
Titre : Kililana song, T1
Scénariste : Benjamin Flao
Dessinateur : Benjamin Flao
Parution : Mars 2012
« Kililana song », premiĂšre partie, a Ă©tĂ© aurĂ©olĂ© du prix Ouest-France au festival Quai des Bulles de Saint Malo. Une distinction qui donne suffisamment envie de sây intĂ©resser ! De plus, le dessin, tout en aquarelles et en encres de lâauteur Benjamin Flao, flatte la rĂ©tine du lecteur. Alors quâen est-il de ce premier opus ? Le tout est publiĂ© chez Futuropolis pour plus de 120 pages de lecture.
Nous sommes sur une ville cĂŽtiĂšre du Kenya. Ici se mĂȘlent pĂȘcheurs, navigateurs, expatriĂ©s et touristes. Au milieu de cet univers, NaĂŻm, 11 ans, dĂ©ambule parmi ceux lĂ , Ă©levĂ© par sa tante et pourchassĂ© par son grand frĂšre. Ce dernier veut quâil aille Ă lâĂ©cole et devienne un bon musulman, ce dont le petit Kenyan nâa que faire. Au fil de ses pĂ©rĂ©grinations, NaĂŻm nous dĂ©crit ainsi cet univers particulier et forcĂ©ment dĂ©paysant pour un lecteur occidental.
Un carnet de voyage devenu fiction.
Au-delĂ de lâhistoire de NaĂŻm, dâautres histoires viennent se greffer. Ainsi, un arbre gĂ©ant (et magique), semble ĂȘtre le point crucial de lâhistoire (et pourtant Ă peine abordĂ©). De mĂȘme, un navigateur perdu nâa pas encore trouvĂ© son rĂŽle. Câest un peu le point faible du bouquin. Lâauteur enchevĂȘtre quelques histoires mais aprĂšs 120 pages, tous les liens ne sont pas encore clairs. Ainsi, le dĂ©but de lecture est poussif et un peu perturbant, la narration restant Ă©vasive. Ainsi, câest avant tout NaĂŻm et ses rencontres qui nous transportent pour le moment.
Benjamin Flao se repose donc sur une recette bien connue : des personnages hauts en couleur, des rencontres⊠En cela, on sent que le livre est issu de ses propres voyages (ce quâil annonce en dĂ©but de livre). Dommage que les situations se rĂ©pĂštent un peu (notamment les poursuites du grand frĂšre), si bien que le livre dilue lâintĂ©rĂȘt et lâattention du lecteur. Un peu de concision nâaurait pas fait perdre grand-chose. La fin de lâouvrage laisse prĂ©sager de bonnes surprises, il faudra donc attendre la suite pour vraiment savoir si le fil rouge de lâensemble est pertinent.
Au niveau du dessin, difficile de ne pas ĂȘtre sĂ©duit par le trait de Benjamin Flao. Si certaines planches sont parfois un peu confuse, ses choix de cadrage sont toujours originaux et travaillĂ©s. Ses couleurs subliment lâensemble et nous font vraiment ressentir cette Afrique cĂŽtiĂšre, avec la mer, les bĂąteaux et la lumiĂšre omniprĂ©sente. Câest du beau travail, dynamique comme du croquis de voyage et nĂ©anmoins dâune prĂ©cision exemplaire.

Difficile de ne pas ĂȘtre conquis par ce « Kililana song ». DĂ©paysant et pourvu dâun dessin virtuose, on a envie dây adhĂ©rer pleinement. Mais le fil rouge peine un peu Ă se mettre en place et les longueurs de lâouvrage nous font tiquer. Des espoirs Ă confirmer avec la deuxiĂšme partie !

