certes on apprend des choses rĂ©guliĂšrement, mais l’aspect didactique laisse souvent la place Ă  l’aventure et Ă  l’action dĂ©bridĂ©e. 

On a clairement affaire ici Ă  un ouvrage plutĂŽt jeunesse. Les explications sont plutĂŽt simples et l’action est non-stop. Le double discours existe quand mĂȘme (le passage Ă  l’adolescence est vraiment destinĂ© Ă  ĂȘtre drĂŽle pour des adultes me semble-t-il
), mais il n’est pas omniprĂ©sent. Les derniĂšres pages, complĂštement dĂ©bridĂ©es manquent ainsi un peu de consistance. MalgrĂ© tout, on sourit Ă  plusieurs reprises. Mais on est tellement habituĂ© Ă  rire devant un livre de Marion Montaigne que l’on en devient trĂšs exigeant !

Concernant le dessin, on retrouve un trait simple et dynamique de l’auteure, colorisĂ© Ă  l’informatique. C’est moins relĂąchĂ© et moins personnel que ses derniĂšres productions, mais la lecture est trĂšs agrĂ©able et lisible. Le dĂ©coupage est plus classique avec un gaufrier et des cases tracĂ©es. Bref, c’est finalement assez diffĂ©rent de ce que peut nous proposer Marion Montaigne actuellement.

« Panique Organique » confirme l’intĂ©rĂȘt de Marion Montaigne pour les ouvrages didactiques. Paru en 2007, juste avant « La vie des bĂȘtes » (oĂč clairement elle est plus percutante au niveau de l’humour), c’est un ouvrage jeunesse de bonne qualitĂ©. La partie didactique n’est pas lourde et peut mĂȘme passer derriĂšre l’aspect purement aventure. Et il faut bien avouer que les ados adorent ce livre. Une lecture sympathique. avatar_belz_jol

note3

Riche, pourquoi pas toi ?

RichePourquoiPasToi


Titre : Riche, pourquoi pas toi ?
Scénariste :
Marion Montaigne
Dessinatrice : Marion Montaigne
Parution : Octobre 2013


Marion Montaigne s’est fait connaĂźtre avec son blog « Tu mourras moins bĂȘte », qui traitait en bande-dessinĂ©e et avec humour de la science. EditĂ© sous format papier (deux tomes parus Ă  ce jour), ces ouvrages ont pleinement mĂ©ritĂ© leur succĂšs. MalgrĂ© tout, Marion Montaigne fait une pause dans la vulgarisation scientifique pour aborder ce nouveau livre : « Riche, pourquoi pas toi ? ». Plus que « comment devenir riche ? », c’est plutĂŽt une bande-dessinĂ©e qui explique pourquoi, justement, on n’est pas riche ! Deux auteurs sont associĂ©s Ă  Marion Montaigne : Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. C’est sur les travaux de ces deux sociologues que se base ce nouveau livre. Le tout est Ă©ditĂ© chez Dargaud pour 133 pages.

Outre se baser sur les ouvrages du couple Pinçon / Pinçon-Charlot, Marion Montaigne les fait mĂȘme intervenir ! Ces derniers s’occupent d’une famille qui va alors gagner au Loto et devenir riche. De nombreuses questions sont alors abordĂ©es lors de l’ouvrage composĂ© de chapitres : qu’est-ce qu’un riche ? Comment devient-on bourgeois ? etc.

Marion Montaigne dĂ©laisse donc la vulgarisation scientifique pour la vulgarisation sociologique (mĂȘme si en soit, la sociologie est une science). C’est clairement ce qu’elle fait de mieux, puisqu’elle le fait Ă©galement pour la jeunesse (« La Vie des BĂȘtes »). Ceux qui connaissent l’auteure sont donc en terrain connu. L’humour sert ici Ă  apprendre. Comme toujours, Marion Montaigne aime garnir ses ouvrages de rĂ©fĂ©rences actuelles, au risque de voir ses ouvrages mal vieillir. La plupart des rĂ©fĂ©rences sont ici particuliĂšrement simples d’accĂšs, donc cela ne pose pas de problĂšme en lecture. Cependant, le sujet permet un peu moins de dĂ©lire que la science. Bref, n’espĂ©rez pas trouver exactement la mĂȘme chose que le blog que Marion Montaigne. Mais on n’y perd pas au change.

Une conclusion déprimante

MalgrĂ© le nombre important de pages et la densitĂ© des informations, le tout se dĂ©vore sans peine et les idĂ©es fortes font mouche. Outre l’aspect sociologique, l’aspect psychologique est trĂšs important ici. Et la conclusion assĂ©nĂ©e par l’auteure est avant tout dĂ©primante pour tout un chacun. Mais hĂ©las tellement vraie


Au niveau du dessin, le trait relĂąchĂ© de Marion Montaigne est toujours aussi dynamique et adaptĂ© Ă  sa narration. La couleur est faite de simples aplats numĂ©riques. C’est un peu dommage lorsque l’on connaĂźt les capacitĂ©s Ă  l’aquarelle de l’auteure. Sans doute fallait-il aller vite.

« Riche pourquoi pas toi » confirme si c’était encore nĂ©cessaire les capacitĂ©s didactiques de Marion Montaigne. Assorti d’une bonne dose militante (sous couvert d’études sociologiques quand mĂȘme !), cet ouvrage a donc un accent diffĂ©rent que les « Tu mourras moins bĂȘte ». Clairement, ici on rit, mais on n’est pas lĂ  que pour rire


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note4